”La bienheureuse Ludmila, grand-mère de saint Venceslas, roi de Bohême (cf. le 28 septembre), était l’épouse du prince tchèque Borivoï. Le grand illuminateur des peuples slaves, le saint archevêque Méthode (cf. 11 mai), enseigna à Borivoï et à son épouse la sainte foi orthodoxe et les baptisa. Ardents dans la foi, le prince et la princesse s’employèrent à amener leurs sujets à entrer dans l’Église. Ils firent bâtir un grand nombre d’églises dans tout leur royaume, et y entretinrent des prêtres pour chacune d’elle.
Le prince Borivoï mourut à l’âge de 36 ans, après avoir donné à la bienheureuse Ludmila trois fils et une fille. La jeune veuve supporta la disparition de son époux avec courage et soumission à la volonté de Dieu. Désormais détachée des liens de la terre, elle distribua ses biens aux pauvres. Son fils Vratislav monta alors sur le trône et gouverna pendant trente-trois ans le royaume de Bohême. À sa mort, ce fut son fils Venceslas qui prit la succession. Sainte Ludmila avait élevé son petit-fils dans la foi droite et l’amour des saintes vertus évangéliques. Venceslas était doux et bon, mais son épouse détestait Ludmila. Pour éviter les querelles, celle-ci s’éloigna d’elle-même dans la ville de Tetchin, mais sa bru, dévorée par la haine, envoya deux boïars pour assassiner la reine mère. Parvenus à Tetchin, ils passèrent une corde au cou de la sainte et l’étranglèrent. C’est ainsi que sainte Ludmila reçut la palme du martyre en 917, à l’âge de 61 ans. Le lieu de sa sépulture devint par la suite la source de nombreux miracles. L’abondance de ces miracles amena Venceslas à faire transférer ses reliques à Prague, dans l’église de Saint-Georges, où elles sont encore vénérées aujourd’hui.