Après avoir vénéré les saintes icônes, le prêtre et le diacre reviennent devant les Portes royales.
Le diacre dit : Prions le Seigneur. Kyrie eleison !
Le prêtre, inclinant la tête, dit la prière : Seigneur, étends Ta main du haut de Ta demeure et fortifie-moi pour ce service que je vais accomplir, afin que, me tenant sans reproche devant Ton redoutable Autel, je célèbre le Sacrifice non sanglant. Car à Toi appartiennent la puissance et la gloire, dans les siècles des siècles.
Le diacre : Amen.
Le prêtre donne le renvoi.

La célébration du Sacrifice non sanglant est l’œuvre du Grand-Prêtre, le Christ. Il est la main de Dieu le Père, que le prêtre demande d’envoyer depuis le Trône paternel : « Il est le Fils tout-puissant et la forte main du Père. » Le prêtre, alors qu’il se tient devant le saint Autel, est l’image du Christ. « Celui qui transforme les Dons en Corps et Sang du Christ n’est pas un homme quelconque, mais le Christ Lui-même qui fut crucifié pour nous. Le prêtre se tient comme une figure du Christ, qui récite ces mots [que le Christ prononça lors de la dernière Cène], mais le pouvoir et la grâce appartiennent à Dieu. »

Dans la divine liturgie, « Le Père, le Fils et le Saint-Esprit accomplissent tout. Le prêtre prête sa langue et offre sa main » pour servir le grand Mystère. Par conséquent, « le prêtre n’est qu’un serviteur… C’est réellement cela, le sacerdoce n’est pas autre chose que le pouvoir d’accomplir la fonction des [mystères] sacrés ».

Le prêtre demande maintenant au Christ qu’il le fortifie pour accomplir Son service. En réalité, le Christ n’est pas venu dans le monde pour être servi, mais pour servir: Moi, cependant, Je suis au milieu de vous comme celui qui sert (Le 22, 27). Et le service qu’a offert le Christ à l’homme est le mystère de l’économie incarnée, qui continue par la divine liturgie. Pour cette raison, dans cette prière, celle-ci est appelée service du Christ.

Le Seigneur est parmi nous comme le servant. Cependant, le Christ n’a pas servi « seulement dans sa vie terrestre, lorsqu’il est apparu et est venu avec la faiblesse humaine… mais c’est encore aussi dans la vie future, lorsqu’il viendra avec puissance et paraîtra dans la gloire du Père… Alors, de nouveau, Il se ceindra et les fera se mettre à table, et II passera les servir (Le 12, 37)» .

Selon un manuscrit du XIIIe siècle, le prêtre prend le temps de dire la prière :

« O Dieu, notre Dieu, qui es invisible aux chérubins, incompréhensible aux séraphins et inaccessible à toutes les Puissances célestes, Toi qui dans Ton indicible amour pour les hommes et Ta bonté insondable, T’es uni à notre pauvreté et à notre humilité et as accordé la règle du sacerdoce à nous pécheurs et Tes indignes serviteurs. Toi-même, qui es bon et plein de miséricorde, renforce-moi, Toi qui aimes les hommes, mon Sauveur, à me préparer à accomplir le ministère de la Grâce divine. Je ne m’approche pas de Ton Autel redoutable et terrible en me confiant en mes propres forces et en ma pureté, mais en me remettant à l’océan ineffable de Ta compassion. Car mes péchés ne vaincront pas l’immensité de Tes miséricordes.

« Aussi, je Te prie, Maître Ami des hommes, revêts-moi, Ton indigne serviteur, de cette tunique sacerdotale et de la Grâce de Ton Esprit Divin et très saint. Éclaire les yeux de mon intelligence, afin que je puisse voir l’éclat du flambeau de Ta Grâce, rends ma langue agile, pour que je Te loue comme il convient, garde mon intelligence de la divagation, fais que mon esprit soit sans distraction et conserve-moi tout entier dans Ta sanctification et exauce mes demandes, ô Seigneur saint, accepte mon sacrifice, comme un encens immaculé et un holocauste divin, et accorde-moi la suavité de Ta splendeur.

« Envoie-moi un ange de lumière pour concélébrer et me renforcer, afin que je dispense fidèlement Ta parole de véritable sagesse et que je devienne digne de la participation aux Mystères célestes et immortels, que par eux je daigne être illuminé dans l’âme et le corps et jouir de Tes dons éternels avec ceux qui aiment en vérité et qui suivent Tes préceptes. Tu as dit, Seigneur, que ce que l’on demanderait en Ton nom serait reçu immanquablement de Ton Père éternel et Dieu. Aussi, moi le pécheur, revêtu de la tunique sacerdotale, je prie Ta Divinité de me donner ce que j’ai demandé de Toi pour mon salut.

« Car Tu es l’Ami des hommes et es glorifié avec Ton Père sans commencement et Ton Esprit tout-saint, bon et vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. »