”Fille du prince Sviatoslav de Polotsk [Située à environ 200 km de Minsk, en Biélorussie], lui-même petitfils du Prince Vladimir, et cousine de l’empereur de Byzance Manuel Comnène (1143-1180), sainte Euphrosyne passa son enfance dans l’étude des livres saints et des écrits des Pères. Lorsqu’elle eut douze ans, la réputation de sa beauté et de son savoir s’étant répandue partout, ses parents se préparaient à conclure son mariage. Mais dès qu’elle l’apprit, Euphrosyne s’enfuit chez sa tante, l’higoumène Romane, pour y recevoir l’Habit monastique. Cependant elle ne resta pas longtemps dans ce couvent et reçut de l’évêque de Polotsk l’autorisation de résider près de la cathédrale. Elle passait son temps à prier et à copier des livres qu’elle vendait pour distribuer des aumônes aux nécessiteux. Par la suite, un ange du Seigneur lui apparut à trois reprises pour lui indiquer le lieu où Dieu l’appelait à fonder un monastère, dans un village proche de la ville. Elle y bâtit une église de pierre et fonda un couvent, dans lequel elle reçut, malgré la résistance de ses parents, sa sœur Eudocie, sa cousine et ses deux nièces, et de nombreuses autres jeunes filles nobles qu’elle dirigeait dans la voie qui mène à Dieu avec un fin discernement. Elle fit ensuite construire une seconde église, dédiée à la Mère de Dieu, et fonda là un monastère d’hommes, auquel elle fit don d’une icône, reçue de l’empereur Manuel, et qui avait, disait on, été peinte par l’Apôtre saint Luc à Éphèse. Quantité de laïcs venaient recevoir aussi ses conseils, et elle savait orienter à bon escient ceux qui étaient appelés à mener la vie monastique ou à assumer la responsabilité des âmes. Parvenue à un grand âge, sainte Euphrosyne céda la direction du couvent à Eudocie et entreprit un pèlerinage en Terre Sainte, où elle souhaitait achever sa vie terrestre. À Constantinople, elle vénéra tous les lieux saints, et fut reçue avec honneur par l’empereur et le Patriarche. Arrivée en Terre Sainte, un ange lui apparut et lui annonça sa fin prochaine. Ayant communié aux saints Mystères, elle s’endormit dans la paix du Christ, le 23 mai 1173, et fut inhumée dans le monastère de Saint-Théodose.
Après la prise de Jérusalem par Saladin (1187), ses reliques furent transférées à la Laure des Grottes de Kiev, où elles restèrent jusqu’en 1910, date à laquelle elles furent rendues à son couvent de Polotsk.