Si la divine liturgie dans son intégralité est l’océan de la grâce et de l’amour de Dieu, si dans toute la divine liturgie nous recevons les dons de la Grâce, nous recevons en cet instant de la Sainte Communion le Donateur de ces biens Lui-même, le Christ. « Car ce n’est pas à quelque don de Lui que nous avons part, mais à Lui-même. »

Par la sainte communion, nous devenons un seul Corps avec le Christ: « Tu prends le Seigneur dans tes bras, tu te mélanges avec Son Saint Corps, tu te confonds avec le Corps qui se trouve dans les Cieux », dit saint Jean Chrysostome. Le Sang très pur du Maître est mélangé avec notre sang et transforme notre âme. « Il la rend vigoureuse et pure; il la conduit à une beauté que le langage humain ne peut expliquer », celle de l’Archétype divin. Nous hommes avons été créés à l’image de Dieu, et « ce Sang forme en nous une brillante et royale image: il produit une incroyable beauté, il ne laisse pas la noblesse de l’âme se flétrir, car II l’arrose souvent et la nourrit… Ce sang est la sanctification et le salut de l’âme. C’est Lui qui la lave, la purifie, l’orne, l’enflamme, c’est Lui qui rend notre intelligence plus brillante que le feu, notre âme plus resplendissante que l’or ».

Le Christ qui vient en nous ne sanctifie pas seulement notre âme, mais toute notre existence. Car, par la divine communion, se mêlent « notre corps à Son corps, notre sang à Son sang… O grandeur des mystères! Il est donc possible que l’esprit du Christ se fonde avec notre esprit et Son vouloir avec notre vouloir, que Son corps soit mélangé à notre corps et Son sang à notre sang! Que devient notre esprit quand l’Esprit divin s’en est rendu maître! Que devient notre vouloir quand le vouloir bienheureux le subjugue! Que devient notre argile [notre corps] quand un tel feu [de la Divinité] a triomphé d’elle »! La communion aux Mystères très purs rend « ceux qui y prennent part dignement, par grâce et participation, semblables à Celui qui est le Bien selon la cause ».

Mû par amour, Dieu nous a transmis le mystère de la divine communion pour que nous soyons déifiés. Le Christ s’est sacrifié « Lui-même pour nous par Sa mort sur la Croix, et II s’offre continuellement Lui-même, nous donnant quotidiennement Son corps immaculé comme un festin qui nourrit nos âmes, de telle façon qu’en le mangeant et en buvant Son Sang précieux, nous puissions par cette participation croître consciemment en stature spirituelle… et [être] reformés sous une forme plus pure… Ainsi, nous ne nous appartiendrons plus à nous-mêmes, mais à Celui qui nous a unis avec Lui par la Table immortelle ».

Saint Syméon le Nouveau Théologien exalte le Seigneur, après la divine communion :

« Quelle est Ta miséricorde sans mesure, Sauveur ?

Comment as-Tu daigné me faire membre de Ton corps, moi l’impur, le prodigue, le prostitué?

Comment m’as-Tu revêtu de la robe éclatante, fulgurante d’une splendeur d’immortalité, qui change en lumière tous mes membres ?

Car Ton corps, Ton corps immaculé, divin, est tout fulgurant du feu de Ta Divinité auquel il est indiciblement mêlé et conjoint…

Je me suis uni, je le sais, également à Ta Divinité et suis devenu Ton corps très pur, membre brillant, membre réellement saint, membre resplendissant, transparent, lumineux. »

Ce mystère inexprimable de l’union de Dieu et de l’homme est décrit par saint Jean Chrysostome en une seule phrase: « Nous et le Christ sommes un. »