”Ce saint concile fut réuni à Constantinople, dans le Palais impérial, sur l’ordre de l’empereur Constantin IV Pogonat, de 680 à 681. À la tête des saints Pères se tenait Georges, le Patriarche de Constantinople. Le pape de Rome Agathon avait envoyé trois légats, les patriarches d’Alexandrie et de Jérusalem s’étaient fait également représenter, et trois évêques occidentaux de passage dans la Capitale faisaient en outre partie des 170 Pères qui, en présence de l’empereur et au cours de 18 sessions réfutèrent la doctrine monothélite [À des fins politiques, l’empereur Héraclius et ses théologiens avaient cherché à concilier le dogme de l’unité de Personne en Christ dans la dualité de ses natures, divine et humaine, tel qu’il avait été proclamé au concile de Chalcédoine (451), avec l’attachement des monophysites coptes et syriens à la terminologie de saint Cyrille d’Alexandrie sur l’unité concrète de l’être composé qu’est le Christ.
C’est pourquoi, ils crurent pouvoir parler d’une volonté unique, puis d’une seule énergie dans le Christ (cf. notice de S. Maxime le Confesseur, au 21 janv.).] et anathématisèrent Serge, Pyrrhus, Pierre et Paul, les patriarches de Constantinople; Macaire, patriarche d’Antioche; Honorius, pape de Rome; Etienne, Polychronios et Théodore, évêques de Pharan, et tous ceux qui, avec eux, avaient déclaré que le Christ n’a qu’une volonté et qu’une énergie naturelle, rejoignant ainsi l’hérésie des monophysites. Grâce aux luttes et à l’enseignement des grands confesseurs de la foi qui les avaient précédés: Sophrone de Jérusalem et Maxime le Confesseur, les saints Pères déclarèrent que la volonté ou l’énergie se rapporte toujours à la nature et non à la personne, et que par conséquent il convient de considérer dans le Christ une seule Personne divine et humaine et deux volontés ou énergies naturelles, l’une divine et l’autre humaine, unies sans confusion. L’unique Personne du Verbe incarné a réuni, mélangé étroitement, la nature humaine et la nature divine, mais elle a conservé les caractères de chacune d’elles, de sorte que c’est bien toute notre humanité qui est déifiée dans la mesure même ou la Divinité s’est incarnée.