”Notre saint Père Théophane naquit vers le début du XVIe siècle à loannina en Épire, dans une famille pieuse et, jeune encore, il se retira au monastère de Docheiariou sur la Sainte Montagne de l’Athos. Il y mena une vie exemplaire dans toutes les saintes vertus, en particulier dans l’amour de ses frères en Christ, c’est pourquoi il fut bientôt élu par tous higoumène. Il dirigeait son troupeau spirituel en toute sagesse, préférant montrer l’exemple de la conduite évangélique plutôt que de s’appesantir en remontrances. Après quelque temps le saint apprit que son neveu avait été capturé par les Turcs et conduit à Constantinople. Craignant que le jeune garçon ne soit ainsi entraîné à renier la foi, il se rendit à la capitale. Au prix d’efforts surhumains, il parvint à le délivrer et l’emmena avec lui sur la Sainte Montagne, où il le tonsura moine malgré son jeune âge. Pressé par ses moines, qui craignaient des représailles de la part des Turcs, saint Théophane dut cependant bientôt quitter le Mont Athos avec son neveu. Ils trouvèrent asile à la skite du Précurseur près de Bérée [Cf. SS. Grégoire Palamas (14 nov.) et Denys de l’Olympe (23 janv.)], où l’éclat de ses vertus et son enseignement spirituel attirèrent rapidement un grand nombre d’ardents zélateurs de la piété qui demandèrent au saint de leur conférer l’Habit monastique. Théophane organisa la communauté selon la tradition athonite et fit construire une église dédiée à la Mère de Dieu. Quand son neveu parvint à la maturité spirituelle, il le laissa pour diriger la communauté et se rendit dans les environs de la ville de Naoussa, où il fonda un nouveau monastère avec une église dédiée aux saints Archanges. Les fidèles de cette partie de la Macédoine tirèrent un grand profit de la présence de cet asile de sainteté, où ils pouvaient trouver consolation et soutien dans les épreuves de ces temps d’esclavage, et nombre d’entre eux demandèrent au saint à suivre son mode de vie angélique. Au bout de quelque temps saint Théophane retourna à Bérée, pour y visiter les frères et les exhorter paternellement dans leurs combats spirituels.
Il passa le reste de ses jours dans ce monastère et parvint à un âge avancé. Ayant reçu connaissance à l’avance de la date de sa mort, il rassembla tous les frères pour leur donner ses dernières instructions et les engager une fois encore à rester tendus vers les biens promis aux élus dans la vie éternelle. Puis il remit son âme à Dieu, en lui rendant grâce pour tout. Ses saintes reliques furent déposées dans le monastère de Bérée, à l’exception de son crâne qu’on transféra au monastère de Naoussa. Après la destruction de ce monastère (1822), la sainte relique fut transférée dans la ville de Naoussa, où elle reste jusqu’à nos jours une source abondante de grâce spirituelle et de guérisons.