Ensuite, le prêtre dit au diacre : Souviens-toi de moi, frère et concélébrant.

Le diacre répond : Que le Seigneur Dieu se souvienne de ton sacerdoce dans Son Royaume, en tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

Puis, le diacre dit en inclinant la tête : Prie pour moi, maître saint.

Le prêtre répond : L’Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre.

Le diacre : Ce même Esprit concélébrera avec nous tous les jours de notre vie. Souviens-toi de moi, maître saint.

Le prêtre : Que le Seigneur Dieu se souvienne de toi dans Son Royaume, maintenant et toujours, et dans les siècles de siècles.

Le diacre : Amen.

Et il baise la main du prêtre et sort à l’emplacement habituel pour dire l’ecténie.

Alors que le Christ entre dans la Ville sainte, le Paraclet fait de même Son entrée. Lors de la Grande Entrée, avec les Puissances angéliques et les Saints, « Le premier à entrer en même temps lors du Sacrifice non sanglant et du culte spirituel est le Saint-Esprit. Nous Le voyons avec les yeux de notre intellect dans le feu, l’encens et la fumée odoriférante. Le feu signifie la Divinité, tandis que la fumée odoriférante signifie Sa présence qui est venue invisiblement et nous parfume par le culte mystique et non sanglant ». Le Christ est le célébrant du salut de l’homme, dans l’Esprit saint: « La visite du Christ? L’Esprit la devance aussi: Sa présence dans la chair? L’Esprit en est inséparable… L’intimité avec Dieu s’établit par l’Esprit saint. »

Dans l’Eglise, tout est don du Paraclet: « C’est l’Esprit saint qui opère notre montée dans le Royaume des Cieux, notre retour dans l’adoption filiale. C’est Lui qui nous donne la confiance d’appeler Dieu notre Père, de participer à la grâce du Christ, d’être appelés enfants de lumière, d’avoir part à la gloire éternelle, en un mot d’être comblés de toutes les bénédictions (Rm 15, 29), en ce siècle et dans le siècle à venir. »

Maintenant, le prêtre invoque le Saint-Esprit et prie pour qu’il recouvre de Son ombre le diacre par Sa grâce. Et celui-ci dit en réponse au prêtre: Ce même Esprit concélébrera avec nous.

Le Paraclet intercède pour nous avec des gémissements ineffables (Rm 8, 26). Il intercède pour nous, et nos prières constituent Son don. Nid ne peut dire: Jésus est le Seigneur, si ce n’est par l’Esprit saint (1 Co 12, 3). L’événement même de l’Assemblée eucharistique est un don du Saint-Esprit: « C’est le Paraclet qui convoque l’Eglise pour s’assembler et entendre l’enseignement*. » Dans l’assemblée de l’Église, le Paraclet concélèbre avec le prêtre et révèle le Christ aux fidèles: l’Esprit tout-saint les guide et les conduit par la main avec sagesse « à la connaissance parfaite, face à face, et à l’initiation au grand Dieu et Sauveur de tous, le Christ ».

Les saints ressentent la concélébration du Saint-Esprit et voient physiquement Son ombre les recouvrir. Le Pré spirituel rapporte le fait suivant :

« A dix milles de la ville d’Égée en Cilicie, il y a un domaine appelé Mardaros. Là se trouve l’église de saint Jean-Baptiste. Un saint ancien, hiéromoine, y habitait. Il était de grand mérite et plein de vertus. Un jour donc les habitants de ce domaine vont trouver l’évêque à son sujet et lui disent: “Renvoie ce moine, parce qu’il nous est à charge; le dimanche, il lui arrive de commencer la liturgie à trois heures de l’après-midi, et il n’observe pas l’ordre établi pour la sainte assemblée.” L’évêque ayant pris à part le moine lui dit: “Bon moine, pourquoi fais-tu ainsi? Est-ce que tu ignores les règles de la sainte Église?” Le moine répondit : “Ce que tu dis là, seigneur, est bien vrai… mais je ne sais que faire. Car après la fin de l’office des matines du dimanche, je m’assois près du saint Autel ; et jusqu’à ce que j’aie vu l’Esprit saint couvrir de son ombre le saint Autel, je ne commence pas la divine liturgie…” L’évêque, admirant la vertu de l’ancien, donna des explications aux habitants du domaine et les renvoya apaisés et louant Dieu. »