Avant d’offrir le sacrifice eucharistique, le célébrant doit se sacrifier lui- même. « Nul n’est digne du Dieu grand, qui est à la fois victime et grand- prêtre, s’il ne s’est auparavant lui-même offert à Dieu en sacrifice vivant et saint (Rm 12, 1) (…) ou s’il n’a offert à Dieu un sacrifice de louange et un esprit contrit (Ps 50, 19) qui constituent le seul sacrifice que Celui qui a tout donné réclame de nous. » Ce sacrifice présuppose la pureté d’âme et de corps du célébrant. Et le Dieu qui est pureté absolue se complaît seulement dans le sacrifice qui est offert par des « mains pures, une âme élevée et purifiée ».

Si le prêtre s’approche des saints Mystères sans avoir préalablement sacrifié sa propre personne, il ne s’approche pas de la Lumière Véritable, mais d’un feu dévorant (He 12, 29). Saint Théognoste écrit à ce sujet: « Si tu as été jugé digne du sacerdoce divin et vénérable, tu t’es mis dans l’obligation d’être toi-même immolé par la mise à mort des passions et des plaisirs et alors tu oseras te joindre au sacrifice vivant et terrible, si tu ne veux pas être totalement consumé par le feu divin comme une matière inflammable . » Nous sacrifions notre propre personne par la mise à mort des passions, c’est-à-dire par le repentir. C’est pour cette raison que le saint conseille le célébrant de la façon suivante : « Après être devenu plus blanc que neige (Ps 50, 9) en versant des fleuves de larmes, et surtout après avoir blanchi ta conscience par la pureté de ta vie, tu pourras alors approcher les saints Dons comme un saint1. » « Car ceux qui servent le Dieu qui est toute pureté doivent être saints . »
Le soir précédant la divine liturgie, le célébrant prépare son cœur, seul, face au Seigneur. Il expulse de lui tout sentiment de rancune et toute pensée mauvaise, il se purifie par la continence et il veille dans la prière. Le matin, à l’église, il demandera la force d’en-haut pour approcher le saint Autel et pouvoir dire au Seigneur : Mon cœur est prêt, ô Dieu, mon cœur est prêt, je vais chanter et jouer un psaume en ma gloire (Ps 107, 2).