”Saint Grégoire, notable de la ville de Nazianze en Cappadoce, avait d’abord appartenu à la secte des Hypsistariens («adorateurs du Très-Haut»), qui mélangeaient de manière confuse les impiétés du paganisme et certaines coutumes juives. Il vivait néanmoins de manière vertueuse et, sous l’influence bénéfique de sa pieuse épouse, sainte Nonne (mémoire le 5 août), il se convertit au Christianisme. Lorsqu’il remonta du bain baptismal (en 325), une lumière divine l’entoura, laissant présager une faveur particulière pour ce nouveau fidèle. Quoiqu’entré tard dans l’Église, il montra vite de grandes vertus et une profonde sagesse; c’est pourquoi il fut choisi comme évêque de Nazianze en 329, et fit bientôt de cette petite ville une des rares forteresses de la vraie foi et de la pureté des mœurs en ces temps troublés par l’arianisme. Tout comme il avait pris soin de mener sa maison dans l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ [Ses trois enfants devinrent des saints: sainte Gorgonie (mémoire le 23 février), saint Grégoire le Théologien (mémoire le 25 janvier) et saint Césaire (9 mars)], de même il n’avait pour seul but que de se sanctifier lui-même en travaillant à la sanctification de ses brebis spirituelles. Doux de mœurs, modèle de toutes les vertus, il avait une générosité sans bornes pour les pauvres, leur distribuant ses biens avec plus de joie que d’autres en ont pour les acquérir. Inébranlable pour faire régner la justice et plein de zèle pour Dieu et pour le bon ordre de son diocèse, sa bonté le portait pourtant à pardonner sans retard aux pécheurs qu’il avait repris. Pendant la persécution de Julien l’Apostat (361-363), il organisait des prières publiques le jour et passait ses nuits à prier seul avec larmes le Seigneur de ramener la paix. Il vieillit ainsi pendant quarante-cinq ans dans l’épiscopat, considéré par tous comme un second Abraham. Son autorité s’étendait partout et ce fut, entre autres, grâce à son fervent appui que saint Basile put être élu métropolite de Césarée (370).
Lorsqu’il sentit ses forces faiblir, il ordonna son fils, saint Grégoire, pour l’aider dans le gouvernement de l’Église. C’est ainsi grâce à ce dernier qu’il put se corriger d’une erreur passagère, qui l’avait porté à se lier avec les semi-ariens. Il n’en resta pas moins un des piliers de la Foi orthodoxe jusqu’à sa mort. Parvenu à l’âge de presque cent ans, il célébrait chaque jour la sainte Liturgie et remit son âme à Dieu alors qu’il priait (374).