”Notre saint Père Étienne naquit près de Nikchitich, dans le Monténégro, d’une famille pauvre mais pieuse. Ayant compris la vanité des choses de ce monde, il entra jeune au monastère de la Mère de Dieu de Moratcha et y progressa rapidement dans toutes les vertus évangéliques, grâce à son zèle pour le jeûne et la prière. Par la suite, après avoir été ordonné prêtre, il fut choisi comme higoumène du monastère et se montra le modèle du bon pasteur, tant pour ses moines que pour le peuple des environs, malgré la menace constante et les fréquents pillages des Turcs. La pression de ces derniers étant devenue insupportable, les moines quittèrent le monastère pour se cacher. Saint Étienne fut un des derniers à rester sur place, mais comme on le menaçait de l’assassiner, il se retira dans une petite grotte, située dans une région montagneuse, à cinq heures de marche du monastère.
Dès qu’ils apprirent sa fuite, les Turcs envoyèrent des bandes armées à sa poursuite, mais il fut préservé de leurs mains meurtrières par la Providence : le jour, des bergers pourvoyaient à ses besoins et montaient la garde pour le prévenir de l’arrivée éventuelle des Turcs et, pendant la nuit, le brouillard était tel qu’il protégeait sa solitude et lui permettait de persévérer dans de saintes ascensions. Après sept années passées dans ce lieu, en résistant héroïquement aux assauts des démons, le saint partit pour la région de Skenderia, où il érigea une chapelle dédiée à la Nativité de la Mère de Dieu, sur une propriété offerte par la famille patriarcale des Pipéri. Des frères vinrent le rejoindre et l’endroit devint un monastère, que le saint dirigea avec sagesse pendant trente-sept ans. Il instruisait aussi le peuple, lui enseignait les vérités de la foi orthodoxe et le guérissait de ses vices par la prédication ardente du repentir.
Après une vie remplie d’œuvres agréables à Dieu, saint Étienne s’endormit dans le Seigneur le 20 mai 1697 et il fut inhumé dans l’église de son monastère. Quatre ans plus tard, une lumière miraculeuse se mit à briller au-dessus de sa tombe. En l’ouvrant, on découvrit le corps du saint incorrompu qui dégageait un parfum céleste. Dès lors le peuple commença à venir de toute part pour vénérer les précieuses reliques – qu’on avait transportées dans l’église des Archanges –, non seulement des Serbes, mais aussi des Turcs et des Albanais venaient prier le saint pour obtenir son secours dans leurs malheurs. De nombreuses guérisons eurent lieu et, malgré les tentatives de la famille Pipéri pour transférer les reliques dans une autre église, le saint ne le permit pas, et elles se trouvent jusqu’à aujourd’hui au même endroit.