”Non loin de la grotte où s’accomplit ce prodige admirable, en bordure du désert de Juda, des bergers, gens simples et pauvres, objets de la risée et du mépris général, gardaient leur troupeau et veillaient à tour de rôle dans la nuit (Luc 2, 8). Un Ange survint alors et la gloire de Dieu les recouvrit d’une clarté éblouissante, à leur grande frayeur, mais l’envoyé céleste les rassura en leur annonçant que le fragile nourrisson qu’ils verraient couché dans la crèche était le Messie, le Bon Pasteur venu rassembler son troupeau dispersé, que le Seigneur de gloire était descendu sur la terre pour partir à la recherche de sa brebis perdue (Mat. 18, 12). En leur recommandant d’aller Lui offrir leur hommage, il leur indiqua à quel signe le reconnaître, puis disparut en laissant la place à u ne troupe nombreuse de l’armée céleste, qui glorifiait Dieu en invitant tous les ordres de l’univers à bondir de joie: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix-sur la terre, et bienveillance aux hommes!» (Luc 2, 14).

À l’unisson avec les Anges, toute la création retentit en effet aujourd’hui en un seul chant d’allégresse et, au Nom de Jésus, ce qui est au plus haut des cieux (c’est-à-dire les Anges), sur la terre et «sous la terre» [Non pas les démons, mais plutôt les morts qui attendent la résurrection] se prosterne dans l’adoration. «Toute langue proclame de Jésus Christ qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père» (Phil. 2, 10).
Après le départ des Anges, les Bergers se mirent aussitôt en route et allèrent offrir de tout leur cœur leurs humbles présents au Seigneur dans l’étable. Puis ils s’en retournèrent en proclamant en chemin
lés merveilles dont ils venaient d’être les témoins, comme précurseurs des Apôtres.