Ensuite, prélevant une autre parcelle, le prêtre dit : Souviens- Toi, Maître ami des hommes, de tout l’épiscopat orthodoxe, de notre archevêque N…, de l’ordre vénérable des prêtres, du diaconat en Christ, de tout le clergé et de l’ordre monastique, et de nous nos frères que, par Ta compassion, Tu as appelés à Ton service, Maître plein de bonté. Et, prélevant une parcelle, il la place en dessous de l’Agneau, Il commémore alors l’évêque qui l’a ordonné s’il est encore en vie, ainsi que les vivants qu’il désire, en les nommant, prélevant des parcelles et les plaçant de la même façon en dessous de l’Agneau.

Prenant ensuite une autre prosphore, il dit : En mémoire et pour la rémission des péchés des bienheureux fondateurs de cette sainte église.

Puis il fait mémoire de l’évêque qui l’a ordonné, s’il est au nombre des défunts, et des autres personnes décédées qu’il veut nommer. Et il conclut en disant : Et de tous nos pères et frères orthodoxes qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection à la vie éternelle, Seigneur, ami des hommes.

Et il place des parcelles pour ceux qu’il a commémorés sur le discos. De même, le diacre commémore également ceux qu’il souhaite, vivants et défunts, tandis que le prêtre prélève des parcelles pour eux.

Enfin, le prêtre dit : Souviens-Toi, Seigneur, de mon indignité, et pardonne-moi toute offense volontaire et involontaire.

Prenant ensuite l’éponge*, il ordonne sur le discos les parcelles, en sorte quelles y demeurent en sécurité, sans risque de tomber.

Lorsque le célébrant enlève une parcelle de la prosphore pour un frère vivant, « puisqu’elle est placée près du saint Pain, lorsque Celui-ci devient le Corps du Christ au cours de la liturgie, elle est aussi sanctifiée immédiatement. Et lorsqu’elle est placée dans le calice, elle est unie avec le saint Sang. C’est pourquoi elle transmet la grâce divine à l’âme de celui pour qui elle est offerte. Il se produit ainsi une communion spirituelle [entre cette personne et le Christ]. Si [la personne commémorée] est de celles qui sont pieuses ou qui ont péché et se sont repenties, celle-ci reçoit invisiblement la communion du Saint-Esprit dans son âme ».

Après avoir commémoré les vivants, le célébrant continue par la commémoration des défunts. Ceux-ci ne peuvent s’aider eux-mêmes et attendent de nous que nous leur montrions notre amour.

La première façon d’aider les défunts est les prières des saints qui atteignent même l’enfer. Dans la vie de saint Macaire l’Égyptien, il est dit que le saint rencontra dans le désert le crâne d’un prêtre païen et entendit une voix qui en émanait, lui disant : « Chaque fois que tu as de la compassion pour ceux qui sont en enfer et que tu pries pour eux, ils reçoivent un peu de consolation. »

La deuxième façon de les aider est la divine liturgie. Nos frères défunts ne sont pas privés de la sanctification que la communion accorde aux vivants. « Le Christ se communique aussi à eux, d’une manière que Lui seul connaît. » Dans la divine liturgie, les âmes des défunts « reçoivent la rémission des péchés par les prières des prêtres » et par la grâce des Dons précieux qui ont été sanctifiés.

Saint Jean Chrysostome écrit:

« Aussi n’est-ce pas en vain que les saints apôtres ont décrété que la mémoire des défunts devait être faite devant les saints et redoutables mystères. Ils savaient quel profit, quelle utilité il en résulterait. Lorsque tout le peuple fidèle est debout, les bras étendus [en prière], lorsque le corps sacerdotal entier est présent et le redoutable sacrifice [le Christ] est en leur milieu, comment Dieu ne serait-il pas fléchi par les prières que nous adressons en leur faveur » et ne les aiderait-Il pas ? Aussi, « n’ayons cesse d’aider les défunts et d’offrir la divine Eucharistie pour eux. Car devant nous se trouve la propitiation du monde entier, le Christ ».

Au moment où le prêtre commémore les vivants et les morts, chaque fidèle peut aussi mentionner sa famille et ceux qui lui sont chers. Sur la Sainte Montagne de l’Athos, le célébrant sonne une clochette, de telle façon que ceux qui sont présents puissent commémorer qui ils souhaitent et ce au même moment que le prêtre enlève une parcelle pour ces derniers.

La commémoration, lors de la divine liturgie, est l’un des plus grands bienfaits que nous puissions recevoir de nos frères ou que nous puissions leur offrir. Le Christ se trouve crucifié devant nous, et nous puisons du courage dans l’exemple du larron, pour demander : Souviens-Toi de nous, Seigneur, dans Ton Royaume (Lc 23, 42).