”Originaire de Lycaonie (Asie Mineure), saint Sozon vécut sous le régne de Dioclétien (vers 304). Avant de recevoir ce nom au saint Baptême, il s’appelait Tarasios et exerçait la profession de berger. De cette activité, il apprit l’art de paître les brebis spirituelles et amena par son enseignement un grand nombre de païens à la foi. Ayant un jour reçu l’assurance dans une vision qu’il était temps pour lui de confesser le Christ par son sang, il descendit vers Pompéiopolis en Cilicie, et se rendit dans le temple des idoles, où l’on adorait une statue en or d’Artémis. Il coupa une main de la statue et, après l’avoir réduite en petits morceaux, distribua l’or aux pauvres. Grande fut l’émotion parmi les païens lorsqu’ils constatèrent le larcin, et plus grand encore leur étonnement en voyant le bienheureux Sozon devancer leurs soupçons et se rendre de lui-même. On s’empara de lui aussitôt pour le mener devant le gouverneur de Cilicie, Maximien. Comme les coups qu’on lui appliquait ne pouvaient entamer sa résolution de confesser le Christ, on lui fit chausser des sandales de fer couvertes de clous et on l’obligea à courir. Le saint était plein de joie en voyant son sang se répandre à terre comme une rosée bienfaisante. C’est dans cette joie surnaturelle qu’il remit son âme dans les mains de Dieu, après avoir été si cruellement frappé que ses os et ses entrailles apparaissaient de toutes parts. Lorsque ses bourreaux voulurent allumer un grand feu pour brûler son corps un orage violent se déclencha soudain, la pluie éteignit le feu et les païens se dispersèrent effrayé, laissant de pieux fidèles venir prendre soin des restes du saint martyr.