”Parmi les quatre filles de l’apôtre Philippe le Diacre (cf. 11 oct.), qui, selon le témoignage des Actes des Apôtres (Act. 21, 8) étaient vierges et prophétisaient, Hermione et Eutychie partirent vers l’Asie-Mineure pour rejoindre saint Jean le Théologien. Mais en arrivant là, elles ne le trouvèrent pas, car il avait déjà été transféré au ciel. Aussi suivirent-elles à sa place saint Pétronios, son disciple. Hermione connaissait l’art médical, mais elle apprit alors à soigner aussi les âmes. Et nombreux étaient ceux qui accouraient vers elle pour trouver le réconfort. Lorsque l’empereur Trajan vint de Rome à Éphèse pour lutter contre les Perses (114), la réputation de thaumaturge et de prophétesse de la bienheureuse Hermione parvint jusqu’à lui. Il la fit comparaître à son tribunal et tenta de lui faire renier le Christ. Comme il n’y parvenait pas, il la fit frapper au visage pendant un long moment. La sainte ne ressentait pas les coups qu’on lui appliquait, elle décourageait ses bourreaux par son impassibilité et sa joie. Car elle voyait le Christ siégeant au milieu du tribunal sous l’apparence de son père spirituel Pétronios. Elle prophétisa à l’empereur qu’il vaincrait les Perses et que le pouvoir, après sa mort, tomberait entre les mains de son gendre Hadrien (117) ; ce qui effectivement arriva quelques années plus tard.
Comme la renommée toujours grandissante de la sainte était parvenue jusqu’à Hadrien, celui-ci la fit à son tour mander devant son tribunal. Il lui demanda d’abord quels étaient son âge et son origine.
Celle-ci répondit : —« Mon Christ connaît quel est mon âge et à quelle patrie j’appartiens. » L’empereur frappé par son audace, la fit déshabiller et cruellement flageller. Pendant qu’on lui appliquait les coups, sainte Hermione ne cessait de rendre grâce à Dieu qui l’avait rendue digne de souffrir pour lui, et sa bouche, au lieu de cris de douleur, ne proférait que des extraits des Psaumes. Sa résolution et son espérance dans les biens célestes, promis à ceux qui auront mené jusqu’au bout le combat de la foi, étaient telles qu’aucune des tortures ne semblait l’atteindre. Ce qui avait pour effet d’exciter d’autant plus la rage de l’empereur impuissant. Au moment où les bourreaux se préparaient à exécuter la sentence finale et levaient leur épée pour trancher la tête d’Hermione, ils eurent tous deux les mains soudainement paralysées. Mais, à l’imitation de Dieu qui répand sa miséricorde sur les bons comme sur les méchants, la sainte les guérit par sa prière, et ils crurent eux aussi au Christ. Ayant ainsi échappée à toutes les entreprises du diable, sainte Hermione remit en paix son âme à Dieu et fut enterrée à Éphèse.