Le prêtre et le diacre prennent leur sticharion* et font trois métanies vers l’Orient en disant : O Dieu sois propice au pécheur que je suis, et aie pitié de moi.
Le diacre s’approche du prêtre, en tenant son propre sticharion, son orarion* et ses surmanches*, et dit : Bénis, Maître, le sticharion et l’orarion.
Le prêtre les bénit par le signe de Croix, en disant : Béni soit notre Dieu, en tout temps, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
Le diacre dit : Amen, baise la main droite du prêtre et se retire dans le diaconicon pour revêtir ses ornements.

L’homme qui vit hors de l’Église est dépouillé de la Grâce divine. Pour demeure, il n’a pas la maison de Dieu, mais le lieu de la mort. Il est semblable au possédé du pays des Gadaréniens, qui ne portait pas de vêtements et avait sa demeure non dans une maison, mais dans les sépulcres (Le 8, 27). Par le saint baptême, cependant, l’homme revêt la tunique tissée par Dieu : Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ (Ga 3,27).

Le prêtre, après avoir reçu, par le saint baptême, la Grâce divine pour lui-même, la reçoit ensuite à nouveau par l’ordination pour l’offrir au monde. Par le mystère du sacerdoce, l’homme devient l’économe de la Grâce. Ce ministère élevé du célébrant des saints Mystères est figuré par les saints ornements.

Depuis l’époque de l’Ancien Testament, le caractère sacré des ornements des prêtres est souligné. Le prophète Ézéchiel dit: Que [les laïcs] n’approchent point des ornements des prêtres avec lesquels ils célèbrent, car ils sont saints (Éz 42, 14).
Le jour de son ordination, le prêtre revêt pour la première fois « la sainte longue tunique… et le vêtement sacerdotal de l’Esprit saint». A partir de ce jour, à chaque fois qu’il se prépare à célébrer, il prend un à un les saints ornements, les bénit en traçant la Croix, les embrasse et les porte. Par ces actes, il montre que les ornements sont « saints et qu’ils sont sanctifiés par la Croix du Christ et, en les revêtant, il transmet la sanctification ». Pour cette raison, celui qui traite les ornements avec respect et les embrasse « accomplit un acte de foi, et il sera sauvé, tout comme furent sauvés (c’est-a-dire ont été guéris) ceux qui saisissaient le pan du vêtement de Jésus » (Mt 14, 36).

Les fidèles traitent avec révérence les vêtements du prêtre, car ils sont sacrés. Et le prêtre, en portant ceux-ci, nous rappelle que, tout en étant de ce monde, il n’appartient pas seulement à celui-ci. Il se tient entre l’homme et Dieu, il constitue un pont par lequel nos prières sont élevées vers le Très- Haut et les dons de Dieu descendent sur nous.