Rappel sur le chapitre 2
Dieu a créé l’homme de la poussière et du souffle de vie ce qui signifie deux principes de la nature humaine : corporel, matériel, visible et spirituel, immatériel, invisible. L’homme est devenu la créature principale sur la terre. En tant que roi, il donne les noms à tous les animaux en participant ainsi à la création de l’univers, car Dieu ne leur a pas donné de noms avant en confiant cette prérogative à l’homme. Cependant, il n’y avait personne de semblable à l’homme, c’est pour quoi Dieu crée, ou plutôt formé la femme à partir une côte de l’homme. Adam prophétise sur le mariage de ses descendants futurs par la grâce de l’Esprit-Saint. Les premiers hommes ont été placés dans le Paradis. Adam a reçu également un commandement de cultiver le jardin d’Eden et un commandement (ou plutôt une recommandation comme dit saint Jean Chrysostome) de ne pas manger un fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. En tant que chef de la femme, Adam devait lui apprendre à les accomplir.
Qu’est-ce que c’est, l’arbre de la connaissance du bien et du mal ?
C’est un arbre qui présentait le droit souverain et la priorité de Dieu à définir entièrement ce qui est bien et ce qui est mal à la place de l’homme. Saint Jean Chrysostome affirme que « la sainte Écriture l’appelle l’arbre de la connaissance du bien et du mal parce que c’est près de lui où devait s’effectuer le crime [le mal] ou l’obéissance au commandement [le bien] ». Saint Philarète de Moscou disait que « le nom de l’arbre de la connaissance du bien et du mal se rapporte à l’action qu’il pouvait susciter en l’homme. Pourtant, il ne pouvait pas être la source de connaissance parce que ce n’est pas cohérent avec l’essence de l’arbre. C’était l’image de Dieu en l’homme qui servait de source de connaissance et de raison… Par contre cet arbre n’était pas la source de la connaissance lui-même, mais le moyen vers la connaissance expérimentale de la différence du bien et du mal… Il pouvait donner la connaissance du bien dans l’accomplissement du commandement de Dieu ainsi qu’il pouvait donner la connaissance du mal dans la dérogation du commandement. »
Dieu a planté l’arbre de la connaissance pour éprouver la fidélité et l’amour d’Adam en lui donnant la possibilité d’être libre dans la réception ou le rejet des dons divins.
Qu’est-ce que c’est, l’arbre de vie ?
C’est l’arbre dont les fruits communiquaient l’immortalité. Saint Grégoire le Grand dit que cet arbre est une image de la Croix du Christ qu’on appelle la Croix vivifiante, celle qui communique la vie à ceux qui glorifient le sacrifice expiatoire du Seigneur et Sa Résurrection le troisième jour.
Genèse 3
3.1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?
Qui était le serpent ?
Le serpent était le vrai animal à travers lequel a parlé le diable. Dans le livre d’Apocalypse il est appelé le grand dragon, le serpent ancien (Ap 12.9) Il était beaucoup moins intelligent que les premiers hommes, dit saint Ephrem le Syrien. « Comme les Israélites ne pouvaient pas regarder le visage de Moïse sans voile, les animaux ne pouvaient pas regarder la lumière d’Adam. »
Pourquoi Dieu laisse le diable à tenter les hommes à l’aide du serpent ?
Saint Ephrem le Syrien : « Mais bien que, comme je l’ai dit, l’épreuve soit nécessaire, cependant, Dieu n’a pas permis à Satan d’envoyer un ange, un Séraphin ou un Chérubin auprès d’Adam. Il n’a également pas permis à Satan de venir vers Adam lui-même dans le jardin d’Éden sous forme humaine ou divine, comme qu’il s’approchait lui-même de notre Seigneur dans le désert. L’hippopotame et le léviathan ne sont jamais allés vers Adam, pas plus que les autres bêtes ou animaux, pour ne pas servir d’excuse à ceux qui ont enfreint le commandement. Il était permis de venir vers eux sous forme d’un serpent, qui, bien que rusé, mais immensément méprisable et dégoûtant. Le serpent, approché des hommes, ne fit pas de véritable miracle, ne prit même pas une fausse apparence, mais il apparut comme il était : il paraissait effrayant, les yeux baissés, car il ne pouvait pas regarder l’éclat des yeux de celui qu’il voulait tenter. Il n’est pas venu craindre Adam, mais est venu à Eve pour l’incliner plus rapidement à manger les fruits de cet arbre dont il était interdit de manger, car elle n’avait encore pas mangé des fruits qu’elle lui avait permis de manger par milliers des autres arbres. Elle n’avait pas encore faim… Le séducteur vient tout de suite après le commandement ce qui devait mettre en garde, avertir l’homme et la femme… »
La poison entre par l’oreille
La mort vient à travers l’oreille. De même la guérison provient de l’oreille car la foi salvatrice vient de ce qu’on entend (Rm 10.17)
Dans « Hamlet » de William Shakespeare le roi, le père de Hamlet meurt par le poison qui été mis dans son oreille pendant qu’il dormait. Shakespeare décrit exactement ce qui s’est passé avec la femme dans le paradis. Ensommeillée par la future gloire, elle reçoit le poison dans son oreille du malin.
Jalousie noire du malin
Saint Jean Chrysostome : « Voyez-vous la noire jalousie du démon, et ses embûches multipliées ! il ne put souffrir que l’homme fût placé dans un rang d’honneur qui l’égalait presque aux anges. Et en effet, le Psalmiste dit de l’homme : Seigneur, vous l’avez un peu abaissé au-dessous des anges (Ps. VIII , 6) ; et encore, cette expression, un peu abaissé se rapporte-t-elle à l’état qui a suivi le péché de la désobéissance, puisque David parlait après la chute de l’homme. Le démon voyait donc que l’homme était un ange sur la terre, et la vue de son bonheur faisait sécher d’envie cet auteur de tous les maux. Car lui-même avait fait partie des chœurs célestes, mais sa volonté mauvaise et sa grande malice l’avaient précipité du plus haut des cieux. C’est pourquoi il tenta de rendre l’homme désobéissant, afin que lui faisant perdre la grâce divine, il pût le dépouiller des biens dont le Seigneur l’avait enrichi. Comment s’y prit-il ? Il se servit du serpent, qui était le plus rusé de tous les animaux, ainsi que nous l’apprend : Moise : Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux que le Seigneur Dieu avait créés sur la terre. Ce fut l’instrument qu’il mit en œuvre pour tromper la femme, et pour la séduire par une insidieuse familiarité, comme étant plus faible et plus simple que l’homme. Et le serpent dit à la femme. Cet entretien nous montre que dans le principe, ni l’homme, ni la femme n’avaient frayeur des animaux, et que ceux-ci reconnaissaient tous leur empire et leur autorité. Les bêtes sauvages et féroces étaient alors aussi soumises que le sont aujourd’hui les animaux domestiques. »
Le malin choisit la femme pour sa tentation
Saint Ambroise de Milan dit que le malin choisit celle qui n’a pas reçu le commandement directement de Dieu mais qui était instruite par l’homme.
Saint Philarète de Moscou dit que le serpent fait la diffamation contre Dieu dans le paroles « Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ». Se serpent pose la question sophistiquée et rusée qui n’a pas de réponse directe. Tout cela était pour déstabiliser la femme et l’obliger d’entrer dans le dialogue. Il met en doute ce que la femme a entendu de son marie et essaye montre le commandement comme un superstition.
3.2 La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.
Comment la femme devait se comporter
Saint Jean Chrysostome : « Observez comme des paroles insinuèrent le poison dans le cœur de la femme. Elle devait dès le début soupçonner la malice de son interlocuteur, car il lui mentait sciemment, et ne semblait lui porter intérêt que pour connaître le commandement du Seigneur , et l’engager ensuite à le transgresser. Eve pouvait donc apercevoir facilement l’imposture; et elle devait soudain repousser les paroles de l’esprit mauvais et ne point devenir le jouet de sa malice : mais elle ne le voulut pas. Il fallait, dis-je, que dès le principe elle rompît l’entretien, et que, désormais, elle se bornât à parler à l’homme pour qui seul elle avait été formée, et dont elle était la compagne et l’égale, non moins que l’aide et la consolation. Mais elle se laissa, je ne sais comment, engager dans ce funeste colloque, et elle écouta les insidieuses paroles que le démon lui adressait par l’organe du serpent. Du moins il lui était aisé de reconnaître que ces paroles n’étaient que tromperie et mensonge, puisqu’elles affirmaient tout le contraire de ce que Dieu leur avait commandé. C’est pourquoi à l’instant même elle eût dû prendre la fuite, rompre toute relation et maudire cet esprit méchant qui osait censurer les ordres du Seigneur. Mais Eve fut si légère et si irréfléchie que, loin de fuir, elle révéla au démon le précepte divin, et, selon l’expression de l’Evangile, elle jeta des pierres précieuses devant un pourceau. Ainsi elle agit contre ce commandement du Sauveur : Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, et que se retournant, ils ne vous déchirent. (Matth. VII, 6.) C’est ce qui arriva alors : Eve jeta devant le démon, ce pourceau immonde et cette bête farouche, les perles du précepte divin ; et cet esprit mauvais, qui agissait par l’organe du serpent, les foula indignement par ses audacieux mensonges; bien plus, se retournant ensuite contre la femme, il la fit tomber, ainsi que l’homme, dans l’abîme de la désobéissance , tant il est dangereux de révéler indistinctement les secrets divins ! Avis à ceux qui causent de religion indifféremment avec tous ! Car Jésus-Christ, dans cet endroit de l’Evangile, désigne bien moins des pourceaux véritables que ces hommes dont les mœurs sont dépravées, et qui se plongent, comme de vrais pourceaux, dans la fange du péché. Il nous enseigne donc à observer les personnes et les mœurs de ceux auxquels nous expliquons les enseignements de la religion, de peur que ces entretiens ne nous soient mutuellement nuisibles. Car, outre que des esprits de ce caractère ne profitent guère de nos paroles, ils entraînent souvent dans l’abîme ceux qui, sans nulle discrétion, répandent devant eux ces perles divines. Ainsi, soyons-en cela prudents et réservés, afin de ne pas nous laisser séduire comme nos premiers parents. Car si la femme n’eût point jeté les perles devant ce pourceau, elle n’eût point désobéi elle-même à Dieu et n’eût point entraîné l’homme dans son péché. »
Le but du serpent est d’engager la conversation par tous les moyens.
Saint Jean Chrysostome : « Voyez-vous la malice du démon ? il avait avancé un mensonge, afin d’engager la conversation et d’apprendre ainsi quel était le commandement du Seigneur. Et, en effet, la femme trop confiante en sa prétendue bienveillance, lui découvrit, avec le précepte, toute l’économie des, décrets divins ; mais elle s’enleva ainsi tout moyen de défense. »
3.3 Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.
Changement du commandement
La femme change la li divine en causant ainsi l’apparition de toutes les hérésies qui altèreraient la Parole divine. La femme aggrave le commandement ce qui est inadmissible de même manière que diminuer l’importance des commandements de Dieu.
3.4 Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point;
3.5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
La nouvelle calomnie sur Dieu
Saint Jean Chrysostome : « Le serpent accuse encore le Créateur d’agir par esprit de jalousie, et il conduit sa fourberie avec tant d’adresse qu’il séduit la femme et réalise ses iniques projets. »
Le changement du sens de la Parole de Dieu
Saint Philarète de Moscou dit que le serpent ne réfute pas la Parole de Dieu mais change de manière subtile son sens. Les hérétiques font de même.
3.6 La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
La même tactique du démon dans la séduction
Saint Jean Chrysostome : « Voilà donc l’appât funeste et le poison mortel que le démon présente à la femme, et celle-ci ne soupçonne pas le danger, quoique, dès le principe, il lui soit bien facile de le reconnaître. Mais en apprenant que si Dieu leur avait fait cette défense, c’était parce qu’il savait que leurs yeux seraient ouverts, et qu’ils seraient eux-mêmes comme des dieux, connaissant le bien et le mal, elle s’enorgueillit de cette flatteuse espérance et conçut de superbes pensées, Tel est aujourd’hui encore l’artifice du démon il nous élève par ses trompeuses suggestions et nous laisse ensuite tomber dans un profond abîme. C’est ainsi qu’Eve, rêvant déjà l’égalité avec Dieu, se hâta de cueillir le fruit défendu ; ses yeux, son esprit et son cœur s’y arrêtèrent, fixement et elle ne songea qu’à épuiser la coupe empoisonnée que le démon lui avait préparée. Telles furent certainement ses dispositions depuis l’instant où elle écouta les pernicieux conseils du démon, et l’Écriture nous l’atteste. »
La femme a voulu devenir supérieure à l’homme
Saint Ephrem le Syrien dit que la femme, voulant devenir dieu ce que le serpent lui promettait, arrache le fruit et le mange en cachette de l’homme. Elle a voulu revenir vers son mari en état divinisé pour devenir son maître, pour qu’il lui soit obéissant.
La femme ne perd pas la grâce tout de suite
Saint Ephrem le Syrien : « Ainsi, la femme, ayant goûté le fruit, n’est pas morte, comme Dieu l’a dit, mais elle n’est pas devenue dieu, comme l’a dit le serpent. Si sa nudité s’était ouverte, Adam aurait eu peur et n’aurait pas goûté, et bien qu’il ne devienne pas coupable en tant qu’homme qui ne mange pas le fruit, il ne serait pas non plus un gagnant, car il n’avait pas été tenté. Dans ce cas, la nudité de sa femme aurait empêché Adam de manger le fruit et non pas l’amour pour Celui qui donnait le commandement (ou au moins la crainte de Dieu). La nudité de la femme ne s’est pas ouverte tout de suite pour qu’Adam soit tenté de même que sa femme. »
Comment l’homme devait se comporter
Saint Jean Chrysostome : « Combien l’homme fut coupable ! car, quoique la femme fût une portion de sa substance et même son épouse, il devait préférer le précepte du Seigneur à ses vains désirs, et ne point se rendre complice de sa désobéissance. Un plaisir si frivole méritait-il qu’il se privât lui-même des plus excellents avantages, et qu’il offensât le Maître qui l’avait enrichi de tant de biens et qui lui avait accordé une existence exempte de douleurs et de fatigues ? Est-ce qu’il ne lui était pas permis de jouir abondamment de tous les fruits du paradis terrestre ? Pourquoi donc, ô homme ! n’as-tu pas voulu, et toi aussi, observer cette légère défense ? C’est que, sans doute, tu as connu par ton épouse la promesse de l’esprit tentateur ; et soudain, enflé de la même présomption, tu as mangé du fruit défendu. Aussi tous deux serez-vous cruellement punis et apprendrez-vous, par une dure expérience, qu’il valait mieux obéir à Dieu que suivre les conseils du démon. »
Saint Philarète de Moscou dit que le Christ a répondu à sa mère de même manière qu’Adam devait répondre à sa femme : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue. (Jn 2.4) »
La tradition juive démontre une avalanche du péché
Selon la tradition de l’Eglise Ancienne, la femme a donné à manger non seulement à son mari mais aux animaux qui commençait à subir des mutations. Une des propriétés du péché c’est qu’une fois il est commis, il et très difficile de s’arrêter d’en commettre les autres.
En rêvant, la femme a perdu ce qu’elle possédait
Saint Jean Chrysostome : « Voyez-vous avec quel art le démon captiva la femme, et comment il troubla sa raison ? Elle osa donc porter ses espérances au-dessus de sa condition, et l’orgueilleux espoir d’obtenir des biens imaginaires lui fit perdre ceux qu’elle possédait réellement. »
Le développement du péché
Selon saint Jean Cassien de Rome, le péché effectué est toujours précédé par une série d’étapes qui incitent de plus en plus fort l’une après l’autre la victime à le commettre. L’homme ne commet jamais tout de suite le péché et passe toujours à travers ces étapes.
Préface (pensée) |
Combinaison (attention) |
Composition (délice) |
Captivité (désir) |
Décision | Acte |
La naissance de l’image dans l’esprit | Attention à l’image | Application du cœur | Application de la volonté | La décision de réaliser la pensée | La pensée est réalisée |
Ce n’est pas un péché | Le début du péché (l’esprit devait chasser les pensées pécheresses). |
Le développement du péché | Le développement du péché
|
Le développement du péché
|
Accomplissement
|
Exemple: La pensée vient qu’il est tard et il n’y a plus de force pour prier. | On accepte que rien de terrible ne se produira si on ne prie pas une seule fois. | Avant-goût d’un doux sommeil attendu. | Le désir de laisser une prière pour se reposer après une dure journée pour une demi-heure supplémentaire. | La décision finale de ne pas prier ce soir et de bien dormir. | On renonce à la prière. En route du lit, on s’arrête devant la télé pour quelques instants et la regarde jusqu’à 2h de la nuit. |
Le développement du péché dans le dialogue entre la femme et le serpent
Préface : La femme écoute le serpent.
Combinaison : La femme répond au serpent inhabituel. Il fallait demander à l’homme ou à Dieu le conseil, l’autorisation de parler avec le serpent. La femme altère le commandement de Dieu en rajoutant « vous n’y toucherez pas ». N’ajoute rien à ses paroles, De peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. (Pr 30.6)
L’abîme entre la femme et Dieu (la Vie) augmente. La mort frappe à la porte de l’humanité. La combinaison s’est réalisée parce que la femme était curieuse de goûter le fruit interdit.
Composition : Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. (1 Jn 2.16)
La femme ressent la convoitise de la chair – l’arbre est bon à manger ; la convoitise des yeux – l’arbre est agréable de vue ; l’orgueil de la vie – l’arbre est précieux pour ouvrir l’intelligence.
Captivité : La femme est captée par le désir de goûter le fruit. La pensée du serpent devient le désir de la femme.
Décision : La femme a pris le fruit. Mais même ici, elle aurait pu le jeter et ne pas commettre le péché.
Acte : La femme mangea.
Propagation du péché : La femme voulait propager son péché comme tout le pécheur souhaite que tout le monde fasse le même péché. Elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
Adam préfère sa femme à Dieu
Adam, au lieu de montrer le pouvoir qui lui a été donné et d’empêcher la chute de sa femme, il est lui-même tombé avec elle. La Bible ne dit pas que la femme l’a persuadé. Ici se manifeste plutôt une solidarité démoniaque, une perversion du collectivisme qui donnerait lieu l’avenir à de nombreux crimes collectifs comme les meurtres collectifs d’adolescents ou les horreurs de la révolution. Adam n’a pas voulu agir selon le commandement du Seigneur et a préféré son amour pour sa femme à l’amour du Créateur. En conséquence, il a perdu les deux. Sans Dieu, il est impossible d’aimer vraiment quelqu’un d’autre, car Il est Lui-même Amour et, en dehors de Lui, il est impossible d’aimer vraiment.
3.7 Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.
Pourquoi les yeux se sont ouverts ?
Ce n’est pas à cause du fruit mais de la dérogation du commandement. Le fruit n’était pas magique !
Saint Jean Chrysostome : « Ce n’est point précisément parce qu’Adam et Eve mangèrent de ce fruit que leurs yeux furent ouverts, puisqu’auparavant ils avaient l’usage de la vue ; mais, parce que cet acte d’intempérance était en même temps un acte de désobéissance aux ordres du Seigneur, on lui attribue la privation de la gloire qui les entourait et dont ils s’étaient eux-mêmes rendus indignes… Oui, le péché, en les dépouillant de la grâce céleste, leur donna le sentiment de leur nudité; en sorte que cette honte qui les saisit soudain leur fit voir dans quel abîme leur désobéissance les avait précipités. Avant cette désobéissance, ils vivaient dans une parfaite sécurité et ne se doutaient pas qu’ils étaient nus ; du reste, ils ne l’étaient point, puisque la gloire céleste les couvrait bien mieux que tout vêtement. Mais, quand ils eurent mangé du fruit défendu et qu’ils eurent ainsi violé le précepte du Seigneur, ils furent réduits à une si profonde humiliation que le sentiment de la honte les porta à chercher un voile à leur nudité. C’est que la transgression du précepte divin les avait dépouillés de la gloire et de la grâce céleste qui les revêtaient comme d’un splendide vêtement ; et, en leur faisant connaître leur nudité, elle les avait pénétrés d’un vif sentiment de honte. »
Que signifie « les yeux ouverts » ?
Saint Jean Chrysostome : « l’Ecriture dit qu’ils en mangèrent et que leurs yeux furent ouverts, ce qui doit s’entendre de la perception de l’esprit bien plus que de l’organe de la vue ; car, après leur péché, Dieu leur fit ressentir des impressions que, par un effet de son extrême bonté, ils ignoraient auparavant. Cette expression leurs yeux furent ouverts signifie que Dieu leur fit sentir la honte de leur nudité et la privation de la gloire dont ils jouissaient… Alors, Dieu lui ouvrit les yeux. (Gn. XXI, 19.) Ce n’est pas qu’elle ne vît auparavant, mais c’est que Dieu éclaira son intelligence ; en sorte que ce mot ouvrit doit s’entendre plutôt de l’esprit que de l’organe de la vue. »
Sans la grâce divine, l’homme est nu
Et immédiatement après la tentative de déification sans Dieu, la nature humaine s’est déformée. La lumière non créée l’a quittée. Les yeux des premiers hommes se sont ouverts et ils ont vu leur état déplorable. Pour la première fois, ils se regardèrent. Leurs âmes sont immédiatement devenues mortes, car ils ont cessé de voir Dieu. Le monde est devenu hostile aux hommes et, pour s’en protéger, ils ont cousu des vêtements à partir des feuilles du figuier, qui, comme on dit, était l’arbre de la connaissance. Par conséquent, le Christ a desséché cet arbre, en tant que symbole du péché, l’arbre qui est beau de l’extérieur, mais qui est vide à l’intérieur. À partir de ce passage des Ecritures, on voit clairement qu’Adam avait perdu le pouvoir sur le monde et avait été séduit par un séducteur. « L’ennemi, ayant séduit Adam, a commencé à dominer sur lui », écrit saint Macarius le Grand, – « lui a ôté le pouvoir, et il était appelé le prince de ce monde ».
Les premiers hommes sont morts spirituellement
La Bible parle de deux morts :
- La mort du corps => la séparation de l’âme du corps
- La mort de l’âme => la séparation de l’âme de Dieu.
La mort du corps est la séparation entre le corps et l’âme. La poussière retourne à la terre, comme elle y était, et l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. (Qo 12:7) La mort de l’âme est la séparation entre l’âme et Dieu. L’âme est indestructible, elle ne disparaît jamais mais elle peut mourir en se privant de la lumière de la grâce divine, de la joie et du bonheur, en restant dans l’état des ténèbres, du chagrin et des souffrances.
Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; (Ap 20.6)
Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. (Ap 20.14)
On peut être vivant du corps, mais mort de l’âme (séparé de Dieu) :
Celle qui est véritablement veuve, et qui est demeurée dans l’isolement, met son espérance en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières. Mais celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante. (1 Tim 5.5-6)
Le Fils Prodige était mort ?
Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. (Luc 15.24-25)
Adam et sa femme sont morts spirituellement tout de suite après avoir commis le péché. Le serpent n’a pas formellement trompé la femme en disant « Vous ne mourrez point », car les premiers hommes ne sont pas morts corporellement. Le serpent n’a juste pas dit toute la vérité : « vous ne mourrez pas corporellement » en dissimulant toutes les nuances de son contact avec les hommes. (Comme si le mot « corporellement » avait été écrit en petite police tout en bas de la page).
Diaboliquement, le serpent avait raison. Adam et Ève ne sont pas morts corporellement tout de suite après avoir mangé le fruit. Mais ils sont morts spirituellement, s’étant détaché de la Source de vie. En effet, il y a deux morts : la mort du corps et la mort de l’âme.
En quoi consiste la chute de l’homme ?
Tout d’abord, le péché d’Adam et sa femme résidait dans la désobéissance à Dieu. Le verbe « manger » a séparé l’homme de Son Créateur car le commandement du jeûne a été violé. Derrière la désobéissance à Dieu se cachait encore un péché plus grave. L’homme n’avait pas envie d’accomplir le dessein divin. Non seulement Dieu lui a défini le but de la vie comme la perfection et la sainteté, mais Il lui a aussi proposé des moyens pour l’atteindre par :
- le travail physique : cultiver et garder le jardin d’Éden (Gn 2:15) ;
- le travail intellectuel : donner les noms aux animaux (Gn 2:19-20) ;
- le travail ascétique : s’abstenir des fruits d’un seul arbre.
Cependant, l’homme a volontairement rejeté la voie proposée par Dieu en choisissant la voie plus simple et plus « courte » proposée par le diable : Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. (Gn 3:5) C’est la voie du diable qui se manifeste le plus spectaculairement dans la magie. C’est le désir d’acquérir illégalement la connaissance, le pouvoir, la puissance et les capacités sans aucun travail personnel et surtout moral.
Au-delà de la désobéissance, la chute comprend l’ensemble des actions et des états du péché dont saint Augustin mettait en relief la profanation du sacré, l’assassinat, l’adultère spirituel, le vol, la cupidité… La place centrale appartenait à l’orgueil, l’état d’esprit lorsque le monde entier est perçu dans la perspective égocentrique, quand l’homme préfère ses propres désirs à tout le reste, y compris aux commandements de Dieu et donc à Dieu. L’orgueil de l’homme commence quand il s’écarte du Seigneur, quand son cœur s’éloigne de Celui qui l’a créé, car le péché commence par l’orgueil. (Si 10:12-13) L’orgueil est enfin le désir de devenir dieu sans Dieu.
Qu’est-ce que c’est, le péché originel ?
C’est l’endommagement héréditaire de l’essence humaine. Les descendants d’Adam ne sont pas personnellement responsables de son péché, mais ils portent toutes ses conséquences y compris la mortalité. Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché. (Rm 5:12) Tous ceux qui sont nés d’Adam contaminé par le péché font le péché, comme la source contaminée ne peut produire qu’un ruisseau contaminé. Saint Macaire l’Égyptien parle du « levain du péché » et « des souillures secrètes et des épaisses ténèbres dont regorgent les passions », qui se sont introduites dans l’être de l’homme en dépit de sa pureté initiale. Le péché s’est si profondément enraciné dans sa nature que pas un seul des descendants d’Adam n’est prémuni contre la prédisposition au péché qu’il hérite. Voici, je suis né dans l’iniquité, Et ma mère m’a conçu dans le péché. (Ps 51:7) Depuis la chute, chaque homme naissait avec ce « levain du péché » hérité, si bien qu’après la mort l’âme affaiblie ne peut que descendre à l’enfer (le Shéol ou le séjour des morts, Gn 37:35, Gn 42:38, Ez 31:15, Qo 9:10).
Le péché originel est remis dans le Sacrement du Baptême
La présence du péché originel dans tous les hommes dès la conception nécessite un remède. Grâce à la mort et la résurrection du Seigneur un tel remède devient le Sacrement du Baptême où l’homme se purifie de la souillure du péché originel et adopte toutes les conséquences de l’exploit rédempteur de Jésus-Christ, devient l’enfant de la Lumière et non plus celui de colère (Ep 2:3). À l’image d’un œuf qui est pondu et qui doit éclore, l’homme né de la chair doit naître de nouveau de l’Esprit (Jn 3:1-5). Sans cette renaissance, il restera exclu de la vie spirituelle et de l’union avec le Christ. Tel homme ne pourra pas hériter du Royaume des cieux, dit Jésus-Christ. En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. (Jn 3:5) Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. (Mc 16:16)
Que les petits enfants sont baptisés pour la rémission des péchés.
La canon 110 du Concile de Carthage, le même Concile qui a formé le saint canon du Nouveau Testament lance une anathème sur ceux qui pensent qu’il ne faut pas baptiser les enfants.
« De même, il fut décidé que quiconque nie qu’il faille baptiser les enfants en bas âge et les nouveaux nés à peine mis au monde, ou affirme qu’ils sont baptisés pour la rémission de leurs péchés, sans cependant avoir contracté de la faute originelle d’Adam rien qui ne doive être purifié par le bain de la renaissance, d’où il suit que pour ces enfants la formule « pour la rémission des péchés » n’est pas comprise au sens propre, mais qu’elle a un sens impropre, qu’il soit anathème. Car on ne doit entendre la parole de l’apôtre : » Par un seul homme le péché entra dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a atteint tous les hommes, parce que tous ont péché *, que dans le sens où l’a toujours comprise l’église catholique, répandue et déployée toute part. Par suite de cette règle de foi, en effet, même les petits enfants qui ne peuvent encore commettre aucune faute, sont baptisés en toute vérité pour la rémission de leurs péchés, afin que soit purifié en eux par la renaissance ce qu’ils ont contracté par la descendance. »
3.8 Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.
La raison d’Adam se détériore
Est-il possible de se cacher de la face de Dieu omniprésent ? La raison d’Adam s’assombrit et il se comporte comme un vilain enfant qui se cache sous le lit au lieu de demander pardon à ses parents. En effet, tout ce qui s’est passé dans le jardin d’Eden a été gravé sur la nature humaine ! Depuis lors, l’homme se cache de la face de Dieu dans son travail, dans son loisir, même dans sa famille. Ce dommage héréditaire qui touche la nature humaine et se transmet par la conception (Ps 50.7), touche par conséquent tous les fils et filles d’Adam et Eve en étant la racine pour tout un autre péché. Afin de guérir la nature humaine de cette terrible contagion, le Christ a été crucifié sur l’Arbre d’obéissance (Philip 2.8) (à la différence d’Adam qui a mangé de l’arbre de désobéissance) le même jour (vendredi) et à la même heure (sixième) à laquelle Adam a péché.
Le mot « parcourir » appliqué à Dieu
Le mot « parcourir » appliqué à Dieu ne doit pas être compris dans le sens latéral, car Dieu n’a pas de corps. Sous « parcourir » il faut comprendre selon les saints Pères la bonne volonté de Dieu à aider celui qui demande de l’aide. Adam ne voulait pas avoir Dieu comme Assistant et Médecin, et par conséquent, il s’est fait pour Lui un ennemi et un enfant de colère par nature (Eph 2.3).
Dieu incite le sentiment de la faute
Saint Jean Chrysostome : « Que signifient donc ces paroles : Ils entendirent la voix du Seigneur, qui s’avançait dans le jardin, vers le milieu du jour ? Elles nous apprennent que le Seigneur voulut leur faire sentir leur faute en les amenant à une extrême angoisse d’esprit et de cœur. C’est ce qui arriva ; car ils furent tellement saisis de honte, qu’à l’approche de Dieu ils se cachèrent. Ils avaient donc, à la suite de leur péché et de leur désobéissance, connu le remords et la confusion. »
La conscience est la voix de Dieu
Saint Jean Chrysostome : « Et, en effet, ce juge incorruptible, que nous nommons la conscience, se soulève contre l’homme et l’accuse à haute voix ; il lui met ses péchés devant les yeux et lui en représente toute la grièveté. Voilà pourquoi Dieu, en créant l’homme, établit au dedans de lui-même ce censeur qui ne se tait jamais et qu’on ne saurait tromper. Sans doute, on peut dérober ses fautes et ses crimes à la connaissance des hommes, mais il est impossible de les cacher à la conscience ; et, en quelque lieu que se transporte le coupable, il porte en lui-même cette conscience qui l’accuse, le trouble, le déchiré et ne se repose jamais. Elle s’attaque à lui dans l’intimité du foyer domestique, sur le forum et dans les réunions publiques, et le poursuit durant les festins, pendant son sommeil et à son réveil. Elle ne cesse ainsi de lui demander compte de ses fautes, et de lui en remettre sous les yeux la grièveté et le châtiment. Tel, un charitable médecin se rend assidu auprès d’un malade, et, malgré ses rebuts, persiste à lui offrir ses remèdes et ses bons offices… Toutefois aux reproches de la conscience se joignait encore la privation de la gloire qui les revêtait. Ainsi, le sentiment de leur nudité les avertissait de là grièveté de leur faute, et, parce qu’ils furent saisis de honte à la suite de leur grave désobéissance, ils tentèrent de se cacher. »
3.9 Mais l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit: Où es-tu?
Dieu cherche le repentir d’Adam
Où es-tu ? Dans quel état es-tu ? (Saint Ambroise de Milan) Adam s’est jeté en dehors de la grâce de Dieu, dans une région où il n’y a pas de Dieu, dans le pays du péché et des ténèbres extérieures. Et la question « où es-tu » de Dieu l’a appelé à la repentance, pour revenir à la plénitude de la vie éternelle. Mais le péché diffère de la maladie ordinaire en sorte que celui qui le subit ne veut pas souvent être guéri.
Dieu parle à Adam pour le disposer au repentir
Saint Basile le Grande : « Adam où es-tu » veut dire quelle grande chute tu as connu et dans quel misérable état tu t’es retrouvé ayant perdu la gloire que tu avais.
Saint Jean Chrysostome : « Dans cette interrogation elle-même, nous trouvons une marque étonnante de la suprême bonté de Dieu ; non-seulement il appelle Adam, mais il l’appelle lui-même, en personne : or c’est ce que dédaignent de faire les juges de la terre pour les coupables qui sont hommes comme eux et de la même nature qu’eux. Oh ! que cette seule question est à la fois pleine de force et de douceur ! C’est comme si Dieu lui eût dit : Qu’est-il donc arrivé ? Je t’avais laissé dans un état, et je te retrouve dans un autre. Je t’avais laissé revêtu de gloire, et je te retrouve dans une honteuse nudité. Adam, où es-tu ? quelle est donc la cause de ton malheur? et qui t’a plongé dans cet abîme de maux ? quel est le scélérat ou le voleur qui t’a enlevé tous tes biens, et qui t’a réduit à cette extrême indigence ? qui t’a fait connaître la nudité, et qui t’a dépouillé de ce splendide vêtement dont je t’avais revêtu? quel changement subit ! et quelle tempête a soudain englouti toutes tes richesses ? qu’as-tu donc fait, que tu veuilles éviter celui qui t’a comblé des plus grands bienfaits et qui t’a élevé à tant d’honneur? et que crains-tu, pour chercher ainsi à te cacher? est-ce qu’un accusateur te poursuit, et que des témoins te confondent? enfin, d’où vient cette crainte et cette terreur? »
3.10 Il répondit: J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché.
Adam ne voit plus Dieu
La communication avec Dieu s’affaiblit. Adam ne voit plus Dieu à cause de sa chute mais il peut toujours entendre sa voix avant d’être expulsé du paradis.
L’autojustification d’Adam
Adam a décidé de s’autojustifier et a voulu se réfugier dans la prison qu’il venait de construire dans son cœur. S’il s’était repenti immédiatement, il aurait été pardonné et l’histoire du monde aurait emprunté un autre chemin, mais cela ne s’est pas produit.
3.11 Et l’Éternel Dieu dit: Qui t’a appris que tu es nu? Est-ce que tu as mangé de (seul) l’arbre dont je t’avais défendu de manger ?
Ironie des mots « le fruit du seul arbre »
Saint Jean Chrysostome : « Observons aussi l’emphase, et l’ironie secrète de cette expression : le fruit du seul arbre, c’est comme s’il lui eût dit : est-ce que je t’avais étroitement restreint l’usage des fruits de ce jardin ? ne t’avais-je pas au contraire placé au sein d’une riche abondance ? et ne t’avais-je pas abandonné tous les fruits du paradis terrestre, à l’exception d’un seul ? Cette défense n’avait pour but que de te rappeler que tu avais un Maître, et que tu devais lui obéir. Elle est donc insatiable cette intempérance, qui, peu satisfaite de tant de biens, ne s’est point abstenue de ce seul fruit ? Et comment as-tu pu courir à une désobéissance qui devait te précipiter dans un tel abîme de maux ? que te revient-il maintenant de ton péché ? Ne vous ai-je pas avertis l’un et l’autre, et n’ai-je pas voulu vous retenir par la crainte du châtiment ? Je vous ai prédit toutes les suites de votre péché, et je vous avais fait cette défense pour vous prémunir contre l’esprit séducteur. Et aujourd’hui, une si noire ingratitude ne rend – elle pas votre faute irrémissible ? Comme un bon père instruit un fils chéri, je vous ai clairement précisé mes ordres ; et en vous permettant l’usage de tous les autres fruits, j’ai formellement excepté celui-là, afin que vous puissiez conserver tous les biens dont je vous avais comblés. Mais vous avez cru le conseil d’un autre meilleur et plus respectable que mon commandement. C’est pourquoi vous l’avez méprisé, et vous avez mangé du fruit défendu. Eh bien ! que vous est-il arrivé ? Aujourd’hui une dure expérience vous révèle toute la malice de ce pernicieux conseil. »
« Qui t’a appris que tu es nu ? »
Saint Philarète de Moscou dit que Dieu fait semblant d’être ignorant pour gêner moins les pécheurs par sa présence et pour les inciter au repentir en douceur et sans obligation.
En même temps Dieu ouvre son omniscience dans la question.
Dieu continu à chercher le repentir pour Adam
Syméon le Nouveau Théologien dit que les mots « Qui t’a appris que tu es nu ? » veut dire « pourquoi me parles-tu de ta nudité et tu caches ton péché ? Ou tu penses que Je vois ton corps sans voir ton cœur ?»
3.12 L’homme répondit: La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé.
L’orgueil d’Adam
Saint Augustin : « Rien n’est si propre aux pécheurs que le désir de mettre toute la responsabilité de leurs péchés sur Dieu. De plus, l’orgueil se manifestait par le fait qu’Adam avait péché du désir de devenir égal à Dieu, c’est-à-dire libre de sa domination, tout comme il est libre de toute domination sur lui-même, car il est le Seigneur de tous. Mais même n’ayant pas réussi à être égal à Dieu dans la majesté, étant déjà vaincu et abattu dans le péché, Adam décida de se rendre quand même égal à Dieu. »
L’homme accuse Dieu dans son péché
Saint Jean Chrysostome : « C’est comme s’il eût dit : J’ai péché, je le sais, mais la femme que vous m’avez donnée pour compagne, et dont vous avez dit vous-même : faisons à l’homme une aide qui lui soit semblable, a été la cause de ma chute. Pouvais-je soupçonner que cette femme que vous m’aviez donnée pour compagne me serait un sujet de honte et d’ignominie ? je savais seulement que vous l’aviez formée pour être ma consolation. Vous me l’avez donnée, vous me l’avez amenée, et j’ignore quel motif l’a portée à me présenter le fruit que j’ai mangé. »
L’action immédiate du péché
Le péché a coupé la chair du mari et de la femme et ils se sont sentis concurrents et ennemis. En plus, Adam a accusé le Créateur Lui-même. Depuis lors, tout péché non repenti aboutit inévitablement à la rébellion contre Dieu. Toutes les fausses religions et hérésies sont donc apparues. C’est ainsi que l’évolutionnisme est apparu. Thomas Henry Huxley, l’un des plus grands propagandistes de cet enseignement, a avoué qu’il a accepté la théorie de Darwin non pas grâce à des preuves fiables, mais grâce à l’opportunité de pouvoir librement se livrer à la fornication et à l’adultère en tant que successeur des singes.
3.13 Et l’Éternel Dieu dit à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit: Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé.
La question à la femme est aussi douce
Saint Jean Chrysostome : « Pourquoi as-tu fait cela ? tu as entendu ton époux qui t’accuse de toute cette désobéissance, et qui en fait peser la responsabilité sur toi qui lui avais été donnée pour lui venir en aide, et qui n’avais été tirée de sa propre substance que pour être sa consolation. Pourquoi donc, ô femme, as-tu commis ce péché, et pourquoi as-tu attiré sur lui et sur toi cette profonde humiliation ? Quels avantages te procure aujourd’hui cette criminelle intempérance, et quels fruits retires-tu de ce coupable égarement ? Tu as été séduite par ta faute, et tu as rendu ton époux complice de ton péché. »
La femme sauverait l’homme ?
Le Tout-Puissant a essayé de guérir l’homme à l’aide de la femme, mais elle a également montré que sa maladie était incurable. Ce n’est qu’après cinq millénaires et demi que l’Éternel crée une chose nouvelle sur la terre : La femme sauvera l’homme. (Jér 31.22)
Aurait-il été possible de se repentir tout de suite après le péché ?
Oui. Pourtant, au lieu de pleurer et de se repentir devant Dieu miséricordieux, Adam et Ève se sont mis à chercher le coupable. Adam rendait coupable Dieu qui lui a donné cette femme. Ève rendait coupable le serpent.
Et l’Éternel Dieu dit : « Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? » L’homme répondit : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. » Et l’Éternel Dieu dit à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? » La femme répondit : « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. » (Gn 3:13)
Quelles conséquences a eu le péché d’Adam et sa femme ?
Leur péché a causé la malédiction et la mort.
Saint Abba Dorothée sur l’orgueil
« Oh ! mes frères, que ne fait pas l’orgueil ? Oh ! Quel pouvoir possède l’humilité ! Qu’avait-on besoin de tous ces détours ? Si dès le commencement, l’homme s’était humilié et avait obéi à Dieu en gardant son commandement, il ne serait pas tombé. Après sa déchéance, Dieu lui a encore fourni une occasion de se repentir et d’obtenir miséricorde, et il a gardé la tête haute. Dieu, en effet, est venu lui dire : « Adam, où es-tu ?» (Gn 3,9), c’est-à-dire : De quelle gloire es-tu tombé ? Et dans quelle honte ? Puis il lui demanda : « Pourquoi as-tu péché ? Pourquoi as-tu désobéi ?» voulant par là lui faire dire : « Pardonne-moi ». Mais où est-il ce « Pardonne moi ?» Il n’y a ni humilité ni repentir, mais le contraire. L’homme réplique : « La femme que tu m’as donnée, s’est jouée de moi.» (Gen 3,12). Il ne dit pas : « Ma femme », mais « La femme que tu m’as donnée », comme on dirait : «Le fardeau que tu m’as mis sur la tête.» Il en est ainsi, frères : quand un homme ne s’attache pas au blâme de soi, il ne craint pas d’accuser Dieu lui-même. Dieu s’adresse ensuite à la femme et lui dit : «Pourquoi n’as-tu pas gardé, toi non plus, le commandement ?» comme s’il disait précisément : «Toi au moins, dis : Pardonne-moi, pour que ton âme s’humilie et obtienne miséricorde.» Mais là encore pas de «Pardonne-moi !» La femme répond à son tour : «Le serpent m’a trompée» (Gen 3,13), comme pour dire : «Si lui a péché, en quoi suis-je coupable, moi ?» Que faites-vous, malheureux ? Faites au moins une métanie, reconnaissez votre faute, ayez pitié de votre nudité ! Mais aucun des deux ne daigna s’accuser, et ni l’un ni l’autre ne montra la moindre humilité. Et maintenant, vous voyez clairement à quel état nous sommes parvenus, dans quels maux nombreux nous a portés la manie de se justifier, la confiance en soi, et l’attachement à la volonté propre : ce sont là rejetons de l’orgueil, ennemi de Dieu, comme ceux de l’humilité sont le blâme de soi, la défiance de son jugement et la haine de la volonté propre qui, eux, permettent de se reprendre et de revenir à l’état de nature par la purification des saints commandements du Christ. Car sans humilité, il est impossible d’obéir aux commandements ni d’arriver à un bien quelconque, comme le dit l’abbé Marc : «Sans contrition du cœur, il est impossible de s’affranchir du mal, il est absolument impossible d’acquérir une vertu.» C’est donc par la 7 contrition du cœur qu’on accepte les commandements, qu’on s’éloigne du mal, qu’on acquiert les vertus, et qu’on revient enfin dans son repos. »
3.14 L’Éternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
Dieu ne pose pas la question au diable, pourquoi ?
Pour les saints Pères cela signifie qu’il était déjà impossible au diable de se repentir c’est pourquoi Dieu ne lui pose pas la question « Qu’as-tu fait ? »
Le jugement juste sur le diable
Saint Philarète de Moscou : « La malédiction de Dieu est repartie en 3 parties : pour le serpent, la femme et l’homme. Le jugement commence par le serpent, non seulement parce qu’il est initiateur du péché, mais aussi parce que sa condamnation incite une consolation pour les hommes, les protège du désespoir quand ils entendront le verdict pour eux-mêmes. »
Saint Jean Chrysostome : « N’oublions pas en effet cette parole de l’Ecriture : Le serpent était le plus rusé de tous les animaux qui étaient sur la terre. C’est pourquoi le Seigneur lui dit : Tu seras maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes de la terre. Mais comme cette malédiction eût échappé à nos sens et à nos yeux, Dieu voulut lui infliger un châtiment visible qui nous rappelât sans cesse son crime et son supplice. Aussi ajoute-t-il : Tu ramperas sur le ventre, et tu mangeras la poussière durant tous les jours de ta vie. Tu as abusé de tes qualités naturelles, et tu as bien osé entrer en conversation avec l’homme raisonnable que j’avais créé : tu as donc imité le démon, auquel tu as servi de complaisant ministre, et qui a été chassé du ciel, parce qu’il affecta des pensées au-dessus de sa condition. Et de même je t’inflige un châtiment qui va changer ta nature. Tu ramperas sur la terre, et tu te nourriras de la poussière. Ainsi, tu ne pourras jamais t’élever vers le ciel, ruais tu demeureras toujours dans cet état d’humiliation, et seul de tous les animaux, tu te nourriras de la poussière. »
Le jugement sur le serpent visible concerne le malin invisible.
Pourquoi Dieu punit le diable et le serpent comme son armée ?
Saint Jean Chrysostome : « Remarquez, je vous prie, l’ordre et l’arrangement de ce passage, et vous y trouverez à l’égard de l’homme un précieux témoignage de la bonté divine. Le Seigneur interrogea d’abord Adam, et puis Ève; et quand celle-ci eut désigné son séducteur, il dédaigna d’en écouter la défense, et fulmina contre lui un châtiment qui durera autant que sa vie. Désormais donc la vue seule du serpent rappellera aux hommes qu’ils doivent repousser ses perfides conseils et éviter ses trompeuses embûches. Mais peut-être demanderez-vous pourquoi le serpent est puni, tandis qu’il n’a été que l’instrument du démon qui seul a causé tout ce désastre ? Ici encore éclate l’ineffable bonté du Seigneur. Car, de même qu’un bon père, non content de poursuivre le meurtrier de son fils, brise et met en pièces le glaive ou le poignard qui a servi au crime, le Seigneur punit le serpent qui a été l’instrument de la malice du démon, et veut que la vue de ce châtiment proclame la sévérité avec laquelle il a traité le de mon lui-même. Car si l’instrumenta été châtié si rigoureusement, quel supplice n’a pas été infligé à celui qui l’a mis en œuvre ! »
Saint Ephrem le Syrien dit que Dieu maudit le serpent et non pas le diable pour ne pas ouvrir aux premiers hommes son action à travers le serpent. C’est pourquoi la femme dit : « le serpent m’a séduit » et non pas le diable. C’est pourquoi le diable a été maudit en cachette et le serpent a été maudit visiblement pour les hommes comme l’image de la malédiction du diable. Le Seigneur dit que le diable a été accusé là : « …le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé » (Jn 16.11).
3.15 Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.
Dieu a-t-il laissé aux hommes un espoir pour leur salut ?
Oui. Par Sa miséricorde, Dieu leur a laissé une promesse que la Prospérité de la Femme écrasera la tête du serpent (Gn 3.15). La Prospérité de la Femme se rapporte au Seigneur Jésus-Christ, car Il est né sur la terre de la Vierge Marie sans l’homme (Gal 3.19). Cette promesse s’appelle le Premier Évangile. Grâce à cette promesse, les gens peuvent croire que le Sauveur viendra, comme nous croyons à la venue du Sauveur.
Dieu l’a-t-il répétée de nouveau ?
Oui. Pendant toute l’histoire de l’humanité, Dieu cherche un homme qui veuille L’écouter. À l’époque, il s’agissait de :
Abraham, à qui Dieu a promis : Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix (Gn 22:18) ;
Moïse : Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai (Dt 18:18) ;
David : J’élèverai ta postérité après toi… et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume (2 S 7:13-14).
« Celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon »
Cette prophétie proto-évangélique veut dure que le Seigneur Jésus écrasera la tête du diable, cela veut dire le moyen principal par lequel il tente les hommes, c’est-à-dire le péché. Toute la puissance du malin s’écrase sur la Croix vivifiante. Pourtant, cette victoire ne serait pas facile pour le Seigneur, car le serpent Lui blessera le talon, cela veut dire touchera la partie la plus proche de la terre (comme le talon) en Seigneur Jésus Christ, c’est-à-dire Sa nature humaine. Le Christ sera mort en tant qu’homme.
3.16 Il dit à la femme: J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.
La dernière possibilité d’éviter la malédiction
Saint Ephrem le Syrien dit que jusqu’à là, les premiers hommes pouvaient éviter la malédiction juste de Dieu. Cependant, sans être convaincus et sensibilisés vers le repentir par la malédiction du serpent, Dieu prononce sa malédiction sur la femme.
Les souffrances des grossesses
Depuis lors, les gens naissent avec des souffrances dépassant celles de tout animal. La biologie athée, voulant expliquer ce phénomène, affirme que l’évolution de l’homme s’est produite trop rapidement et il n’y avait pas le temps de mettre en place les mécanismes de la procréation. L’absurdité d’une telle opinion est évidente. Si le développement de la colonne vertébrale à réussi à suivre celui du cerveau, alors pourquoi le développement des systèmes de reproduction et notamment la taille du bassin n’y ont pas réussi ?
Saint Jean Chrysostome : « Cette sentence fut comme une prophétie des souffrances et des maux auxquels la femme est assujettie : une grossesse de neuf mois, pénible et laborieuse, et des douleurs intolérables qu’il faut avoir ressenties pour les comprendre. Cependant le Seigneur, toujours bon et miséricordieux, a voulu adoucir pour la femme ces peines si cruelles par les joies de la maternité. Ainsi elle oublie, à la naissance d’un fils, toutes les douleurs qui ont précédé et accompagné, cette naissance. »
La femme est punie pour son émancipation
La femme a voulu être au-dessus de l’homme, a voulut devenir dieu en connaissant le bien et le mal avant l’homme. C’est pourquoi le poison de l’émancipation de la femme obtient son antidote. L’homme domine désormais sur elle, car n’a pas voulu lui obéir par l’amour comme à son mari et « père » (Adam a été père pour la femme). Le Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme (1 Cor 11.3), c’est pourquoi les familles s’effondrent souvent où la femme essaye de dominer sur l’homme ce qui est complètement contre naturel pour elle.
La progressivité des malédictions
Les malédictions sont posées par le Seigneur progressivement. D’abord, une malédiction est prononcée sur le serpent, mais la femme ne l’a pas comprise et n’a pas repenti. Puis elle est punie afin que peut-être Adam réalise son péché et se repente ? Mais cela n’arrive pas. Puis, la malédiction touche Adam. Mais, ne voulant pas annuler Sa bénédiction sur Adam, Dieu maudit la terre dont il a été le souverain maître. Cependant, à travers la terre, la malédiction touche aussi Adam dont il était roi.
« Tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi »
Saint Jean Chrysostome : « Dieu ajoute Tu seras sous la puissance de ton mari, et il te dominera. Ne semble-t-il pas qu’ici Dieu cherche à s’excuser ? et c’est comme s’il disait à la femme : dans le principe je t’avais assigné le même rang d’honneur et de gloire qu’à l’homme ; je t’avais communiqué tous les privilèges, et je t’avais donné comme à lui l’empire de l’univers ; mais puisque tu as abusé de ta dignité, je te soumets à l’homme. Tu seras sous la puissance de ton mari, et il te dominera. Tu as abandonné celui dont tu partageais la gloire et la nature, et pour qui tu avais été formée, afin de lier des relations avec le serpent, et de recevoir par lui les perfides conseils du démon : eh bien ! je te soumets à l’homme, et je l’établis ton maître; tu reconnaîtras son autorité, et parce que tu n’as pas su commander, tu apprendras à obéir. Ainsi tu seras sous la puissance de ton mari, et il te dominera. Car il vaut mieux pour toi de lui être soumise et de reconnaître son autorité, que de vivre libre de tout joug, et exposée à te précipiter dans le mal. C’est ainsi qu’il est plus utile au cheval d’obéir au frein, et de marcher d’un pas sûr et réglé, que de s’élancer çà et là d’une course aventureuse et désordonnée. Je te soumets donc à l’homme pour ton propre avantage, et je veux que tu lui obéisses sans contrainte, comme dans le corps les membres obéissent à la tête. »
« Tes désirs se porteront vers ton mari »
Pour que l’homme domine sur la femme et non pas à l’inverse (Saint Ephrem le Syrien). Avant la femme était l’assistante égale à son mari qui était son chef par l’amour et non pas par obligation.
3.17 Il dit à l’homme: Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre: Tu n’en mangeras point! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie,
3.18 il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs.
3.19 C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.
Saint Basile le Grand : « Quand je vois une rose, cela me rappelle mon péché, pour lequel la terre est condamnée à pousser des épines et des ronces. »
Adam n’est pas maudit mais la terre est maudite à cause de lui
Saint Jean Chrysostome : Or Dieu dit à Adam :Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé du seul fruit dont je t’avais ordonné de ne point manger; parce que tu as négligé d’observer mon commandement, et que ni la crainte, ni les menaces des châtiments qui suivraient ton péché, n’ont pu te retenir, et parce que tu as commis la faute énorme de toucher au seul fruit que j’avais excepté, en t’abandonnant l’usage de tous les autres, la terre est maudite dans ton œuvre. Reconnaissons ici la bonté divine dans la manière différente dont il punit le serpent, animal irraisonnable, et l’homme, être doué de raison. Il dit au premier : tu es maudit sur la terre; et au second : la terre est maudite dans ton œuvre. Et c’est à juste titre : car elle avait été créée pour l’homme, afin qu’il jouît de ses productions. Mais parce que l’homme a péché, elle est maudite; et l’effet de cette malédiction sera de troubler le repos et la tranquillité de l’homme.
Labeur comme remède à l’orgueil
Saint Jean Chrysostome : Voilà donc, dit le Seigneur, que la terre est maudite dans ton œuvre; et pour nous apprendre les effets de cette malédiction, il ajoute : et tu ne mangeras de ses fruits, durant tous les jours de ta vie, qu’avec un grand travail. Ne voyez-vous pas ce châtiment traverser tous les siècles, et après avoir été utile au premier homme, apprendre encore à ses descendants quelle est l’origine de leurs malheurs. Mais écoutons les paroles suivantes qui spécifient mieux encore le genre de cette malédiction, et la cause de ce pénible travail. Et Dieu dit : la terre ne te produira que des épines et des chardons. Ce seront là comme les monuments de ma malédiction; et tu ne rendras la terre féconde qu’à force de soins et de labeurs. Ainsi toute ta vie s’écoulera dans la tristesse et le travail, afin qu’ils soient un frein qui réprime l’arrogance de ton orgueil, et te ramène forcément à la pensée de ton néant; tu ne seras donc plus tenté de te bercer de coupables illusions, car tu te nourriras de l’herbe de la terre, et tu mangeras ton pain d la sueur de ton front.
Une continuelle leçon d’humilité
Saint Jean Chrysostome : Mais avant d’expliquer ces paroles, observons comment le péché de l’homme a changé pour lui toutes les conditions premières de la vie. Car c’est comme si Dieu lui disait : je t’avais préparé, en te créant, une existence exempte de douleurs, de travail, de fatigues et d’inquiétudes. Tu eusses joui d’un bonheur parfait, et sans connaître aucun des tristes assujettissements du corps, tu aurais pleinement goûté tous les délices de la vie. Mais tu n’as pas su apprécier cet heureux état, et voici que je maudis la terre. Désormais, si tu ne l’ensemences et si tu ne la cultives, elle ne te donnera plus, comme auparavant, ses diverses productions ; je joindrai même à ces travaux, et à ces pénibles labeurs, les maladies et de continuelles fatigues, en sorte que tu ne réussiras en quelque chose qu’au prix de tes sueurs, et ainsi cette dure existence te sera une continuelle leçon d’humilité, et un souvenir de ton néant.
En outre, cette malédiction ne se bornera pas à quelques années, mais elle s’étendra à tout le cours de ta vie; et tu mangeras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été tiré, car tu es poussière , et tu retourneras en poussière. Oui, telle sera ta destinée, jusqu’à la fin de tes jours, et jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été tiré.
La mort entre dans l’Univers
Avec la prononciation de ces mots terribles, la mort est entrée dans le monde. Les physiciens l’appellent « l’entropie ». Les étoiles ont commencé à s’exploser. La désintégration nucléaire est devenue irréversible. Si l’Univers ne change pas, tous les atomes se transformeront en fer et en éléments proches de ceux-ci en masse atomique. Il est intéressant de noter que plus un être est éloigné de l’homme dans la hiérarchie, moins il est endommagé par la pourriture et la mort, bien que rien ne puisse en être totalement exempt. Selon certaines hypothèses modernes, même les protons « s’évaporent » avec le temps et la lumière s’atténue. Selon les lois physiques, l’Univers entier attend la mort thermique.
Adam était-il mortel ou immortel avant le péché
Saint Ephrem le Syrien : « Quand Dieu a créé l’homme, il ne l’a rendu ni mortel ni immortel, de sorte qu’Adam lui-même, en respectant ou en dérogeant le commandement, obtiendrait ce qu’il méritait. »
La mort comme une remède aux hommes en état déchu
L’apparition de la mort est une manifestation du soin divin de l’homme déchu, car le péché a la propriété de s’accumuler. Si la mort ne mettait pas fin à l’existence terrestre de l’homme, il deviendrait semblable aux démons en se perfectionnant dans le mal. En rendant inaccessible l’arbre de la vie, Dieu expulse Adam et Ève du Paradis pour qu’ils n’en mangent pas et ne perpétuent pas l’état de misère spirituelle. L’imminence de la mort ouvre à l’homme la voie du repentir.
Adam n’était pas mortel avant la chute
Le canon 123 du Concile de Carthage affirme : « Quiconque dit qu’Adam le premier homme a été créé mortel, en ce sens que pécheur ou non il serait soumis à la mort corporelle, en d’autres termes, il quitterait la vie du corps non par le mérite du péché, mais par une nécessité de nature, qu’il soit anathème. »
Qu’est-ce que c’est, la malédiction, et quelles sont les conséquences de la chute de l’homme ?
Les conséquences de la chute se traduisent par une malédiction divine. C’est l’accusation du mal par le jugement juste de Dieu et la punition de l’homme ne voulant pas s’en détacher. Il ne faut pas comprendre la malédiction comme la vengeance de Dieu pour la violation de Sa volonté. Le péché est autodestructeur. En tant qu’être libre, l’homme a effectué le choix contre-naturel en imposant à sa nature un mode déficient d’existence. Le but de la malédiction résidait dans la guérison de l’homme à travers l’humilité et la voie vers le repentir, la mise de l’homme dans une situation cohérente avec son état déchu pour qu’il ne se brûle pas sous les rayons d’amour divin.
Les conséquences de la chute se sont manifestées dans le changement de :
- la relation entre Dieu et l’homme ;
Ayant fait le péché, l’homme a écarté Dieu de lui-même. Saint Philarète de Moscou dit que « l’homme a arrêté un afflux de la grâce divine en lui-même ». Par conséquent, il se détache de l’union intime avec son Créateur dont la grâce devient externe par rapport à l’homme. Il ne ressent plus l’amour et la joie de la présence de Dieu, mais la peur (Gn 3:10). L’homme ne peut plus voir Dieu face à face (Ex 33:20) et son état devient hostile contre Dieu (Rm 5:10). L’attitude de Dieu envers l’homme déchu se transforme en colère, car il n’y a pas de rapport entre la justice et l’iniquité, la lumière et les ténèbres (2 Co 6:14). À cause du testament (de l’accord) avec le diable, les hommes deviennent les fils de la rébellion (Ep 5:6).
- la nature de l’homme ;
Avant, l’esprit était dirigé vers Dieu, l’âme était soumise à l’esprit et le corps était une arme obéissante de l’âme. Le péché a détruit la hiérarchie droite entre l’esprit, l’âme et le corps. Après la rupture d’afflux de la grâce divine, l’esprit est devenu comme un miroir renversé. Au lieu de réfléchir Dieu et de puiser dans Ses forces, il s’est mis à puiser dans les forces de l’âme. L’esprit s’obscurcit et l’homme commence à se cacher de Dieu omniprésent ! (Gn 3:8) Il ne distingue plus le bien et le mal. L’âme parasite le corps. Elle essaie en vain de satisfaire ses besoins par des moyens corporels. (Si l’on est triste, on mange ou on boit.) Les passions apparaissent. Le corps devient dépendant de l’environnement. L’homme se plonge dans le désaccord intérieur. La chair a des désirs contraires à ceux de l’esprit, et l’esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux. (Ga 5:17) Comme l’homme n’a pas été créé autosuffisant et qu’il s’est privé de la source de la grâce, ses forces de vie s’épuisent si bien qu’il commence à connaître la corruption. Son essence commence à subir la maladie, le chagrin, la fatigue, la soif, la faim… Le travail perd de sa joie créative. La femme donne la vie dans la douleur. La corruption de l’essence et la désintégration de toutes les forces de l’âme mènent finalement l’homme à la mort. C’est la plus grave conséquence du péché.
- la relation entre les hommes ;
Le péché tranche aussi l’union intime entre Adam et Ève. Chacun se replie sur lui-même. Ils commencent à subir la honte jusqu’alors inconnue (Gn 3:7). Le sentiment de nudité signifie la rupture des relations personnelles, la négation de l’amour, la nécessité d’être protégé contre le danger que crée une autre personne. Ainsi, la chute entraîne des relations d’aliénation, d’isolement mutuel, de méfiance et d’hostilité entre les hommes.
- la relation entre l’homme et le monde.
Dieu a créé l’univers pour l’homme et l’homme a été créé pour Lui-même. Adam a été introduit dans le monde récemment créé comme un roi dans son palais (Gn 1:28). Vu la position centrale de l’homme dans le monde, sa chute était une catastrophe à l’échelle planétaire. Adam était le conducteur des actions divines envers toutes les créatures. Son état spirituel définissait l’état de tout. La création tout entière soupire et souffre des douleurs de l’enfantement. (Rm 8:22) L’homme perd le pouvoir sur le monde qui fuit l’obéissance à son maître de même qu’il a fui l’obéissance au Sien. La créature commence à se venger de l’homme. La terre produit désormais des épines et des ronces (Gn 3:18).
Le Christ enlève les malédictions en accomplissant le salut de l’homme
Le Fils de Dieu a accompli notre salut par Son incarnation, Son enseignement, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Sa glorieuse ascension.
- Comment l’a-t-Il fait par l’incarnation ?
Dans l’incarnation, le Fils de Dieu a uni les natures humaine et divine sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation. Dans cette union en un seul Christ, étonnante même pour les anges, la divinité a guéri l’humanité déchue d’Adam et donc de tous les hommes. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. (1 Co 15:21-22)
- Comment l’a-t-Il fait par l’enseignement ?
L’enseignement du Christ sur le salut et la vie bienheureuse est exprimé dans l’Évangile du Royaume. Cet enseignement inaltéré est proclamé toujours par la Sainte Église. Il aide notre salut quand nous l’acceptons de tout cœur.
- Comment l’a-t-Il fait par la vie ?
La vie du Seigneur mène au salut si nous l’imitons spirituellement : acquérons les sentiments, la volonté et l’Esprit de Jésus-Christ, directement ou en imitant spirituellement la vie de Ses saints. « Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs », dit l’apôtre Paul (1 Co 4:16).
- Comment l’a-t-Il fait par la mort ?
Par la mort, le Seigneur a anéanti celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable. (He 2:14) La mort du Seigneur nous mène au salut si nous entrons dans Son Église par le Baptême qui symbolise la mort et la Résurrection du Christ. Trois immersions dans l’eau froide symbolisent Sa mort et Son séjour dans l’enfer pendant trois jours. La sortie de l’eau symbolise Sa glorieuse Résurrection. Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. (Rm 6:3-4)
La mort du Seigneur nous mène au salut si nous mangeons Son véritable Corps pur et buvons Son véritable Sang pur dans le sacrement de la Sainte Eucharistie qui s’accomplira jusqu’à Son second et glorieux avènement. Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: « Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Co 11:23-26)
- Comment l’a-t-Il fait par Sa Résurrection ?
Ayant détruit les portails de l’enfer (1 P 3:19) et libéré les âmes des justes, le Seigneur Jésus-Christ a détruit la mort et a ouvert à tous les hommes repentants l’accès au Paradis où le brigand est entré le premier (Lc 23:43). Grâce à Sa Résurrection, tous les hommes seront ressuscités dans leur chair au Dernier et Grand Jour du Jugement. Les impies recevront le châtiment éternel, mais les justes auront la vie éternelle (Mt 25:46).
- Comment l’a-t-Il fait par Son ascension ?
Dans l’ascension, le Seigneur Jésus-Christ ressuscité en tant qu’homme, monte et surélève notre nature humaine en Lui-même au-dessus de tous les cieux et s’assoit à la droite du Père. Les hommes peuvent devenir ainsi des participants de la nature divine (2 P 1:4), c’est-à-dire devenir des dieux par la grâce.
Saint Jean Damascène :
« Avant cette transgression, il avait tout sous sa main ; Dieu l’avait mis comme chef à tout ce qui est sur terre et dans les eaux. Le serpent, familier de l’homme, et qui plus que tout être était près de lui, s’approcha avec des mouvements séduisants. C’est ainsi que le diable, prince du mal, insinua en nos premiers parents un pernicieux conseil. La terre d’elle-même offrait son fruit aux êtres qui lui étaient soumis ; il n’y avait sur elle ni pluie, ni hivers. Après la transgression « quand il eut rejoint les créatures sans raison et été assimilé à celles » (Ps. 49-14), la convoitise irréfléchie se mit à contrôler son intellect raisonnable ; il devint désobéissant au commandement divin ; la création qui lui était soumise se révolta contre lui, lui que Dieu avait mis sur elle comme chef ; et le créateur ordonna que fût travaillée dans la sueur, cette terre d’où il avait été tiré. Mais si désormais les bêtes sauvages ne lui sont plus d’aucune utilité et l’effrayent, elles le portent du moins à reconnaître et à appeler le Dieu qui les a faites. Les épines poussées sur terre après la transgression, par la sentence du Seigneur, sont désormais attachées à la jouissance, comme l’épine à la rose, nous faisant souvenir de cette transgression par laquelle fut condamnée la terre à nous offrir épines et tribulations. »
3.20 Adam donna à sa femme le nom d’Eve: car elle a été la mère de tous les vivants.
Adam donne le nom à la femme après la chute
Après la malédiction, Dieu n’a pas complètement pris le pouvoir de l’homme. Le signe en est qu’Adam nomme sa femme. Une autre manifestation des restes de ce pouvoir est l’existence des animaux domestiques qui restent toujours à la subordination de l’homme.
3.21 L’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit.
Des habits de Peau que signifient-ils ?
Cet événement s’est passé en réalité. De vraies peaux étaient posées sur le corps des gens. Saint Ephrem le Syrien dit que les peaux d’animaux signifier « la chair dure » que l’homme et la femme ont acquise et que dans la mort des animaux dont la peau il ont prise, ils ont vu leur propre mort.
Saint Grégoire le Théologien dit que « après avoir mangé le fruit interdit, l’homme s’est vêtu dans les vêtements de cuir, c’est-à-dire dans la chair dure en devenant celui qui porte son cadavre, car par la mort le Christ a mis des limites pour le péché. » Cette chair dure ne permet plus à l’homme de contempler librement le monde spirituel et le protège ainsi de la terreur directe des esprits impurs. Il existe des moyens d’éliminer cette barrière entre le monde visible et invisible et les hommes peuvent ainsi pénétrer dans le monde invisible. Pourtant, les résultats de tels essaies sont souvent déplorables. Parmi les moyens les plus répandus qui tendent à couper la personnalité de l’homme en deux parties sont yoga, les méditations orientales et occidentales, la toxicomanie et l’alcoolisme qui mènent à la séparation de l’âme du corps.
L’homme veut surmonter les limites pour le péché
Un des exemples lorsque l’homme essaye de surmonter les limites de Dieu par son propre effort est la cryonie ou cryogénisation (du grec κρύος kryos signifiant ‘froid’). La cryonie est un procédé de cryoconservation (conservation à très basse température, usuellement −196 °C) d’êtres vivants dans l’espoir que de futures avancées technologiques pourront permettre de les ramener à la vie. Elle pourrait permettre dans le cas d’un patient souffrant d’une maladie incurable avec nos moyens médicaux actuels d’attendre qu’un traitement de sa maladie soit éventuellement développé dans un avenir lointain.
3.22 L’Éternel Dieu dit: Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement.
L’ironie dans les paroles de Dieu
Ainsi, avec une triste ironie, Dieu montre à l’homme la tromperie du serpent qui a promis d’acquérir la ressemblance à dieu sans l’aide de Dieu, séparément de Dieu et qui n’a donné finalement que la honte, la nudité et la mort. Adam voulait devenir comme l’un de la Trinité (comme l’un de Nous). Et ce n’est que dans une seule chose qu’il est devenu semblable à Dieu : dans la connaissance du bien et du mal. Adam et la femme ont donc été les premiers acteurs après Satan, qui souhaitaient jouer le rôle du Tout-Puissant.
Saint Jean Chrysostome : « Et maintenant, dit le Seigneur, craignons qu’Adam n’avance la main, et ne prenne aussi du fruit de l’arbre de vie, et qu’il n’en mange et ne vive éternellement. C’est comme s’il eût dit : Un excès d’intempérance a porté l’homme à transgresser mon commandement, et son péché l’a soumis à la mort. Aujourd’hui donc, s’il osait toucher au fruit de l’arbre de vie, il acquerrait l’immortalité et ne cesserait de pécher. C’est pourquoi il lui est avantageux que je le chasse du paradis terrestre; et je lui donnerai en cela plutôt une marque de bonté que de colère et de vengeance. Ainsi parla le Seigneur; et il est vrai de dire que ses châtiments comme ses bienfaits font éclater sa miséricorde. Ainsi ce dur exil devint pour Adam une salutaire leçon. Car si Dieu n’eût prévu que l’impunité rendrait les hommes plus coupables, il n’eût point chassé Adam du paradis terrestre. (108) Mais ce fut pour empêcher en eux les progrès du vice et fermer la voie à une malice qui n’aurait point su s’arrêter, qu’il châtia Adam dans une pensée toute de miséricorde; et c’est ce qu’il fait encore chaque jour à l’égard des pécheurs. »
3.23 Et l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultivât la terre, d’où il avait été pris.
3.24 C’est ainsi qu’il chassa Adam; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie.
Adam descendit des hauteurs d’Éden et, assis près de la porte fermée du jardin, s’est repenti de son péché. Mais pour que ses descendants orgueilleux ne veuillent pas s’emparer de l’immortalité interdite, Dieu a placé sur le chemin qui mène à l’arbre de vie l’un des plus grands anges, le Chérubin (le mot « Chérubin » en hébreu signifie « plénitude de vision » ou « fort »), et en plus la flamme de l’épée se mit à tourner autour du Paradis comme une sorte du mur de feu.
Saint Jean Chrysostome : « La négligence de nos premiers parents à observer le commandement divin, fut cause que le Seigneur fit garder avec tant de précaution l’entrée du paradis. Et il est juste d’observer que si sa bonté et sa miséricorde avaient déjà paru lorsqu’il bannit Adam, elles n’éclatèrent pas moins quand il plaça un chérubin avec un glaive flamboyant qui s’agitait sans cesse pour garder l’entrée du jardin de délices. Ce n’est pas sans raison aussi qu’il est dit de ce glaive qu’il s’agitait sans cesse. Car nous comprenons par là que tous les chemins qui pouvaient conduire à ce jardin étaient fermés, et que ce glaive flamboyant en défendait toutes les approches. Mais quels souvenirs il rappelait, et quelle terreur il inspirait à Adam ! »