”Né de père russe et de mère aléoute, en 1802, dans l’île d’Unalaska, le bienheureux Jacques Netsétov acheva ses études au séminaire d’Irkoutsk, en Sibérie. Une fois ordonné prêtre, il revint en Alaska, où il exerça, pendant trente-six ans, dans des conditions de vie très précaires, son ministère pastoral parmi les population indigènes, poursuivant ainsi l’œuvre de saint Germain (cf. 13 déc.). Dès que le temps le permettait, il embarquait sur de frêles kayaks ou chargeait ses maigres bagages sur des traîneaux à chiens et allait, en compagnie de quelques jeunes clercs de rangs inférieur, porter la parole de Dieu aux populations disséminées dans les îles Aléoutes. Il porta aussi la Bonne Nouvelle aux esquimaux Youpik, qui vivaient dans la basse vallée du Yukon (entre 1845 et 1863). Il était le second prêtre orthodoxe à s’aventurer dans ces régions, après le saint hiéromartyr Juvénal.

Et, bien qu’en général il recevait bon accueil et convertissait rapidement les indigènes à la vraie foi, il rencontrait cependant parfois une vive opposition de la part des shamans. Non content de baptiser, il prenait soin de la vie spirituelle de ses ouailles, leur enseignait les rudiments de la morale chrétienne et comment se préparer dignement à recevoir la sainte Communion, par la confession, le jeûne et la prière. [Les notes qu’il consignait dans son Journal, destiné à l’évêque d’Alaska, témoignent éloquemment de son zèle missionnaire. Elles ont été partiellement publiées dans M. Oleska, Alaskan missionary Spirituality, New York, 1987, pp. 142-181.] Il transportait avec lui une tente, qui servait d’église de fortune, quand le froid n’empêchait pas toute réunion en congelant les saintes Espèces. Pendant les périodes où il n’était pas en périples missionnaires, il s’occupait à la traduction du Nouveau Testament, et il fonda une école. Vers la fin de sa vie, après avoir usé sa santé dans ces voyages, il fut calomnieusement accusé, par un autre missionnaire, auprès de l’évêque Pierre, successeur de saint Innocent. Convoqué à Sitka, le siège du diocèse d’Alaska, il n’eut pas de mal à se disculper. C’est là qu’il remit son âme à Dieu, en 1865, et qu’il fut enterré.