Après chacune des demandes adressées à Dieu par le célébrant, les fidèles chantent trois fois Kyrie eleison, « Seigneur aie pitié ». « Implorer Dieu de Sa miséricorde, c’est demander Son Royaume, ce Royaume que le Christ a promis de donner à ceux qui le cherchent, en y ajoutant par surcroît toutes les autres choses dont nous avons besoin (Mt 6, 33) ; et voilà pourquoi les fidèles se contentent de cette supplication comme ayant une portée globale. »
Seigneur aie pitié : « C’est là une supplique de condamnés qui, privés de toute excuse et n’ayant aucune justification à faire valoir, lancent à leur juge ce cri suprême, comptant, pour obtenir ce qu’ils demandent, non point sur la stricte justice, mais sur la bonté du juge. Or, c’est là le fait de gens qui rendent témoignage au juge de son immense bonté, et à eux-mêmes de leur propre perversité : ce qui est précisément un acte ici de gratitude, et là de confession. »
Par la demande de la miséricorde divine, nous montrons encore que nous ne nous fions pas à nos œuvres :
« Pour moi, Tu le sais, Maître, jamais je n’ai compté sur mes œuvres ou mes actions pour le salut de mon âme :
C’est en Ta miséricorde, Toi qui aimes les hommes, que je me suis réfugié, dans la confiance que Tu me sauveras gratuitement, ô très Compatissant, Que tu me prendras en pitié, Toi qui es Dieu, comme jadis la pécheresse Et comme le fils prodigue quand il dit : J’ai péché.
Dans cette foi j’ai couru, dans cette confiance, je suis venu à Toi. »
Le Seigneur nous a révélé une façon par laquelle nous pouvons recevoir avec certitude Sa grande miséricorde: en pardonnant à nos frères; « Aimons-nous l’un l’autre et nous serons aimés de Dieu. Montrons de la mansuétude l’un envers l’autre, et Dieu montrera de la mansuétude pour nos péchés. Ne rendons pas le mal pour le mal que l’on nous a fait (Rom 12, 17), et nous ne serons pas punis en fonction de nos péchés. Car nous trouvons le pardon de nos fautes dans le pardon de nos frères. Et la grâce de Dieu se trouve cachée dans notre miséricorde envers le prochain…
Voici que le Seigneur nous a accordé le moyen du salut et nous a donné éternellement le pouvoir de devenir enfants de Dieu (Jn 1, 12). Dans notre volonté se trouve notre salut. »