”Saint Romylos naquit vers l’an 1300 dans la ville de Vidine, située au bord du Danube, de parents pieux: son père étant d’origine grecque et sa mère d’origine bulgare. Portant le nom de Raïkos, il montra dès son jeune âge un grand amour pour l’étude et étonnait ses maîtres par son intelligence et sa sagesse. Contre le désir de ses parents, il s’enfuit en secret de sa patrie pour devenir moine dans un monastère de la région de Tirnovo. Après une période de noviciat, il prit l’habit sous le nom de Romanos et s’acquittait avec piété du soin de l’église. C’est à cette époque que se retirèrent dans la région de Paroria, venant du Mont Athos, saint Grégoire le Sinaïte et ses disciples [Commémoré le 6 avril]. Ayant appris la renommée de ce docteur de la prière du cœur et de la vie hésychaste, Romanos obtint la permission de se ranger sous sa direction en compagnie d’un autre frère nommé Hilarion. De forte constitution, Romanos s’acquittait là des plus lourds travaux, montrant envers notre Père Grégoire une obéissance absolue. Il était de plus chargé du soin des malades et en particulier d’un vieillard coléreux, dont la santé nécessitait en tout temps du poisson frais. Romanos montra envers lui une patience à toute épreuve, se rendant en plein hiver à la rivière voisine pour y pêcher du poisson par un trou qu’il devait faire dans la glace. Par toutes ces vertus, Romanos se fit vraiment martyr volontaire, sacrifiant son âme à tout moment pour l’amour du prochain.
Lorsque le vieillard mourut, suivi un peu plus tard par saint Grégoire, il se plaça avec Hilarion sous la direction d’un autre père spirituel. Mais ce fut pour peu de temps, car les brigands qui infestaient la région les obligèrent à se rendre dans les environs de Zagora, où leur père spirituel mourut à son tour.
Romanos prit alors Hilarion, qui était plus âgé, comme père en Christ, et, comme le roi des bulgares Alexandre avait chassé les brigands, ils retournèrent au monastère de saint Grégoire pour y converser en tout temps avec Dieu par la sainte prière du cœur. Les vertus qu’il avait acquises comme une seconde nature et la constante application à la prière lui firent acquérir de grandes grâces spirituelles, en particulier les larmes continuelles. Après avoir reçu le grand habit sous le nom de Romylos, le bienheureux obtint d’Hilarion la permission de se retirer dans la complète solitude. Mais les Turcs ayant fait incursion dans la région et ayant détruit le monastère, Romylos dut s’enfuir vers la Sainte Montagne de l’Athos, où il s’installa avec son disciple Grégoire à proximité de Lavra.
Comme les pères de la Sainte Montagne avaient bien vite remarqué ses vertus et lui rendaient constamment visite pour le profit de leur âme, le saint, après avoir accepté de les enseigner, se retira dans une cellule plus solitaire sur les flancs de l’Athos. La guerre déclenchée par les Turcs contre les Serbes et les Bulgares et et la mort du despote Jean Ouglesh à la bataille de Marica (1371). Saint Romylos les suivit et se rendit à Avlona (en Albanie?), où il passa quelque temps à redresser les mœurs et à enseigner les habitants de la région, qui étaient très éloignés du Christ. Assoiffé de retrouver la solitude, il se rendit ensuite en Serbie, près du monastère de Ravanitsa. C’est là que peu de temps après (1381), son âme s’envola vers les demeures célestes, laissant son corps dégager un parfum divin et guérir les maladies de ceux qui s’en approchaient avec foi.