Tandis que le diacre récite l’ecténie, le prêtre dit à voix basse la prière suivante de la proscomédie:Seigneur, Dieu tout-puissant, Toi, le seul Saint, Toi qui reçois le sacrifice de louange de ceux qui T’invoquent de tout leur cœur, accepte aussi notre prière de pécheurs et fais-la parvenir à Ton saint Autel; rends-nous aptes à T’offrir des dons et des sacrifices spirituels pour nos propres péchés et pour les ignorances du peuple. Et rends-nous dignes de trouver grâce devant Toi, afin que notre sacrifice Te soit agréable et que Ton Esprit de grâce, Ton Esprit bon, vienne demeurer sur nous et sur ces dons que nous Te présentons, ainsi que sur tout Ton peuple.
A voix forte : Par les miséricordes de Ton Fils Unique, avec Lequel Tu es béni, ainsi que Ton Esprit très saint, bon et vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Le chœur : Amen.
Par cette prière, qui est appelée « Prière de l’offrande » (proscomédie), le célébrant supplie le Seigneur de le rendre digne d’offrir les saints Dons pour ses propres péchés et pour les ignorances du peuple.
Ce n’est naturellement pas un hasard si cette prière appelle le même fait – le péché – par deux noms : péché et ignorance. Les péchés du peuple sont appelés ignorances. Donc, la liturgie est offerte à Dieu pour les péchés du prêtre et pour tout ce que le peuple a commis par ignorance.
Nous sommes tous pécheurs. Mais tandis qu’il est possible que le peuple pèche par ignorance, celle-ci n’est point permise au prêtre. Même les plus insignifiants des péchés du prêtre sont grands « non par leur nature même, mais ils sont aggravés par la dignité sacerdotale de celui qui ose les commettre ». Comme Dieu le dit aux Israélites, lorsque le Grand-Prêtre pèche, cela est comme si tout le peuple péchait (Lv 4, 1-3). C’est pourquoi, dans ce cas, il est prescrit que le même sacrifice propitiatoire soit offert que dans le cas où « la communauté tout entière d’Israël pèche par ignorance » (Lv 3, 13-14). Cela signifie que « les plaies spirituelles d’un prêtre exigent plus d’assistance que celles d’un autre homme, et qu’il faut autant pour sa guérison que pour celle de toute une nation ».
Le célébrant, comme être humain, lié par les désirs charnels, offre la sainte anaphore pour lui-même et les ignorances du peuple (He 9, 7). Seul le Christ fut sans péché, Lui qui nous a purifiés de tout péché. Il a par Lui-même purifié nos péchés (He 1,3). C’est précisément pourquoi le célébrant tombe aux pieds du Seigneur et Le supplie que le Saint-Esprit demeure dans le cœur des fidèles, afin que le Sacrifice soit acceptable devant Sa Face.