Le prêtre (à voix basse) : Faisant mémoire de cet ordre du Sauveur et de tout ce qui a été fait pour nous, de la Croix, du tombeau, de la résurrection au troisième jour, de l’ascension aux deux, de la session à la droite, du second et glorieux avènement :
(à voix forte) : Nous T’offrons ce qui est à Toi, de ce qui est à Toi, en toutes choses et pour tout.
Le chœur : Nous Te chantons, nous Te bénissons, nous Te rendons grâces, Seigneur, et nous Te prions, ô notre Dieu.

Après avoir offert à Ses disciples Son Saint Corps et Son précieux Sang, le Christ leur donna le commandement : Faites ceci en mémoire de moi (Lc 22, 19). Il nous a ainsi enseigné que faire Sa mémoire n’est pas procéder à une simple pensée, mais est un acte: la célébration du mystère de Sa Cène. Toutefois, afin que nous ne considérions pas Sa mémoire comme un simple symbole, Il dit clairement : Prenez, mangez mon corps… Buvez mon Sang.
Ces paroles du Christ et le souvenir de toute la divine économie nous mènent à l’offrande eucharistique: « Faisant mémoire de cet ordre du Sauveur et de tout ce qui a été fait pour nous… Nous T’offrons ce qui est à Toi, de ce qui est à Toi. » Dans la divine liturgie, « la mémoire des œuvres sacrées du Christ est renouvelée sans cesse » par les paroles et les actions. Par la divine Eucharistie nous accomplissons exactement ce qu’accomplit le Christ. Nous offrons la sainte anaphore « en commémoration de Sa mort ». Nous ne pensons pas simplement au sacrifice du Christ, mais nous le vivons : « Le sacrifice qui fut offert alors [par le Christ], nous l’offrons aussi maintenant, le sacrifice n’est jamais épuisé… Nous accomplissons toujours le même sacrifice . »

L’une des raisons pour lesquelles le Seigneur a institué la divine Eucharistie est que nous vivions Sa mémoire, parce que cela nous mène à l’action de grâces : « Le Christ a dit Faites ceci en mémoire de moi (Le 22, 19), nous révélant la cause en vertu de laquelle II nous a transmis ce mystère… nous montrant que rien que cette cause suffisait pour nous mouvoir à la piété. Car la pensée que ton Maître a souffert pour toi te rendra plus philosophe », c’est-à-dire plus spirituel. C’est du souvenir des bienfaits que jaillit l’Eucharistie et c’est l’Eucharistie qui nous rend plus philosophes. Elle nous rend encore plus amis du Christ, qui est la Sagesse de Dieu (1 Co 1, 24).
Le Christ, par les lèvres de saint Jean Chrysostome, explique le sens de cette mémoire :

« De même que vous célébriez la Pâque judaïque pour vous rappeler les merveilles qui eurent lieu en Egypte, célébrez de même celle-ci [Ma Pâque] pour vous souvenir de moi. » « Comme Moïse avait dit: Ceci vous servira d’une mémoire éternelle (Ex 12, 14) ; de même Jésus-Christ dit à ses disciples : Faites ceci en mémoire de moi, jusqu’à ce que je vienne (1 Co 11,26). »

Étant donné que nous vivons l’attente du Christ, la divine liturgie, le Mystère de Sa mémoire, est l’avant-goût du Royaume à venir.