Le diacre : Encore et encore…Secours-nous, sauve-nous…

Faisant mémoire de notre Toute-Sainte, Immaculée, Bénie pardessus tout, glorieuse Souveraine…

Le chœur: [Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous]. A Toi, Seigneur.

Le prêtre, à voix basse, récite la prière suivante : Toi qui nous as accordé ces prières communes et unanimes, Toi qui as promis que lorsque deux ou trois seraient réunis en Ton Nom, Tu exaucerais leurs demandes, Toi donc, maintenant encore, accomplis les demandes de Tes serviteurs, selon qu’il leur est utile, nous accordant, en ce monde, la connaissance de Ta vérité, et nous faisant don, dans le siècle à venir, de la vie éternelle.

Puis à voix forte : Car Tu es un Dieu bon et qui aime les hommes, et nous Te rendons gloire, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

Le chœur: Amen.

Et on chante le troisième antiphone, avec le refrain : Sauve-nous, Fils de Dieu, merveilleux dans les Saints, nous qui Te chantons: Alléluia!

L’Église est une communion d’amour, et cela est manifesté par les prières communes et unanimes que nous accorde le Seigneur. L’église matérielle aussi, comme lieu de rassemblement des fidèles, exprime la communion de l’amour. « L’Église a été faite, non pour diviser ceux qui s’y rassemblent, mais pour unir ensemble ceux qui sont divisés, et c’est ce que manifeste l’assemblée eucharistique » qui prend place dans l’église.

Cette unité d’amour des fidèles est témoignée dans les descriptions des assemblées eucharistiques des premiers chrétiens. Le jour du Seigneur « tous (…) se réunissent dans un même lieu. On lit les mémoires des apôtres », dit saint Justin le martyr, au IIe siècle. « Ensuite, nous nous levons tous et nous prions ensemble… Puis du pain avec du vin et de l’eau est offert. A nouveau, le célébrant, fait monter au Ciel les prières et les actions de grâces au Seigneur selon ses forces, et tout le peuple répond par l’acclamation: Amen. »

L’assemblée liturgique porte le nom de synode (littéralement, un « chemin ensemble »), et cela signifie que tous ensemble nous cheminons et marchons sur la même voie, cette voie étant le Christ (Jn 14, 6). Les fidèles qui, avec le célébrant offrent le Sacrifice non sanglant, même s’ils ne sont que deux ou trois, constituent « le corps entier de l’Église, qui d’une seule âme et d’une seule voix élève sa prière à Dieu ».

Le Christ a promis que, là où seraient assemblés deux ou trois fidèles en Son nom, Il serait présent parmi eux, Il entendrait leurs prières communes et accomplirait leurs demandes (Mt 18, 19-20). Toutefois, il arrive souvent que nous nous réunissions au nom du Christ et que nous demandions quelque chose de Son amour, mais sans recevoir de réponse à notre demande. Saint Jean Chrysostome explique pourquoi cela se produit. Lorsque le Seigneur parle de l’assemblée des fidèles en Son nom, Il ne veut pas simplement dire un « rassemblement », mais II recherche principalement l’amour en Christ des fidèles entre eux, comme, plus généralement, la vertu. Le saint dit : « Si tu demandes ce qui est pour ton avantage, si tu contribues à ce qui t’est demandé, si tu vis de façon apostolique et dans la concorde et l’amour envers ton prochain, tes prières seront entendues; car le Seigneur aime les hommes. » Notre effort d’exprimer l’amour par notre façon de vivre produit des fruits s’il est entrepris pour l’amour du Seigneur. « Car l’amour qui a pour fondement le Christ est stable, fort et inépuisable. »

C’est de cet amour, qui s’appuie sur le Christ, que se nourrissent les âmes unanimes des fidèles, ce que souligne saint Jean Chrysostome :

« On peut, il est vrai, prier à la maison, mais on ne peut y prier aussi efficacement qu’à l’église, où la multitude des Pères est si nombreuse ; où une prière puissante s’élève à Dieu d’un seul cœur. Vous ne serez pas exaucé, en priant seul le souverain Seigneur, comme si vous le faisiez avec vos frères. Vous trouverez ici ce que vous ne trouvez pas dans vos maisons : l’union des cœurs et des voix des fidèles, le lien de la charité, la prière dés prêtres. »

Le Seigneur, qui nous a accordé les prières communes et unanimes, est Lui-même le « chant » des fidèles. Saint Ignace écrit :

« Ainsi, dans l’accord de vos sentiments et l’harmonie de votre charité, est chanté Jésus-Christ. Que chacun de vous aussi, vous deveniez un chœur, afin que dans l’harmonie de votre accord, vous deveniez déiformes par grâce [imitateurs de Dieu] dans l’unité, vous chantiez d’une seule voix par Jésus-Christ un hymne au Père, afin qu’il vous écoute et qu’il vous reconnaisse par vos bonnes œuvres, comme les membres de Son Fils… et que vous participiez toujours à Dieu. »

De l’assemblée des fidèles est offerte, d’une seule voix, « une seule prière, une seule supplication, un seul esprit, une seule espérance dans la charité, dans la joie irréprochable ».