Le chœur : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Trinité consubstantielle et indivisible.
Et le baiser de paix est échangé entre les concélébrants.
Après la consécration des saints Dons, nous communierons au Christ. Cependant, nous ne pouvons pas avancer pour nous unir à Dieu si nous ne sommes pas unis avec ceux qui cheminent avec nous vers le Royaume. Si le Christ n’est pas parmi nous, Il n’entrera pas en nous. Par conséquent, la communion d’amour des fidèles vient d’abord, afin que puisse suivre la sainte communion aux Dons eucharistiques. C’est pourquoi le célébrant nous exhorte : Aimons-nous les uns les autres.
L’amour entre nous est aussi la condition préalable pour confesser notre foi: « Aimons-nous les uns les autres, afin que, dans un même esprit, nous confessions. » Nous sommes les images du Dieu Trinitaire et, pour confesser véritablement la Trinité indivisible,. nous devons aussi ne pas être divisés entre nous, c’est-à-dire vivre dans l’amour.
Toutefois, il est impossible de parvenir à l’amour envers le prochain tant que notre âme est partagée entre Dieu et le monde. Le désir des biens matériels devient la cause de querelles et de divisions entre nous et nos frères. « Car il est impossible à ceux qui demeurent divisés avec eux-mêmes de se réunir pour atteindre le Dieu un, et de communier à l’union dans la paix avec Lui. Si, au contraire, grâce aux lumières qui nous viennent de la contemplation et de la connaissance de l’Un, nous parvenons à nous réunir et à nous unifier de façon vraiment divine, il ne nous adviendra plus jamais de succomber à la diversité de ces convoitises qui nous divisent. » C’est de ces convoitises que se créent l’attachement aux biens matériels et l’hostilité envers notre semblable.
La réponse des fidèles à l’exhortation Aimons-nous les uns les autres est un acte: le baiser de paix. Dans la communauté liturgique, parmi les convives de la Cène, « le très divin baiser est accompli de façon sacrée ». Le baiser de paix n’est pas un simple symbole liturgique, mais une expérience liturgique, un acte sacré. Le baiser liturgique n’est pas une image de l’amour qui unit les fidèles mais l’expérience de cette unité. C’est le lien de l’unité de ceux qui offrent le culte spirituel; il les unit entre eux et avec le Verbe de Dieu.
Le baiser de paix, commenté de façon eschatologique, symbolise « la concorde de pensée et d’esprit… grâce à laquelle ceux qui en sont dignes sont amis dans l’intimité de Dieu le Verbe… Car la bouche [avec laquelle le baiser est donné] est le symbole du verbe [car par la bouche, nous nous exprimons avec les mots] et c’est selon elle, plus que tout, que tous ceux qui ont part à la raison en tant qu’ils sont des êtres rationnels font corps avec tous [les autres] et avec le premier et unique Verbe et cause de toute parole ».
Chaque action dans la divine liturgie est un événement quotidien transfiguré. Le baiser de paix prend des dimensions nouvelles : « Nous sommes un temple du Christ. Lorsque donc nous donnons le baiser à l’autre, nous embrassons le portique et l’entrée du temple . » La matière est sanctifiée et la chair reçoit la bénédiction du Saint-Esprit. Un ancien disait: « De nombreuses fois, alors que le diacre disait Donnez-vous les uns les autres un saint baiser, je vis le Saint-Esprit sur les lèvres des frères*. »
Le baiser liturgique est la manifestation de l’amour: « Le baiser est un signe que les âmes sont devenues comme une seule et bannissent toute rancune. » Il exprime encore l’unité des fidèles: « ce baiser unit les âmes entre elles et il garantit pour elles l’absence de tout ressentiment ». Il exprime encore l’unité des fidèles: « Cet embrassement unit les âmes des fidèles, et nous transforme tous en un seul corps » et en membres du Christ. Les fidèles s’unissent par le lien de l’amour et édifient le corps du Christ (Ép 4, 12) : « L’amour édifie, et cela se produit alors que les fidèles sont soudés ensemble, unis entre eux, et constituent ensemble » le Corps de l’Église.
Dans son interprétation eschatologique, le baiser de paix « préfigure et esquisse à l’avance ce qui adviendra conformément à la foi et à l’amour même, au temps de la révélation des indicibles biens à venir, à savoir la concordance de pensée, l’unanimité d’opinion et l’identité de sentiment qui existeront mutuellement entre tous ».