Le chœur : Et avec ton esprit.
Le diacre : Ayant fait mémoire de tous les saints, en paix, encore et sans cesse, prions le Seigneur.
Pour les précieux dons offerts et sanctifiés, prions le Seigneur. Pour que notre Dieu ami des hommes qui, sur Son Autel, saint, céleste et immatériel, les a reçus comme un doux parfum spirituel, nous envoie en retour Sa divine grâce et le don du Saint-Esprit, prions le Seigneur.
Nous sommes certains que les Dons précieux ont été acceptés sur l’Autel céleste comme un doux parfum spirituel, car le Christ est « la myrrhe de la Divinité » Et la senteur de tes parfums l’emporte sur tous les aromates (Ct 1, 3).
Avant Son incarnation, le Verbe était « la myrrhe demeurant à l’intérieur ». Par Son incarnation, Il se vide et devient la myrrhe qui s’épanche (Ct 1,3). Et la Mère de Dieu qui a porté le Christ dans son sein est devenue « le récipient de la myrrhe odorante : Tel un spirituel vase d’albâtre, la Vierge porte le Christ, comme une myrrhe inépuisable, et elle vient par l’Esprit la déverser dans la grotte [de Bethléem], afin de remplir nos âmes de sa fragrance ».
La venue de la Myrrhe divine dans le monde fit de l’homme un participant à Son parfum. Avant l’incarnation du Verbe, la nature humaine elle-même était un mur entre l’homme et Dieu car « Lui n’était que Dieu, et notre nature n’était qu’homme ». Notre nature humaine était semblable à un récipient d’argile qui empêche la diffusion du parfum à l’extérieur. Or, par l’incarnation du Christ, le récipient lui-même est devenu Myrrhe, et il n’y a plus, pour cette raison, d’obstacle à notre union avec Dieu: « De même que si par quelque procédé le vase d’albâtre devenait myrrhe et se dissolvait en elle, la myrrhe ne serait plus séparée des choses extérieures, car elle ne demeurerait plus ni à l’intérieur de quelque chose ni en elle-même. Ainsi, une fois notre nature défiée dans le corps sauveur, il n’y eut plus rien qui séparât de Dieu notre race, et donc rien ne s’opposait plus à ce que nous eussions part aux grâces divines. »
Par l’incarnation du Christ a été ouverte pour l’homme la voie de la déification. Le récipient lui-même est devenu Myrrhe; l’homme est déifié et devient christ par grâce. Jésus est appelé Christ (correspondant au terme hébreu Messie) comme Celui qui, par excellence, est oint par Dieu.
Lors de chaque liturgie, le Christ, la sainte Myrrhe, se vide et parfume le monde avec « des senteurs inspirées de Dieu ». Le rassemblement eucharistique, de même que chaque fidèle, répand une bonne odeur. Car le seul (ait de prononcer le nom du Christ fait que « tu es subitement inondé d’une bonne odeur ». La glorification du Créateur parfume le cœur de celui qui Le loue : « Le parfum de bonne odeur pour le Seigneur, c’est un cœur qui glorifie Son créateur. » C’est pourquoi notre âme s’adresse ainsi au Maître : « Ma myrrhe est corruptible, la Tienne est myrrhe de la vie. Car Ton nom est myrrhe, déversé sur ceux qui en sont dignes »
La divine liturgie est le mystère de la kénose du Parfum divin. Tous ceux qui sont assis à la Table sont attirés par Sa bonne odeur: A ta suite, nous courons aux senteurs de tes parfums (Ct 1,4). Ils communient au Christ et quittent la liturgie avec des âmes myrophores. Celles-ci deviennent elles- mêmes la bonne odeur du Christ et l’odeur de la vie qui conduit à la vie (2 Co 2, 15-16).