”Originaire du village de Mariès, dans l’île de Thassos, saint Jean, âgé de quatorze ans, fut confié par les siens à un tailleur chrétien de Constantinople comme apprentis. Un jour, comme son patron l’avait envoyé acheter des étoffes chez un négociant juif, vers midi, à l’heure où le muezzin a coutume de monter au minaret pour appeler les musulmans à la prière, ils entrèrent dans une vive querelle sur le prix des marchandises. Soudain, le Juif, plein de fureur, se mit à crier aux Turcs: — «N’entendez-vous pas comme ce vaurien insulte votre croyance et se moque de votre assemblée de prière?» Les Agaténiens se précipitèrent alors sur l’adolescent, le frappèrent sans pitié et le traînèrent devant le vizir. Prenant pitié de sa jeunesse, le juge lui proposa d’oublier l’affaire s’il acceptait de devenir musulman. Mais l’enfant trouva alors une mâle bravoure pour repousser l’infâme proposition et confesser avec fermeté le Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ. Condamné à mort, il fut livré au bourreau qui, pour rendre son supplice plus atroce, fit glisser à plusieurs reprises la lame du-glaive sur la nuque du saint, de manière à entailler la peau, puis la chair; mais, comme le courage et la joie de Jean n’en étaient nullement entamés, il abattit finalement son épée pour l’ultime coup, et fit rouler sa précieuse tête sur le sol.