”Originaire d’Asie Mineure, saint Pothin avait reçu le ministère de l’Église de Lyon qu’il gouverna en paix pendant de longues années, en la confirmant dans les traditions apostoliques. Il était âgé de plus de quatre-vingt dix ans lorsque la persécution de Marc Aurèle frappa la métropole de l’Église des Gaules. Malgré son âge et son extrême faiblesse, il fut arrêté avec les autres chrétiens de la ville et porté au tribunal par les soldats, accompagné par des cris variés de la foule. Sous l’action du Saint-Esprit et dans son désir ardent du martyre, il trouva les forces d’un jeune athlète pour confesser sa foi. Comme le gouverneur lui demandait qui était le Dieu des chrétiens, il répondit : « Si tu en es digne, tu le connaîtras ». Il fut alors emmené et traîné sans pitié. On l’outrageait de toutes manières : ceux qui étaient proches le frappaient des mains et des pieds, et ceux qui étaient loin lançaient sur lui tout ce qu’ils trouvaient à portée de main. Il respirait à peine quand il fut jeté en prison et enfermé dans un cachot si étroit qu’on ne pouvait s’y tenir debout [Ce cachot est conservé à Lyon]; c’est là qu’après deux jours, il remit son âme au Seigneur. Les autres saints martyrs furent gardés en prison pour être donnés en spectacle à la foule avide de sang et livrés aux bêtes, dans l’amphithéâtre, à l’occasion des fêtes impériales des Trois-Gaules.
[Nous suivons ici la Lettre des chrétiens de Lyon, conservée par Eusèbe de Césarée (Hist. Ecclés. V, 1). Dans l’Église occidentale, on lui associe aujourd’hui Ste Blandine et ses compagnons, bien que ceux-ci eussent consommé leur martyre quelques jours plus tard. Le Synaxaire les commémore le 25 juillet.]