”Chrétien pieux mais illettré du village de Sobolak, près de Carpennision (Grèce centrale), saint Romanos avait entrepris le pèlerinage aux Lieux Saints. En entendant la lecture des Actes des martyrs au monastère de Saint-Sabas, son cœur fut soudain pris du désir brûlant de souffrir lui aussi la mort pour l’amour du Christ. Il fit part de son désir au patriarche, mais celui-ci, par crainte des représailles éventuelles de la part des occupants turcs, ne lui accorda pas sa bénédiction. Parvenu à Thessalonique, Romanos confessa hardiment sa foi en Jésus-Christ devant le juge, en stigmatisant les mythes de la religion de Mahomet. Cruellement châtié, puis condamné aux galères, il fut délivré contre rançon par de pieux chrétiens et se rendit alors à la suite de Kavsokalyvia au Mont Athos, pour y pratiquer l’ascèse sous la direction de saint Acace (mémoire le 12 avril), sans toutefois abandonner son projet. Au bout de quelque temps, à la suite d’une révélation, saint Acace lui accorda sa bénédiction et, rayant revêtu du Grand Habit angélique, il le laissa aller s’offrir au martyre. Après une nouvelle tentative infructueuse à Jérusalem, Romanos partit pour Constantinople où il provoqua audacieusement les Turcs. Arrêté et traduit devant le vizir, il fut ensuite jeté dans un puits à sec où il resta à jeun pendant quarante jours. On l’en tira pour lui faire subir d’autres tourments et mettre la sentence de mort à exécution. Le saint s’avança vers la mort avec une telle joie, en saluant au passage les chrétiens qu’il rencontrait, qu’on eût dit qu’il allait ainsi vers ses noces. Après sa décapitation une lumière divine resplendit pendant trois nuits sur les lieux de son martyre.