Le prêtre (à voix basse) : Pour saint Jean, prophète, précurseur et baptiste: pour les saints, glorieux et illustres apôtres; pour saint N… (le saint du jour) dont nous célébrons la mémoire, et tous Tes saints. Par leurs prières, veille sur nous, ô Dieu.
Souviens-Toi aussi de ceux qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection à la vie éternelle (Le prêtre commémore ici les noms des défunts qu’il souhaite). Donne-leur le repos là où brille la lumière de Ta face.
Nous T’en prions encore: souviens-Toi, Seigneur, de tous les évêques orthodoxes qui dispensent fidèlement la parole de Ta vérité; de tous les prêtres, des diacres dans le Christ, de tout le clergé et de tout Tordre monastique.
Nous T’offrons encore ce culte spirituel pour tout l’univers, pour la sainte Eglise catholique et apostolique ; pour ceux qui mènent une vie pure et honorable, pour nos rois croyants et amis du Christ, pour leur palais et leur armée. Donne-leur, Seigneur, un règne pacifique, afin que, dans la tranquillité qu’ils assurent, nous menions une vie calme et paisible en toute piété et sainteté.
À voix haute : En premier lieu, souviens-Toi, Seigneur de notre archevêque N., accorde à Tes saintes Eglises qu’il vive en paix, en santé, en honneur, bien portant, qu’il vive de longs jours et dispense fidèlement la parole de Ta vérité.
La divine liturgie est la commémoration de la vie du Christ. Pour cette raison même, elle est également la commémoration des vies de ceux en lesquels le Christ a vécu, les saints christophores.
Dans le cycle liturgique annuel, chaque jour est dédié à la mémoire des saints qui ont reposé dans le Christ en ce jour. C’est, en général, le jour où les saints ont atteint le terme de leur cheminement terrestre, le point culminant de leurs combats, leur perfection par le Saint-Esprit. En ce jour, le Saint (N.N.) a trouvé sa perfection est-il dit dans les livres liturgiques. Le mot grec pour « trouver sa perfection » (teleioutai), vient de la racine telos, et ne signifie pas seulement « la fin » de la vie terrestre, mais également l’achèvement (teleiosis) dans le Christ, auquel parviennent seulement les saints: « Nous appelons le martyre perfection (teleiosis), non parce que le martyr a atteint la fin [telos) de sa vie comme les autres hommes, mais parce qu’il a réalisé dans sa plénitude l’amour » envers le Christ.
Notre sainte Église, comme une mère bonne et aimante, montre à ses enfants l’amour divin qui brûlait dans les cœurs des saints, ce qui leur permettait de réaliser l’irréalisable. A la Table de Vie, à laquelle nous participons, les saints nous offrent leur sainte vie et leurs saintes reliques, pour que nous nous réjouissions spirituellement. Lors de l’office des matines, qui précède la divine liturgie, nous entendons leurs combats prodigieux. « Les saints ont peiné et nous nous réjouissons; ils ont lutté, et nous sommes dans l’allégresse. Les couronnes sont leur, et nous partageons leur gloire; ou plutôt, la gloire appartient à toute l’Église… Les martyrs sont nos propres membres. Ainsi, si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie (1 Co 12, 26). La tête est couronnée, et le reste du corps exulte. Un seul devient le vainqueur olympique et toute la multitude se réjouit. »
La joie des fidèles est justifiée. Les prières des saints sont l’appui et la protection du corps de l’Église. « Telle est la compassion des saints. Ils ne songent pas seulement à eux-mêmes, mais ils ne cessent d’invoquer Dieu pour tous, comme si le monde entier n’était qu’une maison, et le genre humain, un seul corps. »
La vie et l’amour des saints sont une invitation à la communion eucharistique. Leur présence, tel un aimant spirituel, maintient les fidèles ensemble. Ils nous appellent à l’assemblée eucharistique et nous rassemblent autour de la Table du Seigneur. Dans cette assemblée divine, nous rendons grâce à Dieu pour les saints qu’il nous a accordés comme protecteurs, guides et exemples pour notre vie. Nous Lui rendons grâce pour la gloire dont II les a honorés et continue à les honorer. Nous rendons grâce aussi aux saints, parce qu’ils nous font du bien de diverses manières et nous conduisent à Dieu.
Le fait que les saints deviennent la cause de la glorification par nous du saint Nom de Dieu est l’offrande la plus agréable qui puisse leur être offerte. Lorsque les saints vivaient, ils s’efforçaient de faire toute chose pour la gloire du Christ, et ils se réjouissent maintenant dans les Cieux lorsque Dieu est glorifié à cause d’eux.
Si les saints, tant qu’ils se trouvaient sur terre, et alors « qu’ils n’avaient encore qu’en espérance les biens [éternels], passaient cependant leur temps à rendre grâces à Dieu en tout et à tout faire pour Sa gloire, que penser des sentiments qui doivent être les leurs, maintenant que leur reconnaissance est beaucoup plus grande, à eux qui sont devenus parfaits en toute vertu et maintenant qu’ils n’ont plus à espérer le bonheur, mais qu’ils connaissent par expérience la munificence de leur Souverain… Voilà pourquoi ils chantent à satiété des hymnes à Dieu, et n’estiment pas suffire seuls à l’action de grâces. Aussi désirent-ils voir tous les êtres, les anges et les hommes, associés à leur cantique, afin que leur dette de gratitude envers Dieu soit un peu mieux acquittée et leur reconnaissance multipliée par le nombre de ceux qui viennent chanter avec eux ».