”Originaire de l’île de Crète, notre saint Père Grégoire reçut une pieuse éducation de ses parents, Théophane et Julienne, et fut ensuite chargé de la garde de leurs troupeaux. Mais, le cœur dévoré par le zèle divin, il quitta sa patrie et se rendit dans la région de Séleucie (Isaurie), où, ne se nourrissant que de pain et d’eau, il mena une vie très austère pour élever son âme vers Dieu. Lorsqu’il parvint à l’âge de vingt-six ans, la persécution contre le culte des saintes icônes s’étant apaisée avec la mort de Léon IV (780), saint Grégoire partit en pèlerinage vers les Lieux Saints, où, pendant douze années, il supporta avec patience les brimades et les mauvais traitements des Musulmans et des Juifs. De là, il continua son périple vers Rome, y reçut le saint habit angélique et se livra avec zèle aux travaux de l’ascèse, jusqu’au moment où saint Michel de Synades (mémoire le 23 mai), envoyé en ambassade auprès du pape, le pressa de retourner avec lui à Constantinople et l’installa parmi les moines d’un monastère du cap Akritas, près de Chalcédoine (vers 812).
Pieds nus, couvert en tout temps d’une seule tunique, couchant sur une natte et ne mangeant qu’un jour sur deux ou trois, il s’enferma dans une cave profonde où il resta pendant longtemps à pleurer jours et nuits sur le sort de l’Église du Christ de nouveau persécutée par les iconoclastes, durant le règne de Léon V. [Selon d’autres, c’est caché dans un gouffre profond qu’il passa tout le temps de la persécution de Léon V.] À la mort du tyran (820), il sortit de sa cachette et se rendit au monastère de la Mère de Dieu du cap Akritas.
Par la suite, il vécut en reclus dans une étroite cellule, couvert d’un seul vêtement de peau. La nuit venue, il se rendait au fond du jardin et se plongeait nu dans un grand tonneau plein d’eau glacée et y récitait ainsi le Psautier en entier. C’est en luttant par de tels combats sans relâche jusqu’à la fin de sa vie que saint Grégoire trouva accès auprès du Seigneur et lui remit son âme en paix.