”Saint Nicétas naquit sous le règne de Constantin le Grand (vers 330) dans la région qui se trouve près de l’embouchure du Danube. Il était Goth de naissance, mais grâce aux soins de ses pieux parents et à l’enseignement de l’évêque du lieu, Théophile (qui brilla au concile de Nicée pour la défense de l’orthodoxie), il fut élevé dans la foi, l’amour de Dieu et le zèle pour convertir ses compatriotes. Instruit dans les lettres helléniques par le successeur de Théophile, Ulfilas [Originaire de Cappadoce, il fut capturé par les Goths et, à l’occasion d’une ambassade à Constantinople, fut ordonné évêque des Goths par Eusèbe de Nicomédie. Il mourut en 382. Outre la traduction de l’Écriture, il œuvra beaucoup pour la conversion des peuples germaniques, mais, appartenant à la fraction modérée des ariens (« homoiousiens »), c’est malheureusement dans le camp hérétique qu’il contribua à ranger les Goths convertis. S. Nicétas fut son disciple à l’époque où Ulfilas était encore orthodoxe.], qui avait inventé un alphabet pour traduire les saintes Écritures dans la langue des Goths, Nicétas fut chargé de continuer son œuvre et de la répandre parmi le peuple.
Le peuple de Goths était alors divisé en deux factions ennemies. La première avait à sa tête Phritigern et l’autre Athanaric, homme particulièrement inhumain et impie. Ne réussissant pas à le vaincre, Phritigern s’assura l’alliance de l’empereur romain Valens, lequel lui envoya une légion qui repoussa les armées d’Athanaric avec la Croix sur ses étendards. Mais quelque temps plus tard, Athanaric reprit le pouvoir et, plein de rancune contre les chrétiens, il déclencha de violentes persécutions contre eux. Nicétas fut parmi les premiers à être capturés, car sa réputation de prédicateur infatigable de l’Évangile était connue de tous. Comme il refusait de renier le Christ, on le tortura ; mais avec pour seul résultat de l’entendre crier avec plus de force sa foi et son amour pour le Sauveur. Il fut enfin jeté au feu et remit ainsi son âme à Dieu, en emportant la couronne de la victoire (370). Ses saintes reliques furent miraculeusement découvertes, après de longues années, suite à l’apparition d’un astre. Elles furent d’abord transférées à Mopsueste (375), puis à Venise.