Le prêtre et le diacre, la tête découverte, vont ensuite vénérer l’icône du Christ, et disent :
Nous nous prosternons devant Ton image immaculée, ô Toi qui es bon, en implorant le pardon de nos péchés, Christ Dieu, car Tu as voulu de Ton propre gré monter sur la Croix dans Ta chair, afin de délivrer de la servitude de l’ennemi ceux que Tu avais façonnés. C’est pourquoi nous Te crions avec action de grâces : Tu as rempli de joie tout l’univers, ô notre Sauveur, en venant sauver le monde.
Puis, devant l’icône de la Mère de Dieu, ils disent:
Toi qui es la source de la miséricorde, daigne te montrer compatissante, ô Mère de Dieu; jette les yeux sur un peuple qui a péché; montre, comme toujours, ta puissance. Car, ayant mis en toi notre espérance, nous te disons notre « Réjouis-toi » comme autrefois Gabriel, le chef des incorporels.
Devant l’icône du saint Précurseur, ils disent:
La mémoire du juste s’accompagne d’éloges; mais à toi, ô Précurseur, le témoignage du Seigneur suffit. Tu as été vraiment le plus grand des prophètes, car tu fus jugé digne de baptiser dans les eaux Celui qu’ils avaient seulement annoncé. Aussi as-tu combattu courageusement pour la vérité, et tu t’es réjoui d’annoncer même aux captifs des enfers l’apparition du Dieu fait chair, qui ôte le péché du monde et nous accorde la grande miséricorde.
Ils vénèrent ensuite l’icône du saint patron de l’église (ou du jour de fête), récitant l’apolytikion correspondant.
Tandis que nous nous préparons pour la célébration sacrée, nous vénérons l’icône immaculée du Seigneur, de la Très Sainte Mère de Dieu, du vénérable Précurseur, et des autres saints. Les icônes aussi amènent à notre esprit tout le mystère de l’économie divine. Car « ce qu’est la Sainte Ecriture pour les lettrés, l’icône l’est pour les illettrés. Et ce qu’est la parole pour l’ouïe, l’icône l’est pour la vue ».
Selon l’hymnologie de l’Eglise, la première icône du Seigneur apparut avec Son incarnation, et la Très Sainte Mère de Dieu fut ainsi la première iconographe : « Le Verbe incirconscriptible du Père fut circonscrit en s’incarnant de toi, Mère de Dieu. Restaurant sous son ancien aspect l’image souillée [c’est-à-dire l’homme], Il la mêla à la divine beauté. Mais confessant le salut [l’incarnation du Christ], nous le représentons en actes [avec les saintes icônes] et en paroles [nous le racontons en paroles]. »
La parole du saint Évangile et la « parole » des icônes nous aident à vivre le mystère de l’économie divine : « Tandis que l’œil du corps regarde en face l’icône, l’œil spirituel du cœur et l’intellect se fixent sur le mystère de l’économie de l’Incarnation’. » Par les icônes, nous voyons le Seigneur et les saints. Nous conversons avec eux. « Les saints apôtres virent le Seigneur avec les yeux corporels, et d’autres virent les apôtres, d’autres encore virent les saints martyrs. Cependant, j’aspire moi aussi à les voir, par l’âme et le corps, et à les avoir comme remèdes contre tout mal… Puisque je suis homme et que j’ai un corps, j’aspire à communiquer et à voir ce qui est saint de façon corporelle également. »
Les icônes nous exhortent à la glorification de Dieu. « J’entre dans l’hôpital commun des âmes, l’église, tandis que m’étouffent les pensées comme des épines. Là, la beauté de l’iconographie attire mes yeux et, comme un pré verdoyant, me réjouit la vue. Et sans que je le comprenne, elle fait naître dans mon âme la glorification de Dieu. J’ai vu l’endurance du martyr, la récompense des couronnes, et l’empressement de l’imiter avec zèle me brûle comme le feu. Je me prosterne et j’adore Dieu par l’intermédiaire du martyr et je gagne le salut. »
L’église avec les saintes icônes est le lieu où est accomplie la divine liturgie. Là, nous devenons contemporains de la Très Sainte Mère de Dieu et de tous les saints, et nous partageons leur demeure.