Le prêtre, élevant le saint Évangile et traçant avec celui-ci le signe de la Croix sur l’Autel, dit : Béni soit le Royaume du Père et du Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

Le chœur répond : Amen.

Par l’incarnation du Christ, le mystère du Dieu Trinitaire a été révélé aux hommes. « Et puisque ce qui est accompli dans la divine liturgie est une initiation sacramentelle à l’incarnation du Seigneur, il convenait que dès son commencement rayonnât et fût annoncée la Sainte Trinité. » C’est pourquoi le prêtre commence avec cette doxologie trinitaire : Béni soit le Royaume du Père et du Fils et du Saint-Esprit. La divine liturgie est la révélation du Royaume béni du Dieu Trinitaire.

 

La divine liturgie, comme manifestation du Royaume, est en même temps le mystère de la présence du Christ sur terre, car celle-ci est le Royaume. Le Christ demande par la bouche de saint Jean Chrysostome: « Qu’est-ce que le Royaume de Dieu? » Et II répond: « Ma présence. » Cette présence du Christ est célébrée dans la divine liturgie. Durant sa célébration, le Christ « apparaît dans les saints Mystères mêmes ».

La présence liturgique du Christ, à savoir le Mystère eucharistique, « transforme la Terre en Ciel… Ce qu’il y a de plus précieux dans le Ciel, il te le montre ici-bas sur terre…: le Seigneur même des anges et des archanges ». L’église, où se rassemblent les fidèles pour rendre grâces au Seigneur, est « le séjour des anges, le séjour des archanges, le palais de Dieu, le Ciel lui-même ».

« Avant l’incarnation du Verbe de Dieu, le Royaume des Cieux était aussi éloigné de nous que l’est le Ciel de la Terre. Cependant, lorsque le Roi des Cieux est venu parmi nous et a daigné s’unir à nous, alors le Royaume des Cieux s’est approché de nous tous (Mt, 4, 17) » Par l’incarnation du Christ s’est ouverte la porte du Royaume et, par la divine liturgie, nous la franchissons. Dans la divine liturgie, nous avons un avant-goût des biens royaux. Car la divine liturgie est la Table du Royaume, et ceux qui y participent passent, par la mort, « d’une Table à une autre Table, de celle qui est encore voilée à celle qui est déjà dévoilée ».

Tous ceux qui participent à la divine liturgie cheminent vers le Royaume qui commence à se manifester.