Le diacre : Bénis, Maître.

Le prêtre prend l’encensoir et encense trois fois la prothèse en disant chaque fois : Béni sois-Tu, ô notre Dieu, car tel a été Ton bon plaisir. Gloire à Toi.

Le diacre ajoute à chaque fois : En tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Le livre de la Genèse dit que Dieu a béni la création, l’homme et le temps (Gn 1, 22-28 ; 2,3). Ayant reçu la bénédiction de Dieu, l’homme devait rendre le don en glorifiant Son saint nom. Cependant, le péché ne l’a pas seulement empêché de glorifier son Créateur, mais a transformé la bénédiction de Dieu en malédiction. Or, à nouveau, le Père qui aime les hommes n’a pas abandonné Sa créature, mais envoie au monde la Bénédiction, le Christ : « Par la maladie de la désobéissance, Ève a instauré la malédiction; mais toi, ô Vierge Mère de Dieu, tu as fait fleurir pour le monde la bénédiction’. »

Le Christ, la Bénédiction du Père, nous a libérés de la malédiction, étant devenu pour nous malédiction (Ga 3, 13). Saint Jean Chrysostome dit :

« De même que [le Christ] s’est humilié pour te relever, qu’il est mort pour te rendre immortel, ainsi II est devenu malédiction afin de te combler de Sa bénédiction. »

Lors de la divine liturgie, nous recevons le Christ, la plénitude de toute bénédiction, et nous Lui rendons grâces, en bénissant. Mais la bénédiction que nous célébrons est un nouveau don de Dieu. « Celui qui bénit Dieu gagne quelque chose pour lui-même, ajoutant à sa propre gloire sans donner à Dieu en aucune façon. Dieu, au contraire, en nous bénissant, nous rend plus glorieux… de sorte que, dans les deux cas, le profit est pour nous-mêmes. »

Le Christ souhaite que notre vie entière soit une liturgie continuelle pour nous offrir Ses bénédictions. Aussi, « faisons donc tous nos efforts pour vivre de telle façon et pour montrer un tel zèle pour la vertu, que tous ceux qui nous verront élèvent des hymnes de bénédiction à Dieu notre Maître. Dans Sa bonté et Son amour pour les hommes, Il veut être glorifié par nous; ce n’est pas qu’il en reçoive le moindre accroissement de gloire; Il n’a besoin de rien, mais II veut que nous Lui fournissions nous-mêmes l’occasion de nous montrer plus d’amour».

Nous commençons chaque office et sacrement par la doxologie (la bénédiction) de Dieu, parce que c’est par eux que nous recevons Sa grâce. Nous recevons plus encore Sa grâce à la divine liturgie, car nous recevons le Christ Lui-même, la bénédiction de Dieu le Père. C’est cette bénédiction adressée à Dieu que l’apôtre Paul a en vue lorsqu’il appelle la coupe de l’Eucharistie la coupe de bénédiction (1 Co 10, 16).

La Très Sainte Mère de Dieu, par son ministère dans le mystère de l’incarnation du Verbe, est devenue l’instrument de la glorification de la Sainte Trinité ; « En toi, le mystère de la Trinité est chanté et glorifié, Immaculée. » De la même façon, par son ministère dans le mystère de l’incarnation eucharistique du Verbe, le célébrant devient l’instrument par lequel est glorifié le Triple Soleil de la Divinité : il encense trois fois, et bénit chaque fois le nom de Dieu le Père, qui a bien voulu dispenser à l’homme Ses bienfaits par le Fils dans le Saint-Esprit. Avant même que ne commence la divine liturgie, l’homme fait l’expérience de l’amour de Dieu. Il Le bénit spontanément et Le glorifie. Et lorsque commence la célébration du Mystère, l’homme entre dans le Royaume béni du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.