A Ta cène mystique, fais-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu, car je ne dirai pas le secret à Tes ennemis, ni ne Te donnerai le baiser de Judas. Mais comme le larron je Te crie: souviens-Toi de moi, Seigneur, dans Ton Royaume.
En voyant ce sang qui divinise, tremble, ô homme, car c’est un charbon ardent qui bride les indignes.
Le corps divin divinise et nourrit, il divinise l ’esprit et nourrit 1‘âme d’une manière merveilleuse.
O Christ, le désir de Toi m’a arraché à moi-même et Ion divin amour m’a transformé en un autre homme. Brûle mes péchés par Ton feu immatériel et daigne me remplir de Tes délices afin que, plein de joie, je glorifie Tes deux avènements, Dieu botî.
Comment entrerai-je, indigne que je suis, parmi la splendeur de Tes saints? Si j’ose pénétrer dans la salle des noces, mon vêtement me trahira car ce n’est pas la robe nuptiale, et les anges m’enchaîneront et me chasseront. Mais purifie, ô Seigneur, les souillures de mon âme et sauve-moi dans Ton amour des hommes.
Maître qui aimes les hommes, Seigneur Jésus-Christ, mon Dieu, que Tes saints Dons ne tournent pas à mon jugement à cause de mon indignité; mais qu’ils soient la purification et la sanctification de mon âme et de mon corps, et un gage de vie et du Royaume à venir. Il est bon pour moi de m’attacher à Dieu et de placer dans le Seigneur l’espérance de mon salut.
Puis, à nouveau : A Ta cène mystique…
Les prières que récite maintenant le célébrant et qui doivent être récitées par chaque fidèle lorsqu’il se prépare à la communion sont les dernières d’une série de prières qui sont appelées « Office de la sainte communion ». Cet office est lu en trois parties.
La première partie est le canon de la sainte communion qui, dans le texte grec original, est construit sous forme d’acrostiche selon l’alphabet. Il est lu la veille de la communion dans le cadre des compiles. La deuxième partie est lue le matin et est constituée de trois psaumes, trois tropaires et neuf prières composées par différents Pères de l’Église. Et la troisième partie est constituée par les prières que récite maintenant le célébrant.
La première prière est une confession de foi et d’espoir dans l’amour du Christ : Je crois, Seigneur, et je confesse, que Tu es en vérité le Christ, Fils du Dieu vivant, venu au monde sauver les pécheurs dont je suis le premier.
Cette phrase s’appuie sur les paroles de l’apôtre Paul : Elle est sûre, cette parole et digne de toute créance: le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi le premier. Et s’il m’a été fait miséricorde, c’est pour qu’en moi, le premier, Jésus-Christ manifestât toute Sa patience (1 Tm 1, 15-16). Saint Jean Chrysostome commente la parole apostolique par un exemple: « Supposons qu’il existe une grande ville, dont tous les habitants sont des malfaiteurs. Les uns plus, les autres moins, mais tous méritent condamnation. Supposons maintenant qu’il y en ait un parmi eux qui mérite plus que tous d’être châtié, car il s’est livré à toutes sortes de méfaits. Si, par conséquent, quelqu’un dit que le roi veut les gracier tous, ils ne le croiront pas sur parole, tant qu’ils ne verront pas que le plus grand malfaiteur de tous a reçu le pardon. Alors, plus personne ne doutera. C’est ce que dit l’apôtre Paul: “Dieu, voulant assurer les hommes qu’il pardonne toutes leurs transgressions, a choisi le plus pécheur de tous… Que personne ne doute de son salut, puisque j’ai été sauvé.” »
Avec l’assurance que Jésus-Christ nous montrera, à nous pécheurs, toute Sa longanimité, nous Lui demandons de nous rendre dignes de nous approcher sans condamnation du calice de Son amour.
Outre ces prières constituant l’office de la sainte communion, les saints Pères ont composé aussi de nombreuses autres prières pour se préparer à la communion. L’une d’entre elles, qui a été écrite par saint Philothée, patriarche de Constantinople, et qui est adressée à la Mère de Dieu, est la suivante :
O Immaculée en vérité et très pure Vierge et Mère de Dieu, merveille redoutable pour les anges et inexplicable pour les mortels, ou plutôt terrible en vérité et incompréhensible à la fois par les uns et les autres, toi qui constitues les prémices de notre race, réceptacle très pur de la Divinité, l’atelier de notre salut: par une bonté extrême, surpassant tout esprit et toute parole, tu as mis au monde pour nous l’Un de la Trinité, notre Seigneur Jésus-Christ, qui est Dieu parfait et homme parfait, afin qu’avec la pâte de l’humanité II puisse sauver notre nature de sa chute ancienne, et la mène à nouveau à sa dignité de jadis. Tu es le redressement de ceux qui ont chuté même après cette économie salvatrice du Verbe de Dieu; par ton extrême sollicitude, tu m’as même délivré d’une telle midtitude de dangers, moi qui suis indigne de tout secours et de toute providence, car de mon propre chef je pèche en tout temps, en tout Lieu et en toute chose. Regarde maintenant ma misère et visite-moi comme de coutume, car je suis accablé et je ne sais pas ce qu’il adviendra de moi. Si je regarde la multitude de mes innombrables maux, je me juge moi-même loin des redoutables Mystères et tout indigne; si je ne m’en approche pas pendant longtemps, car je les recevrais pour ma condamnation, je deviendrais entièrement assujetti à l’ennemi. Aussi, je jette la multitude innombrable de mes iniquités dans l’océan de la compassion incommensurable de Ton Fils et Dieu; et te mettant en avant comme une intercession puissante, je prends maintenant courage et m’approche. Montre donc ta confiance maternelle envers Lui, Toute-Pure Souveraine, et rends-Le miséricordieux envers moi, je t’en supplie.
Oui, Très-Pure, sois ma protection et ne m’abhorre pas qui suis impliqué dans de nombreux péchés, qui me suis abusé par tous mes sens, en actions, en paroles et en mouvements de la pensée, dans d’innombrables aspects de ma façon de vivre et de ma conduite et dans les feintes démoniaques élaborées avec soin. Manifeste-toi toi-même à ce moment comme mon aide, et implore le Seigneur qui accepte facilement la réconciliation et qui est longanime, afin qu’il ne me rejette pas et ne me montre pas dépouillé de Sa grâce. Mais qu’il néglige mes nombreuses transgressions et que par Sa sainte Chair et Son Sang précieux et vivifiant, Il me sanctifie, m’illumine, me sauve, et me fasse fils de lumière: que je chemine et dirige mes pas vers Ses saints commandements, et que je ne retourne point encore une fois de plus au péché ni ne sois souillé par lui.
C’est ainsi que je participerai, sans condamnation, au pur et redoutable don, et que je recevrai dès ici-bas les gages du don plus parfait à venir, afin que je puisse être délivré des tourments éternels et atteindre la vie éternelle, par toi, ma ferme espérance et ma protectrice, glorifiant le Père, le Fils et le Saint- Esprit, la Trinité toute-sainte et bénie, dans les siècles des siècles. Amen.