”Lors de travaux entrepris pour relever les murailles de la forteresse de Rhodes, les ouvriers découvrirent une belle église en ruine, sous les dalles de laquelle ils trouvèrent de nombreuses icônes. Parmi elles, la seule qui était intacte était une icône représentant un jeune militaire qui tenait dans sa main droite une croix, au-dessus de laquelle se trouvait un cierge allumé, et autour de l’icône étaient représentées douze scènes de son martyre. L’évêque du lieu, Nil (1355-1369), put déchiffrer l’inscription : « Saint Phanourios », nom absent des anciens martyrologes et synaxaires. Comme le gouverneur de l’île lui refusait l’autorisation de restaurer l’église, le pieux évêque se rendit à Constantinople où il obtint satisfaction. Saint Phanourios accomplit dès lors de nombreux miracles, notamment pour retrouver des objets ou des animaux disparus. [Son nom peut être interprété comme une dérivation du verbe fanerwnw: « découvrir », « montrer ».]
D’après une tradition populaire répandue en Crète, la mère du saint était une grande pécheresse, et malgré tous ses efforts Phanourios avait été incapable de la convertir. Il n’en cessait pas moins de prier ardemment pour son salut, et quand les païens le lapidèrent, il s’écria : « À cause de ces souffrances, Seigneur, viens en aide à tous ceux qui prieront pour le salut de la mère de Phanourios ». C’est pourquoi, quand des fidèles ont perdu quelque objet, ils ont coutume de confectionner des gâteaux qu’ils distribuent charitablement pour le pardon de la mère de saint Phanourios.