Comme pour « donner le ton à la mélodie du Grand Carême », la Sainte Église, propose, dès le début de celui-ci, la lecture du Grand Canon de St André de Crète. Lu en quatre parties durant les Grandes Complies de la première semaine du Carême, le canon est ensuite repris en totalité durant les Matines du jeudi de la cinquième semaine. Le sens et le but du Grand Canon est de nous montrer le péché et par cela même nous amener au repentir. Toutefois, St André ne désigne pas le péché par des définitions et des énumérations, mais par une profonde méditation de l’histoire biblique, qui est en vérité une histoire de la chute, du repentir et du pardon. Le saint hymnographe dresse une série de fresques depuis Adam jusqu’à l’Ascension du Seigneur.

Le canon de St André est grand non seulement par ses nombreux tropaires (250), mais avant tout par sa force spirituelle. En rapportant l’exemple de ceux qui sont tombés et se repentirent ensuite, il nous met en garde contre le désespoir et nous fait accourir vers Dieu avec des larmes de repentir et des œuvres salvatrices. Il n’y a pas d’homme, pas de pécheur qui ne puisse se trouver dans le Grand Canon. Pour cette raison, le Grand Canon est en fait la confession personnelle de chaque chrétien orthodoxe. C’est pourquoi le célèbre staretz athonite Païssios (+ 1994) le récitait, même hors du Grand Carême. Le Grand Canon, tel qu’il est dit dans le synaxaire, est suffisant pour que l’âme la plus dure s’adoucisse, si seulement cet office est lu avec grande attention et un cœur empli de componction. Par les lèvres inspirées de Dieu de St André de Crète, chaque tropaire du Grand Canon est l’écho de la recommandation apostolique : « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’éclairera » (Éph. 5,14)

 

 

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