”Saint Juventin et saint Maxime servaient comme porte-boucliers dans l’infanterie, sous le règne de Julien l’Apostat (360-363). L’empereur, qui était décidé à faire revenir ses sujets au culte des idoles, agissait encore avec prudence à cette époque, de peur de déclencher une persécution ouverte contre les chrétiens et d’offrir ainsi à l’Église une nouvelle occasion de se parer du sang des martyrs. Aussi s’était-il contenté de menacer les artisans de l’interdiction de pratiquer leur profession s’il étaient chrétiens, et de remplir les marchés de viandes immolées aux idoles. [C’est à cette occasion que Saint Théodore Tiron apparut au patriarche de Constantinople pour lui conseiller d’ordonner aux chrétiens de confectionner les Colyves. Miracle que l’on commémore chaque année le 1er samedi du Grand Carême.]
Lors d’un banquet où ils avaient été invités, les deux saints eurent l’impudence de se plaindre devant tous des mesures prises par l’empereur et de dévoiler quel était son véritable but: l’élimination complète des chrétiens. Ils furent aussitôt dénoncés et comparurent devant l’empereur. Sans crainte, ils dénoncèrent son apostasie en rappelant les engagements solennels qu’avait pris Constantin le Grand pour protéger les Chrétiens. Furieux, l’empereur les fit dépouiller de tous leurs biens et distinctions, et les fit jeter en prison. En apprenant quel courage ils avaient montré, beaucoup de chrétiens accoururent leur rendre visite pour recevoir leur conseils et leur enseignements, si bien que la prison ressembla bientôt à une église. Après avoir maintes fois essayé de les gagner à sa cause, mais sans aucun succès, l’empereur les fit enlever de leur cachot en secret pendant la nuit, et leur fit trancher la tête. Leurs saintes reliques furent trouvées par des fidèles qui les ensevelirent avec piété.