Le diacre : Les portes. Les portes ! Avec sagesse, soyons attentifs.
Et le prêtre élève l’aër et l’agite doucement au-dessus des saints Dons tandis que le Credo est lu ou chanté.
Le peuple : Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant, Créateur du Ciel et de la Terre, de toutes les choses visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils Unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles; Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait. Qui pour nous hommes et pour notre salut est descendu des deux, s’est incarné du Saint-Esprit et de la Vierge Marie et s’est fait homme; Qui a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli; Qui est ressuscité le troisième jour selon les Écritures; Qui est monté aux deux et est assis à la droite du Père; Qui reviendra avec gloire juger les vivants et les morts, et Son règne n’aura pas de fin. Et en l’Esprit-Saint, Seigneur, vivificateur, Qui procède du Père, Qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, Qui a parlé par les prophètes. Et en l ’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés. J’attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Amen.

Après le renvoi des catéchumènes, on fermait les portes de l’église. Ensuite, les diacres et les sous-diacres se tenaient près des portes, de telle façon qu’au moment de l’anaphore, ni les fidèles ne puissent sortir, ni les infidèles ou hérétiques ne puissent entrer. Il est dit dans Les Constitutions apostoliques:

« Les portes seront gardées, pour qu’il n’entre aucun infidèle ou non-initié. S’est-il introduit un frère ou une sœur venant d’une autre contrée, avec des lettres de recommandation, le diacre examinera leur situation et vérifiera… s’ils n’ont pas été souillés par une hérésie. »

De même que l’église a des portes, que nous devons surveiller afin que n’entrent pas des non-initiés, de la même façon l’homme, qui est le temple vivant de Dieu, a pour porte les sens, qu’il doit garder en ce moment sacré, afin que le péché n’y entre pas. En effet, nous pouvons pécher de multiples façons : par la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher, la langue et la pensée. Et c’est alors que s’accomplit la parole du prophète : La mort est montée par vos fenêtres (Jr 9, 21). C’est pourquoi le célébrant ordonne: « Les portes, les portes! Avec sagesse, soyons attentifs », ce qui signifie: « Lorsque nous sommes présents à la divine liturgie, nous devons nous garder purs de tout regard lascif, de la condamnation de nos frères, d’un langage grossier et de paroles vaines, d’un rire incontrôlé et de tout mensonge… C’est alors que nous nous tenons bien et avec crainte de Dieu à la divine liturgie . »

La fermeture des portes de l’église désigne la fermeture des sens et l’éloignement de notre intellect des pensées terrestres. Ainsi, libéré des images de ce monde vain, l’homme parvient à la contemplation des états divins. Le Verbe conduit l’âme « à la vision des réalités intelligibles ».

Dans la perspective eschatologique du monde, la fermeture des portes de l’église « manifeste la fugacité des réalités matérielles ; elle manifeste aussi, après cette redoutable exclusion et le jugement plus redoutable encore, l’entrée future de ceux qui en sont dignes dans le monde intelligible, c’est-à-dire dans la salle des noces du Christ et l’abolition complète de l’influence trompeuse des perceptions sensibles ».