Le Grand Mardi nous apporte les dix vierges,
Ayant entendu le jugement du Maître impartial.

 

En ce saint et Grand Mardi, nous nous souvenons de la parabole des dix vierges, car ces paraboles ont été prononcées par le Seigneur lorsqu’Il montait aux souffrances, entrant à Jérusalem, Il racontait à Ses disciples, et parfois Il s’adressait aux Juifs. Quant à la parabole des dix vierges, Il l’a racontée pour appeler à la miséricorde et en même temps pour enseigner à tous à être prêts à l’avance pour la fin ; car Il parlait souvent d’abstinence et de moines, et l’abstinence est vraiment une grande vertu. Mais pour que quiconque, en se mettant à la pratiquer, ne néglige pas les autres, surtout la miséricorde, qui illumine la lampe de l’abstinence, l’Évangile sacré présente cette parabole ; et Il appelle cinq sages celles qui ont beaucoup d’huile de miséricorde en plus de leur abstinence, et cinq insensées, car même si elles avaient l’abstinence, elles avaient moins de miséricorde. C’est pourquoi elles sont insensées, car, ayant fait beaucoup, elles ont laissé ce qui est moins, et elles n’étaient pas différentes des prostituées, car elles aussi ont été vaincues par la richesse, de même que ces dernières par la chair.

Quand cette nuit de la vie prit fin, toutes les vierges s’endormirent, c’est-à-dire qu’elles moururent, car le sommeil signifie la mort. Et pendant qu’elles dormaient, à minuit, un cri retentit. Ceux qui avaient beaucoup d’huile entrèrent avec l’Époux lorsque les portes s’ouvrirent ; mais les insensées, qui avaient trop peu d’huile, se réveillèrent et cherchèrent. Les sages voulaient en donner, mais ne le pouvaient pas, et avant d’entrer, ils dirent : de peur qu’il n’y ait pas assez pour nous et pour vous, allez plutôt en acheter chez les vendeurs, c’est-à-dire chez les pauvres, et achetez-en pour vous-mêmes, mais c’était en vain, car après la mort, c’est impossible, comme dans la parabole du riche et de Lazare qu’Abraham ouvre en disant : il est difficile de passer d’ici là-bas. Cependant, les insensées, venant sans lumière, crièrent en frappant à la porte : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais le Seigneur même leur donna cette terrible réponse : Éloignez-vous, je ne vous connais pas ; car comment pourriez-vous voir l’Époux sans avoir d’huile, c’est-à-dire de miséricorde ?

Ainsi, pour l’instruction, les pères ecclésiastiques ont établi de placer ici la parabole des dix vierges, nous exhortant à être toujours vigilants et à nous préparer à la rencontre du véritable Époux par de bonnes œuvres, en particulier par la miséricorde, car le jour et l’heure de la fin sont inconnus ; de même que par l’exemple de Joseph, ils nous exhortent à acquérir la chasteté, et les figuiers nous enseignent toujours à porter des fruits spirituels. Car celui qui accomplit une seule bonne action, même si elle est clairement supérieure, mais néglige les autres, surtout la miséricorde, n’entrera pas avec le Christ dans le repos éternel, mais reviendra honteux en arrière. Car il n’y a rien de plus triste et de plus honteux que l’abstinence vaincue par la passion pour les biens.

Mais, ô Époux, ô Christ, incluez-nous parmi les vierges sages, inscrivez-nous dans Votre troupeau élu et ayez pitié de nous. Amen.

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