Pendant que le troisième antiphone est chanté, le prêtre et le diacre font trois métanies devant l’Autel. Le prêtre prend le saint évangéliaire et le remet au diacre. Ensuite, faisant le tour de l’Autel, ils sortent du sanctuaire par la porte nord, précédés du porte-cierge.

Le diacre : Prions le Seigneur.

Le prêtre prononce à voix basse, la prière de l’Entrée: Maître, Seigneur notre Dieu, toi qui as établi dans les deux des ordres et des armées d’anges et d’archanges pour le service de Ta gloire, fais qu’avec notre entrée se fasse aussi l’entrée des saints anges qui, avec nous, concélèbrent et glorifient Ta bonté. Puis à voix forte: Car à Toi conviennent toute gloire, honneur et adoration, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles, Amen.

Lorsqu’ils sont parvenus devant les portes saintes, le diacre élève son orarion et dit : Bénis, Maître, la sainte Entrée.

Et le prêtre répond : Bénie soit l’entrée de Tes saints, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Puis, à voix forte, le diacre dit : Sagesse, Debout.

Le chœur chante : Venez, adorons et prosternons-nous devant le Christ. Sauve-nous, Fils de Dieu, Toi qui es admirable en Tes saints [le dimanche: Toi qui es ressuscité d’entre les morts; aux fêtes du Seigneur et de la Mère de Dieu, on chante les versets propres à la fête, les jours ordinaires : Toi qui es admirable en Tes saints], nous te chantons: Alléluia.

Jusqu’au VIIe siècle, la divine liturgie commençait par l’Entrée du saint Évangile. Le célébrant revêtait ses ornements dans la sacristie, y prenait l’Évangéliaire et, accompagné des fidèles, entrait dans l’église. Si un évêque célébrait, il entrait également à l’église à ce moment et revêtait ses ornements épiscopaux devant les fidèles.

L’Entrée avec l’évangéliaire est appelée Petite Entrée et signifie « la venue du Fils de Dieu et Son entrée dans ce monde ». De même, l’entrée de l’évêque dans l’église « porte la figure et l’image de la première venue en ce monde, par la chair, du Fils de Dieu… Par Sa venue aussi, Il réintègre la nature humaine dans la grâce du Royaume ». Maintenant, par la divine liturgie, le Christ nous appelle à partager Sa Table dans Son Royaume.

L’entrée des fidèles dans l’église, qui dans les temps anciens, avait lieu à ce moment, précisément avant celle de l’évêque, signifie leur « passage du vice et de l’ignorance à la vertu et à la connaissance ». L’homme change son orientation : le centre de sa vie devient la divine liturgie. Ainsi, l’entrée du fidèle dans l’église pour l’Assemblée n’est pas un simple symbole, mais un acte: c’est l’entrée dans la vie du Christ. C’est la communion de l’homme à la vie du Dieu-homme.

Conformément au déroulement actuel de la divine liturgie, le prêtre prend sur l’Autel l’évangéliaire, qui représente le Christ, l’élève à la hauteur de sa tête, de telle façon que son visage soit couvert par Celui qui vient – le Christ – et il entre dans la nef. Le cierge allumé qui précède le saint Evangéliaire symbolise le Précurseur, saint Jean Baptiste, qui est la lampe qui brûle et qui luit (Jn 5, 35).



Le diacre s’exclame: Sagesse, Debout. C’est pour ainsi dire: Je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie (Lc 2, 10). Les fidèles vivent l’apparition miraculeuse des anges qui eut lieu à Bethléem : Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu (Lc 2, 13). Ce qui s’est produit à Bethléem se renouvelle également au cours de la divine liturgie: « Les anges se mêlent aux hommes; car là où se montre le Roi, là aussi son armée est en faction. » Par la prière de l’Entrée, le prêtre demande que nous vivions le mystère de la présence des anges et de leur concélébration dans la divine liturgie: que nous le vivions comme nos Pères théophores. Il est dit dans la vie de saint Spyridon que « lorsqu’il célébrait, les saints anges étaient présents et concélébraient avec lui. Lorsqu’il disait Paix à tous! Ceux-ci répondaient en dehors du sanctuaire, mélodieusement: Et avec ton esprit! Ils répondaient de la même façon aux autres paroles du prêtre ». Saint Jean Chrysostome rapporte également, au sujet d’un vénérable vieillard, qu’il « avait été rendu digne au moment [de la divine liturgie] de voir apparaître soudain une multitude d’anges avec des vêtements d’une blancheur éclatante ; ils entouraient l’Autel, la tête inclinée vers le bas, comme des soldats en prése de leur roi ».