“Le saint prophète Osée, fils de Béeri, était de la tribu d’Isachar et vécut sous le règne de Jéroboam fils de Joas et de ses successeurs, rois du royaume schismatique d’Israël (ou de Samarie, vers 734 av. J.C.). Comme d’autres prophètes, Osée ne fut pas seulement par ses paroles l’interprète des messages de Dieu à son peuple, mais c’est par sa vie qu’il révéla les mystères des desseins de Dieu. Le Seigneur lui commanda en effet d’épouser une femme se livrant à la prostitution, qui lui serait infidèle comme le peuple d’Israël était infidèle à la divine Alliance en se livrant aux cultes idolâtres. En des accents déchirants Osée exprime dans sa prophétie l’amour déçu du Seigneur et les menaces des terribles châtiments qui attendent le peuple adultère: l’invasion étrangère et l’exil. Cependant Dieu ne châtie que pour sauver, il aime trop le peuple qu’il s’est choisi pour «donner cours à toute l’ardeur de sa colère» (Os. 11, 9). Dieu conduira à nouveau son peuple dans le désert (c’est à dire l’exil) comme au temps de la sortie d’Égypte (Os. 2,16), afin de le «séduire et de parler à son cœur», et pour que, dans le repentir et les larmes, l’épouse retourne pour toujours vers son divin Époux et jouisse éternellement de sa paix, de sa tendresse et de son amour. Alors Dieu dira à l’Église: «tu es mon peuple», et elle répondra: «Mon Dieu!» (Os. 2,20 sv). Cette réconciliation de Dieu avec son peuple ne sera réalisée vraiment que lorsque le Christ viendra, comme l’atteste Osée, libérer les hommes du pouvoir de la mort et lorsqu’on pourra s’écrier dans la lumière du matin de Pâques: «La mort a été engloutie dans la victoire. Où est-elle, ô mort, ta victoire? Où est-il, ô mort, ton aiguillon?» (Os. 13, 14 et I Cor. 15, 55). Ayant accompli la mission que Dieu lui avait confiée, Osée s’endormit dans la paix et fut enterré dans la terre de ses pères. Son apparence physique ressemblait à celle de Joachim, le père de la Mère de Dieu, et plus encore à Joseph, son mari selon la Loi.