”Évêque de Tyr, en Phénicie, au temps de la persécution de Dioclétien (vers 304), saint Dorothée avait acquis une vaste et profonde connaissance des saintes Écritures et des traditions qui circulaient en ce temps sur la vie des Prophètes et des Apôtres. [On lui attribue des vies des Prophètes et des Apôtres, qui ont été en grande part résumées dans le Synaxaire de Constantinople, mais qui sont de peu de valeur historique. C’est pourquoi nous ne les utilisons pas dans cette édition.] Contraint de s’enfuir, il se réfugia à Odyssopolis (Varna) sur la mer Noire, jusqu’à la fin de la persécution de Licinius (320). De retour à Tyr, il gouverna en paix son Église pendant de longues années. Lorsque Julien l’Apostat commença à persécuter les chrétiens de manière encore dissimulée (361), le vieil évêque, âgé de cent sept ans, gagna de nouveau Odyssopolis, où il fut arrêté par les envoyés du tyran et soumis à de cruels supplices, sans respect pour son âge. Il mourut dans les tourments et rejoignit ainsi le chœur des saints.
[Le catalogue des évêques de Tyr ne portant pas ce nom, certains historiens l’assimilent au prêtre Dorothée d’Antioche qui se distinguait à la fin du IIIe s. par sa connaissance des lettres hébraïques et grecques, et auquel l’empereur avait confié la direction de la teinturerie de pourpre de Tyr. Eusèbe de Césarée, qui l’avait entendu prêcher, fait de lui un vibrant éloge, mais ne dit pas qu’il mourût martyr, cf. Hist. Eccles. VII, 28 (SC 41, 222).]