”Notre saint Père Syméon cultiva d’abord les vertus de la vie monastique : l’humilité, la douceur, la maîtrise de soi et la prière, avant d’être placé sur le trône épiscopal de Thessalonique, à la mort de son prédécesseur, Gabriel (1410 ou 1416/18). Pendant cette période difficile, où la capitale de la Macédoine se préparait à sortir de l’occupation latine (1204-1430) pour tomber sous le joug, plus lourd encore, des Turcs (1430-1912), Syméon se montra le modèle du pasteur. Il nourrissait assidûment son troupeau du miel de ses paroles : leur redonnait courage dans les épreuves et les exhortait à reposer leur espérance en Dieu. Tous les habitants de Thessalonique, quelque soit leur race ou leur religion (Orthodoxes, Latins, Juifs), le considéraient comme leur père commun et se confiaient en lui pour le salut de la ville. Il sut habilement leur faire échapper à la domination vénitienne et retarda autant qui’il le pouvait l’invasion turque : restant inébranlable face aux menaces ou à l’égard des tentatives de corruption. Six mois avant la prise de la ville par Mourad II (29 mars 1430), Syméon vit en songe qu’il se trouvait dans une maison somptueusement décorée et entendit une voix lui dire de ne pas s’attarder à en admirer les beautés, mais de sortir en hâte avant qu’elle ne s’écroule. C’est ainsi qu’il s’endormit dans la paix, n’ayant pas à supporter le spectacle douloureux de la prise de sa chère cité.

Syméon fut un des derniers disciples de saint Grégoire Palamas (cf. 14 nov.). Fermement établi sur le roc de la foi, il exposa avec clarté le dogme orthodoxe contre les hérésies de l’époque. Mais il s’illustra surtout par son activité liturgique. Il donna aux cérémonies de Sainte-Sophie de Thessalonique une magnificence semblable à celles de la Grande-Église de Constantinople. Il composa de nombreux hymnes et prières, et rédigea un vaste commentaire spirituel de tous les symboles et de tous les rites de la vie ecclésiastique. Il a permis que ces trésors nous soient ainsi transmis, même après la disparition de l’empire chrétien. Mort il y a plus de cinq cents ans, saint Syméon est pourtant un des saints dont le culte est le plus récent, car il n’a été officiellement reconnu qu’en 1981.