Et l’on chante le premier antiphone avec le refrain : Par les prières de la Mère de Dieu, Sauveur, sauve-nous.

La psalmodie ou le chant est l’une des trois façons par lesquelles nous nous adressons au Seigneur. Nous chantons les hymnes sacrées, nous lisons les prières, nous entonnons les réponses et les lectures.

La psalmodie aide particulièrement lorsque nous luttons pour communiquer avec le Christ, comme le dit saint Jean Chrysostome : « Il n’est rien qui élève tant l’âme… qui l’aide à vivre spirituellement, qui lui fasse mépriser tout ici-bas, comme une mélodie harmonieuse et les accents mesurés d’un divin cantique… Le chant spirituel des psaumes est d’une grande utilité, d’un grand profit; il nous procure une abondante sanctification, il peut devenir le fondement de toute la vie spirituelle, parce que leurs paroles purifient nos âmes, et que l’Esprit saint ne tarde pas à descendre dans l’âme qui le chante. » Le saint ajoute encore: « Celui qui chante authentiquement (c’est-à-dire avec attention) renouvelle son âme et devient le temple de l’Esprit saint. »

Pour que l’âme qui chante attire la grâce du Saint-Esprit, il ne suffit pas que la mélodie soit chantée conformément aux règles musicales, mais elle doit s’élever d’une même voix avec les mélodies angéliques. Pour le chant ecclésial, on ne peut faire reproche « ni à la vieillesse, ni à la jeunesse, ni à la rudesse dans la voix, ni à l’inexpérience du rythme. Ce qu’on y cherche, c’est la sobriété de l’âme, la vigilance de la pensée, la componction du cœur, la solidité de la raison, et une conscience purifiée ». « Chantez un psaume pour le Seigneur, vous Ses saints », dit le prophète David (Ps 29, 5). « Ceux qui peuvent chanter à Dieu sont ceux qui élèvent leur psalmodie avec un cœur pur, ceux qui sont saints et observent les commandements de Dieu, car ils suivent les rythmes spirituels comme il convient. » Nous pouvons glorifier le Seigneur sans cesse: « L’âme est un musicien excellent, c’est un artiste ; son instrument, c’est le corps qui lui tient lieu de cithare, de flûte et de lyre… Mais Dieu, qui veut t’apprendre que toi, tu dois toujours Le glorifier et Le bénir, a pris soin d’unir l’instrument et l’instrumentiste (c’est-à-dire le corps et l’âme) dans une union constante. » Dans l’Église orthodoxe, nous n’utilisons pas les instruments de musique dans l’office. Chaque fidèle est un instrument de musique créé par Dieu et en même temps un musicien. Si celui-ci (l’âme) conserve l’instrument ( le corps) dans sa pureté et l’utilise correctement, ils élèvent ensemble l’hymne de louange agréable à Dieu au Créateur. Car l’hymne sacré « est engendré par la piété de l’âme, il est nourri par la bonne conscience, et il est accepté par Dieu dans les Cieux ».

Dans l’office liturgique, la psalmodie est généralement antiphonée, c’est-à-dire que les hymnes sont chantés alternativement par deux chœurs. Saint Ignace le Théophore introduisit le premier les chants antiphonés dans l’Église d’Antioche lorsque, « dans une vision, il vit les anges chantant les hymnes à la Sainte Trinité de façon antiphonée ». De même que les saints anges, l’homme a aussi été créé pour glorifier Dieu. Selon saint Grégoire le Théologien, l’homme est « une créature (qui répond) de façon antiphonée aux anges ». Les anges d’une part, et les hommes de l’autre, forment deux chœurs pour chanter sans cesse leur Créateur.