”Née à la suite d’une apparition de la Mère de Dieu dans l’île de Lesbos (Mytilène), sainte Thomaïs grandit à Chalcédoine, en ornant son corps et son âme de la splendide parure de la vertu. À l’âge de vingt-quatre ans, elle fut mariée par ses parents, malgré son désir de se consacrer à Dieu comme un temple pur. Son époux était aussi dur, méchant et violent que Thomaïs était vertueuse; elle endurait cependant avec patience ses mauvais traitements, rendant grâce à Dieu et se parant, à l’égal des martyrs, des coups et des blessures qu’il lui infligeait comme de perles et de bijoux. Elle se rendait assidûment dans l’église des Blachernes, de préférence la nuit, pour y prier pour le salut du monde, et dépensait ses forces et son temps à venir en aide aux pauvres, aux malades, aux affligés de toutes sortes, sans escompter le surcroît de colère qu’elle déclenchait ainsi chez son indigne époux. En retour, Dieu lui accorda en abondance le don d’accomplir des guérisons et de chasser les démons. Sa compassion se portait en particulier vers les femmes pécheresses, qu’elle poussait à la conversion en les guérissant de leurs maux. Sainte Thomaïs remit son âme à Dieu à l’âge de trente-huit ans, après avoir supporté sans mot dire pendant treize ans les mauvais traitements de son mari et avoir quotidiennement servi le Christ dans les pauvres. Elle fut enterrée dans le monastère dont sa mère était devenue la supérieure, et quarante jours après son décès des miracles commencèrent à s’accomplir en grand nombre pour ceux qui s’approchaient avec foi de son tombeau.