“Saint Nazaire vivait sous le règne de l’empereur Néron (entre 54 et 68) à Rome. Il était d’une famille romaine riche et noble. Son Père Africanus et sa mère Perpétue avaient été conduits à la foi au Christ par le saint Apôtre Pierre. Nazaire fut baptisé par le successeur de saint Pierre sur le trône épiscopal, saint Lin. Lorsqu’il eut atteint l’âge de vingt ans, il partit pour parcourir les villes d’Italie et y enseigner la Bonne Nouvelle. Il amena ainsi de nombreux païens à la connaissance de la Vérité et les baptisa. Dix ans plus tard, comme il passait dans la ville de Plaisance, il fit la connaissance de saint Gervais et saint Protais, qui étaient en prison sur l’ordre du gouverneur Anulinus, et dont la réputation de thaumaturges et d’audacieux apôtres du Christ était répandue dans toute l’Italie. Ils s’embrassèrent d’un saint baiser et s’exhortèrent mutuellement au martyre. Mais le gouverneur ayant appris la présence de Nazaire, le fit flageller et chasser de la ville. Le saint partit alors pour la Gaule. Ayant atteint une ville nommée Cimiez, il attira une grande partie de la population à la foi. La femme d’un notable de la ville s’approcha de lui avec son enfant âgé de trois ans. Elle le déposa aux pieds du saint et lui dit: «Prends avec toi cet enfant. Qu’il te suive où que tu ailles, afin qu’il puisse être jugé digne de paraître aux côtés du trône du Christ». Nazaire le reçut avec action de grâces, le baptisa sous le nom de Celse, et partit avec lui pour répandre le saint Évangile dans d’autres villes de Gaule.
Saisis par le gouverneur Deinobaüs, Nazaire répondit à toutes les questions sur son identité et celle de l’enfant: «Je suis romain de naissance, mais je suis chrétien et adore le Crucifié». Le cruel magistrat s’empara de l’enfant et le frappa sans pitié, mais celui-ci, lui balbutiait avec la sagesse d’un vieillard: «Le Dieu que j’adore te jugera pour cela, ô injuste juge». Nazaire et Celse purent toutefois s’échapper grâce à l’appui de la femme du gouverneur, qui avait eu à leur sujet une vision redoutable. Ils partirent pour Trèves, annonçant le Christ et se moquant des idoles. Ils furent à nouveau capturés, conduits à Rome sur l’ordre de l’empereur Néron, interrogés et jetés dans un lac. Mais ils purent en réchapper indemnes et continuer leur mission de ville en ville jusqu’à Milan. Là, ils retrouvèrent saints Gervais et Protais, qui se préparaient à affronter l’épreuve finale du martyre. Tous étaient remplis de joie à la perspective de rejoindre le Seigneur en communiant à sa Passion. Et le jeune Celse n’était pas moins prêt que les autres à endurer tous les supplices pour l’amour du Christ. Ils marchèrent tous les quatre vers le lieu de l’exécution avec le visage aussi rayonnant que s’ils se rendaient à un banquet. Ils moururent décapités, en rendant grâce à Dieu pour tout. Celse avait alors neuf ans et sept mois. Leurs saintes reliques furent retrouvées sous le règne de l’empereur Théodose (379-395) par saint Ambroise, et elles firent abonder les miracles dans la ville de Milan, où on peut encore les vénérer.