”On ignore d’où était originaire cette pure colombe du Christ et qui étaient ses parents. Selon certains elle avait été baptisée par l’Apôtre André, puis passa le reste de ses jours dans une église dédiée à l’Archange Michel, sur le Bosphore. Telle une bonne terre, qui avait reçu du Premier-Appelé la semence de l’enseignement évangélique, elle la fit abondamment fructifier par la prière et l’hésychia. Elle travaillait avec zèle à la pratique de tous les commandements et devint, par l’exemple de sa vie et par les austérités qu’elle infligeait à la chair, un vrai prédicateur de Notre Seigneur Jésus-Christ, égale aux apôtres. De nombreux païens accouraient vers elle chaque jour, pour jouir de son enseignement et se convertir. Deux jeunes filles, qui s’étaient détournées du culte des idoles, demandèrent à partager sa vie, et, considérant Horéozèle comme l’image vivante de la vertu, elles rivalisèrent dès lors, avec joie et un zèle ardent, dans les œuvres saintes : c’était à qui dépasserait l’autre dans les veilles, dans les jeûnes et les autres activités qui rapprochent l’âme de Dieu.

Elles vécurent ainsi jusqu’à l’époque de l’empereur Dèce [Anachronisme évident entre sa conversion au
temps des Apôtres et la persécution de Dèce (250), mais quia peut-être été introduit à dessein pour souligner le caractère apostolique de cette sainte de Constantinople] que le diable poussa à persécuter violemment les chrétiens (250). Le tyran fit comparaître Horéozèle devant lui et lui demanda pourquoi elle avait abandonné la religion de ses ancêtres pour proclamer le Christ, et pousser tant de citoyens à partager sa foi en un homme. La sainte lui répondit : « Tu sais, ô Empereur, que le Christ que j’annonce a été crucifié comme homme, mais comment n’as-tu pas appris que le même est ressuscité comme Dieu? Comment n’as-tu pas entendu dire qu’Il est descendu aux enfers pour y relever tous ceux qui s’y trouvaient captifs, et que, comme Prince de la vie, Il a donné à tous les morts la vie éternelle? Car étant Dieu avant l’éternité, il a voulu devenir homme, souffrir et être crucifié pour notre Salut.

Mais tout cela est trop fort pour les oreilles d’un homme qui ne veut pas entendre la révélation de ce mystère. Toutefois, sache que, quoi que tu me fasses subir, jamais tu ne parviendras à ébranler mon amour pour le Christ, ni ne me feras renier mon Dieu. » Brûlant de colère, Dèce ordonna de soumettre la sainte à la flagellation pendant de longues heures. Tous les assistants demeuraient stupéfaits de l’endurance et du courage de l’épouse du Christ, car elle supportait les supplices comme si on les infligeait à quelqu’un d’autre. L’empereur étant arrivé sur les lieux, s’attendant à assister au reniement de la sainte vaincue par les tourments, fut tout à coup frappé de cécité. Horéozèle, impatiente de rejoindre le Christ, lui fit dire qu’il ne retrouverait l’usage de la vue qu’après s’être oint les yeux de son sang. Le souverain donna donc l’ordre de la décapiter immédiatement, et s’oignant du sang qui coulait de sa nuque, il recouvra aussitôt la vue. Mais il n’en éprouva néanmoins aucune reconnaissance et, poussant l’inhumanité à son comble, il empêcha les chrétiens d’ensevelir le corps de la sainte et ordonna de le brûler. La fête de sainte Horéozèle était célébrée dans l’église qui lui était dédiée à Constantinople, près de l’église Sainte-Anastasie, où elle accomplit de nombreux miracles, notamment en faveur des femmes stériles.