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INTRODUCTION

Nous affirmons souvent qu’il suffit d’être bon et gentil qu’importe ce que l’on croit. « Je suis bon », disons-nous, « parce que je ne tue pas, ne vole pas, n’offense quasiment personne et gagne honnêtement ma vie ». De l’autre côté, le Paterikon égyptien nous conte l’histoire du saint abba (papa) Agathon qui a vécu au IVe siècle. On rapporte à son propos qu’un jour quelques moines vinrent le trouver, ayant entendu parler de son grand discernement. Voulant voir s’il perdrait son calme, ils l’apostrophèrent ainsi : « N’es-tu pas cet Agathon qu’on dit n’être qu’un fornicateur et un orgueilleux ? » « Hélas oui, c’est bien vrai », répondit-il. Ils reprirent : « N’es-tu pas cet Agathon qui n’arrête pas de dire des bêtises ? » « Oui, c’est moi. » Alors ils insistèrent : « N’es-tu pas Agathon l’hérétique ? » Mais à ça il répondit : « Je ne suis pas un hérétique. » Alors ils lui demandèrent : « Dis-nous pourquoi tu as accepté toutes nos invectives, mais que tu as rejeté cette dernière insulte. » Il répondit : « Les premières accusations, je les ai prises pour moi, car c’est bon pour mon âme. Mais l’hérésie, c’est être séparé de Dieu. Je n’ai aucune envie d’être séparé de Dieu. » Cette parole les surprit, ils comprirent son discernement, et ils s’en retournèrent édifiés.

Nous disons : « Je suis bon, qu’importe ce que je crois. » Le saint dit : « Je suis mauvais, mais ce en quoi je crois est vrai. » Nous sommes parfois sûrs d’être saints et qu’importe ce que nous croyons. Les saints étaient sûrs d’être pécheurs, mais ce en quoi ils croyaient leur était important.

Les chrétiens deviennent justes tout d’abord par la foi (Rm 5:1), ce qui tout de suite implique qu’elle doit être véritable, pure et gracieuse, privée de toute sorte de superstitions et d’altérations ; la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 1:3) et non pas celle qui a été créée au cours de ces longs vingt siècles ; la foi transmise du Père au Fils, du Fils aux apôtres, des apôtres à leurs successeurs. Cette foi est la perle la plus précieuse pour laquelle, à notre époque, il faut se plonger à la fois dans les profondeurs de son cœur et dans l’océan des sources historiques, pour, une fois retrouvée, passer des profondeurs à la surface et émerger vers la lumière éternelle de la Vérité.

Étant adapté aux défis contemporains, ce catéchisme (du grec κατήχησις [katékèzis], « instruction ») se base principalement sur des livres symboliques autoritaires et confirmés par la plénitude de l’Église orthodoxe ou par l’Église orthodoxe russe :

  • « L’exposé précis de la foi orthodoxe », de saint Jean Damascène (VIIIe siècle), approuvée par toute l’Église orthodoxe ;
  • « La Confession orthodoxe de lÉglise catholique et apostolique d’Orient », de Pierre Moghila métropolite de Kiev (XVIIe siècle). Le livre est approuvé par toute l’Église orthodoxe ;
  • « Encyclique des patriarches de l’Église catholique de l’Orient », de 1723, approuvée par toute l’Église orthodoxe ;
  • « Le Catéchisme détaillé de l’Église orthodoxe catholique d’Orient », de saint Philarète de Moscou (1823), approuvée par le saint Synode de l’Église russe.

Cet ouvrage propose à son lecteur attentif une voie vers la pureté de la foi apostolique pour atteindre grâce à son aide le but le plus important dans la vie : être uni avec Dieu vivant et entrer dans le Royaume céleste de Son Fils.


 

 


SYMBOLE DE LA FOI

Q 1 : Où la profession de foi orthodoxe est-elle exprimée ?

R : Les aspects fondamentaux de la foi chrétienne sont exprimés dans le Symbole de la foi (le Credo). Ils y sont exprimés de manière concise et précise en montrant ce en quoi les chrétiens croient.

 

Q 2 : Que veut dire « symbole » ?

R : Le mot symbole est issu du verbe grec σύμβολον [simbolon] signifiant « joindre », « se rencontrer ». Quand un fiancé partait dans un pays lointain, il laissait à sa bien-aimée un morceau de bâton cassé aléatoirement. De son côté, il gardait une moitié du bâton qui s’appelait le symbole. Afin de retrouver son amour des années plus tard, les deux morceaux du bâton devaient être remis ensemble de sorte qu’ils se joignent idéalement.

Dieu nous a laissé alors une moitié du bâton cassé qui est le Symbole de la foi pour que nous Le retrouvions dans Son royaume céleste en approchant notre profession de foi avec la Vérité. Le Symbole de la foi est un morceau terrestre du lien qui unit l’homme et Dieu, le visible et l’invisible, la temporalité et l’éternité.

Le mot symbole désigne également un mot de passe ou une clé qui doit parfaitement convenir à son cadenas pour l’ouvrir. Le Symbole de la foi est une clé du Royaume divin qui est figé pour tous, pour tous les siècles et pour tout l’univers. Il ne peut être changé ni en ajoutant ni en retirant des éléments.

 

Q 3 : De façon générale, de quoi parle-t-on dans le Symbole de la foi ?

R : Il développe la parole de Jésus-Christ : Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. (Mt 28:19) Le Symbole détaille le seul nom du Père qui a créé tout l’univers ; du Fils qui s’est fait homme, a été crucifié pour nous et est ressuscité ; du Saint Esprit qui donne la vie. Ce ne sont pas trois noms, mais le seul nom de Dieu qui est le Père, le Fils et le Saint Esprit, la Trinité consubstantielle et indivisible.

 

Q 4 : Comment se découpe exactement le Symbole de la foi ?

R : Il se découpe en 12 éléments :

  1. Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, et de toutes choses visibles et invisibles ;
  2. et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait ;
  3. qui pour nous hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné du saint Esprit et de Marie la Vierge, et s’est fait Homme ;
  4. Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli ;
  5. et Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ;
  6. Il est monté au ciel, et siège à la droite du Père ;
  7. et Il reviendra en gloire, juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin.
  8. Et en l’Esprit, Saint, Seigneur, qui donne la Vie, qui procède du Père, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes.
  9. En l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.
  10. Je confesse un seul baptême en rémission des péchés.
  11. J’attends la résurrection des morts
  12. et la vie du siècle à venir : Amen !


 

Q 5 : Qui l’a formulé ?

R : Le Symbole de la foi a été formulé par les Pères du Ier Concile Œcuménique à Nicée en 325 (les sept premiers éléments) et les Pères du IIe Concile Œcuménique à Constantinople en 381 (les cinq derniers éléments). C’est pourquoi on l’appelle souvent le Symbole de Nicée-Constantinople.

 

Q 6 : Qu’est-ce que le Concile Œcuménique ?

R : Le Concile Œcuménique est une assemblée universelle réunissant tous les évêques et autorités ecclésiastiques de toutes les Églises locales pour :

  • exprimer la foi apostolique ;
  • lutter contre les hérésies et les faux enseignements ;
  • manifester l’unité des chrétiens dans l’enseignement du Christ et de ses apôtres.


 

Q 7 : Combien de Conciles Œcuméniques ont eu lieu ?

R : Il y en a eu sept :

  1. 325, Nicée I
  2. 381, Constantinople I
  3. 431, Éphèse
  4. 451, Chalcédoine
  5. 553, Constantinople II
  6. 680-681, Constantinople III
  7. 787, Nicée II


 

Q 8 : D’où vient la tradition d’assembler les Conciles ?

R : Le premier Concile de l’Église était une assemblée des apôtres (Jacques, frère du Seigneur, Pierre, Paul, Barnabas, Silas…), des presbytères et des diacres. Il s’est déroulé à Jérusalem au milieu du Ier siècle. Son objectif était de définir les obligations pour les non-Juifs, c’est-à-dire les païens voulant devenir chrétiens. La question principale était : doivent-ils accomplir la loi de Moïse comme les Juifs (circoncision, respect du chabbat, accomplissement des règles rituelles) ou tous ces rites n’étaient-ils plus nécessaires ? L’assemblée des apôtres guidée par le Saint Esprit (Ac 15:28) a décidé de ne pas imposer d’autres charges que ce qui est nécessaire :

  • s’abstenir des viandes sacrifiées aux idoles ;
  • s’abstenir du sang et des animaux étouffés ;
  • s’abstenir de l’impudicité ;
  • ne pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas ce qu’ils nous fassent (Ac 15:1-34).

 

 

CHAPITRE 1. IER ÉLÉMENT DU SYMBOLE

Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, et de toutes les choses visibles et invisibles ;


 

Je

 

Q 9 : Pourquoi le Credo commence par « Je » tandis que la prière du Seigneur commence par « Notre Père » ?

R : La profession de foi est personnelle bien que nous confessions tous ensemble que notre Père céleste est commun à tous les fidèles. Le Credo nécessite un effort personnel. C’est moi qui confesse la Sainte Trinité par mon cœur et mes lèvres, ce qui ne peut pas être fait par d’autres fidèles. Tout le christianisme se base sur les relations personnelles entre Dieu et l’homme. Dans ce contexte, le Symbole de la foi devient par l’appropriation mon propre symbole, ma propre moitié du bâton par laquelle je rencontrerai Dieu face à face.

 

Q 10 : Est-il possible de croire vraiment dans son cœur sans confesser sa foi ?

R : Non. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut.(Rm 10:10)

 crois


 

Q 11 : Que veut dire « croire en Dieu » ?

R : Croire veut dire avoir une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas (He 11:1). Croire en Dieu signifie d’abord croire en Son existence, et plus significativement avoir confiance en Lui, Sa providence par laquelle le Créateur s’occupe entièrement de nous dans chaque instant de notre vie car Il connaît le nombre exact de cheveux sur nos têtes (Mt 10:30).

 

Q 12 : D’où vient la foi ?

R : La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ. (Rm 10:17) C’est pour cela que les chrétiens prient constamment le Maître de moisson qu’il envoie des missionnaires proclamant la parole du Christ (Mt 9:38).

 

Q 13 : Comment pouvons-nous goûter la foi ?

R : Au cours de la vie dans l’Église, la foi s’affirme par l’expérience personnelle. Un beaucoup plus grand nombre crut à cause de la parole de la femme de Samarie ; et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. » (Jn 4:42-43)

 

Q 14 : Puis-je être une bonne personne dans les yeux de Dieu sans croire en Lui ?

R : Non. La bonté n’existe pas sans Dieu comme le fleuve n’existe pas sans source. Dieu Lui-même est la Bonté absolue. Il n’y a de bon que Dieu seul. (Mc 10:18) Et c’est par la foi qu’on s’attache à la Bonté et devient bon. La vraie bonté est donc l’attachement et la proximité du bon Dieu où les bonnes actions permettent de s’approcher de Lui.

 

Q 15 : Un athée peut-il être agréable à Dieu ?

R : Non. Sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu, car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent (He 11:6).

 

Q 16 : Quel est le rapport entre la foi et les bonnes actions ?

R : 1. La foi est primordiale. Elle rend un homme juste. Abraham a eu confiance en Dieu et cela lui a été compté comme justice. (Rm 4:3)

  1. Personne ne peut devenir juste par les bonnes actions : Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. (Ga 2:16)
  2. En même temps, la foi sans engendrer les bonnes actions reste vaine : Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ? (Jc 2:19-20)
  3. La vraie foi cherche à produire les bonnes actions faites au nom de Dieu. En retour, les bonnes actions actualisent, s’approprient, affirment, renforcent, enflamment de plus en plus, nourrissent et rendent parfaite la foi.

 

en un seul Dieu


 

Q 17 : Y a-t-il d’autres dieux à part Dieu, Créateur du ciel et de la terre ?

R : Non. Dieu en qui nous croyons est le seul Dieu pour tous les gens, y compris les athées. Sachez donc que c’est moi qui suis Dieu, Et qu’il n’y a pas de dieu près de moi ; Je fais vivre et je fais mourir, Je blesse et je guéris, Et personne ne délivre de ma main. Car je lève ma main vers le ciel, Et je dis : Je vis éternellement ! (Dt 32:40)

L’apôtre Paul écrit : Nous savons qu’il n’y a pas d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Car, s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. (1 Co 8:4-6)

L’existence de Dieu unique et non pas de plusieurs dieux est tout à fait logique et naturelle. Cela peut même être conçu par des raisonnements intellectuels. Le fondateur de l’école éléatique, Xénophane de Colophon (570 av. J.-C.- 475 av. J.-C.), a fait une démonstration par l’absurde :

Supposons qu’il y ait plusieurs dieux. Alors, chaque dieu est limité dans sa propre volonté par la volonté des autres dieux. En plus, si certains dieux surmontent les autres dans certains aspects ou si les autres cèdent aux premiers dans d’autres aspects, ils ne seront pas des dieux, car la divinité selon sa nature ne tolère pas d’être dominée. S’ils sont tous égaux, ils ne posséderont pas la nature divine, car un dieu doit avoir la supériorité sur tout le monde tandis que l’égalité reste inférieure à la supériorité. Par conséquent, Dieu est unique.

 

Q 18 : Peut-on connaître l’essence de Dieu ?

R : Non. L’essence de Dieu demeure insaisissable, inconcevable et inintelligible pour les hommes et même les anges. Dieu habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vue ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen ! (1 Tm 6:16) Par aucun mot l’homme ne peut décrire entièrement Dieu. Dans le cas contraire, ce mot aurait mis Dieu dans certaines limites ce qui n’est pas possible car Dieu ne connaît pas de limites. Et, par ailleurs, si cela avait été le cas, quelqu’un aurait dû préexister pour attribuer à Dieu ce mot, ce qui n’est pas possible car Dieu est éternel.

 

Q 19 : Comment l’homme peut-il donc connaître Dieu et rationnaliser Son existences’Il est complètement transcendant ?

R : Bien que la connaissance de Son essence reste inconcevable, il est possible de connaître Dieu grâce à Ses énergies (du grec ἐνέργεια [énergeia], « force en action »). Elles sont les actions de Dieu éternel ou Sa Grâce divine. L’énergie divine est la manifestation de l’essence de Dieu en dehors de Lui-même. « Invisible de Son essence, Dieu se fait visible dans Ses actions », dit saint Grégoire de Nysse.

 

Q 20 : Quelle est la nature de ces énergies ?

R : Les énergies de Dieu sont non pas créées mais coéternelles à Dieu. Elles proviennent naturellement et éternellement de Son essence inaccessible comme les rayons proviennent du soleil sans se séparer de la lumière indépendamment de l’univers existant. C’est par les énergies divines que l’homme devient participant de la nature divine (2 P 1:4). L’exemple d’une manifestation des énergies non créées est la transfiguration de Jésus-Christ : Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. (Mt 17:2)

 

Q 21 : Quels sont les autres exemples des actions de Dieu ?

R : La Sainte Écriture exprime les actions diverses de Dieu par lesquelles Il se manifeste en tant que Ses noms ou Ses propriétés.

 

Q 22 : Quelles sont les propriétés de Dieu ?

R : 1. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. (Jn 4:26) Cela signifie que :

    1. l’essence de Dieu est immatérielle ;
    2. l’essence de Dieu est simple. Elle ne se compose pas de plusieurs parties. Il est impossible de considérer les propriétés de Dieu comme des parties de Son essence ;
    3. non seulement Dieu possède l’intelligence, l’amour, la sagesse comme un homme, mais Dieu Lui-même est l’intelligence, l’amour et la sagesse. Toutes ces qualités convergent dans l’unité, ce qui est inconcevable pour l’homme qui ne les distingue que dans son esprit ;
    4. Dieu est amour et justice en même temps. Il n’y a pas de conflit intérieur entre Ses qualités ;
    5. Dieu n’a pas besoin de l’espace pour vivre. Il n’a ni forme, ni volume ;
    6. Dieu ne change jamais ;
    7. Dieu est vivant et complètement libre.
  1. Dieu est éternel. Il ne dépend pas du temps. Il a même créé le temps en existant au-dessus du courant temporel. Pour Lui, les notions comme « avant », « maintenant », « à l’avenir » n’existent pas. Dieu est présent entièrement dans chaque instant du temps. Avant que les montagnes fussent nées, Et que tu eusses créé la terre et le monde, D’éternité en éternité tu es Dieu. (Ps 90:2)
  2. Dieu est omniprésent. Dieu ne dépend pas de l’espace.

Où irais-je loin de ton Esprit, Et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; Si je me couche au séjour des morts, t’y voilà. Si je prends les ailes de l’aurore, Et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer, Là aussi ta main me conduira, Et ta droite me saisira. Si je dis : Au moins les ténèbres me couvriront, La nuit devient lumière autour de moi ; Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi, La nuit brille comme le jour, Et les ténèbres comme la lumière. (Ps 139:7-12)

L’omniprésence de Dieu veut dire qu’Il pénètre dans tout l’existant sans s’y mêler. Rien ne pénètre en Lui. Dieu n’est pas omniprésent à l’instar du gaz remplissant une pièce. Il n’est pas composé de plusieurs parties, mais Il est entièrement présent dans chaque partie de l’espace. Dieu est donc infiniment proche de tout l’existant par l’espace et infiniment loin de tout l’existant par Sa nature.

Étant libre, Dieu veut se manifester différemment dans divers endroits. Il se manifeste d’une certaine manière dans une prison, d’une autre dans une église ou en enfer. C’est pourquoi il y a des endroits où Dieu se manifeste particulièrement. Selon la Sainte Écriture, ces endroits sont :

  • les cieux: Les cieux sont les cieux de l’Éternel, Mais il a donné la terre aux fils de l’homme (Ps 115:16) ;
  • le temple: l’Éternel dit à Salomon : « J’exauce ta prière et ta supplication que tu m’as adressées, je sanctifie cette maison que tu as bâtie pour y mettre à jamais mon nom, et j’aurai toujours là mes yeux et mon cœur. » (1 R 9:3) ;
  • l’homme qui peut devenir le temple de Dieu. Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : « J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » (2 Co 6:16) ;
  • il existe d’autres endroits où la présence de Dieu se veut particulière qui s’appellent les lieux saints. Dieu appela Moïse du milieu du buisson en disant : « Moïse ! Moïse ! » Et il répondit : « Me voici ! » Dieu dit : « N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. » (Ex 3:4-5)
  1. Dieu est inchangeable.

L’apôtre Jacques, frère du Seigneur, dit que toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation (Jc 1:17). L’inchangeabilité est une propriété négative (apophatique) qui ne veut pas dire que Dieu reste statique ou sans vie. Au contraire, Il est la plénitude, la source parfaite de la vie qui ne peut devenir encore meilleure.

 

  1. Dieu est omniscient. Il connaît :
  • qui est Lui-même. L’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu… personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu (1 Co 2:11);
  • toutes les choses dans l’univers. Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte (He 4.13). Seigneur fait ces choses, et à qui elles sont connues de toute éternité (Ac 15:18);
  • toutes nos pensées, nos désirs et tous nos mouvements du cœur vers le bien ou vers le mal. Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses(1 Jn 3:20);
  • toutes les possibilités des évolutions futures de l’univers en fonction des actes de ses créatures libres (hommes et anges).
  1. Dieu est tout-puissant.
  • Tout ce que l’Éternel veut, il le fait. (Ps 135:6)
  • La toute-puissance de Dieu veut dire qu’il n’y a pas de distance entre Sa volonté et la réalisation de Sa volonté. Car il dit, et la chose arrive ; Il ordonne, et elle existe. (Ps 33:9)
  • Saint Jean Damascène affirme que Dieu œuvre par Sa pensée. C’est-à-dire que la volonté et la raison en Dieu sont les mêmes. La toute-puissance divine a toujours été un sujet à remettre en cause à l’aide des sophismes comme « Dieu peut-il créer quelqu’un de plus grand que Lui ? » ou « Dieu peut-il créer la pierre qu’Il ne pourrait pas soulever ? ». Ces questions montrent la méconnaissance du fait que la toute-puissance ne soit pas « un libre arbitre », la capacité de faire n’importe quoi. La Sainte Écriture affirme que Dieu peut tout faire, mais uniquement tout ce que Son âme désire (Job 23:13). La toute-puissance consiste non seulement à faire tout ce que tu veux, mais aussi à ne pas faire tout ce que tu ne veux pas. C’est pourquoi Dieu ne peut pas faire le péché, créer des choses imparfaites, être injuste, mentir…
  1. Dieu est bienheureux.

Dieu vit dans le bonheur éternel et absolu. Il n’y a rien dont Il a besoin pour Son être.

 

  1. Dieu est bon. Dieu est amour. Dieu est miséricordieux.

Étant bienheureux, Dieu partage Son bonheur avec toutes Ses créatures en leur offrant autant de biens qu’elles sont capables de percevoir selon leur nature et état. L’Éternel est bon envers tous, Et ses compassions s’étendent sur toutes ses œuvres. (Ps 145:9)

Dieu est bon et surtout Il est amour et miséricorde. L’amour est une bonté exprimée envers les êtres plutôt raisonnables (hommes et anges). La miséricorde est une bonté envers l’humanité déchue, envers le pécheur. C’est un amour envers ceux qui ne sont plus dignes d’être aimés.

 

  1. Dieu est juste.

Car l’Éternel est juste, il aime la justice ; Les hommes droits contemplent sa face. (Ps 11:7)

Dieu est la plénitude de perfection et Il demande à ses créatures d’être aussi parfaites. Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. (Mt 5:48) Pour s’approcher de la perfection, Dieu donne la loi morale qui mène ceux qui la suivent vers la perfection, c’est-à-dire vers Lui-même. Il récompense ceux-ci et punit ceux qui ne la suivent pas afin qu’ils changent leur mauvaise attitude. La justice divine peut ainsi être considérée comme la justice législative et la justice de récompense, car Dieu est en même temps le Législateur et le Juge. Un seul est législateur et juge, c’est celui qui peut sauver et perdre. (Jc 4:12)

La justice de Dieu n’est pas limitée par la vie terrestre et temporaire. C’est pour cela qu’on peut voir les pécheurs se réjouir et les justes souffrir. Cependant, après le Dernier et Grand Jugement, la justice de Dieu sera entièrement réalisée, elle sera reconnue par tout le monde et chacun moissonnera ce qu’il a semé (Ga 6:7). Saint Paisios du Mont-Athos disait : « Je deviendrais fou à cause de l’injustice de ce monde si je ne savais que la dernière parole serait de la part de Dieu. » Même aujourd’hui, la vie juste donne un avant-goût de la joie céleste et celle faite de péchés engendre un avant-goût des souffrances éternelles.

  1. Dieu est saint.

Mais, puisque Celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’Il est écrit : Vous serez saints, car Je suis saint. (1 P 1:15) En appelant Dieu saint, nous confessons qu’Il est complètement pur de tout péché et de toute iniquité, qu’Il ne peut pas faire le péché et qu’Il est juste dans tous Ses actes. C’est pourquoi Dieu hait le mal et aime la bonté dans toutes Ses créatures. Dieu ne participe à aucun mal.

 

Q 23 : Si Dieu est Esprit, pourquoi donc parle-t-on des yeux, des mains, du visage de Dieu dans la Sainte Écriture ?

R : La Sainte Écriture contient plusieurs anthropomorphismes (du grec ἄνθρωπος [anthropos], « homme », et μορφή [morphè], « forme »). Ce sont les attributs corporels, émotionnels, physiques appliqués à Dieu afin d’exprimer Ses propriétés spirituelles à l’aide de notre faible langage humain. Il faut comprendre alors les anthropomorphismes de manière symbolique et spirituelle. Selon Saint Jean Damascène, les attributs physiques et émotionnels de Dieu peuvent être conçus de la manière suivante :

Aspect physique Signification spirituelle
Les yeux, la vision L’omniscience, la force de contemplation
Les oreilles, l’ouïe L’attention miséricordieuse et l’acceptation de nos prières, la bienveillance
La bouche, la parole La révélation de Sa volonté
L’odorat L’acceptation de nos prières et de nos sacrifices
Le visage La révélation dans Ses actes
Les mains Son action
La main droite Son aide dans les actes droits
Le toucher Sa connaissance parfaite de chaque chose même toute petite
Les pieds, le mouvement Sa présence pour aider ou défendre contre les ennemis
Le serment L’immuabilité de Sa promesse
La colère et la fureur Son aversion et Sa haine du mal
L’oubli, le sommeil et l’assoupissement Sa lenteur dans la vengeance aux ennemis ou dans l’aide habituelle aux amis

 

le Père


 

Q 24 : Pourquoi la Sainte Écriture affirme-t-elle que Dieu est seul et unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit ?

R : Les chrétiens ne sont pas les seuls à croire en un Dieu unique. Les Juifs, les Musulmans et même certains philosophes comme Xénophane de Colophon croient et savent que Dieu est seul et unique. Pourtant, ce n’est qu’aux chrétiens qu’est ouverte la nature intérieure et personnelle de Dieu. Imaginez que les représentants des religions monothéistes contemplent un beau palais royal de l’extérieur. Et ce ne sont que les chrétiens qui sont introduits à l’intérieur pour contempler ses pièces.

Le premier nom propre divin que le Symbole de la foi met à côté du mot Dieu est « Père ». Il s’agit du mystère de la Sainte Trinité, car Dieu est seul en trois Personnes ou Hypostases : Dieu Père, Dieu Fils et Dieu Saint Esprit, non pas trois dieux mais un seul Dieu Tré-Uni.

 

Q 25 : Quelle est la différence entre une hypostase (une personne) et l’essence (la nature, la substance) ?

R : L’essence est un attribut décrivant tout ce qui est commun. Par exemple, l’essence humaine décrit l’ensemble des aspects communs à tous les hommes (raison, volonté, sentiments…). L’essence répond à la question « quoi ? ». L’hypostase est un attribut décrivant tout ce qui est différent. Par exemple, Jean-Pierre est généreux ; c’est sa différence par rapport aux autres humains. L’hypostase répond à la question « qui ? ». L’essence ne peut pas exister toute seule sans sa représentation dans une hypostase.

 

Q 26 : En quoi les trois Personnes de la Sainte Trinité sont-elles égales ?

R : Les trois Personnes ou Hypostases de la Sainte Trinité ont la même dignité divine. Le Dieu Père est le vrai Dieu, tout comme le Dieu Fils et le vrai Dieu, tout comme le Dieu Saint Esprit est le vrai Dieu, en sorte que trois Personnes sont un seul Dieu. Elles ont la même nature ou substance ou essence, la seule puissance, la seule gloire, le seul royaume, la seule volonté, la seule action. 3 = 1.

 

Q 27 : En quoi les trois Personnes de la Sainte Trinité sont-elles différentes ?

R : Elles diffèrent par les propriétés personnelles ou hypostatiques : le Père n’est pas engendré, ne procède pas ; le Fils est engendré du Père ; le Saint Esprit procède du Père. 1 = 3.

 

Q 28 : Peut-on comprendre cette arithmétique céleste ?

R : Le dogme de la Sainte Trinité est entièrement inconcevable pour la raison, mais c’est en même temps le dogme le plus important du christianisme en lequel nous croyons et que nous confessons. C’est ce que Dieu nous a révélé sur Lui-même.

 

Q 29 : Qu’est-ce qui peut nous aider à comprendre le dogme de la Sainte Trinité ?

R : Les symboles tirés de la nature et de l’homme peuvent nous y aider :

  • Le soleil. On voit le cercle sans début ni fin. Cela symbolise le Père. On reçoit les rayons provenant du cercle, sans lesquels le soleil nous serait resté invisible. Cela symbolise le Fils, par qui nous avons accès au Père. On sent la chaleur provenant du cercle à travers les rayons. Cela symbolise le Saint Esprit. Il y a le cercle, les rayons et la chaleur alors que le soleil est seul.
  • Trois bougies allumées et mises ensemble en sorte que les trois feux en deviennent un seul.
  • La parole humaine. La raison (symbole du Père) engendre la parole (symbole du Fils) qui est prononcée par le souffle (symbole du Saint Esprit). Sans un des trois aspects, l’homme ne peut pas parler.


 

Q 30 : Où parle-t-on de la Sainte Trinité dans les livres de l’Ancien Testament ?

R : Les livres de l’Ancien Testament ne révèlent pas le mystère de la Sainte Trinité de manière explicite de peur de contester le monothéisme du peuple hébreu. Pourtant, il y a plusieurs endroits indiquant la Tri-Unité de Dieu :

  1. Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. (Gn 1:1)

Le verbe « créa » (de l’hébreu בָּרָא [bara’]) est mis au singulier ce qui indique l’unité. Le nom « Dieu » (אֱלֹהִים ou Elohim, pluriel de Eloah) est mis au pluriel (Dieux) ce qui indique la multiplicité. La traduction mot à mot donne ainsi : « Au commencement, créa Dieux les cieux et la terre. »

  1. De même, d’autres passages bibliques indiquent la multiplicité et l’unité de Dieu :
  • Puis Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre » (Gn 1:26)
  • L’Éternel Dieu dit : « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. » (Gn 3:22)
  • Allons ! Descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. (Gn 11:7)
  1. Dieu a apparu à Abraham en tant que trois hommes et Abraham s’est prosterné devant Dieu comme devant un seul Seigneur.

L’Éternel lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l’entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. Il leva les yeux, et regarda : et voici, Trois Hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d’eux, depuis l’entrée de sa tente, et se prosterna en terre. Et il dit : « Seigneur (Adonai, mis au singulier), si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur. » (Gn 18:1-3)

  1. Le prophète Isaïe a vu des séraphins qui criaient l’un à l’autre, et disaient : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! (Is 6:3) En même temps le prophète Isaïe a entendu la voix du Seigneur, disant : « Qui enverrai-je (au singulier), et qui marchera pour nous (au pluriel) ? » (Is 6:8) Ainsi, Dieu s’exprime en même temps au singulier et au pluriel.
  2. Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté : c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie, par privilège sur tes collègues. (Ps 45:7) Le Dieu Père a oint le Dieu Fils d’une huile de joie qui est le Dieu Saint Esprit. Ses collègues, c’est-à-dire les chrétiens, reçoivent aussi cette Sainte Onction du Saint Esprit dans le Sacrement de la Chrismation. Mais le Fils est oint par privilège en tant que Fils unique du Père né avant tous les siècles. Toutes les trois Personnes de la Sainte Trinité sont évoquées dans ce verset.
  3. Le Père et le Saint Esprit envoient le Fils dans le monde :

Écoute-moi, Jacob ! Et toi, Israël, que j’ai appelé ! C’est Moi, Moi qui suis le premier, C’est aussi Moi qui suis le dernier. Ma main a fondé la terre, Et ma droite a étendu les cieux : Je les appelle, et aussitôt ils se présentent. Vous tous, assemblez-vous, et écoutez ! Qui d’entre eux a annoncé ces choses ? Celui que l’Éternel aime exécutera sa volonté contre Babylone, Et son bras s’appesantira sur les Chaldéens. Moi, Moi, j’ai parlé, et je l’ai appelé ; Je l’ai fait venir, et son œuvre réussira. Approchez-vous de Moi, et écoutez ! Dès le commencement, je n’ai point parlé en cachette, Dès l’origine de ces choses, j’ai été là. Et maintenant, le Seigneur, l’Éternel, M’a envoyé avec son Esprit. (Is 48:12-16)

 

Q 31 : Où parle-t-on de la Sainte Trinité dans les livres du Nouveau Testament ?

R : À la différence des livres de l’Ancien Testament, qui faisaient plutôt des allusions pour des gens à l’esprit immature, les livres du Nouveau Testament révèlent sans ambiguïté le mystère de la Sainte Trinité :

  1. La Sainte Trinité s’est révélée pendant le baptême de Jésus-Christ dans le Jourdain (la Théophanie) :

En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Au moment où il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Et une voix fit entendre des cieux ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection. » (Mc 1:9-11)

  1. La Sainte Trinité s’est révélée pendant la transfiguration du Fils de Dieu :

Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, son frère, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : écoutez-le ! » (Mt 17:1-5)

C’est pourquoi les chrétiens fêtent la Théophanie et la Transfiguration comme la Révélation de la Sainte Trinité : on a entendu la voix du Père, on a vu le Fils et on a vu le Saint Esprit comme une colombe qui descend ou comme une nuée couvrant les apôtres.

  1. Le commandement d’aller prêcher la Bonne nouvelle et de baptiser les croyants mentionne la Tri-Unité de Dieu : Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. (Mt 28:19) Le Seigneur a ordonné de baptiser toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et non pas « aux noms » car Dieu est unique.
  2. La bénédiction de saint Paul apôtre évoque les Trois Personnes : Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit, soient avec vous tous ! (2 Co 13:13)
  3. Le prologue de la lettre de saint Pierre apôtre : Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ : que la grâce et la paix vous soient multipliées ! (1 P 1:1-2)
  4. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; diversité de ministères, mais le même Seigneur; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. (1 Co 12:4-6)
  5. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : « Abba ! Père! » (Ga 4:6)
  6. Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. (2 Th 2:13)
  7. Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur. (Tt 3:4-6)
  8. Le premier martyr sanctifié, le diacre Étienne, a contemplé le mystère de Dieu Tré-Uni. Mais Étienne, rempli du Saint Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. (Ac 7:55)

 

Q 32 : Pourquoi Dieu nous a révélé le mystère de la Sainte Trinité ?

R : D’abord, afin que l’homme connaisse son Créateur, puis, afin qu’il Le glorifie et L’exalte correctement et véritablement.

 

Q 33 : Pourquoi nous faut-il savoir que Dieu est le Père ?

R : Parce que Dieu devient notre Père dans le Sacrement du Baptême.

 

Q 34 : Pourquoi nous faut-il savoir que Jésus-Christ est le Fils de Dieu ?

R : Parce qu’en s’unissant avec Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, nous devenons les fils et les filles adoptifs de Dieu.

 

Q 35 : Pourquoi nous faut-il savoir que le Saint Esprit procède du Père ? (Jn 15:26)

R : Parce qu’en recevant la Sainte Onction du Saint Esprit, nous devenons les gens de « la Procession » ou du Passage. C’est pourquoi la fête principale des chrétiens est la Pâques (du grec πάσχα [paska], « passage »).

 

tout-puissant


 

Q 36 : Que veut dire « Dieu tout-puissant » ?

R : Tout-puissant (du grec παντοκράτωρ [pantocrator]) veut dire « Maître de toutes choses ». C’est Celui qui maintient toujours tout dans l’existence, qui s’occupe toujours et entièrement de n’importe quelle petite créature. Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Cependant, il n’en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. (Mt 10:29-30)

Dieu nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. (1 Tm 4:17)

 

créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible et de toutes choses visibles et invisibles ;


 

Q 37 : Pourquoi appelle-t-on Dieu, le Créateur ?

R : Parce que toutes choses ont été faites par Lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans Lui (Jn 1:3).

 

Q 38 : Comment Dieu a-t-il créé l’univers ?

R : Dieu a tout créé à partir de rien (en latin, ex nihilo) sans avoir besoin d’une matière primaire. Je t’en conjure, mon enfant, regarde le ciel et la terre, vois tout ce qu’ils contiennent, et sache que Dieu les a créés de rien, et que la race des hommes est arrivée ainsi à l’existence. (2 M 7:28)

Le verbe « créer » (bara’, בָּרָא) en Gn 1:1 veut dire « créer à partir du rien ». Dieu a créé en Lui-même selon l’espace ce qui est différent de Lui selon la nature.

 

Q 39 : Pourquoi Dieu a-t-il créé l’univers ?

R : L’amour cherche toujours à partager son bonheur et à se partager parmi ceux qu’il aime. Dieu Amour a voulu avoir les communiants et les participants de Son amour éternel pour les aimer et pour qu’ils L’aiment aussi. Dans cette circulation de l’amour divin résident la béatitude, la bonté et la véritable vie de Ses créatures. « Je n’ai pas de forces pour exprimer comment Dieu nous aime. Cet amour est conçu par le Saint Esprit et une âme qui Le prie, connaît cet amour », disait saint Silouane de l’Athos.

Tout l’univers est aussi un cadeau que le Père offre à Son Fils bien-aimé. Car en Fils ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par Lui et pour Lui. (Col 1:16)

 

Q 40 : Est-ce que Dieu aurait pu ne pas créer l’univers ?

R : Oui. Ce n’était pas nécessaire pour Lui. Étant Tré-Uni, le Père, le Fils et le Saint Esprit partagent toujours l’amour, l’Un avec les Deux autres dans l’éternité sans avoir besoin de quelqu’un d’autre. C’est pourquoi la Sainte Église affirme que Dieu a tout créé par surabondance de Son amour, l’abondance qui va au-delà du nécessaire.

 

Q 41 : Que signifient « les choses invisibles » ?

R : Le Symbole de la foi sous-entend le monde spirituel et invisible auquel appartiennent les anges.

 

Q 42 : Qui sont les anges ?

R : Ce sont des bons esprits intelligents, incorporels et puissants. Ils sont au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut (He 1:14).

Le mot ange veut dire « messager ». Les anges communiquent la volonté de Dieu, comme l’archange Gabriel, envoyé pour annoncer à la Vierge Marie la conception du Sauveur.

 

Q 43 : Qui a été créé en premier : les anges ou les hommes ?

R : Le monde invisible a été créé avant le monde visible, les anges avant les hommes. Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ? Ou qui en a posé la pierre angulaire, Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, Et que tous les Anges poussaient des cris de joie ? (Jb 38:6-7)

 

Q 44 : Quelle est la hiérarchie des anges ?

R : Il y a trois triades d’anges : Séraphins, Chérubins, Trônes ; Puissances, Vertus, Dominations ; Principautés, Archanges, Anges.

 

Q 45 : Qui sont les anges gardiens ?

R : Les anges gardiens sont les anges protégeant une personne ou un peuple. Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. (Ps 91:11)

Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. (Mt 18:10)

Ils gardent, protègent, consolent, viennent au secours des hommes, les conduisent vers le salut.

 

Q 46 : Qui est Satan ou le diable ?

R : C’est l’un des Archanges qui a voulu devenir meilleur que le Seigneur. Il s’est enorgueilli et a envié Dieu, si bien qu’il est tombé du ciel et s’est détaché de son Créateur. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. (Ap 12:9)

« Satan » veut dire « celui qui résiste », « adversaire ». Il est l’adversaire des hommes et des anges et non pas de Dieu à qui il n’est pas capable de résister. « Le diable » veut dire « le calomniateur ». Jésus-Christ l’appelle le meurtrier dès le commencement (Jn 8:44). Le diable ne se repentira jamais et il sera jeté au feu éternel qui est préparé pour lui et pour ses anges (Mt 25:41).

 

Q 47 : Qui sont les démons ?

R : Tous les anges ont été créés bons. Certains d’entre eux sont volontairement devenus méchants par la désobéissance à Dieu. Les démons ont suivi Satan qui est tombé du ciel comme un éclair (Lc 10:18). Ils se sont détachés de Dieu et se sont attachés à l’orgueil, l’amour-propre et la méchanceté. Ce sont des anges qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure (Jude 1:6).

Le but principal du diable et de ses anges est de détruire l’homme sous toutes les coutures : physiquement, émotionnellement, spirituellement. Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. (1 P 5:8)

 

Q 48 : Qu’est-ce que c’est, le mal, et d’où vient-il ?

R : Le mal n’est pas substantiel, il ne réside ni dans le matériel ni dans le spirituel mais dans la mauvaise volonté des êtres intelligents et libres (les mauvais anges et les hommes). La créature libre choisissant de faire ce qui contredit la volonté divine fait le mal qui n’existe qu’au moment de la mauvaise action (saint Grégoire de Nysse).

La nature ne peut pas être mauvaise, car tout ce que Dieu a créé était bon (Gn 1:10). Pourtant, l’état de la nature peut être mauvais selon le choix libre dirigé contre Dieu. La Sainte Écriture ne dit pas que le monde est mauvais, mais que le monde entier est plongé dans le mal (1 Jn 5:19). Le mal est ainsi un état dans lequel demeure la nature des êtres personnels qui se sont détournés de Dieu. Le mal est un abus, un manque ou un excès, un dommage, un parasite comme une rouille parasitant le métal ou une maladie sur un corps sain. C’est pourquoi tout l’être est bon et le bien précède le mal comme un bon habit précède la déchirure ou un bon fruit précède un fruit pourri. Ce n’est que le bien qui existe. Le mal n’existe pas substantiellement et il n’est que le dommage du bien. Chaque mauvais acte contredisant la volonté du bon Dieu rapproche ainsi son auteur du néant.

Bien que le mal n’existe pas substantiellement, il se manifeste réellement et personnellement dans le monde à travers la volonté déchue des mauvais anges et de certains hommes. Dans ce sens, « la source » du mal pour les hommes est le Malin, qui sème des plantes que n’a pas plantées le Père céleste (Mt 15:13). Jésus-Christ l’illustre bien dans la parabole du bon grain et l’ivraie : Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : « Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? » Il leur répondit : « C’est un ennemi qui a fait cela… » (Mt 13:24-28)

 

Q 49 : Que dit la Sainte Écriture sur la création de l’univers ?

R : La Sainte Écriture nous révèle qu’au commencement Dieu a créé le ciel et la terre. La terre était informe et vide, c’est-à-dire qu’elle ne ressemblait pas à ce dont nous avons l’habitude. Puis, Dieu a créé tout ce qui est sur la terre, dans la mer et au ciel en six jours réels :

Le premier jour La lumière
Le deuxième jour Une étendue entre les eaux, c’est-à-dire le ciel visible
Le troisième jour Le réservoir d’eau sur la terre, la terre et la verdure
Le quatrième jour Le soleil, la lune et les étoiles
Le cinquième jour Les poissons et les oiseaux
Le sixième jour Les animaux et enfin l’homme

Au septième jour, Dieu a achevé son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. (Gn 2:2) C’est pourquoi le septième jour de la semaine s’appelle le « sabbat » qui veut dire le repos.

 

Q 50 : Les créatures visibles ont-elles été créées telles qu’elles sont aujourd’hui ?

R : Non. Elles étaient différentes par rapport à ce qu’on voit aujourd’hui. Tout a été créé bon, beau et inoffensif. Dieu a fait les hommes droits. (Qo 7:29)

 

Q 51 : Comment Dieu a-t-il créé l’homme ?

R : L’homme, et seulement lui, a été créé suite au conseil de la Sainte Trinité. Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance et qu’il domine les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, le bétail, sur toute la terre, et tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. (Gn 1:26-27)

L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. (Gn 2:7)

L’homme a deux principes : matériel et immatériel. Le principe matériel est le corps créé de la poussière, et le principe immatériel est l’âme animant le corps et lui communiquant la vie. C’est le souffle venu directement de Dieu. À la différence des animaux créés sur la terre et des poissons créés dans l’eau, l’homme est le seul qui contient le souffle divin ; il est le seul qui a un esprit semblable à l’Esprit Saint. L’homme a été créé entièrement embaumé de la grâce divine qui entrait en lui par l’esprit en sanctifiant la volonté et les sens et en fortifiant le corps.

L’apôtre Paul dit : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Th 5:23)

  • Le corps est la partie matérielle de l’homme dirigée par l’âme pour se manifester dans le monde extérieur. Le corps est propre à l’homme et il lui sera propre dans l’éternité.
  • L’âme est un esprit gérant la volonté et les sens.
  • L’esprit est la partie haute et essentielle de l’âme qui doit communiquer la grâce divine à tout l’homme. Saint Jean Damascène dit que « l’esprit est dans l’âme comme un œil dans le corps ». L’esprit de l’homme a une affinité avec le Saint Esprit. Dieu a fait le jugement sur le peuple antédiluvien qui ne vivait que par les désirs corporels en disant : Mon esprit ne restera pas toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair. (Gn 6:3)

L’homme a été créé selon une hiérarchie : le corps est soumis à l’âme, l’âme est soumise à l’esprit et l’esprit est soumis à Dieu, et ce n’est qu’en Dieu qu’il puise la force, la vie et la connaissance.

 

Q 52 : Comment Dieu a-t-il créé la femme ?

R : Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. (Gn 2:21-22)

 

Q 53 : Pourquoi Dieu a-t-il pris une des côtes d’Adam pour créer Ève ?

R : La côte est un des os le plus proche du cœur de l’homme, le protégeant et l’entourant. Cela montre la proximité des relations entre l’homme et la femme, leur amour mutuel dans le projet divin. Ainsi, toute l’humanité selon sa provenance appartient au seul corps d’Adam pour être naturellement incliné à s’aimer et se garder les uns les autres.

 

Q 54 : En quoi consiste l’image de Dieu dans l’homme ?

R : L’homme a des caractéristiques spirituelles dans lesquelles il ressemble à son Créateur : la personnalité, l’intelligence, la liberté, la volonté, l’immortalité, la capacité à créer, la parole, le pouvoir sur l’univers. Ce sont tous les aspects qui différencient l’homme des animaux. Tout homme a été créé selon l’image de Dieu, tandis que la ressemblance de Dieu doit être acquise par des efforts personnels.

 

Q 55 : En quoi consiste la ressemblance de Dieu dans l’homme ?

La ressemblance de Dieu est la similitude entre le Créateur et Sa créature dans les vertus comme la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance et l’amour comme leur perfection. Dieu est amour et l’homme qui aime devient semblable à Dieu. Dieu est doux et l’homme doux devient semblable à Dieu. L’homme a des capacités à être semblable à Dieu non seulement par sa nature (en tant que Son image), mais aussi par sa volonté (en tant que Sa ressemblance). Mais cela n’arrive pas dès la naissance car la semblance divine de l’homme peut être atteinte au cours d’une vie vertueuse et dans une synergie (une collaboration) étroite avec Dieu. C’est le but principal de l’homme pour lequel il a été créé. L’homme a été créé selon l’image de Dieu pour devenir Sa ressemblance, pour acquérir Sa sainteté. Vous serez saints, car Je suis saint. (Lv 11:44)

L’homme a même été potentiellement conçu comme étant supérieur aux anges car lui seul peut devenir le temple de Dieu et l’Esprit de Dieu peut habiter en lui (1 Co 3:16). Il y a déjà une personne qui a atteint le but de l’homme, étant ressuscitée dans le corps et étant montée au-dessus de tous les anges. Et c’est une femme : la Mère de Dieu. C’est pourquoi les chrétiens la célèbrent comme plus vénérable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins (Troparion à la Mère de Dieu).

 

Q 56 : Quelle est la vocation de l’homme ?

R : Sa vocation est de connaître Dieu, L’aimer, Le glorifier, devenir Son temple pour qu’à travers cela l’homme devienne le participant de la nature divine (2 P 1:4), c’est-à-dire qu’il devienne dieu par la grâce.

 

Q 57 : Que veut dire « devenir dieu par la grâce » ?

R : Cela veut dire que l’homme a pour but de devenir, par le don divin, celui qu’est Dieu par Sa nature. On appelle cela la théosis (divinisation ou déification) de l’homme. J’avais dit : « Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très Haut. (Ps 83:6) L’homme ne peut pas devenir Dieu par la nature, car cela signifierait que l’homme cesse d’être homme et que Dieu ne serait plus la Trinité mais de multiples Personnes. Ce n’est pas possible. L’homme s’unit avec Dieu sans confusion et sans perdre sa personnalité, de sorte que sa nature humaine ne disparaisse pas mais devienne divinisée par la grâce divine qui lui est offerte du Père, à travers le Fils et dans le Saint Esprit.

 

Q 58 : Qu’est-ce que c’est, le jardin d’Éden ?

R : Au début, l’homme a habité dans un endroit particulier qui s’appelait le jardin d’Éden ou le Paradis. Il était matériel et spirituel en même temps. Les premiers hommes ont pu communiquer directement avec Dieu (Gn 3:8). Au milieu du jardin, il y avait l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

 

Q 59 : Qu’est-ce que c’est, l’arbre de vie ?

R : C’est l’arbre dont les fruits communiquaient l’immortalité.

 

Q 60 : Qu’appelle-t-on la prédestination divine ?

R : Avant même la création de l’univers, Dieu a prédestiné l’homme pour le bonheur éternel. Cette prédestination divine reste inébranlable. Bien que l’homme se soit détourné de la voie du bonheur, Dieu miséricordieux a offert la nouvelle voie à travers Son Fils unique Jésus-Christ. En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant Lui, nous ayant prédestinés dans Son amour à être Ses enfants d’adoption par Jésus-Christ. (Ep 1:4-5)

 

Q 61 : Dieu a-t-il prédestiné tout le monde au bonheur ?

R : La prédestination divine faite avant tous les siècles dépend du choix que l’homme fait dans sa vie : aimer Dieu ou lutter contre Lui. Étant omniscient et au-dessus du courant du temps, Dieu voit toujours le choix de chaque homme. En fonction de ce choix, Dieu a prédestiné certains pour le bonheur éternel en prévoyant que certains rejetteront ce don. La prédestination divine dans l’éternité dépend ainsi de notre choix libre dans le temps. Le choix de l’homme précède causalement la prédestination divine et lui succède temporellement. La prédestination divine n’est pas ainsi « un sort aveugle », mais elle dépend entièrement de la volonté libre de l’homme.

 

Q 62 : Qu’appelle-t-on « la providence de Dieu » ?

R : L’action de Dieu sur le monde entier et surtout sur l’homme suite à la création s’appelle la providence divine. C’est l’action permanente de Dieu Tout-puissant, Bon et Sage par laquelle Il :

  • garde la vie et la force de tous les êtres ;
  • les dirige vers le bien ;
  • contribue à tout le bien ;
  • arrête ou corrige le mal en le conduisant vers de bonnes conséquences.


 

Q 63 : Où en parle-t-on dans la Sainte Écriture ?

R : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : « Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? » Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. (Mt 6:25-32)

  • La providence de Dieu par rapport à toute créature s’illustre dans le psaume 104(103).
  • La providence de Dieu par rapport à l’homme s’illustre dans le psaume 91(90)

 

 

CHAPITRE 2. IIE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait ;

 

en un seul Seigneur Jésus-Christ


 

Q 64 : Que signifie le nom « Jésus » ?

R : « Jésus » signifie « Dieu qui sauve », « le Sauveur ». Le Seigneur a reçu ce prénom lors de Sa naissance sur la terre. Le Sauveur est né pour sauver les gens de leurs péchés, de la malédiction, de la mort et du pouvoir du diable. L’archange Gabriel a communiqué ce nom à Joseph (Mt 1:21).

 

Q 65 : Que signifie le titre « Christ » ?

R : Christ (du grec χριστός [kristos], de l’hébreu מָשִׁיחַ [mashiah], « le Messie ») signifie « Oint du Seigneur », celui qui est consacré par l’onction du Saint Esprit. À l’époque de l’Ancien Testament, les oints étaient des prophètes, des rois et des archiprêtres dont le ministère présageait celui du Seigneur Jésus-Christ. En tant qu’homme, Jésus-Christ a reçu tous les dons du Saint Esprit et la vision du Prophète, la sainteté de l’Archiprêtre et la puissance du Roi lui appartiennent suprêmement.

 

Q 66 : Que signifie le nom « Seigneur » ?

R : Jésus-Christ est appelé Seigneur car Il est le vrai Dieu. Le nom « Seigneur » est un des noms de Dieu. Je suis le Seigneur, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. (Ex 20:2)

« Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis » (Jn 13 :13), dit Jésus-Christ.

 

Q 67 : Qui est le Seigneur Jésus-Christ ?

R : Le Seigneur Jésus-Christ est Dieu éternel qui s’est fait homme. À l’issue du IVe Concile Œcuménique (431), le symbole de Chalcédoine exprime les deux natures du Christ (divine et humaine) et Sa seule Personne ou Hypostase divine de manière suivante :

« Nous confessons un seul et même Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, le même parfait en divinité, et le même parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme composé d’une âme et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité et le même consubstantiel à nous, sauf le péché, avant les siècles engendrés par le Père selon la divinité, et aux derniers jours le même engendré pour nous et pour notre salut de la Vierge Marie, Mère de Dieu selon l’humanité ; un seul et même Christ, Fils, Seigneur, l’unique engendré, reconnu en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation, la différence des natures n’étant nullement supprimée à cause de l’union, la propriété de l’une et de l’autre étant bien plutôt sauvegardée et concourant à une seule personne et une seule hypostase, un Christ ne se fractionnant ni ne se divisant en deux personnes, mais un seul et même Fils, unique engendré, Dieu Verbe, Seigneur Jésus-Christ. »

 

Q 68 : Si le seul Seigneur Jésus-Christ a deux natures (humaine et divine), a-t-Il aussi deux actions et deux volontés ?

R : Oui. Conformément à chacune de Ses deux natures, le Seigneur Jésus-Christ a deux volontés (humaine et divine) où Sa volonté humaine est entièrement soumise à la volonté divine. Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! (Mt 26:42) Les deux volontés du Christ sont également unies sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation (VIe Concile Œcuménique680-681).

On distingue également le Christ en deux actions inséparables (humaine et divine) qu’Il effectue à l’instar de l’épée brûlant de feu qui tranche et brûle en même temps. Saint Jean Damascène dit que ce n’est pas la nature humaine qui ressuscite Lazare et ce n’est pas la puissance Divine qui pleure près de son tombeau.

 

Q 69 : Que dit la Sainte Écriture à propos de la divinité de Jésus-Christ ?

R :

  1. Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. (Jn 1:1)
  2. Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.(Jn 1:18)
  3. À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. (Jn 5:18)
  4. Ce sont les Israélites. C’est à eux qu’appartiennent la condition de fils adoptifs de Dieu, la manifestation glorieuse de la présence divine, les alliances, le don de la Loi, le culte et les promesses ; à eux les patriarches ! Et c’est d’eux qu’est issu le Christ dans son humanité ; il est aussi au-dessus de tout, Dieu béni pour toujours. Amen ! (Rm 9:4-5)
  5. Mais nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu’il nous a donné l’intelligence pour que nous connaissions le Dieu véritable. Ainsi, nous appartenons au Dieu véritable par notre union à son Fils Jésus-Christ. Ce Fils est lui-même le Dieu véritable et la vie éternelle. (1 Jn 5:20)
  6. La confession de l’apôtre Thomas : Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux et dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois. » Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jn 20:26-29)


 

Q 70 : Que dit la Sainte Écriture à propos de l’humanité de Jésus-Christ ?

R :

  1. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme. (1 Tm 2:5)
  2. Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. (Jn 1:14)
  3. Après la Résurrection : Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai. (Lc 24:39)
  4. Le Seigneur Jésus-Christ :
    • avait faim (Mt 4:2) ;
    • avait soif (Jn 19:28) ;
    • était fatigué (Jn 4:6) ;
    • éprouvait de la tristesse et des angoisses (Mt 26:37) ;
    • pleurait (Jn 11:35) ;
    • souffrait (Mt 27:50).

 

Fils unique de Dieu


 

Q 71 : Pourquoi Jésus-Christ s’appelle-t-il « Fils unique de Dieu » ?

R : Jésus-Christ est le seul Fils de Dieu né de l’essence du Père, c’est pourquoi Il est de la même essence que Son Père. Il est supérieur à tous les anges et tous les saints qui s’appellent les enfants de Dieu d’adoption par la grâce (Jn 1:12).

Personne n’a jamais vu Dieu ; le Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. (Jn 1:18)

 

né du Père avant tous les siècles


 

Q 72 : Quand le Fils de Dieu est-il né ?

R : Le Fils de Dieu est né du Père avant tous les siècles. Le Fils est donc coéternel au Père et il n’y avait pas de temps où le Fils n’a pas existé. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : « Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui ? » Et encore : « Je serai pour lui un Père, et il sera pour moi un Fils ? (He 1:5) « Aujourd’hui » exprime la naissance du Fils dans l’éternité, car il est toujours « aujourd’hui » pour Dieu éternel qui est Lui-même le Créateur du temps.

Ces mots du saint Symbole sont destinés contre l’hérésie d’Arius qui affirmait que le Fils de Dieu était créé et qu’Il y eut un temps où le Fils n’existait pas.

 

Lumière de Lumière


 

Q 73 : Que veut dire « Lumière de Lumière » ?

R : C’est un symbole qui explique dans la mesure du possible la naissance inconcevable du Fils de Dieu de la substance du Père. En regardant le soleil, on voit sa lumière qui engendre une autre lumière visible sur la Terre. L’une et l’autre sont inséparables et de la même nature. Dieu le Père étant la lumière éternelle (1 Jn 1:5) engendre Dieu le Fils qui est aussi la lumière éternelle, inséparable et de la même nature divine.

Nous ne savons pas comment était la naissance du Fils, mais nous savons comment elle n’était pas. Elle n’était pas comme chez les hommes, mais sans passion, sans femme, sans la diminution de la puissance du Père.

 

vrai Dieu de vrai Dieu


 

Q 74 : Que veut dire « vrai Dieu de vrai Dieu » ?

R : Le Fils de Dieu s’appelle Dieu dans le même sens véritable que Dieu le Père.

Mais nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu’il nous a donné l’intelligence pour que nous connaissions le Dieu véritable. Ainsi, nous appartenons au Dieu véritable par notre union à son Fils Jésus-Christ. Ce Fils est lui-même le Dieu véritable et la vie éternelle. (1 Jn 5:20)

 

engendré, non créé


 

Q 75 : Y a-t-il une différence entre engendrer et créer ?

R : Oui. Engendrer veut dire produire à partir de sa propre substance, tandis que créer veut dire produire à partir du rien ou d’une autre substance. La naissance conserve la substance entre le père et le fils. C’est pourquoi le fils engendré de l’homme est l’homme, et le Fils engendré de Dieu est Dieu. La création ne conserve pas la substance entre le créateur et sa créature. La chaise créée par l’homme n’est pas l’homme, et l’homme créé par Dieu n’est pas Dieu. La naissance conserve la même dignité ; le créateur est toujours de la dignité supérieure à celle de sa créature. La Sainte Église confesse ainsi que le Seigneur Jésus-Christ :

  1. n’est pas la créature de Dieu ;
  2. provient de la substance du Père et est donc consubstantiel au Père ;
  3. a la même dignité que le Père ;
  4. est une autre Personne que le Père.

La naissance du Fils de Dieu est Sa propriété personnelle ou hypostatique, par laquelle Il se différencie du Père et de l’Esprit Saint.

 

consubstantiel au Père


 

Q 76 : Que veut dire « consubstantiel au Père » ?

R : Le Fils est de la même substance divine que le Père et lui est donc consubstantiel. Le mot consubstantiel (du grec ὁμοούσιος [omôoucios]) est le seul du Symbole qui ne se trouve pas dans la Bible. Le Seigneur Jésus-Christ exprime Sa même substance divine avec le Père en disant : Moi et le Père nous sommes un. (Jn 10:30) Cf. Jn 5:18, Ph 2:6.

 

par qui tout a été fait


 

Q 77 : Que veut dire « par qui tout a été fait » ?

R : Cette phrase est empruntée à Jn 1:3 : Toutes choses ont été faites par Elle [la Parole], et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans Elle.

La Sainte Écriture parle du Fils de Dieu comme « d’une sorte d’arme », par laquelle Dieu le Père a créé et gère l’univers. Car en Lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les choses visibles et invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par Lui et pour Lui. (Col 1:16) Il faut le comprendre dans le sens où les Personnes de la Sainte Trinité sont consubstantielles et Elles ont une seule et même action. Pourtant, la seule action divine a trois aspects différents pour chaque Hypostase divine. Dieudit[Dieu Père] : « Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. » Et cela fut ainsi. Dieufit[Dieu Fils] les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit [Dieu Saint Esprit] que cela était bon. (Gn 1:24-25)

En l’expliquant, saint Grégoire de Nysse affirme que « chaque action de Dieu envers Sa créature, provient du Père, passe à travers le Fils et s’accomplit par le Saint Esprit ». Saint Paul apôtre utilise la même expression : C’est de Lui, par Lui, et pour Lui que sont toutes choses. (Rm 11:36) Comme l’homme, il reçoit la grâce Divine du Père, à travers le Fils et le Saint Esprit.

Dieu est amour (1 Jn 4:8) et en même temps :

  • le Père est la source de l’amour (Jn 3:16) ;
  • le Fils est la révélation de l’amour (1 Jn 4:9) ;
  • le Saint Esprit communique l’amour de Dieu aux hommes (Rm 5:5).

Saint Philarète de Moscou dit que « le Père est l’amour crucifiant, Le Fils est l’amour crucifié et le Saint Esprit est l’amour célébrant par la puissance de la Croix ».

Un tel ordre des Personnes de la Sainte Trinité dans l’action divine ne diminue la dignité ni du Fils ni du Saint Esprit. Saint Jean Damascène dit que « le Père n’agit pas par le Fils et le Saint Esprit comme par une arme de service mais comme par Sa Puissance et Sa Force substantielle ». Le feu et la lumière provenant d’une flamme sont inséparables. D’une part, la lumière succède causalement au feu. D’autre part, le feu luit et la lumière luit, le feu chauffe et la lumière chauffe. De même, le Fils et le Saint Esprit œuvrent à la même chose que le Père.


 

 

CHAPITRE 3. IIIE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

qui pour nous hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné du saint Esprit et de Marie la Vierge, et s’est fait Homme ;

 

qui pour nous hommes,


 

Q 78 : De quels hommes s’agit-il ?

R : Il s’agit de tous les hommes. Le Fils de Dieu n’est pas descendu des cieux pour un peuple, mais pour le salut de tout le monde et de chacun.

 

et pour notre salut,


 

Q 79 : De quoi le Fils de Dieu nous sauve-t-il ?

R : Le Fils de Dieu est venu sur la terre pour sauver les hommes :

  1. du péché ;
  2. de la malédiction ;
  3. de la mort ;
  4. du pouvoir du diable.


 

Q 80 : Qu’est-ce que c’est, le péché ?

R : Le péché est la transgression de la loi. (1 Jn 3:4) Saint Jean Damascène écrit que « le péché est la dérogation volontaire de ce qui est cohérent avec la nature vers ce qui est contre-naturel ». Saint Théophylacte d’Ohrid définit aussi le péché comme « la dérogation du but fixé pour l’homme selon sa nature ». Il y a ainsi deux aspects complémentaires dans le péché : législatif (la transgression de la loi et de la volonté de Dieu) et contre-naturel (la déviation de la voie naturelle implantée par Dieu).

 

Q 81 : D’où vient le péché et pourquoi a-t-il pénétré dans l’homme ?

R : Suite à un accord volontaire de l’homme, le péché est entré en lui à cause du diable. Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable. (1 Jn 3:4)

 

Q 82 : Quand le péché est-il entré dans l’homme ?

R : L’homme a été contaminé par le péché lorsque le diable a séduit Adam et sa femme (elle a reçu le nom d’Ève après) et les a poussés à transgresser le commandement de Dieu : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Gn 2:16-17)

 

Q 83 : Qu’est-ce que c’est, l’arbre de la connaissance du bien et du mal ?

R : C’est un arbre qui présentait le droit souverain et la priorité de Dieu à définir entièrement ce qui est bien et ce qui est mal à la place de l’homme. Saint Jean Chrysostome affirme que « la Sainte Écriture l’appelle l’arbre de la connaissance du bien et du mal parce que c’est près de lui où devait s’effectuer le crime [le mal] ou l’obéissance au commandement [le bien] ». Saint Philarète de Moscou disait que « le nom de l’arbre de la connaissance du bien et du mal se rapporte à l’action qu’il pouvait susciter en l’homme. Pourtant, il ne pouvait pas être la source de connaissance parce que ce n’est pas cohérent avec l’essence de l’arbre. C’était l’image de Dieu en l’homme qui servait de source de connaissance et de raison ».

 

Q 84 : Est-ce qu’Adam et Ève avaient connu le mal avant de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ?

R : Ils avaient connu le mal « à distance » et sans le toucher (comme nous savons que le courant électrique peut tuer sans toucher la prise). Dieu était la racine de toute connaissance pour eux et la source d’où leurs esprits puisaient la vie. Mais ils ne s’étaient jamais unis avec le mal.

 

Q 85 : S’il n’y avait pas d’arbre de la connaissance du bien et du mal, il n’y aurait pas eu de chute de l’homme ?

R : La liberté est un des aspects de l’image de Dieu selon laquelle l’homme a été créé. Sans la liberté, l’amour n’existe pas. Et la liberté elle-même n’existe pas sans la possibilité de choisir librement entre au moins deux options. C’est pourquoi l’homme devait faire volontairement le choix d’obéissance à Dieu en confirmant et en renforçant ainsi son amour pour Lui.

 

Q 86 : Comment était-il possible de désobéir à Dieu ?

R : Adam et Ève ont obéi au diable au mépris de la volonté de Dieu. Ils ont orienté leur libre volonté vers le mal, bien qu’elle soit naturellement orientée vers l’amour pour Dieu dès le début.

 

Q 87 : Comment le diable a-t-il séduit la femme ?

R : Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Dieu a-t-il réellement dit : “Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?” » La femme répondit au serpent : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.” » Alors le serpent dit à la femme : « Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. (Gn 3:1-6)

 

Q 88 : En quoi consiste la chute de l’homme ?

R : Tout d’abord, le péché d’Adam et sa femme résidait dans la désobéissance à Dieu. Le verbe « manger » a séparé l’homme de Son Créateur car le commandement du jeûne a été violé. Derrière la désobéissance à Dieu se cachait encore un péché plus grave. L’homme n’avait pas envie d’accomplir le dessein divin. Non seulement Dieu lui a défini le but de la vie comme la perfection et la sainteté, mais Il lui a aussi proposé des moyens pour l’atteindre par :

  1. le travail physique : cultiver et garder le jardin d’Éden (Gn 2:15) ;
  2. le travail intellectuel : donner les noms aux animaux (Gn 2:19-20) ;
  3. le travail ascétique : s’abstenir des fruits d’un seul arbre.

Cependant, l’homme a volontairement rejeté la voie proposée par Dieu en choisissant la voie plus simple et plus « courte » proposée par le diable : Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. (Gn 3:5) C’est la voie du diable qui se manifeste le plus spectaculairement dans la magie. C’est le désir d’acquérir illégalement la connaissance, le pouvoir, la puissance et les capacités sans aucun travail personnel et surtout moral.

Au-delà de la désobéissance, la chute comprend l’ensemble des actions et des états du péché dont saint Augustin mettait en relief la profanation du sacré, l’assassinat, l’adultère spirituel, le vol, la cupidité… La place centrale appartenait à l’orgueil, l’état d’esprit lorsque le monde entier est perçu dans la perspective égocentrique, quand l’homme préfère ses propres désirs à tout le reste, y compris aux commandements de Dieu et donc à Dieu. L’orgueil de l’homme commence quand il s’écarte du Seigneur, quand son cœur s’éloigne de Celui qui l’a créé, car le péché commence par l’orgueil. (Si 10:12-13) L’orgueil est enfin le désir de devenir dieu sans Dieu.

 

Q 89 : Aurait-il été possible de se repentir tout de suite après le péché ?

R : Oui. Pourtant, au lieu de pleurer et de se repentir devant Dieu miséricordieux, Adam et Ève se sont mis à chercher le coupable. Adam rendait coupable Dieu qui lui a donné cette femme. Ève rendait coupable le serpent.

Et l’Éternel Dieu dit : « Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? » L’homme répondit : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. » Et l’Éternel Dieu dit à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? » La femme répondit : « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. » (Gn 11:13)

 

Q 90 : Quelles conséquences a eu le péché d’Adam et sa femme ?

R : Leur péché a causé la malédiction et la mort.

 

Q 91 : Qu’est-ce que c’est, la malédiction, et quelles sont les conséquences de la chute de l’homme ?

R : Les conséquences de la chute se traduisent par une malédiction divine. C’est l’accusation du mal par le jugement juste de Dieu et la punition de l’homme ne voulant pas s’en détacher. Il ne faut pas comprendre la malédiction comme la vengeance de Dieu pour la violation de Sa volonté. Le péché est autodestructeur. En tant qu’être libre, l’homme a effectué le choix contre-naturel en imposant à sa nature un mode déficient d’existence. Le but de la malédiction résidait dans la guérison de l’homme à travers l’humilité et la voie vers le repentir, la mise de l’homme dans une situation cohérente avec son état déchu pour qu’il ne se brûle pas sous les rayons d’amour divin.

Les conséquences de la chute se sont manifestées dans le changement de :

  • la relation entre Dieu et l’homme ;

Ayant fait le péché, l’homme a écarté Dieu de lui-même. Saint Philarète de Moscou dit que « l’homme a arrêté un afflux de la grâce divine en lui-même ». Par conséquent, il se détache de l’union intime avec son Créateur dont la grâce devient externe par rapport à l’homme. Il ne ressent plus l’amour et la joie de la présence de Dieu, mais la peur (Gn 3:10). L’homme ne peut plus voir Dieu face à face (Ex 33:20) et son état devient hostile contre Dieu (Rm 5:10). L’attitude de Dieu envers l’homme déchu se transforme en colère, car il n’y a pas de rapport entre la justice et l’iniquité, la lumière et les ténèbres (2 Co 6:14). À cause du testament (de l’accord) avec le diable, les hommes deviennent les fils de la rébellion (Ep 5:6).

  • la nature de l’homme ;

Avant, l’esprit était dirigé vers Dieu, l’âme était soumise à l’esprit et le corps était une arme obéissante de l’âme. Le péché a détruit la hiérarchie droite entre l’esprit, l’âme et le corps. Après la rupture d’afflux de la grâce divine, l’esprit est devenu comme un miroir renversé. Au lieu de réfléchir Dieu et de puiser dans Ses forces, il s’est mis à puiser dans les forces de l’âme. L’esprit s’obscurcit et l’homme commence à se cacher de Dieu omniprésent ! (Gn 3:8) Il ne distingue plus le bien et le mal. L’âme parasite le corps. Elle essaie en vain de satisfaire ses besoins par des moyens corporels. (Si l’on est triste, on mange ou on boit.) Les passions apparaissent. Le corps devient dépendant de l’environnement. L’homme se plonge dans le désaccord intérieur. La chair a des désirs contraires à ceux de l’esprit, et l’esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux. (Ga 5:17) Comme l’homme n’a pas été créé autosuffisant et qu’il s’est privé de la source de la grâce, ses forces de vie s’épuisent si bien qu’il commence à connaître la corruption. Son essence commence à subir la maladie, le chagrin, la fatigue, la soif, la faim… Le travail perd de sa joie créative. La femme donne la vie dans la douleur. La corruption de l’essence et la désintégration de toutes les forces de l’âme mènent finalement l’homme à la mort. C’est la plus grave conséquence du péché.

  • la relation entre les hommes ;

Le péché tranche aussi l’union intime entre Adam et Ève. Chacun se replie sur lui-même. Ils commencent à subir la honte jusqu’alors inconnue (Gn 3:7). Le sentiment de nudité signifie la rupture des relations personnelles, la négation de l’amour, la nécessité d’être protégé contre le danger que crée une autre personne. Ainsi, la chute entraîne des relations d’aliénation, d’isolement mutuel, de méfiance et d’hostilité entre les hommes.

  • la relation entre l’homme et le monde.

Dieu a créé l’univers pour l’homme et l’homme a été créé pour Lui-même. Adam a été introduit dans le monde récemment créé comme un roi dans son palais (Gn 1:28). Vu la position centrale de l’homme dans le monde, sa chute était une catastrophe à l’échelle planétaire. Adam était le conducteur des actions divines envers toutes les créatures. Son état spirituel définissait l’état de tout. La création tout entière soupire et souffre des douleurs de l’enfantement. (Rm 8:22) L’homme perd le pouvoir sur le monde qui fuit l’obéissance à son maître de même qu’il a fui l’obéissance au Sien. La créature commence à se venger de l’homme. La terre produit désormais des épines et des ronces (Gn 3:18).

 

Q 92 : Qu’est-ce que c’est, la mort ?

R : Au moment crucial de l’histoire humaine, Ève rappelle au serpent le commandement en l’altérant : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.” » (Gn 3:2-3). Le serpent lui objecte : « Vous ne mourrez point, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gn 3:5) Diaboliquement, le serpent avait raison. Adam et Ève ne sont pas morts corporellement tout de suite après avoir mangé le fruit. Mais ils sont morts spirituellement, s’étant détaché de la Source de vie. En effet, il y a deux morts : la mort du corps et la mort de l’âme.

La mort du corps est la séparation entre le corps et l’âme. La poussière retourne à la terre, comme elle y était, et l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. (Qo 12:7) La mort de l’âme est la séparation entre l’âme et Dieu. L’âme est indestructible, elle ne disparaît jamais mais elle peut mourir en se privant de la lumière de la grâce divine, de la joie et du bonheur, en restant dans l’état des ténèbres, du chagrin et des souffrances.

L’apparition de la mort est une manifestation du soin divin de l’homme déchu, car le péché a la propriété de s’accumuler. Si la mort ne mettait pas fin à l’existence terrestre de l’homme, il deviendrait semblable aux démons en se perfectionnant dans le mal. En rendant inaccessible l’arbre de la vie, Dieu expulse Adam et Ève du Paradis pour qu’ils n’en mangent pas et ne perpétuent pas l’état de misère spirituelle. L’imminence de la mort ouvre à l’homme la voie du repentir.

 

Q 93 : Qu’est-ce que c’est, le péché originel ?

R : C’est l’endommagement héréditaire de l’essence humaine. Les descendants d’Adam ne sont pas personnellement responsables de son péché, mais ils portent toutes ses conséquences y compris la mortalité. Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché. (Rm 5:12) Tous ceux qui sont nés d’Adam contaminé par le péché font le péché, comme la source contaminée ne peut produire qu’un ruisseau contaminé. Saint Macaire l’Égyptien parle du « levain du péché » et « des souillures secrètes et des épaisses ténèbres dont regorgent les passions », qui se sont introduites dans l’être de l’homme en dépit de sa pureté initiale. Le péché s’est si profondément enraciné dans sa nature que pas un seul des descendants d’Adam n’est prémuni contre la prédisposition au péché qu’il hérite. Voici, je suis né dans l’iniquité, Et ma mère m’a conçu dans le péché. (Ps 51:7) Depuis la chute, chaque homme naissait avec ce « levain du péché » hérité, si bien qu’après la mort l’âme affaiblie ne peut que descendre à l’enfer (le Shéol ou le séjour des morts, Gn 37:35, Gn 42:38, Ez 31:15, Qo 9:10).

 

Q 94 : Dieu a-t-il laissé aux hommes un espoir pour leur salut ?

R : Oui. Par Sa miséricorde, Dieu leur a laissé une promesse que la Prospérité de la Femme écrasera la tête du serpent (Gn 3:15). La Prospérité de la Femme se rapporte au Seigneur Jésus-Christ, car Il est né sur la terre de la Vierge Marie sans l’homme (Ga 3:19). Cette promesse s’appelle le Premier Évangile. Grâce à cette promesse, les gens peuvent croire que le Sauveur viendra, comme nous croyons à la venue du Sauveur.

 

Q 95 : Tous les anciens croyaient-ils que le Sauveur viendrait ?

R : Non. La plupart des gens ont oublié la promesse.

 

Q 96 : Dieu l’a-t-il répétée de nouveau ?

R : Oui. Pendant toute l’histoire de l’humanité, Dieu cherche un homme qui veuille L’écouter. À l’époque, il s’agissait de :

  1. Abraham, à qui Dieu a promis : Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix (Gn 22:18) ;
  2. Moïse : Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai (Dt 18:18) ;
  3. David : J’élèverai ta postérité après toi… et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume (2 S 7:13-14).

est descendu des cieux


 

Q 97 : Comment Dieu est-Il descendu des cieux s’Il est omniprésent ?

R : Dieu est omniprésent et Il est toujours sur le ciel comme sur la terre. Il est descendu des cieux dans le sens où Il était invisible sur la terre et puis Il s’est incarné et s’est fait visible. Le Seigneur Jésus-Christ dit que personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel (Jn 3:13).

 

Q 98 : Pourquoi est-Il descendu des cieux ?

R : Saint Athanase d’Alexandrie dit que « le Verbe de Dieu s’est fait homme pour que nous devenions dieux ; il s’est rendu visible dans le corps pour que nous ayons une idée du Père invisible, et Il a lui-même supporté la violence des hommes pour que nous héritions de l’incorruptibilité ».

Saint Irénée de Lyon parle de « Jésus-Christ qui, à cause de son surabondant amour, est devenu ce que nous sommes afin de faire de nous ce qu’Il est ».

 

et s’est incarné


 

Q 99 : Cela veut-il dire que le Fils de Dieu s’est incarné ?

R : Le Fils de Dieu a été fait chair (Jn 1:14), Il s’est fait homme sans cesser d’être Dieu.

 

Q 100 : Combien de Personnes ou d’Hypostase a le Seigneur Jésus-Christ ?

R : Le Seigneur Jésus-Christ a la seule Hypostase divine. Il est le seul Dieu-homme.

 

Q 101 : Combien de natures ou d’essences a le Seigneur Jésus-Christ ?

R : Il a deux essences ou natures : humaine et divine.

 

Q 102 : Comment les deux natures se sont-elles unies ?

R : Elles se sont unies sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation.

 

Q 103 : Combien de volontés a le Seigneur Jésus-Christ ?

R : Il a deux volontés : humaine et divine. La volonté humaine est volontairement soumise à la volonté divine. Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. (Mt 26:39)

 

Q 104 : Quelles sont les différences entre le Seigneur Jésus-Christ et nous selon l’humanité ?

R :

  1. Le Seigneur Jésus-Christ est né de la femme de manière surnaturelle, sans la participation d’un père. Voici, la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. (Is 7:14) Ainsi, Il n’hérite pas du péché originel à la différence de tous les hommes qui sont nés dans l’iniquité et conçus dans le péché (Ps 51:7).
  2. Le Seigneur Jésus-Christ n’a pas de péchés personnels.
  • Qui de vous me convaincra de pécher ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? (Jn 8:46) ;
  • Lui qui n’a pas commis de péché, Et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude (1 P 2:22).
    1. Le Seigneur Jésus-Christ a volontairement assumé les conséquences du péché originel pour être rendu semblable en toutes choses à ses frères (He 2:17). Ces conséquences s’appellent « les passions impeccables » qui sont la faim, la soif, la fatigue, les larmes, la corruption, la déviation de la mort, la peur, la souffrance et l’agonie avant la mort d’où la sueur comme des grumeaux de sang tombant à terre (Lc 22:44).

 

du saint Esprit et de Marie la Vierge


 

Q 105 : Combien de fois le Seigneur Jésus-Christ est-il né ?

R : Il est né deux fois : du Père sans la participation de la femme, hors du temps, et de la Vierge Marie sans la participation d’un homme, dans le temps.

 

Q 106 : Que dit la Sainte Écriture sur l’incarnation du Fils de Dieu du Saint Esprit et de la Vierge Marie ?

R : Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L’ange entra chez elle, et dit : « Je te salue, toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi. » Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation. L’ange lui dit : « Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » L’ange lui répondit : « Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! » Et l’ange la quitta. (Lc 1:26-38)

 

Q 107 : Qui était la Vierge Marie ?

R : La Sainte Vierge Marie était originaire de la tribu d’Abraham et de David, d’où la Messie devait provenir selon la promesse de Dieu (2 S 7:13-14, Gn 18:22). Elle était fiancée à Joseph pour qu’il soit le gardien de sa pureté. Dans l’enfance, sainte Marie a donné la promesse à Dieu de rester toujours vierge.

 

Q 108 : Pourquoi l’appelle-t-on « toujours Vierge » ?

R : Parce qu’elle était vierge avant la naissance de Jésus-Christ selon la chair, pendant et après. Ceci est symbolisé par les trois étoiles illustrées sur deux épaules et le front de la Vierge Marie sur ses icônes.

 

Q 109 : Pourquoi l’appelle-t-on « Théotoque » (celle qui a enfanté Dieu) ?

R : On l’appelle Très Sainte Théotoque selon la prophétie d’Isaïe (Is 7:14) citée par l’évangéliste Matthieu : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. (Mt 1:23) Seule Élisabeth l’appelle aussi mère du Seigneur : Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi ? (Lc 1:43)

 

Q 110 : Dans quel sens la Vierge Marie est-elle appelée Théotoque ?

R : Bien que le Seigneur Jésus-Christ ne soit pas né d’elle selon la divinité, mais selon l’humanité, la Vierge Marie est dignement appelée Théotoque car son Fils était dès la conception et dans la naissance le vrai Dieu, la deuxième Hypostase de la Sainte Trinité.

 

Q 111 : Comment était la naissance du Seigneur Jésus-Christ de la Vierge Marie ?

R : La naissance était sainte et complètement privée de la corruption si bien qu’elle était sans souffrances, malgré la punition de Dieu (Gn 3:16).

 

Q 112 : Selon quels critères les gens pouvaient-ils reconnaître le nouveau-né en tant que Sauveur ?

R : Le Seigneur a dit aux Juifs : Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. (Jn 5:39) Les Écritures de l’Ancien Testament contiennent trois centaines de prophéties sur Jésus-Christ par lesquelles Il pouvait être reconnu. En voici certaines :

La prophétie sur le Christ Prophétie dans l’Ancien Testament Accomplissement
Il est né de la Vierge 742 avant J.-C.Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. (Is 7:14) 4 avant J.-C.Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. (Mt 1:3)
Descendant d’Abraham 2 000 avant J.-C.Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. (Gn 22:18) 4 avant J.-C.Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. (Mt 1:1)
Germe de David 599 avant J.-C.Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, Où je susciterai à David un germe juste ; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera la justice et l’équité dans le pays. (Jr 23:5) 4 avant J.-C.Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. (Mt 1:1)
Il est né à Bethléem 710 avant J.-C.Et toi, Bethléem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël, Et dont l’origine remonte aux temps anciens, Aux jours de l’éternité. (Mi 5:2) 4 avant J.-C.Jésus étant né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem. (Mt 2:1)
Il reçoit les dons des étrangers 698 avant J.-C.Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, Et la gloire de l’Éternel se lève sur toi. Voici, les ténèbres couvrent la terre, Et l’obscurité les peuples ; Mais sur toi l’Éternel se lève, Sur toi sa gloire apparaît. Des nations marchent à ta lumière, Et des rois à la clarté de tes rayons. Porte tes yeux alentour, et regarde : Tous ils s’assemblent, ils viennent vers toi ; Tes fils arrivent de loin, Et tes filles sont portées sur les bras. Tu tressailliras alors et tu te réjouiras, Et ton cœur bondira et se dilatera, Quand les richesses de la mer se tourneront vers toi, Quand les trésors des nations viendront à toi.

Tu seras couverte d’une foule de chameaux, De dromadaires de Madian et d’Épha ; Ils viendront tous de Séba ; Ils porteront de l’or et de l’encens, Et publieront les louanges de l’Éternel. (Is 60:1-6)

4 avant J.-C.Jésus étant né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem, et dirent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer. »

Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. (Mt 2:1-2,11)

Il revient d’Égypte 740 avant J.-C.Quand Israël était jeune, je l’aimais, Et j’appelai mon fils hors d’Égypte. (Os 11:1) 3 avant J.-C.Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : J’ai appelé mon fils hors d’Égypte. (Mt 2:14-15)
Il enseignait par les proverbes 1000 avant J.-C.Cantique d’Asaph. Mon peuple, écoute mes instructions ! Prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche ! J’ouvre la bouche par des proverbes, Je publie la sagesse des temps anciens. (Ps 78:1-2) 27 après J.-C. Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées depuis la création du monde. (Mt 13:34-35)
Il guérissait les malades 710 avant J.-C.Dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage, ne craignez point ; Voici votre Dieu, la vengeance viendra, La rétribution de Dieu ; Il viendra lui-même, et vous sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, S’ouvriront les oreilles des sourds ; Alors le boiteux sautera comme un cerf, Et la langue du muet éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, Et des ruisseaux dans la solitude. (Is 35:4-6) 27 après J.-C.Et il leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. » (Lc 7:22)
Il est entré à Jérusalem sur un âne 487 avant J.-C.Sois transportée d’allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d’une ânesse. (Za 9:9) 30 après J.-C. Les disciples amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus. La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches d’arbres, et en jonchèrent la route. (Mt 21:78)
Il a été trahi par un ami 1000 avant J.-C.Celui-là même avec qui j’étais en paix, Qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, Lève le talon contre moi. (Ps 41:10) 30 après J.-C. … et Judas l’Iscariot, celui qui livra Jésus. (Mt 10:4)
pour 30 sicles d’argent 487 avant J.-C.Je leur dis : « Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire ; sinon, ne le donnez pas. » Et ils pesèrent pour mon salaire trente sicles d’argent. (Za 11:12) 30 après J.-C. « Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? » Et ils lui payèrent trente pièces d’argent. (Mt 26:15)
Il gardait le silence devant ses accusateurs 712 avant J.-C.Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, À une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n’a point ouvert la bouche. (Is 53:7) 30 après J.-C. Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens. (Mt 27:12)
Il a été crucifié 1000 avant J.-C.Car des chiens m’environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds. (Ps 22:16) 30 après J.-C. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche. (Lc 23:33)
avec les brigands 712 avant J.-C.C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables. (Is 53:12) 30 après J.-C. Avec lui furent crucifiés deux brigands, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche. (Mt 27:38)
et Ses vêtements étaient partagés 1 000 avant J.-C.Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique. (Ps 22:18) 30 après J.-C. Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. » Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats. (Jn 19:22-23)
Il a été enseveli dans le tombeau d’un homme riche 712 avant J.-C.On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche. (Is 53:9) 30 après J.-C. Le soir étant venu, arriva un homme riche d’Arimathie, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus. Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre. Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul blanc, et le déposa dans un sépulcre neuf, qu’il s’était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre, et il s’en alla. (Mt 27:57-60)


 

Q 113 : A-t-on appris que le Messie était né ?

R : Oui. Certains hommes pieux ont appris que le Seigneur était né par différents moyens :

  1. les Sages d’Orient L’ont reconnu par une étoile extraordinaire apparue dans le ciel ;
  2. les Bergers de Bethléem ont appris Sa naissance grâce aux anges ;
  3. les saints et justes Siméon et Anna L’ont reconnu par la révélation du Saint Esprit lorsque le Seigneur a été amené au temple de Jérusalem quarante jours après Sa naissance ;
  4. saint Jean le Baptiste L’a reconnu pendant Son baptême dans le Jourdain grâce au Saint Esprit descendu sur le Seigneur Jésus-Christ sous forme de colombe et à la voix du Dieu Père : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection (Mt 3:17) ;
  5. la même voix a été entendue par les apôtres Pierre, Jacques et Jean pendant la Transfiguration sur le mont de Tabor : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : écoutez-le ! (Mt 17:5)

En plus, plusieurs ont reconnu le Seigneur par Son excellence, Son enseignement et surtout Ses miracles.

 

Q 114 : Quels miracles le Seigneur Jésus-Christ a-t-il accomplis ?

R : Il a guéri les gens touchés par des maladies incurables, les possédés, à distance ou par le toucher de sa main. On guérissait même quand on touchait le bout de Son vêtement. Le Seigneur rassasiait dans le désert plusieurs milliers de personnes grâce à cinq pains, puis grâce à sept pains et trois poissons. Il a marché sur l’eau et apaisé la tempête par Sa parole. Il a ressuscité le fils de la veuve de Naïn, la fille de Jaïre et Lazare au quatrième jour après sa mort. Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait. (Jn 21:25)

 

Q 115 : Comment Le Seigneur Jésus-Christ a-t-il accompli notre salut ?

R : Le Fils de Dieu a accompli notre salut par Son incarnation, Son enseignement, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Sa glorieuse ascension.

 

Q 116 : Comment l’a-t-Il fait par l’incarnation ?

R : Dans l’incarnation, le Fils de Dieu a uni les natures humaine et divine sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation. Dans cette union en un seul Christ, étonnante même pour les anges, la divinité a guéri l’humanité déchue d’Adam et donc de tous les hommes. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. (1 Co 15:21-22)

 

Q 117 : Comment l’a-t-Il fait par l’enseignement ?

R : L’enseignement du Christ sur le salut et la vie bienheureuse est exprimé dans l’Évangile du Royaume. Cet enseignement inaltéré est proclamé toujours par la Sainte Église. Il aide notre salut quand nous l’acceptons de tout cœur.

 

Q 118 : Comment l’a-t-Il fait par la vie ?

R : La vie du Seigneur mène au salut si nous l’imitons spirituellement : acquérons les sentiments, la volonté et l’Esprit de Jésus-Christ, directement ou en imitant spirituellement la vie de Ses saints. « Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs », dit l’apôtre Paul (1 Co 4:16).

 

Q 119 : Comment l’a-t-Il fait par la mort ?

R : Par la mort, le Seigneur a anéanti celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable. (He 2:14) La mort du Seigneur nous mène au salut si nous entrons dans Son Église par le Baptême qui symbolise la mort et la Résurrection du Christ. Trois immersions dans l’eau froide symbolisent Sa mort et Son séjour dans l’enfer pendant trois jours. La sortie de l’eau symbolise Sa glorieuse Résurrection. Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. (Rm 6:3-4)

La mort du Seigneur nous mène au salut si nous mangeons Son véritable Corps pur et buvons Son véritable Sang pur dans le sacrement de la Sainte Eucharistie qui s’accomplira jusqu’à Son second et glorieux avènement. Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: « Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. (1 Co 11:23-26)

 

Q 120 : Comment l’a-t-Il fait par Sa Résurrection ?

R : Ayant détruit les portails de l’enfer (1 P 3:19) et libéré les âmes des justes, le Seigneur Jésus-Christ a détruit la mort et a ouvert à tous les hommes repentants l’accès au Paradis où le brigand est entré le premier (Lc 23:43). Grâce à Sa Résurrection, tous les hommes seront ressuscités dans leur chair au Dernier et Grand Jour du Jugement. Les impies recevront le châtiment éternel, mais les justes auront la vie éternelle (Mt 25:46).

 

Q 121 : Comment l’a-t-Il fait par Son ascension ?

R : Dans l’ascension, le Seigneur Jésus-Christ ressuscité en tant qu’homme, monte et surélève notre nature humaine en Lui-même au-dessus de tous les cieux et s’assoit à la droite du Père. Les hommes peuvent devenir ainsi des participants de la nature divine (2 P 1:4), c’est-à-dire devenir des dieux par la grâce.

 

et s’est fait Homme ;


 

Q 122 : Pourquoi est-il écrit que le Fils de Dieu « s’est fait Homme » mais aussi qu’il « s’est incarné » ?

R : Les Saints Pères du Ier Concile de Nicée ont ajouté les mots « et s’est fait Homme » pour accentuer le fait que le Fils de Dieu s’est acquis non seulement la chair, mais toute la nature humaine : l’esprit, l’âme et le corps (1 Th 5:23) et est ainsi devenu un Homme parfait.


 

 

CHAPITRE 4. IVE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli ;

 

il a été crucifié pour nous


 

Q 123 : Pourquoi le Seigneur Jésus-Christ a-t-il été crucifié ?

R : Le Seigneur s’est volontairement humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix (Ph 2:8) pour sauver chaque homme de la mort en purifiant la nature humaine par Son Sang divin. Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs (Mt 20:28).

 

Q 124 : Pourquoi le Fils de l’homme est-il mort sur la croix ?

R : Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit quiconque est pendu au bois. (Ga 3:13) L’apôtre Paul cite le livre de l’Ancien Testament pour souligner le fait que le Christ ait volontairement pris sur Lui-même la malédiction destinée à chaque homme. L’innocent a souffert pour les coupables. Il se laisse percer les mains pour guérir les mains de celui qui les a tendues vers le fruit interdit ; Il se laisse percer les pieds pour guérir les pieds de celui qui est allé se cacher dans le buisson (Gn 3:10) ; Il se laisse mettre une couronne d’épines pour corriger la malédiction du sol produisant des épines et des ronces (Gn 3:17) ; Il se laisse percer la côte pour guérir celle qui en était prise et qui a violé le commandement en premier. En Lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés. (Ep 1:7) Et encore : Ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous avez hérité de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous… (1 P 1:18-20)

 

Q 125 : Qu’est-ce que la rédemption ou la rançon ?

R : La rançon est le paiement par lequel les esclaves et les captifs obtenaient la liberté, et par lequel les criminels échappaient au châtiment. Dans l’Ancien Testament, la rançon désignait une somme payée par les Juifs pour les premiers-nés. Par conséquent, ces enfants qui devaient être consacrés au ministère divin dans le Temple étaient exemptés du service au Temple. La rançon est ainsi un paiement pour la libération de ceux qui ne sont pas capables de l’obtenir par leurs propres moyens.

Suite au péché originel, l’homme est devenu prisonnier du diable et portait la punition pour ses péchés. Le Christ étant sans péché et mourant pour nous sur la croix nous libère des conséquences du péché originel, y compris de la mort, et détruit le pouvoir du diable sur l’homme.

 

Q 126 : Pourquoi Jean Baptiste appelle Jésus-Christ « Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jn 1:29) ?

R : Parce que le Christ a pris sur Lui-même la juste punition pour nos péchés qui nous était destinée. La croix est l’autel sur lequel Jésus-Christ est sacrifié selon Sa nature humaine, comme un Agneau, et sur lequel Il fait le sacrifice selon Sa nature divine comme Archiprêtre. Ce miracle est exprimé dans une des prières liturgiques : « Tu es Celui qui offre et qui est offert, Celui qui reçoit et qui est distribué, ô Christ notre Dieu… »

 

sous Ponce Pilate

 

Q 127 : Quand Jésus-Christ a-t-il été crucifié ?

R : Il a été crucifié au moment où la Judée a été gouvernée par le préfet romain Ponce Pilate. Cette circonstance a été rajoutée dans le Symbole pour souligner deux faits importants :

  1. Que Dieu agit dans la vraie histoire humaine. Il s’est incarné, est mort, est ressuscité, est monté au-dessus de tous les cieux et c’est historiquement vrai.
  2. Que la prophétie de Jacob s’est accomplie (Gn 49:10) et le Messie est venu au moment où la Judée n’était plus gouvernée par un juif mais par un étranger.

a souffert et a été enseveli


 

Q 128 : Comment le Fils de l’homme a-t-Il pu souffrir et mourir s’Il était Dieu ?

R : Le Fils de Dieu a souffert sur la croix en tant qu’Homme. Ses souffrances n’étaient pas illusoires et Sa mort était réelle. Jésus-Christ pouvait échapper à ses souffrances, mais Il n’a pas voulu. Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. (Jn 10:17-18)

 

Q 129 : Quelle est la différence entre la mort du Christ et la mort d’un homme ?

R : Pour chaque homme, la mort est la conséquence directe et « naturelle » de sa vie dans les péchés, parce que le péché cause la mort. Étant sans péché, Jésus-Christ a goûté la mort qui ne lui était pas naturelle. Sa mort était différente par le poids de nos péchés, car ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris (Is 53:4-5).

Sa mort était un sacrifice de la réconciliation entre l’homme et Dieu. Le Père a réconcilié par Son Fils tout avec Lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix (Col 1:20).

 

Q 130 : Quelles sont les paroles prononcées par le Fils de Dieu sur la croix ?

R : Il y en a 7 :

  1. Sa première parole était pour ceux qui le crucifiaient :Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font (Lc 23:34), pour nous apprendre à prier aussi pour nous ennemis.
  2. Quand les passants l’injuriaient, et secouaient la tête, en disant : « Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix » ; quand les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient : « Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui. » (Mt 27:39-42); Jésus s’écria d’une voix forte : « Éli, Éli, lama sabachthani ? » C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (Mt 27:46). « C’était prononcé de la part de toute l’humanité abandonnée afin de mettre fin à la malédiction et retourner les yeux du Père vers nous qui avons été rejetés pour le crime d’Adam et qui sommes sauvés en Christ. » (Saint Athanase le Grand)
  3. L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous! » Mais l’autre le reprenait, et disait : « Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. » Et il dit à Jésus : « Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. » Jésus lui répondit : « Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » (Lc 23:39-43) Cette parole montre la miséricorde inconcevable de Dieu vers ceux qui s’approchent de Lui avec la foi, le repentir et l’amour.
  4. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voilà ton fils.» Puis il dit au disciple : « Voilà ta mère. » Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. (Jn 19:26-27) La parole montre le soin du Fils envers sa mère. Le Seigneur accomplit ainsi le commandement d’honorer ses parents (Ex 20:12).
  5. Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture fût accomplie : « J’ai soif.» (Jn 19:28) « Jésus-Christ avait soif de l’eau en tant qu’Homme et Il avait soif de l’amour humain en tant que Dieu », dit saint Nicolas de Serbie.
  6. Jésus s’écria d’une voix forte : « Père, je remets mon esprit entre tes mains.» Et, en disant ces paroles, il expira. (Lc 23:46) La Christ nous apprend à nous confier entièrement à Dieu lors de notre passage de cette vie.
  7. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : « Tout est accompli.» Et, baissant la tête, il rendit l’esprit. (Jn 19:30) La rédemption de toute l’humanité s’est accomplie.


 

Q 131 : Comment Jésus-Christ a-t-Il été enseveli ?

Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus. Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs. Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été mis. Ce fut là qu’ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche. (Jn 19:38-42)

 

Q 132 : Où était l’Âme divine du Christ après Sa mort ?

R : Le sacrifice du Christ sur la croix a un impact universel sur tous les hommes qui vécurent avant cette époque, qui vivent à cette époque-là et sur ceux qui vivraient après. Pour sauver les premiers, l’Âme divine du Christ sans être séparée de la Divinité est descendue dans l’enfer selon la prophétie : De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. (Mt 12:40) Le Seigneur a détruit les portails de l’enfer et a libéré tous les justes qui attendaient Son arrivée et les introduisit dans le Paradis avec le brigand. (Cf. 1 P 3:19-20, 1 P 4:6, Ep 4:8-9, Is 45:2-3, Os 13:14, Lc 23:43, Jb 38:17, Ps 24:7) Certains d’entre les justes ont été ressuscités dans leurs corps pour prêcher l’Évangile à Jérusalem (Mt 27:52-53).

 

Q 133 : Le Fils de Dieu a-t-il souffert pour tous les hommes ?

R : De son côté, le Seigneur Jésus-Christ a souffert pour tout le monde. Il s’est sacrifié pour sauver tous les hommes. Cependant, se servent de Son exploit rédempteur ceux qui participent volontairement à Ses souffrances, en devenant conforme à Lui dans Sa mort (Ph 3:10).

 

Q 134 : Comment pouvons-nous participer à la mort du Christ ?

R : Nous participons aux souffrances du Fils de Dieu :

  1. par la foi sincère ;
  2. par les saints Sacrements qui cachent et contiennent la force des souffrances et de la mort de Jésus-Christ (cf. Rm 6:3, 1 Co 11:26) ;
  3. par la crucifixion de la chair avec ses passions et ses désirs (Ga 2:24). Saint Paul apôtre dit : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Ga 2:20)


 

Q 135 : Comment pouvons-nous crucifier notre chair avec nos passions et nos désirs ?

R : On peut le faire par l’abstention des passions et désirs en faisant les actes qui leur sont opposés, en imitant le Seigneur et Ses saints. Si la haine essaie de pénétrer dans notre cœur et de nous pousser à offenser notre prochain ou notre ennemi en lui faisant mal, nous nous souvenons de Jésus-Christ qui priait sur la croix de ses ennemis et nous faisons la même chose. Il en va de même pour toutes les passions dont les 8 principales sont : gourmandise, luxure, avarice, colère, chagrin, acédie, orgueil et vanité.


 

CHAPITRE 5. VE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

et Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures

 

et Il est ressuscité le troisième jour


 

Q 136 : Que nous apprend cette phrase ?

R : Elle nous apprend que Jésus-Christ est ressuscité des morts, comme il a été écrit par les Prophètes et dans les Psaumes (Lc 24:7) ; que Jésus-Christ est ressuscité dans Son propre Corps qu’Il avait eu lors de la naissance et de la mort.

 

Q 137 : Quel est le rapport entre la Résurrection de Jésus-Christ et nous ?

R : Par Sa Résurrection, le Sauveur a posé le fondement de la résurrection pour chaque homme. Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. (1 Co 15:20) Tout le monde sera ressuscité dans son propre corps dans lequel il est né et mort.

 

Q 138 : Quelles sont les preuves de la Résurrection du Christ ?

R : Il y en a plusieurs :

  1. le sépulcre sans le Corps du Christ ; Étant entrées dans le sépulcre, les femmes myrrophores n’ont vu qu’un ange disant : « Ne vous épouvantez pas ; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; il est ressuscité, il n’est pas ici… » (Mc 16:6)
  2. le linge et les bandes funéraires posées dans le tombeau ; Étant entrés dans le sépulcre, les apôtres Pierre et Jean ont vu les bandes qui étaient à terre, et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part (Jn 20:6-7). Si le Corps du Christ avait été volé du sépulcre, les bandes et le linge auraient été pris avec, car ils étaient collés extrêmement fort au Corps embaumé par un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès (Jn 19:39).
  3. les gardiens du sépulcre ; Les pharisiens ont mis les gardiens devant le sépulcre pour que les apôtres ne viennent pas dérober le corps (Mt 27:63). Mais un ange est descendu du ciel et a roulé la pierre qui fermait le sépulcre. Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts (Mt 28:4).Puis ils entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé (Mt 28:4). Les gardiens qui ont été mis là par la haine des pharisiens sont devenus ainsi les témoins de la Résurrection du Christ. L’un d’entre eux était saint Longin le Centurion qui est devenu martyr pour le Seigneur.
  4. le mensonge des sacrificateurs ; Ayant entendu le témoignage des soldats, les pharisiens leur ont donné une forte somme d’argent, en disant : « Dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons de peine. » Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce jour. (Mt 28:11-15) Par la corruption, les pharisiens ont confirmé de leur côté la Résurrection du Christ.
  5. la parution aux apôtres ; Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu. (Ac 1:3) Le Christ est apparu à Céphas, puis aux douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton (1 Co 15:6-8), dit l’apôtre Paul.

 

selon les Écritures


 

Q 139 : D’où viennent les mots « et Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » ?

R : Ces mots sont pris dans la première lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens. Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. (1 Co 15:3-4)

 

Q 140 : Que veut dire « selon les Écritures » ?

R : Les mots « selon les Écritures » veulent dire que Jésus-Christ est mort et ressuscité comme c’était prophétiquement écrit dans les livres de l’Ancien Testament.

 

Q 141 : Où était-ce écrit ?

R : 1. Le prophète Isaïe parle de la mort du Messie : Il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. (Is 53:5)

  1. L’apôtre Pierre cite le psaume 16(15) quand il parle de la Résurrection du Christ : Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. (Ac 2:27)
  2. Le séjour du prophète Jonas dans le ventre de la baleine pendant trois jours et trois nuits préfigurait la Résurrection du Christ. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. (Mt 12:40)

CHAPITRE 6. VIE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

Il est monté au ciel, et siège à la droite du Père

Il est monté au ciel


 

Q 142 : Comment était l’Ascension de Jésus-Christ ?

R : Le Christ fut élevé pendant que les apôtres le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et dirent : « Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. » (Ac 1:9-11)

 

Q 143 : L’Ascension était-elle prédite dans les livres de l’Ancien Testament ?

R : Oui, le prophète Zacharie dit : Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers, Qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’orient. (Za 14:4)

 

Q 144 : Comment le Christ est-il monté au ciel : en tant qu’Homme ou en tant que Dieu ?

R : Il est monté en tant qu’Homme et dans la même Chair qu’Il avait à la naissance et à la mort. Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. (Ep 4:10)

En tant que Dieu, le Christ est omniprésent ; Il est donc présent toujours au ciel. Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. (Jn 3:13)

 

siège à la droite du Père


 

Q 145 : Dieu le Père a-t-il un côté droit ou un côté gauche ?

R : Non. Il faut comprendre « siège à la droite du Père » dans le sens où le Fils acquiert selon Sa nature humaine le même pouvoir, la même puissance et gloire qu’a Son Père, tout ce que le Fils avait déjà selon Sa nature divine avant tous les siècles. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre. (Ph 2:9-10)

 

Q 146 : D’où vient cette allégorie « être assis à la droite de quelqu’un » ?

R : Pendant les anciennes cérémonies royales, être assis à la droite ou à la main droite du roi signifiait la participation absolue à l’honneur royal, au même pouvoir de la gestion du royaume. Salomon a ainsi fait asseoir sa mère Bethsabée à sa droite (3 R 2:18-22).

 

Q 147 : Quel est le ministère du Christ après l’Ascension ?

R : Le ministère royal de Jésus-Christ après l’Ascension est que :

1) Étant dans l’union étroite selon Sa nature humaine avec la Sainte Trinité, Il est Médiateur (Avocat) pour nous devant Dieu (He 9:15, 12:24) et le Souverain Sacrificateur (He 4:14-15) qui a traversé les cieux. Ces noms eux-mêmes désignent le ministère de médiation. Par le Christ, les croyants en Lui peuvent accéder à Dieu. Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, disait le Sauveur (Jn 14:13).

2) Le Seigneur avait promis de demander au Père d’envoyer le Saint Esprit (Jn 16:7). Suite à l’apparition de l’Esprit à la Pentecôte (Ac 2:1-4), Jésus-Christ est devenu la Tête de l’Église qu’Il a créée sur terre (Ep 1:22-23), le Chef qui nous donne tout ce qui contribue à la vie et à la piété (2 P 1:3).

3) Assis à la droite du Père, Jésus-Christ a tout le pouvoir pour guider les événements de l’histoire mondiale, protéger et étendre Son royaume, aider tous les croyants à lutter contre le péché et les ennemis du salut. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. (1 Co 15:25-26)

 

Q 148 : Quel est le rôle de l’Ascension dans notre salut ?

R : Dans Son Ascension, le Christ élève l’essence humaine en Lui-même dans un état de proximité étroite avec Dieu. Le Seigneur ouvre ainsi l’accès au ciel à tous ceux qui croient en Lui, comme Il disait : Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. (Jn 14:2-3) Et encore : Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. (Jn 12:32)


CHAPITRE 7. VIIE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

et Il reviendra en gloire, juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin.

 

et Il reviendra en gloire, juger les vivants et les morts


 

Q 149 : Comment sera le deuxième avènement du Christ ?

R : Il sera de même nature que Sa glorieuse Ascension : Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. (Ac 1:11)

 

Q 150 : Que dit le Christ à propos du Jugement Dernier ?

R : Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. (Jn 5:26-29)

 

Q 151 : Y a-t-il une différence entre le premier avènement du Christ et le deuxième ?

R : Oui.

  1. Afin de souffrir pour nous, le Christ est venu en forme de serviteur (Ph 2:7), en humilité absolue. Pour nous juger, le Seigneur viendra dans Sa gloire avec tous les anges (Mt 25:31).
  2. Dans son premier avènement, Jésus-Christ était visible pour certaines personnes. Dans son deuxième avènement, tous les gens Le verront. Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. (Mt 24:27)


 

Q 152 : Le Christ va-t-Il juger tout le monde ?

R : Oui, sans exception.

 

Q 153 : Comment va-t-Il nous juger ?

R : La conscience de chaque homme sera ouverte pour tout le monde et non seulement tous les actes de la vie seront relevés, mais aussi toutes les paroles, toutes les pensées et tous les désirs. Le Seigneur mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. (1 Co 4:5)

 

Q 154 : Serons-nous jugés sur tous nos actes, paroles et pensées ?

R : Dieu nous jugera sur tous nos mauvais actes, paroles et pensées sauf si nous nous purifions d’eux par le repentir et la correction de la vie. Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. (Mt 12:36)

 

Q 155 : Quand le Jugement Dernier aura-t-il lieu ?

R : Nous ne savons pas. Mais il faut être toujours prêt à rencontrer Jésus-Christ. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure. (Mt 25:13)

Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. (2 P 3:10)

 

Q 156 : Y a-t-il des signes du deuxième avènement du Christ ?

R : Oui. C’est la prédication de l’Évangile pour toutes les nations, la réduction de la foi et de l’amour entre les hommes, l’augmentation des vices et des désastres, les guerres, la venue de l’Antéchrist (Mt 24).

 

Q 157 : Qui est l’Antéchrist ?

R : Il est un impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement (2 Th 2:8).

 

son règne n’aura pas de fin.


 

Q 158 : Comment la Sainte Écriture parle-t-elle du Royaume éternel du Christ ?

R : Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin. (Lc 1:32-33)

 

Q 159 : Qu’est-ce que c’est, le Royaume de Dieu ?

R : Premièrement, le Royaume de Dieu c’est le monde entier ; deuxièmement, ce sont tous les croyants sur la terre ; troisièmement, ce sont tous les justes saints et bienheureux dans les Cieux. Le premier est le Royaume de la nature où Dieu se manifeste comme le Roi souverain de toute créature. Le deuxième est le Royaume de la grâce où Dieu se manifeste comme miséricordieux et Celui qui est prêt à pardonner ceux qui se repentent et confessent leurs péchés dans l’Église. Le troisième est le Royaume de la gloire où Dieu se manifeste comme Rémunérateur juste (He 11:6) et Celui qui donnera à chacun selon ses actes.

 

Q 160 : Quel Royaume n’aura pas de fin ?

R : Le Royaume de la gloire n’aura pas de fin.

 

Q 161 : Le bonheur pour les justes et les souffrances pour les injustes seront-ils éternels ?

R : Oui. Et ceux-ci [les pécheurs] iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. (Mt 25:46)

Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges (Mt 25:41) où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Mt 25:30).

 

Q 162 : Pourquoi ne pourrons-nous plus nous repentir pendant ou après le Jugement Dernier ?

R : D’abord, parce que le Royaume de la grâce aura une fin. Puis, parce qu’il n’y aura plus de temps, toute l’humanité entrera dans l’éternité qui sera particulière pour chacun selon l’état de son âme.

 

Q 163 : Que fait l’âme humaine après sa séparation du corps ?

R : Elle entre dans le monde invisible où toute la conscience et les sentiments persistent ; elle subit le Jugement particulier. Chaque âme non chrétienne descend en enfer et y attend la résurrection des morts et du Jugement Dernier. À l’aide de son ange gardien, l’âme chrétienne commence à se battre spirituellement contre les esprits méchants dans les lieux célestes (Ep 6:12), qui l’accuseront sur ses péchés. Celle qui (en fonction de ses actes, des vertus acquises, des passions vaincues, des prières de l’Église…) passera les péages célestes des démons, se prosternera devant le Christ et sera placée par Lui dans un endroit particulier au Paradis pour y attendre la résurrection des morts et du Jugement Dernier. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. (Jn 14:2)

 

Q 164 : Existe-t-il un troisième endroit pour certaines âmes, le purgatoire ?

R : Non. La Sainte Écriture ne dit rien sur l’existence du purgatoire. C’est un enseignement récent de l’Église de Rome qui n’a été dogmatisé qu’en 1439 sur le Concile de Ferrare-Florence, plus de 400 ans après son détachement de l’Église universelle. Dans cet enseignement particulier, l’Église a notamment condamné Origène pendant le Ve Concile Œcuménique à Constantinople en 553.


CHAPITRE 8. VIIIE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

Et en l’Esprit, Saint, Seigneur, qui donne la Vie, qui procède du Père, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes.

 

Et en l’Esprit, Saint, Seigneur


 

Q 165 : Qui est l’Esprit Saint ?

R : L’Esprit Saint est la troisième Personne ou Hypostase de la Sainte Trinité qui a la même essence ou nature que le Père et le Fils et se distingue par Sa propriété hypostatique : la procession du Père.

 

Q 166 : Où l’Esprit Saint est-il appelé Dieu?

R : 1) Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint Esprit ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. (Ac 5:3-4)

2) Saint Paul apôtre parlant du corps humain comme d’un temple, utilise « temple de Dieu »(1 Co 3:16) et « temple du Saint Esprit »(1 Co 6:19) comme des expressions interchangeables.

3) Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. (1 Co 2:10) Pour pouvoir sonder les profondeurs de l’infini, il faut être infini. Le Saint Esprit est donc infini. Personne ne peut être infini à part Dieu.

4) L’apôtre Paul dit : C’est avec raison que le Saint Esprit, parlant à vos pères par le prophète Isaïe, a dit : « Va vers ce peuple, et dis : “Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.” » (Ac 28:25-26) Il est écrit que c’est Dieu qui parle au prophète Isaïe (Is 6:9-10).

 

qui donne la Vie


 

Q 167 : Que veut dire « le Saint Esprit donne la vie » ?

R : Cela veut dire qu’Il possède certaines propriétés divines :

  1. Il participe à la création du monde (Gn 1:2).
  2. Il est omniscient (1 Co 2:10).
  3. Il est omniprésent (Ps 139:7).
  4. Il envoie le Fils avec le Père (Is 48:16).
  5. Il donne la naissance aux hommes pour la vie spirituelle (Jn 3:5).
  6. Il enseigne et rappelle aux chrétiens tout ce que le Christ a dit (Jn 14:26).
  7. Il guide les apôtres dans la prédication de l’Évangile (Ac 13:4, 16:7).
  8. Il nous aide dans nos faiblesses, Il intercède par des soupirs inexprimables (Rm 8:26).


qui procède du Père

 

Q 168 : Que veut dire « le Saint Esprit procède du Père » ?

R : Cela veut dire que le Père est la seule Cause et la Source du Saint Esprit de Laquelle Il procède. Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui procède du Père, il rendra témoignage de moi. (Jn 15:26)

 

Q 169 : Le Saint Esprit procède-t-il aussi du Fils, comme dit l’Église de Rome ?

R : Non. Le Père est la seule Cause dans la Sainte Trinité qui engendre le Fils et fait procéder l’Esprit Saint. Les paroles du Seigneur que l’Esprit Saint procède du Père (Jn 15:26) sont suffisantes et expriment parfaitement la vérité. L’affirmation que le Saint Esprit procède aussi du Fils ne se base ni sur la Sainte Écriture ni sur la Sainte Tradition. L’ajout du Filioque introduit la deuxième Cause (le Fils) dans la Sainte Trinité et altère la révélation de Dieu sur Lui-même.

 

Q 170 : Par qui est-il confirmé que le Saint Esprit ne procède que du Père ?

R :

  1. C’est confirmé par le IIIe Concile Œcuménique à Éphèse qui a interdit de changer le Symbole de la foi et donc d’y rajouter le terme « Filioque » – et du Fils.
  2. C’est confirmé par l’ensemble des saints Pères  de l’Église qui enseignent que le Saint Esprit ne procède que du Père. En voici certains :
    1. « Tout ce qu’a le Père a le Fils, sauf la Causalité », dit saint Grégoire de Nazianze (Parole 34. À ceux qui sont venus de l’Égypte).
    2. « L’Esprit Saint du Père, Il n’est pas créé, ni né, mais Il procède. Dieu le Père est la seule Cause des deux Personnes. Le Fils est né du Père comme de Sa Cause ; l’Esprit Saint procède du seul Père comme de Sa Cause et Il est envoyé au monde par le Fils », dit saint Athanase le Grand (Parole 3. Sur la théologie).
    3. « Et nous parlons du Saint Esprit, qu’Il provient du Père et nous L’appelons l’Esprit du Père. Cependant, nous ne disons pas que l’Esprit provient du Fils, mais nous L’appelons l’Esprit du Fils », dit saint Jean Damascène (L. 1. Ch. 8. De la Sainte Trinité).
    4. « Comme on sait, l’Esprit Consolateur procède du Père et demeure en Fils (a Patre procedat et in Filio maneat) », dit saint Grégoire le Grand (Dialog. II, cap. ultim., secundum Graec. vers. Conf. Theoph. Procopowicz Theolog. vol. I, p. 1 010).
    5. « Celui qui ne dit pas que le Saint Esprit est du Père dans le sens vrai et propre, ainsi que le Fils est de l’essence divine, Il est Dieu et la parole de Dieu, qu’il soit anathème », dit le saint pape Damas Ier (Lettre à Pauline, évêque de Macédoine).
  1. C’est confirmé dans la plupart des Conciles contre les hérésies de l’Église de Rome après le XIesiècle (1089, 1233, 1273, 1274, 1282, 1285, 1341, 1351, 1441, 1443, 1484, 1642, 1672, 1722, 1727, 1755, 1838, 1848, 1895).
  2. C’est aussi confirmé de la part de l’Église de Rome par le pape Jean VIII dans le Concile de 879 à Constantinople où « Filioque» a été condamné comme hérésie.

 

qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils


 

Q 171 : Est-ce que le Saint Esprit est adoré comme le Fils et le Père ?

R : Oui. L’Esprit Saint est adoré également et de même manière que le Fils et le Père, car Il leur est équivalent. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. (Mt 28:19)

 

qui a parlé par les prophètes


 

Q 172 : Pourquoi est-il dit : « qui a parlé par les prophètes » ?

R : C’est écrit pour nier certains arguments des faux enseignants qui disaient que les livres de l’Ancien Testament n’étaient pas écrits par le Saint Esprit. Les prophètes parlaient par l’Esprit Saint. Aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. (2 P 1:20-21)

 

Q 173 : Pourquoi n’est-il pas écrit la même chose pour les apôtres ?

R : Parce que personne ne se doutait à l’époque que le Saint Esprit parlait par les apôtres.

 

Q 174 : Comment l’Esprit Saint s’est-il révélé aux hommes ?

R : Il est descendu sur les apôtres en forme des langues de feu le cinquantième jour après la Résurrection du Christ.

 

Q 175 : L’Esprit Saint communique-t-il aujourd’hui ?

R : Oui. Il communique à tous les vrais chrétiens aujourd’hui par la prière, les vertus et surtout par les saints Sacrements de l’Église.

 

Q 176 : Quels sont les plus importants dons de l’Esprit Saint ?

R : Le prophète Isaïe parle de sept dons de l’Esprit Saint : Esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de piété, esprit de crainte de l’Éternel. (Is 11:2)

 

Q 177 : Comment le chrétien peut-il comprendre qu’il a acquis la grâce du Saint Esprit ?

R : Par la manifestation des fruits du Saint Esprit, dont les principaux sont l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance (Ga 5:22).


 

CHAPITRE 9. IXE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

En l’Église, une, sainte, catholique et apostolique

Ayant accompli l’action de notre rédemption, le Seigneur Jésus-Christ a également prévu le moyen par lequel nous pourrions nous approprier les fruits de cette action rédemptrice. Pour cela, Il a fondé Son Église.

 

En l’Église


 

Q 178 : Qu’est-ce que c’est, l’Église ?

R : L’Église est une communauté des gens établie par Dieu qui sont unis par la foi orthodoxe, les lois de Dieu, la hiérarchie apostolique et les saints Sacrements.

 

Q 179 : Que veut dire le mot église ?

R : Le mot église (du grec ἐκκλησία [ecclesia]) vient du verbe grec signifiant « recueillir », « appeler ». À Athènes, dans l’Antiquité, l’« ecclesia » était une réunion de citoyens, à laquelle ne participait pas toute la population, mais seulement les élus, c’est-à-dire ceux qui étaient appelés et répondaient à certaines exigences.

 

Q 180 : La foi selon l’apôtre Paul est la certitude de l’invisible (He 11:1). Comment est-il possible de croire en l’Église qui est visible ?

R : Dans son aspect terrestre, l’Église est visible et il est tout à fait possible de définir où elle est présente ou non, qui en fait partie ou non. En même temps, l’Église a un côté invisible, à l’instar de Jésus-Christ qui a l’essence humaine, visible, et l’essence divine, invisible. Du côté visible, l’Église est la communauté des chrétiens. Du côté invisible, l’Église est le Corps du Seigneur (Ep 1:22-23). Elle a la grâce divine qui est versée par Dieu sur tous ses membres. Elle comprend l’ensemble de tous les anges et tous les saints demeurant aux cieux. Selon son côté invisible, l’Église est un objet de la foi.

 

Q 181 : Que veut dire : « croire en l’Église » ?

R : Croire en l’Église veut dire honorer la véritable Église du Christ, obéir à son enseignement et ses commandements avec la certitude que la grâce divine y vit et y agit, et qu’elle découle de l’Unique Tête de l’Église, le Seigneur Jésus-Christ (Col 1:18).

 

Q 182 : Quelle image de l’Église est la plus présente dans les livres de la Sainte Écriture ?

R : C’est l’image de la tête et du corps. L’Église est un organisme « divino-humain ». Elle est le Corps du Christ dont la Tête est le Christ Lui-même et les membres sont tous les chrétiens unis avec Lui comme avec leur Chef. Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. (1 Co 12:27)

 

Q 183 : Qui fait partie de l’Église ?

R : 1) Tous les chrétiens orthodoxes sur terre.

2) Tous ceux qui sont morts dans la foi véritable et la repentance.

3) Les anges (Ep 1:10 ; Col 1:18-20 ; He 12:22-24).

 

Q 184 : L’Église est donc sur la terre et au ciel ?

R : Oui. Le Seigneur Jésus-Christ a ainsi deux troupeaux qui forment la seule Église. Le premier troupeau se compose des membres vivant sur terre. On l’appelle l’Église « revenant à sa Patrie » (He 13:14) ou « militante » (Ep 6:12). Le deuxième troupeau se compose des anges et de tous ceux qui sont morts dans la foi véritable et la repentance. On l’appelle Église céleste ou « triomphante » (He 12:22-23). Le premier est en route et fait la guerre, le deuxième a atteint la Patrie et triomphe victorieusement.

 

Q 185 : Comment l’Église a-t-elle été fondée ?

R : L’Église a été fondée le cinquantième jour après la Résurrection du Christ à la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit est descendu sur les apôtres sous forme de langues de feu et leur a communiqué Sa grâce (Ac 2). Pourtant, la fondation de l’Église a été promise par Jésus-Christ avant Sa mort et Résurrection.

Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : « Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Les uns disent que tu es Jean Baptiste ; les autres, Élie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. » « Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? » Simon Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Jésus, reprenant la parole, lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce rocher je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ. (Mt 16:13-20)

 

Q 186 : Que veut dire « les portes du séjour des morts » ?

R : À l’époque, toute la puissance intellectuelle et gouvernementale s’était focalisée au-dessus ou près des portails de l’entrée principale dans la ville et non pas au centre-ville. Les portes de l’enfer signifient ainsi toute la puissance du Malin.

 

Q 187 : Que signifie : « ces portes ne prévaudront pas contre l’Église » ?

R : Cela veut dire que l’Église existera toujours depuis la Pentecôte jusqu’au deuxième avènement du Christ. « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28:20), dit le Seigneur.

 

Q 188 : L’Église peut-elle être détruite ?

R : Non. Comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort ? Alors seulement il pillera sa maison. (Mt 12:29) L’homme fort est Jésus-Christ. Sa Maison est l’Église qui existera toujours car le Fort est tous les jours avec Elle (Mt 28:20).

L’apôtre Paul dit qu’à Dieu appartient la gloire dans l’Église dans toutes les générations. (Ep 3:20)

 

Q 189 : L’Église peut-elle être cachée ou inaccessible pour certains ?

R : Non. Elle est toujours accessible pour ceux qui ont été prédestinés pour le salut avant tous les siècles. On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. (Mt 5:15)

 

Q 190 : La partie terrestre de l’Église peut-elle être invisible ?

R : Non. L’Église est visible sur terre. On peut persécuter l’Église (Ac 8:1) parce qu’elle est visible. L’Église a le pouvoir de jugement et les chrétiens pouvaient et peuvent dans tous les siècles s’adresser aux autorités de l’Église, ce qui n’aurait pas été possible si elle avait été invisible. Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. (Mt 18:15-17)

 

Q 191 : Sur qui est-elle fondée ?

R : Et moi, je te dis que tu es Pierre [Πέτρος – Petros], et que sur ce rocher [πετρα – petra] je bâtirai mon Église. (Mt 16.18) Le rocher sur lequel est fondée l’Église est la confession que l’apôtre Pierre venait de prononcer de la part de tous les apôtres : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. (Mt 16:16) Ce rocher de fondement est donc le Christ Lui-même, car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. (1 Co 3:11)

Saint Augustin dit : Il ne lui a pas été dit en effet : « Tu es la pierre [petra] », mais : « Tu es Pierre [Petrus]. » Car la pierre était le Christ ; et Simon, l’ayant confessé comme toute l’Église le confesse, a été nommé Pierre. (Contre la lettre de l’hérétique Donat)

Saint Jean Chrysostome dit : « Il avait dit à Pierre : “Tu es heureux, Simon, fils de Jean” ; il lui avait annoncé que ce serait sur sa confession qu’il poserait les fondements de son Église. » (Sur l’épître aux Galates)

Saint Hilaire de Poitiers dit que l’Église était fondée sur la confession de l’apôtre Pierre : « Super hanc igitur confessionis petram ecclesiae aedificatio est. » (De Trinitate, liber II, caput 36)

 

Q 192 : L’apôtre Pierre avait-il la primauté ?

R : Deux apôtres, Pierre et Paul, avaient la primauté selon l’honneur ou « en dignité » (saint Jean Chrysostome), étant premiers parmi les égaux. L’apôtre Pierre a souvent pris l’initiative de parler de la part de tous, il était le plus « vif et impétueux » (saint Jean Chrysostome). L’apôtre Paul a dépassé tout le monde dans sa mission de prédication. Il dit : « J’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. » (1 Co 15:10)

 

Q 193 : Par quoi est-il confirmé que l’apôtre Pierre n’avait pas de primauté selon le pouvoir ?

R : Bien que l’apôtre Pierre ait une haute autorité parmi les apôtres :

  1. il n’a jamais donné d’ordres aux apôtres ;
  2. il a participé au Concile apostolique comme d’autres apôtres et n’avait pas la décision finale (Ac 15:7-11) ;
  3. ce n’est pas lui qui a présidé le Concile apostolique, mais l’apôtre Jacques, frère du Seigneur ;
  4. il était critiqué par d’autres apôtres, comme l’apôtre Paul (Ga 2:11-14) ;
  5. il était accusé par des chrétiens si bien qu’il devait se justifier (Ac 11) ;
  6. il est envoyé par d’autres apôtres pour une mission en Samarie (Ac 8 :14) ;
  7. il s’appelait lui-même co-pasteur (συμπρεσβύτερος [sympresbuteros]), ancien comme les autres (1 P 5:1).

La Sainte Écriture ainsi que la Sainte Tradition montrent sans ambiguïté que l’apôtre Pierre avait le même pouvoir que tous les apôtres et que les clefs du Royaume (Mt 16:20) « appartiennent à tous les apôtres » (saint Jérôme, saint Augustin, saint Ambroise, saint Macaire le Grand, saint Jean Chrysostome, saint Bède le Vénérable…). « Pierre prend en toutes choses l’avis de ses frères, et qu’il ne fait rien avec hauteur et autorité. » (Saint Jean Chrysostome, 3e parole sur les Actes des apôtres)

 

Q 194 : L’autorité de l’apôtre Pierre se propage-t-elle sur tous les évêques de l’Église de Rome ?

R : Non. L’apôtre Pierre a fondé des églises locales dans plusieurs villes y compris Antioche. Pourtant, les évêques d’Antioche ne prétendent pas avoir un héritage particulier de l’apôtre. Saint Nil Cabasilas dit : «Pierre a ordonné à Antioche un évêque, à Alexandrie – un autre, ailleurs – encore un autre ; l’évêque de Rome n’a pas de tels droits. Pierre a ordonné l’évêque de Rome, mais l’évêque de Rome ne peut pas faire de quelqu’un d’autre un évêque… Ce que Pierre enseignait était les paroles du Saint Esprit Lui-même ; est-ce que cela s’applique au pape ? Non, on ne peut pas dire que le pape était héritier de Pierre en tout ; il était son héritier dans les mêmes choses que tous ceux qui étaient ordonnés par l’apôtre étaient héritiers, c’est-à-dire dans le pouvoir de lier et de délier, de baptiser et d’enseigner, de retourner les errants sur le droit chemin… »

 

Q 195 : Par quoi est-il confirmé que les évêques de Rome n’ont pas la primauté de juridiction (le pouvoir supérieur) sur d’autres évêques de l’Église ?

R : C’est confirmé par la Sainte Tradition de l’Église exprimée par des saints Pères . Saint Cyprien de Carthage dit que « l’Église repose sur les évêques et toute sa conduite obéit à la direction de ces mêmes chefs. Les choses ayant été ainsi établies par Disposition divine, je m’étonne de l’audace téméraire de certains qui m’ont écrit, en affectant de parler au nom de l’Église, alors que l’Église est établie sur les évêques, le clergé et ceux qui sont restés fidèles ». (Lettre 33.)

C’est confirmé par les faits historiques. En voici une petite partie :

  1. Le pape Vigile Ier a été excommunié par le VeConcile Œcuménique en 553. Avant il a été excommunié par les évêques africains ;
  2. Le pape Grégoire le Grand a condamné le titre « d’évêque universel » et considérait que celui qui s’appelle comme cela et qui usurpe le pouvoir sur toute l’Église était un « précurseur de l’Antéchrist » (Livre 7, lettre 33) ;
  3. Le VIeConcile Œcuménique a excommunié le pape Honorius Ier en tant qu’hérétique en 681. Le pape Léon II a confirmé l’excommunication d’Honorius Ier.
  4. Les Pères du IerConcile Œcuménique ont considéré l’évêque de Rome comme égal aux autres : « Que l’ancienne coutume en usage en Égypte, dans la Libye et la Pentapole soit maintenue, c’est-à-dire que l’évêque d’Alexandrie conserve la juridiction sur toutes ces provinces, car il y a le même usage pour l’évêque de Rome. On doit de même conserver aux Églises d’Antioche et des autres diocèses leurs anciens droits. » (Décret 6)
  5. Les Pères du VIConcile Œcuménique ont exprimé l’égalité des Églises locales qui occupaient selon l’honneur l’ordre suivant : 1) Rome, 2) Constantinople, 3) Alexandrie, 4) Antioche, 5) Jérusalem : « Renouvelant la législation des cent cinquante saints Pères , qui se sont réunis dans cette ville impériale gardée de Dieu, et des six cent trente qui se sont rassemblés à Chalcédoine, nous décrétons, que le siège de Constantinople jouira des mêmes privilèges que le siège de l’ancienne Rome et obtiendra dans les affaires de l’Église la même grandeur que celui-ci, venant second après lui ; le siège de la grande ville d’Alexandrie sera compté ensuite, puis celui d’Antioche, et après celui-ci, le siège de la ville de Jérusalem. » (Décret 36)


 

Q 196 : Combien étaient les premiers membres de l’Église ?

R : Par les premières prédications de l’apôtre Pierre trois mille (Ac 2:41) et puis cinq mille (Ac 4:4) personnes se sont ajoutées à l’Église. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés. (Ac 2:47)

 

une


 

Q 197 : Pourquoi l’Église est-elle appelée « une » ou « seule » ?

R : L’Église est une, car elle est le seul Corps du Christ. Elle est animée par le seul Esprit Saint. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. (Ep 4:4-6)

 

Q 198 : Quelle obligation a le chrétien suite à l’unité de l’Église ?

R : L’unicité de l’Église nous oblige à conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix (Ep 4:3) et à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales (Rm 16:17).

 

Q 199 : Quel est le rapport entre l’Église universelle et les églises locales ?

R : La seule Église du Christ se compose aujourd’hui de 15 Églises autocéphales ou locales qui sont unies dans la foi orthodoxe, les saints Sacrements, les lois de Dieu et les hiérarchies apostoliques. Les 15 Églises autocéphales (celles qui choisissent le patriarche de l’Église indépendamment des autres) sont : l’Église de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem, russe, géorgienne, serbe, roumaine, bulgare, de Chypre, grecque, albanaise, polonaise, des terres tchèques et slovaques, et l’Église orthodoxe en Amérique.

 

Q 200 : Quelles sont les expressions de l’unité spirituelle de l’Église ?

R : L’unité de l’Église se manifeste en :

  • l’unité de la foi orthodoxe, la confession du même Symbole de la foi ;
  • l’unité des Sacrements et du ministère liturgique ;
  • l’unité de la succession apostolique des évêques ;
  • l’unité de l’organisation et des Canons ecclésiastiques.


 

Q 201 : Les Églises sur la terre et dans les cieux sont-elles unies ?

R : Oui. Les deux Églises sont unies en vertu d’avoir le seul Chef, le Seigneur Jésus-Christ, et sont en communion mutuelle l’une avec l’autre.

 

Q 202 : Comment l’Église sur terre communique-t-elle avec l’Église dans les cieux ?

R : Elles communiquent par les prières. Les membres de l’Église sur terre prient Dieu et demandent aussi aux saints de renforcer les prières et de prier aussi avec eux.

 

Q 203 : Sur quoi se base la prière à Dieu en appelant les saints ?

R : Elle se base sur la sainte Tradition, et ses racines sont aussi visibles dans la Sainte Écriture. Par exemple, le prophète David se souvient des saints pour renforcer sa prière : Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, nos pères, maintiens toujours dans le cœur de ton peuple ces dispositions et ces pensées. (1 Ch 29:18) Saint Cyril de Jérusalem dit : « Nous nous souvenons des saints morts, d’abord des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs pour que Dieu accepte notre prière par leur intercession et leurs prières. »

 

Q 204 : La Sainte Écriture parle-t-elle des prières des saints dans les cieux à Dieu ?

R : Oui. L’apôtre Jean, dans l’Apocalypse, a vu un Ange qui avait un encensoir d’or ; on lui donna beaucoup de parfums, afin qu’il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône. La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Dieu (Ap 8:3-4).

Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils crièrent d’une voix forte, en disant : « Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. (Ap 6:9-11)

L’Éternel me dit : « Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, je ne serai pas favorable à ce peuple. (Jr 15:1)

L’apôtre Pierre promet de prendre soin des chrétiens après sa mort : Et je regarde comme un devoir, aussi longtemps que je suis dans cette tente, de vous tenir en éveil par des avertissements, car je sais que je la quitterai subitement, ainsi que notre Seigneur Jésus-Christ me l’a fait connaître. Mais j’aurai soin qu’après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses. (2 P 1:13-15)

 

Q 205 : Dieu peut-il faire des miracles par l’intermédiaire des saints ?

R : Oui. La Sainte Écriture montre que Dieu ressuscite un homme par les restes du prophète Élisée. Comme on enterrait un homme, voici, on aperçut une de ces troupes, et l’on jeta l’homme dans le sépulcre d’Élisée. L’homme alla toucher les os d’Élisée, et il reprit vie et se leva sur ses pieds. (2 R 13:21) Non seulement les apôtres Pierre et Paul ont fait beaucoup de miracles, mais aussi Dieu guérissait les malades par leur ombre (Ac 5:15), des linges et des mouchoirs (Ac 19:12).

 

Q 206 : Faut-il prier et donner l’aumône pour le salut éternel des défunts y compris pour ses parents ?

R : Oui. C’est le devoir de chaque chrétien, car les défunts ne peuvent plus s’aider à obtenir le salut mais ils comptent beaucoup sur nos prières et nos bonnes actions en leur mémoire. La Sainte Écriture en parle plusieurs fois :

  • À l’époque de l’Ancien Testament, il y avait un rite dans lequel on rompait le pain sur les tombeaux pour la mémoire des défunts (Dt 26:14).
  • Le disciple du prophète Jérémie, Baruch a écrit une prière pour le pardon des péchés des défunts : « Ô Seigneur Tout-Puissant, Dieu d’Israël ! Écoute la prière des morts d’Israël et de leurs fils qui ont péché contre Toi… Ne Te souviens pas des iniquités de nos pères. » (Ba 3:4-5)
  • Judas Maccabée a prié pour les soldats morts, qui se sont approprié les choses consacrées aux idoles de Jamnia : « Que le péché commis fût entièrement pardonné » ; et le valeureux Judas exhorta le peuple à se garder pur de tout péché. (2 M 12:42) Puis il a consacré 200 000 drachmes afin de faire un sacrifice pour ces soldats (2 M 12:45).
  • Pendant la vie terrestre de Jésus-Christ, la pratique de prier pour les morts parmi les Juifs était un élément indispensable de la vie religieuse. Le Seigneur a plusieurs fois condamné les diverses coutumes des Juifs, mais n’a rien dit contre les prières pour les morts.
  • Le Seigneur a également parlé de la possibilité de la rémission des péchés dans la vie future : Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir. (Mt 12:32)

Sainte


 

Q 207 : Pourquoi l’Église est-elle Sainte ?

R : L’Église est Sainte parce qu’elle est sanctifiée par le Seigneur Jésus-Christ à travers Ses souffrances, Son enseignement, Sa prière et Ses Sacrements. La source de la sainteté de l’Église est dans sa Tête – le Christ et son Souffle – et dans l’Esprit Saint qui verse constamment la sanctification sur tout le Corps. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. (Ep 5:25-27)

Dans la prière à Son Père, Jésus-Christ disait : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. » (Jn 17:17-19)

 

Q 208 : Comment l’Église peut-elle être sainte s’il y a tellement de pécheurs ?

R : L’Église est Sainte, bien qu’il y ait des pécheurs. Ceux qui pèchent, mais qui se purifient avec une vraie repentance, n’empêchent pas l’Église d’être Sainte. D’autre part, les pécheurs impénitents sont coupés du Corps de l’Église comme les membres morts, soit par l’action visible de l’autorité ecclésiastique (1 Co 5:13), soit par l’action invisible du jugement de Dieu. L’Église demeure ainsi Sainte dans tous les cas. Le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau : Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent ; et : Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il s’éloigne de l’iniquité. (2 Tm 2:19)

 

catholique


 

Q 209 : Que veut dire mot catholique ?

R : Le mot grec καθολικός [katolikos] provient des mots καθ [kat], « selon », et όλη [olè], « entière ».

 

Q 210 : Que signifie cette propriété de l’Église ?

R : L’Église est dite « catholique » parce que :

  • elle ne se limite pas à un endroit, époque ou nation, mais contient les vrais croyants de tous les lieux, époques et nations. Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous (Col 3:11) ;
  • Dieu est un, mais chaque Hypostase divine est Dieu possédant toute la plénitude de l’essence divine. De même, l’Église est une, mais chaque église locale possède « selon l’entière » toute la plénitude de la grâce divine. Chaque communauté locale a la même plénitude de dons que toute l’Église a dans son ensemble. Le même Christ est présent en communauté locale dans la même plénitude ;
  • elle offre la plénitude de l’enseignement salvatrice nécessaire pour les chrétiens.

La catholicité de l’Église signifie aussi l’intégrité et la conservation sûre et exacte de la vérité qu’elle possède, protège et transmet aux nouvelles générations des chrétiens. L’Église du Dieu vivant est la colonne et l’appui de la vérité. (1 Tm 3:15)

 

apostolique


 

Q 211 : Pourquoi l’Église est-elle appelée apostolique ?

R : L’Église est appelée apostolique parce que :

  • elle conserve en permanence et transmet sans altération la foi et la tradition apostolique. La foi a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 1:3) ;
  • elle conserve la succession des dons du Saint Esprit à travers l’ordination sacrée par l’imposition des mains.


 

Q 212 : Que signifie « sainte Tradition apostolique » ?

R : Le mot grec παράδοσις [paradosis] (« tradition » en français ou « traditio » en latin, de « trans » : à travers et « dare » : donner  ) veut dire « transmission continue », orale et écrite de générations en générations chrétiennes des dogmes de la foi, des lois de Dieu, de l’expérience de l’Église et de la vérité essentielle pour notre salut.

La Sainte Tradition de l’Église englobe :

  1. la Sainte Écriture qui est la partie haute de la Tradition écrite ;
  2. les dogmes, le Symboles de la foi, les décisions et les actes des Conciles locaux et Œcuméniques ;
  3. les saints Canons de l’Église ;
  4. la tradition liturgique, les sacrements, les prières, les rites ;
  5. les œuvres des saints Pères de l’Église et des écrivains ecclésiastiques ;
  6. les actes des martyrs et les vies des saints.


 

Q 213 : Comment la sainte Tradition se transmet-elle ?

R : Elle se transmet depuis les apôtres dans l’Église du Dieu vivant qui est la colonne et l’appui de la vérité (1 Tm 3:15).

 

Q 214 : Que dit la Sainte Écriture à propos de la Tradition apostolique ?

R : 1) Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez la tradition(παράδοσιν [paradosin]) que vous avez reçue, soit par notre parole (tradition orale), soit par notre lettre (tradition écrite). (2 Th 2:15)

2) Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon la tradition (παράδοσιν [paradosin]) que vous avez reçue de nous. (2 Th 3:6)

3) Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez les traditions (παράδοσιν [paradosin]) telles que je vous les ai données. (1 Co 11:2)

4) L’apôtre Paul reçoit la Tradition et La transmet aux Églises locales : Je vous ai enseigné (παρέδωκα [paredoka]) avant tout, comme je l’avais aussi reçu (παρέλαβον [parelabon]), que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures. (1 Co 15:3)

5) Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. (2 Tm 1:13)

6) L’idée de la transmission de la Vérité se manifeste clairement dans les lettres apostoliques. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. (2 Tm 2:2)

7) Je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise(παραδοθείση̣ [paradoteicè]) aux saints une fois. (Jude 1:3)

 

Q 215 : Les apôtres eux-mêmes ont-ils utilisé la Tradition orale de leur époque ?

R : Oui. En écrivant les livres du Nouveau Testament, les apôtres se sont souvent servis de la Tradition orale qui n’était pas écrite dans les livres de l’Ancien Testament. En voici quelques exemples :

  • L’apôtre Paul utilise la Tradition juive orale de Jannès et son frère Jambrès qui étaient les magiciens du pharaon et qui se sont opposés à Moïse (2 Tm 3:8, Ex 7:11). Elle est exprimée en particulier chez Pseudo-Philon et dans les manuscrits de la mer Morte.
  • En 1 Co 6:15, l’apôtre Paul utilise le nom non biblique de Satan/Bélial. Il se retrouve en particulier dans le Livre des Jubilés apocryphe et dans les manuscrits de la mer Morte.
  • En 2 Co 12:2, l’apôtre Paul parle de son enlèvement au troisième ciel. Selon la Tradition orale juive, il y a sept espaces célestes. Selon le Deuxième livre d’Hénoch, livre apocryphe juif du Iersiècle, le Paradis avec un arbre de la vie se trouve au troisième ciel.
  • En 1 Co 10:4, l’apôtre Paul parle d’un rocher spirituel auquel les Juifs buvaient et qui les suivait. Pourtant le Pentateuque parle d’un rocher qui donnait à boire et ne dit jamais qu’il suivait les Juifs. Pourtant, ce fait est décrit dans la Tradition juive. Selon Aggada, dans le désert les Juifs ont été suivis par le rocher roulant duquel écoulait l’eau.
  • En 2 Co 5:1, l’apôtre Paul parle du corps humain comme d’une tente, utilisant le mot grec σκήνος [skènos], qui n’a été jamais utilisé nulle part ailleurs dans les livres de l’Ancien et Nouveau Testament. Cette image est empruntée du livre non canonique La Sagesse de Salomon: « Car le corps corruptible appesantit l’âme, et la tente [σκήνος] terrestre déprime l’intelligence par la multiplicité des soins. » (Sol 9:15)
  • Dans son homélie, l’apôtre Paul parle de Saül qui régna pendant 40 ans (Ac 13:21). Les livres de l’Ancien Testament ne parlent pas du nombre d’années de son règne. Ce chiffre a été emprunté de la Tradition orale juive, ce qui était aussi fait par Flavius Josèphe.
  • L’apôtre Jude parle de la contestation du diable avec l’archange Michel concernant le corps de Moïse (Jude 1:9). Cette histoire a été décrite dans le livre apocryphe L’Ascension de Moïse (aussi dans le Midrash juif, Targum Yonatan). Il affirme que le corps de Moïse a été mis sous la protection de l’archange Michel qui devait l’enterrer, tandis que le diable en avait revendiqué ses droits.
  • En He 11:37, il s’agit des prophètes sciés. La Tradition orale juive connaît l’exécution du prophète Isaïe par le sciage. Quand Isaïe s’est caché dans un creux d’un arbre, le roi Manassé l’a trouvé et l’a scié en deux.
  • L’apôtre Pierre appelle Noé « le prédicateur de la justice » (2 P 2:5), tandis que la Genèse ne dit pas que Noé a prêché. Selon la Tradition juive exprimée dans le Livre des Jubilés, Noé prêchait la repentance parmi les gens de son époque.
  • L’apôtre Paul cite au moins 4 sources non bibliques dans ses lettres et homélies. En Tt 1:12-15, il cite le poète et chaman crétois Épiménide de Crète (VIesiècle av. J.-C.) ; en Ac 17:28, le poète grec Aratos de Soles (IIIe siècle av. J.-C.) ; en 1 Co 15:33, l’auteur comique grec Ménandre (IVe siècle av. J.-C.) ; en Ph 1:21, en disant « la mort m’est un gain », l’apôtre cite L’Apologie de Socrate de Platon.


 

Q 216 : Pourquoi la Bible est-elle unique, alors qu’il y a plein de confessions ?

R : La Bible est unique mais l’interprétation de la Bible diffère très largement de confession en confession. C’est parce que la Bible n’est pas évidente et qu’il faut connaître sa véritable interprétation.

  1. Philippe accourut, et entendit l’Éthiopien qui lisait le prophète Isaïe. Il lui dit : « Comprends-tu ce que tu lis ? » Il répondit : « Comment le pourrais-je, si quelqu’un ne me guide ? » Et il invita Philippe à monter et à s’asseoir avec lui. (Ac 8:30-31)
  2. N’est-ce pas à Dieu qu’appartiennent les interprétations ? (Gn 40:8)
  3. Ils [les prêtres et les lévites] lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu’ils avaient lu. (Ne 8:8)


 

Q 217 : Peut-on altérer la vraie interprétation de la Bible ?

R : Oui. L’apôtre Pierre prévient : Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. (2 P 3:15-16)

 

Q 218 : Comment faut-il interpréter la Bible ?

R : Aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. (2 P 1:20-21)

La Bible a été inspirée par le Saint Esprit. Il faut ainsi acquérir le même don du Sainte Esprit pour pouvoir l’interpréter. Les saints Pères  de l’Église ont acquis ce don par l’exploit de leur vie et c’est à eux ainsi de donner la véritable interprétation. Le 19e décret du VIe Concile Œcuménique dit : « Les chefs des diocèses doivent certes chaque jour, mais spécialement le dimanche, instruire le clergé et le peuple dans la vraie foi, en choisissant dans la Sainte Écriture les pensées et les jugements de vérité, sans aller à l’encontre des définitions déjà édictées ou de la tradition des pères inspirés de Dieu. Et s’il s’élève une difficulté à propos d’un passage de l’Écriture, qu’ils ne l’interprètent que selon l’enseignement transmis par les lumières et les docteurs de l’Église dans leurs écrits ; qu’ils cherchent plutôt à se distinguer sur ce point, que de composer des discours à eux et, pris une fois ou l’autre au dépourvu, de dépasser les bornes de ce qui est permis ; en effet, l’enseignement des pères précités permettra aux peuples de distinguer qui est important et à préférer, de ce qui est nuisible et à rejeter ; ils reformeront ainsi leur vie vers le mieux et ne seront pas pris par le péché d’ignorance, mais au contraire, attentifs à la doctrine, ils se tiendront en éveil pour ne pas succomber au mal par crainte des peines qui les menacent. »

 

Q 219 : Quels Pères de l’Église sont exemplaires ?

R : Dans tous les siècles, l’Église vivante engendre des saints qui interprètent véritablement la Sainte Écriture. En 553, le Ve Concile Œcuménique en élit certains, par exemple : Athanase d’Alexandrie, Hilaire de Poitiers, Basile le Grand, Grégoire le Théologien, Ambroise de Milan, Augustin d’Hippone, Théophile d’Alexandrie, Jean Chrysostome, Cyrille d’Alexandrie, Léon le Grand, Proclus de Constantinople.

 

Q 220 : Que veut dire « consensus patrum » ?

R : « Consensus patrum » veut dire l’accord des saints Pères de l’Église. C’est un principe par lequel l’Église définit quelle Tradition est vraie et laquelle est fausse. Il a été exprimé par saint Vincent de Lérins au Ve siècle : « Et, dans l’Église catholique elle-même, il faut veiller soigneusement à s’en tenir à ce qui a été cru partout, et toujours, et par tous ; car c’est cela qui est véritablement et proprement catholique, comme le montrent la force et l’étymologie du mot lui-même, qui enveloppe l’universalité des choses. » (Commonitorium)

 

Q 221 : Qui a formé le canon biblique ?

R : Le canon biblique se compose de 66 livres : 39 livres de l’Ancien Testament et 27 livres du Nouveau Testament. Ces deux ensembles se formaient progressivement pendant la série des Conciles et des lettres des saints Pères  : Méliton de Sardes (IIe siècle), Athanase d’Alexandrie (IVe siècle), Irénée de Lyon (IIIe siècle), le Concile de Laodicée (an 364)… Pour la première fois, ils étaient réunis en un seul canon par les évêques du Concile de Carthage en 397. Par la deuxième règle du VIe Concile Œcuménique en 681, ce canon biblique devient obligatoire pour toute l’Église.

 

Q 222 : Quels sont les critères qui montrent que la Bible a vraiment été inspirée par Dieu ?

R : Il y a au moins 5 critères :

  • Non-trivialité. Si un texte peut être entièrement déduit des savoirs humains qui le précédaient, ce texte n’est pas une révélation de Dieu. La Bible contient plusieurs doctrines qui ne sont pas déductibles de l’expérience humaine précédente : la création du monde à partir de rien, la Tré-Unité de Dieu, l’incarnation de Dieu Créateur, la rédemption des péchés.
  • La hauteur ou la pureté de la morale enseignée. Si le Créateur est bon, Sa révélation doit être le sommet de la moralité. Les commandements de la révélation doivent être plus hauts que ceux qui sont écrits sur le cœur humain et sont murmurés par la conscience. La Bible satisfait ce critère car elle contient les commandements les plus hauts de la moralité : aimer son ennemi, donner sa vie pour le prochain (cf. Mt 5:6).
  • Les prophéties. Si un texte a été inspiré par le Dieu éternel, il doit contenir les événements en dehors du temps dans lequel son auteur écrit. La Bible satisfait ce critère car elle contient des centaines de prophéties accomplies. Qui a, comme moi, fait des prédictions (Qu’il le déclare et me le prouve !), Depuis que j’ai fondé le peuple ancien ? Qu’ils annoncent l’avenir et ce qui doit arriver ! (Is 44:7)
  • Les miracles divins. Si un texte provient du bon Dieu, son auteur doit le confirmer par la manifestation de la bonté divine par laquelle il est imprégné. Le Seigneur Jésus-Christ, les apôtres et les prophètes ont fait beaucoup de vrais miracles de bonté : ils ressuscitaient les morts, guérissaient les lépreux, rendaient la vue aux aveugles… Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; croyez du moins à cause de ces œuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père. (Jn 14:10-12)
  • L’influence puissante sur le cœur humain. Si un texte provient de Dieu, il doit contenir la puissance de Sa Parole agissant sur le cœur humain à travers les siècles. Les sonorités du cœur humain et de la Révélation divine doivent être harmonieuses, car elles sont accordées par le même Régent. La Bible satisfait ce critère, car ce n’étaient que 12 simples pêcheurs et collecteurs des impôts qui ont « conquis » les cœurs de toutes les nations, non pas avec une arme mais avec la Parole divine qui y est écrite.


 

Q 223 : À part la Sainte Tradition apostolique, que conserve l’Église depuis les apôtres ?

R : Elle conserve la succession apostolique des ordinations depuis les apôtres.

 

Q 224 : Que dit la Sainte Écriture à propos du ministère hiérarchique dans l’Église ?

R : Dieu a établi trois niveaux du ministère hiérarchique dans l’Église : les diacres (Ac 6:1-6, 1 Tm 3:8, Ph 1:1), les prêtres ou les presbytères (Ac 14:23, Tt 1:5) et les évêques (1 Tm 3:1-13, Tt 1:7-9).

 

Q 225 : Que veut dire « succession apostolique » ?

R : La succession apostolique est la façon établie par Dieu de la transmission du ministère hiérarchique de l’Église depuis les apôtres par le sacrement de l’Ordre. Elle implique une série continue d’impositions des mains des apôtres aux évêques, des évêques aux évêques, ainsi que la transmission des dons du Saint Esprit sur lesquels se base le ministère de sacerdoce de l’Église.

 

Q 226 : Que dit la Sainte Écriture à propos de la succession apostolique ?

R : Que le don de sacerdoce se transmet par l’imposition des mains :

  • Ne néglige pas le don qui est en toi, et qui t’a été donné par prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée des anciens (1 Tm 4:14).
  • C’est pourquoi je t’exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains (2 Tm 1:6).
  • Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des presbytères dans chaque ville (Tt 1:5).
  • N’impose les mains à personne avec précipitation (1 Tm 5:22).

Les deux premiers décrets des Canons apostoliques affirment :

  1. qu’un évêque est ordonné par deux ou trois évêques ;
  2. qu’un prêtre est ordonné par un seul évêque. De même un diacre ou tout autre clerc.


 

Q 227 : Quel peut être un exemple de la succession apostolique d’une église locale d’aujourd’hui ?

R : En ce qui concerne l’Église russe, le patriarche Cyrille est le 179e évêque après l’apôtre André. La liste de la succession apostolique des évêques se trouve en Annexe A.

 

Q 228 : Quelle autorité peut agir de la part de toute l’Église ?

R : Le Concile Œcuménique des évêques de chaque Église locale a l’autorité suprême dans l’Église.

 

Q 229 : Qui est le patriarche ?

R : Le patriarche est le premier évêque parmi les égaux. Il préside le Concile de son Église locale et communique avec d’autres Églises locales. Le Décret 34 des Canons apostoliques dit « qu’aux évêques de chaque nation, il convient de connaître celui qui, parmi eux, est le premier, de le reconnaître comme leur tête, et de s’abstenir de tout acte d’importance exceptionnelle sans son avis et approbation. Mais chacun d’eux, à sa place propre, ne devra faire que ce qui se sera avéré nécessaire pour sa paroisse et pour les territoires en sa dépendance ».

 

Q 230 : Quel est le rapport entre la seule Sainte Église catholique et apostolique et l’Église orthodoxe ?

R : La seule Église du Christ est équivalente à l’Église orthodoxe (du grec όρθός [orthos], « droit », et δόξα [doxa], « gloire »). L’Église commence à s’appeler orthodoxe dans les premiers siècles pour se distinguer de ceux qui n’en font pas partie (hérétiques et schismatiques). Saint Cyrille d’Alexandrie emploie ce terme par rapport aux chrétiens au IIe siècle : « Ceux qui s’appellent orthodoxes [ορθοδοξασται] devraient faire de bonnes actions, en comprenant clairement ce qu’ils font. » (Stromates 1:9)

 

Q 231 : Peut-on avoir le salut sans appartenir à l’Église orthodoxe ?

R : Non. Selon l’apôtre Paul, le Seigneur Jésus-Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur (Ep 5:23). Pour participer à Son salut, il faut être membre de Son Corps, c’est-à-dire de l’Église orthodoxe. Ceux qui n’ont pas de vraie foi ou l’altèrent comme les hérétiques, n’hériteront pas du Royaume de Dieu, dit l’apôtre (Ga 5:19-21).


CHAPITRE 10. XE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

Je confesse un seul baptême en rémission des péchés.


 

Q 232 : Pourquoi le Symbole de la foi parle-t-il du Baptême ?

R : Parce que la foi se confirme par le Baptême et par d’autres saints Sacrements.

 

Q 233 : Qu’est-ce que c’est, le Sacrement ?

R : Le Sacrement (du grec μυστήριον [mysterion]) est un acte sacré pendant lequel Dieu agit sur l’homme avec Sa grâce invisible par l’intermédiaire de la matière visible.

 

Q 234 : Combien y a-t-il de Sacrements ou de Mystères ?

R : Dans le sens large, il y a le nombre illimité des Mystères divines, car Dieu agit comme Il souhaite et personne ne peut limiter Ses actions. Dans le sens ecclésiastique, Il y en a sept. 1) Baptême ; 2) Chrismation ; 3) Eucharistie ; 4) Confession ; 5) Ordination ; 6) Mariage ; 7) Onction des malades.

 

Q 235 : Par l’intermédiaire de quelle matière Dieu agit-il dans les Sacrements ?

R : Dans le Baptême, Dieu agit par l’eau. Dans la Chrismation et l’Onction des malades, Il agit par l’huile. Dans l’Eucharistie, Il agit par le Pain et le Vin qui deviennent le vrai Corps et le vrai Sang du Christ. Dans l’Ordination, Dieu agit par l’imposition des mains des évêques. Dans la Confession, Dieu agit par l’intermédiaire du prêtre à qui l’Église a délégué le droit d’absoudre les péchés.

 

Q 236 : Que fait chacun de ces Sacrements ?

R : 1) Dans le Baptême, l’homme est né pour la vie spirituelle et devient membre du Corps du Christ. 2) Dans la Chrismation, l’homme reçoit la grâce du Saint Esprit, les forces pour la vie spirituelle. 3) Dans l’Eucharistie, l’homme mange la Nourriture spirituelle pour la vie éternelle. 4) Dans la Confession, il guérit des maladies spirituelles et obtient la rémission de ses péchés. 5) Dans l’Ordination, il reçoit la grâce pour élever et éduquer les autres vers le salut par l’enseignement et les Sacrements. 6) Dans le Mariage, le mari et la femme reçoivent la grâce sanctifiant leur alliance et la bénédiction pour la naissance et l’éducation des enfants. 7) Dans l’Onction, les malades guérissent des maladies corporelles.

 

Q 237 : Qui accomplit les Sacrements ?

R : Dieu Lui-même accomplit véritablement et non symboliquement tous les Sacrements à travers le service des évêques et des prêtres. Saint Ambroise de Milan dit que « celui qui baptise n’est pas Damase, Pierre, Ambroise ou Grégoire. Nous accomplissons notre tâche en tant que serviteurs, mais l’efficacité du sacrement dépend de Toi. Il n’est pas au pouvoir de l’homme de transmettre les bienfaits divins, ceux-là sont donnés par Toi, Seigneur ».

 

Q 238 : Y a-t-il la grâce de Dieu en dehors de l’Église orthodoxe ?

R : Suivant les saints Pères  (comme saint Maxime le Confesseur), « La Lettre des Patriarches de l’Église catholique de l’Orient » de 1723 distingue deux types de grâce divine : la grâce appelante et la grâce salvatrice. Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tm 2:4), qui éclaire tout homme venant dans le monde (Jn 1:9), agit par Sa grâce appelante sur tous les hommes de toutes les nations et confessions en les amenant vers une nation sainte, un peuple acquis (1 P 2:9), vers Sa Sainte Église. Après avoir amené l’homme dans son peuple élu (1 P 2:9), Dieu agit sur lui par Sa grâce salvatrice qui n’existe que dans l’Église orthodoxe.

 

Q 239 : Pourquoi le Symbole de la foi ne parle pas de tous les Sacrements ?

R : Parce qu’il y avait des doutes sur la possibilité de faire baptiser une deuxième fois les hérétiques et les schismatiques souhaitant devenir orthodoxes. L’Église confesse le seul Baptême (Ep 4:5) et ne refait pas ce Sacrement pour ceux qui ont été correctement baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit en trois immersions.

 

Baptême

Q 240 : Que se passe-t-il pendant le Baptême ?

R : Le saint Baptême (immersion) est un Sacrement dans lequel les croyants sont complètement immergés trois fois dans l’eau au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, en mourant pour la vie dans le péché et en ressuscitant pour la vie spirituelle et sainte. Réveille-toi, toi qui dors, Relève-toi d’entre les morts, Et Christ t’éclairera (Ep 5:14)

 

Q 241 : Que veut dire mourir et ressusciter dans le Baptême ?

R : Nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés. (Rm 6:3) Dans le Baptême l’homme participe à la mort de Jésus-Christ. L’eau froide symbolise la mort. Trois immersions symbolisent Son enterrement de trois jours et la descente dans l’enfer. La sortie des fonts baptismaux symbolise la résurrection avec le Christ. Saint Cyrille de Jérusalem dit que l’homme participe à la mort symboliquement mais obtient la résurrection réelle de son esprit pour la vie éternelle. Il dit aussi : « Vous mourrez et vous naissez ; vous mourrez par immersion et vous naissez par émersion. Cette eau salutaire est votre tombeau et votre mère. »

 

Q 242 : Le Baptême est-il obligatoire pour le salut ?

R : Dans le Baptême, l’homme se purifie de la souillure du péché originel et adopte toutes les conséquences de l’exploit rédempteur de Jésus-Christ, devient l’enfant de la Lumière et non plus celui de colère (Ep 2:3). À l’image d’un œuf qui est pondu et qui doit éclore, l’homme né de la chair doit naître de nouveau de l’Esprit (Jn 3:1-5). Sans cette renaissance, il restera exclu de la vie spirituelle et de l’union avec le Christ. Tel homme ne pourra pas hériter du Royaume des cieux, dit Jésus-Christ. En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. (Jn 3:5) Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. (Mc 16:16)

 

Q 243 : D’où provient le Baptême ?

R : Le Sacrement du Baptême a été préfiguré par le baptême de repentance pour la rémission des péchés (Mc 1:4) fait par Jean le Baptiste dans les eaux du Jourdain. Le Seigneur Jésus-Christ a sanctifié ce baptême préparatoire, l’ayant reçu de Jean. Après Sa Résurrection, Il a ordonné à Ses apôtres de faire de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (Mt 28:19). Le baptême d’eau de Jean n’était qu’un prototype du Baptême du Saint Esprit, possible uniquement après la Résurrection du Christ. Car Jean a baptisé d’eau, mais vous [les apôtres], dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint Esprit. (Ac 1:5)

 

Q 244 : Peut-on se faire baptiser par aspersion ?

R : Sauf dans les cas extrêmes, comme le danger de mort, le Baptême se fait par trois immersions complètes.

 

Q 245 : Qui peut baptiser ?

R : Dans les cas normaux, ce sont les évêques et les prêtres qui font le Sacrement. Dans des situations d’urgence ou exceptionnelles, chaque chrétien a l’obligation de faire baptiser celui qui a la foi ou le bébé par sa propre foi en prononçant une simple formule : « Tu es baptisé serviteur de Dieu, au nom du Père. Amen. Du Fils. Amen. Et du Saint Esprit. Amen. » La Didachè (l’enseignement des Douze Apôtres) dit que s’il n’y a pas d’eau disponible, le baptême peut être donné avec un autre liquide ou même avec de la terre ou tout simplement en soufflant sur celui qui est baptisé.

 

Q 246 : Qu’est-ce qui est le plus important dans le déroulement du Sacrement du Baptême ?

R : Le plus important est la triple immersion dans l’eau accompagnée par la formule sacramentelle : « Tu es baptisé serviteur de Dieu, au nom du Père. (+Immersion) Amen. Du Fils. (+Immersion) Amen. Et du Saint Esprit. (+Immersion) Amen. »

 

Q 247 : Que faut-il avoir pour être baptisé ?

R : Pour être baptisé, il faut avoir la foi et la repentance. Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : « Hommes frères, que ferons-nous ? » Pierre leur dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit. » (Ac 2:37-38) Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. (Mc 16:16)

 

Q 248 : Faut-il baptiser les enfants ?

R : C’est notamment les enfants qu’il faut faire baptiser en premier, car chaque homme est déjà né dans l’iniquité (Ps 51:7) et entre dans le monde déjà avec la nature humaine abîmée par le péché originel. Comment d’un être souillé sortira-t-il un homme pur ? Il n’en peut sortir aucun. (Jb 14:4)

 

Q 249 : Les enfants non baptisés sont-ils innocents ?

R : Non. L’apôtre les appelle impurs (1 Co 7:14).

 

Q 250 : Pourquoi Dieu veut-il que les enfants prennent part à Son peuple élu (1 P 2:9) ?

R : Depuis l’époque d’Abraham, chaque bébé masculin devait obligatoirement être circoncis le huitième jour après la naissance et rejoindre ainsi le peuple élu (Gn 17:12). Un mâle incirconcis, qui n’aura pas été circoncis dans sa chair, sera exterminé du milieu de son peuple : il aura violé mon alliance. (Gn 17:14) Cette circoncision était le prototype du Baptême, grâce auquel l’enfant devient de même le membre du peuple élu du Nouveau Testament (1 P 2:9). Le Fils de Dieu est venu pour faciliter aux hommes l’accès à Dieu et non pas le compliquer. Jésus dit : « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. (Mt 19:14)

 

Q 251 : Où voit-on que la circoncision était le prototype du Baptême ?

R : L’apôtre Paul en parle. Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision du Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair : ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts. (Col 2:11-12)

 

Q 252 : Les enfants ont-ils aussi la promesse d’obtenir les dons du Baptême ?

R : Oui. Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. (Ac 2:38-39).

 

Q 253 : Les enfants peuvent-ils ressentir la grâce du Saint Esprit ?

R : Bien que la raison des enfants soit faible, la grâce de Dieu peut agir sur leur âme.

  • Jean Baptiste se réjouit dans le ventre de sa mère Élisabeth quand elle s’est approchée de Marie enceinte de Jésus-Christ (Lc 1:41). Le prophète était rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère (Lc 1:15);
  • Lors de l’entrée du Seigneur à Jérusalem, les nourrissons inspirés du Saint Esprit criaient : Hosanna au Fils de David ! (Mt 21:15, Ps 8:3);
  • Dieu parle du prophète Jérémie : « Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations. » (Jr 1:5).

 

Q 254 : Qui complète la confession de foi de l’enfant lors du Baptême ?

R : La confession de foi est faite par le parrain et la marraine (et aussi par les parents) qui s’engagent ainsi à élever l’enfant dans la foi. Sans la foi, le Baptême ne peut pas être fait.

 

Q 255 : La grâce de Dieu peut-elle être donnée aux uns par la foi des autres ?

R : Oui. La Sainte Écriture en parle plusieurs fois :

  • Le paralytique descendu par le toit a obtenu la rémission des péchés par la foi de ceux qui l’ont apporté. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » (Mc 2:1-5).
  • Par la foi du centenier, son serviteur a guéri (Mt 8:6-13).
  • Par la foi de la veuve de Naïn, son fils a ressuscité (Lc 7:13-15).


 

Q 256 : Quelles sont les preuves dans la Sainte Écriture du Baptême des enfants ?

R : Les apôtres baptisaient des familles entières dans lesquelles se trouvaient à n’en pas douter des enfants.

  • Toute la maison de Corneille a été baptisée (Ac 10:48).
  • Lydie, marchande de pourpre, a été baptisée avec sa famille (Ac 16:15).
  • Un geôlier a été baptisé avec toute sa famille. Paul et Silas répondirent : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. » Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens (Ac 16:31-33).
  • « J’ai encore baptisé la famille de Stéphanas », dit l’apôtre Paul (1 Co 1:16).
  • L’apôtre Paul dit que les presbytères doivent avoir des enfants fidèles (πιστός [pistos] – Tt 1:6). Dans les livres du Nouveau Testament, le mot πιστός ne s’applique qu’aux chrétiens baptisés. Lorsqu’elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande : « Si vous me jugez fidèle [πιστήν, pistèn] au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y (Ac 16:15, cf. Ep 1:1 ; Ac 10:45 ; 1 Co 7:14 ; 1 Tm 4:10 ; Ap 17:14).


 

Q 257 : Quelles sont les preuves dans la Sainte Tradition du Baptême des enfants ?

R : Il y en a plus d’une centaine. En voici certaines :

  • Saint Irénée de Lyon (IIe siècle) dit : « Le Christ est venu sauver ceux qui, à travers Lui, naissent une seconde fois en Dieu : nourrissons, enfants, adolescents, vieillards ».
  • Pour Origène (IIIe siècle), l’usage de baptiser les nourrissons est une « tradition qui remonte aux apôtres ».
  • Le 124edécret du Concile de Carthage (398) lance un anathème à ceux qui nient la nécessité de baptiser les nourrissons et les nouveau-nés, lesquels sans avoir eux-mêmes commis de péchés, ont besoin d’être libérés du péché originel.
  • Saint Justin de Néapolis (IIe siècle) dit que « les nourrissons reçoivent les dons du Baptême grâce à la foi de ceux qui les apportent au Baptême ».
  • Les catacombes de Rome conservent les pierres des tombeaux d’enfants avec les épitaphes confirmant qu’ils étaient baptisés : « Ci-gît en paix Philippe, l’enfant croyant », « l’enfant Aurelius Melitus, chrétien croyant », « les enfants croyants des parents croyants », « enfant, serviteur de Dieu ».


 

Q 258 : Pourquoi le Sacrement du Baptême contient-il des prières d’exorcisme ?

R : Le prêtre prie Dieu de chasser le démon nidifiant dans le cœur humain. Depuis la première chute d’Adam, il a obtenu un certain accès et pouvoir sur les hommes comme sur ses prisonniers et esclaves. L’apôtre dit que les gens non baptisés marchent selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion (Ep 2:2).

 

Q 259 : En quoi consiste la force de la prière d’exorcisme ?

R : Sa force consiste dans le nom de Jésus-Christ qu’on prononce avec la foi et la prière. Le Seigneur a promis aux chrétiens : « En mon nom, ils chasseront les démons. » (Mc 16:17)

 

Q 260 : Quelle force a le signe de la Croix ?

R : Le signe de la Croix a la même force que le nom de Jésus-Christ attentivement prononcé avec la foi. Saint Cyrille de Jérusalem écrit : « Que nous n’ayons pas honte de confesser avec audace le Crucifié, et de représenter avec la main le signe de la Croix sur le front et sur tout : sur le pain que nous mangeons, sur les bols dont nous buvons ; pendant les entrées et sorties, lorsque nous nous couchons et nous nous levons, lorsque nous sommes sur la route et nous nous reposons. Il est la grande protection donnée aux pauvres en cadeau et aux faibles en don. Car c’est la grâce de Dieu – le signe pour les fidèles, et la crainte pour les mauvais esprits. » (Annotation, 13, 36)

 

Q 261 : Depuis quand les chrétiens se marquent-ils par le signe de la Croix ?

R : Depuis les apôtres. En témoignent Saint Denys l’Aréopagite (Sur la Hiérarchie de l’Église, ch. 2 et 5) et Tertullien (Sur les couronnes, ch. 3 ; Sur la Résurrection, ch. 8).

 

Q 262 : Que désigne le vêtement blanc mis après le Baptême ?

R : Le vêtement blanc désigne la pureté de l’âme et de la vie chrétienne.

 

Q 263 : Pourquoi met-on la croix sur le baptisé ?

R : On met la croix pour un rappel continu des commandements du Christ qui dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. » (Mt 16:24)

 

Q 264 : Pourquoi le Baptême est-il unique et ne se renouvelle-t-il pas ?

R : Parce que le Baptême est la naissance spirituelle. L’homme est né une fois et il est baptisé une fois.

 

Q 265 : Que se passe-t-il avec les péchés commis avant le Baptême ?

R : Dieu miséricordieux pardonne à l’homme tous ses péchés commis avant le Baptême et ne s’en souvient plus jamais, même lors du Jugement Dernier.

 

Q 266 : Y a-t-il une différence dans la gravité du péché avant et après le Baptême ?

R : Oui. Ceux qui font les péchés après le Baptême en sont plus coupables que les non-baptisés, car ils ont eu une aide particulière de Dieu pour faire des bonnes actions et rejeter le mal. En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. (2 P 2:20)

 

Q 267 : Les péchés peuvent-ils être remis après le Baptême ?

R : Oui, les péchés peuvent être remis par le « baptême de larmes » qui s’appelle le Sacrement de la Confession.

 

Chrismation

Q 268 : Qu’est-ce que c’est, la Chrismation ?

R : La Chrismation est un Sacrement dans lequel le chrétien baptisé reçoit les dons du Saint Esprit par l’onction de son corps au nom du Saint Esprit avec la Myrrhe bénie (une huile parfumée).

 

Q 269 : Quelle est l’action intrinsèque de la Chrismation ?

R : Dieu communique ses dons pour fortifier, armer et confirmer le chrétien en le préparant à la vie d’exploit spirituel. Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit. (2 Co 1:21-22, cf. 1 Jn 2:20,27) Grâce à la mort de Jésus-Christ sur la Croix, le Saint Esprit peut être reçu par le chrétien comme gage qu’il faut activement s’approprier pendant la vie.

 

Q 270 : Quelle est l’action extrinsèque de la Chrismation ?

R : Les premiers chrétiens recevaient le Saint Esprit par l’imposition des mains des apôtres (Ac 8:14-17). Suite à la multiplication des chrétiens, les successeurs des apôtres ont remplacé l’imposition des mains par l’onction de Myrrhe bénie qui était utilisée à l’époque de l’Ancien Testament (Ex 30:25, 1 R 1:39 ; Saint Denys l’Aréopagite, Sur la Hiérarchie de l’Église, ch. 4).

 

Q 271 : Quelle est la spécificité de la Myrrhe bénie ?

R : La Myrrhe est une huile parfumée fabriquée à partir de divers ingrédients (il y en a jusqu’à soixante-quatre : huile, balsame, poix, plantes aromatiques) et bénie par les patriarches (métropolites) des Églises locales en tant que successeurs des apôtres.

 

Q 272 : Que signifie l’onction des différents membres du corps ?

R : L’onction du front signifie la sanctification de la raison et des pensées ; l’onction des yeux, des oreilles et de la bouche signifie la sanctification des sens ; l’onction de la poitrine signifie la sanctification du cœur et des désirs ; l’onction des mains et des pieds signifie la sanctification des actions et du comportement entier du chrétien.

 

Eucharistie

Q 273 : Qu’est-ce que c’est, l’Eucharistie ?

R : L’Eucharistie (du grec εὐχαριστία [eucharistia], « action de grâces ») est un Sacrement dans lequel sous la forme du pain et du vin les croyants mangent le Corps et le Sang du Christ pour la vie éternelle. L’Eucharistie est le Sacrement des Sacrements, occupant une place centrale dans la vie de l’Église.

 

Q 274 : Comment a-t-il été institué ?

R : Le sacrement de l’Eucharistie a été institué par le Christ lors de la Sainte Cène avec les apôtres. Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. » Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. » (Mt 26:26-28)

 

Q 275 : En quoi consistait le dîner pascal à l’époque de l’Ancien Testament ?

R : La Pâque juive était célébrée en mangeant l’agneau pascal, en mémoire de l’agneau par lequel tout le peuple hébreu a survécu (Ex 12). Cet agneau préfigure Jésus Lui-même, qui S’offrit en sacrifice comme un Agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde pour le salut des hommes (1 P 1:19).

 

Q 276 : Quel est le sens principal de l’Eucharistie ?

R : Le sens principal de l’Eucharistie est de laisser entrer le Christ Lui-même dans son corps, âme et esprit par la communion des Saints Dons. Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6:53-54)

 

Q 277 : Quel est le rapport entre la Sainte Cène célébrée une seule fois à la veille des souffrances de Jésus-Christ et les Sacrements de l’Eucharistie accomplies quotidiennement ?

R : L’Eucharistie n’est pas seulement un acte symbolique accompli en souvenir de la Sainte Cène, mais la Sainte Cène elle-même, renouvelée par le Christ quotidiennement et sans interruption depuis cette nuit pascale où Il a rompu le pain pour la première fois. Depuis lors, cet événement se perpétue dans l’Église. En s’approchant du saint Calice, le chrétien prononce : « À Ta Cène mystique reçois-moi aujourd’hui ô Fils de Dieu. »

 

Q 278 : Combien de fois faut-il communier ?

R : Les saints Pères  conseillent de communier le plus souvent possible (pas plus d’une fois par jour et pas moins d’une fois toutes les trois semaines) en se préparant dignement à la rencontre du Fils de Dieu.

 

Q 279 : En quoi consiste une préparation convenable à la sainte Communion ?

R : Le chrétien désirant communier au Christ doit rendre son cœur perceptible pour recevoir Sa grâce. Certains moyens y contribuent :

  1. Se réconcilier avec tous ses prochains, pardonner à tout le monde.
  2. Avoir la conscience pure, se repentir en confession pour les péchés commis.
  3. Prier par des prières spéciales avant et après la Communion.
  4. Faire un jeûne régulier : mercredi, vendredi et à la veille de la Communion, 4 carêmes de l’Église.


 

Q 280 : Quelle est la place de l’Eucharistie dans les offices ecclésiastiques ?

R : L’Eucharistie occupe la place centrale dans la vie ecclésiastique. Elle est célébrée pendant l’office appelé « liturgie » (du grec λειτουργία [leitourgia], « service commun »). C’est le service commun entre Dieu et l’homme.

 

Q 281 : Peut-on communier indignement ?

R : Oui. Comme tous les Sacrements, l’Eucharistie n’est pas un acte magique dans lequel l’homme reste passif par rapport à l’action de Dieu. Le Sacrement nécessite la participation active dans la prédisposition de son cœur, sa volonté et sa raison pour recevoir la grâce du Saint Esprit. Le chrétien doit aspirer à avoir cette prédisposition convenable pendant la préparation au Sacrement. C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre est mort. (1 Co 11:27-30)

 

Q 282 : Que signifie le changement du Pain et du Vin en Corps et Sang du Christ ?

R : L’Église confesse depuis toujours que dans l’Eucharistie le Pain et le Vin deviennent le vrai Corps et le vrai Sang du Christ, et n’en sont pas seulement le symbole ou l’image. L’union du chrétien avec le Christ dans l’Eucharistie n’est ni symbolique ni figurative, mais vraie, réelle et entière. Le Fils de Dieu entre dans l’homme, en saturant son corps et son âme de Sa présence vivifiante et de Ses énergies divines.

 

Q 283 : Quels univers et époques englobe la Sainte Eucharistie ?

R : Le Sacrement de l’Eucharistie est un événement intertemporel et interuniversel. Les chrétiens se souviennent de toute l’histoire de l’humanité y compris le Deuxième et Glorieux avènement du Christ comme un acte passé. L’Eucharistie englobe l’univers des anges avec qui les fidèles chantent les chants de la victoire. Elle englobe l’univers des saints avec qui les fidèles prient et servent Dieu. Elle englobe les âmes chrétiennes mortes dans la foi et le repentir qui peuvent aussi participer au Sacrement. Tous se réunissent autour du Seigneur Jésus-Christ « qui s’est mêlé à nous, a dissous Son Corps en nous, pour que nous formions un tout, comme le corps, uni à la tête » (saint Jean Chrysostome).

 

Confession

Q 284 : Qu’est-ce que c’est, la Confession ?

R : La Confession est le Sacrement par lequel le chrétien obtient de la part de Dieu la rémission de ses péchés confessés par la prière du prêtre.

 

Q 285 : D’où ce Sacrement prend-il ses racines ?

R : Le prototype du Sacrement a été établi par Jean Baptiste. Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés. Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui ; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain. (Mc 1:4-5) Quand Jean a été mis en prison, Jésus-Christ a pris le relais de la prédication avec les mêmes paroles que son précurseur : « Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche. » (Mt 3:2)

 

Q 286 : Comment le Sacrement a-t-il été établi ?

R : Le Seigneur Jésus-Christ a remis aux apôtres et ses successeurs le don du Saint Esprit de lier et délier les péchés. « Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jn 20:22-23)

 

Q 287 : Quel est le sens principal de la Confession ?

R : Le repentir veut dire le changement d’esprit (du grec μετάνοια [métanoïa]), la conversion, une transformation radicale de tout son mode de vie et de pensée selon la volonté de Dieu, un renouvellement de l’esprit et des sens, un rejet des actions et des pensées inspirées par le péché.

 

Q 288 : Quel est le début de la Repentance ?

R : « Le début de la repentance est la condamnation des péchés. Condamne tes péchés. Cela suffira au Seigneur de te justifier, parce que celui qui a condamné ses péchés ne décidera pas aussitôt de tomber à nouveau en eux. » (Saint Jean Chrysostome)

 

Q 289 : Quelles sont les étapes principales de la Repentance ?

R :

  1. S’arrêter sur son chemin et analyser sa vie selon la volonté de Dieu. Arrêtez-vous sur les chemins, regardez, Et demandez quels sont les anciens sentiers, Quelle est la bonne voie ; marchez-y (Jr 6:16).
  2. Avouer ses péchés ; rentrer en soi-même (Lc 15:11-24).
  3. Décider de se retourner vers Dieu, se repentir.
  4. Confesser ses péchés dans le Sacrement de la Confession et obtenir le pardon de Dieu.
  5. Ne plus jamais faire le péché.
  6. Produire du fruit digne de la repentance (Mt 3:8).


 

Q 290 : Que veut dire « le fruit digne de la repentance » ?

R : C’est une vertu opposée au péché commis. Tu as volé – fais l’aumône ; tué – donne la vie ; parlé en vain – garde le silence ; offensé – aide…

 

Q 291 : Quand s’arrête la Repentance ?

R : La Confession n’a pas de fin, car « mon péché est constamment devant moi », dit le prophète David (Ps 51:5). La Sainte Tradition raconte l’histoire d’Abba Sisoès qui ressuscitait des morts et est devenu saint pendant sa vie. On disait d’Abba Sisoès que lorsqu’il fut près de mourir, les Pères étant assis près de lui, son visage brilla comme le soleil. Et il leur dit : « Voici que vient Abba Antoine. » Et après un petit moment, il dit : « Voici que vient le chœur des prophètes. » Et de nouveau son visage brilla avec plus d’éclat et il dit : « Voici que vient le chœur des apôtres. » Et son visage redoubla encore d’éclat et voici qu’il paraissait parler avec quelques interlocuteurs. Et les vieillards lui demandèrent : « Avec qui parles-tu, Père ? » Il dit : « Voici que des anges viennent me prendre, et je les supplie qu’on me laisse faire un peu pénitence. » Les vieillards lui dirent : « Tu n’as pas besoin de faire pénitence, Père ! » Mais Abba leur dit : « En vérité, je n’ai pas conscience d’avoir commencé. » Et tous reconnurent qu’il était parfait. Et à nouveau son visage redevint subitement comme le soleil et tous furent saisis de crainte. Il leur dit : « Regardez, le Seigneur vient ! » Et aussitôt, il rendit l’esprit. Il y eut alors comme un éclair, et toute la maison fut remplie d’une bonne odeur.

 

Q 292 : Combien de fois faut-il se confesser ?

R : Autant de fois que de prendre une douche pour la propreté physique. Car le Sacrement de Confession est une purification et guérison spirituelle pour l’âme. « Vous avez péché ? Allez à l’Église, faites pénitence pour votre péché… Il y a ici un médecin, non un juge. Ici, personne n’est condamné, mais chacun reçoit le pardon des péchés », dit saint Jean Chrysostome.

 

Ordination

Q 293 : Qu’est-ce que c’est, le Sacrement de l’Ordination ?

R : C’est un Sacrement dans lequel le Saint Esprit ordonne un chrétien au rang d’évêque, de prêtre ou de diacre par l’imposition des mains des successeurs des apôtres. Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. (Ac 20:28)

 

Q 294 : Que veut dire : « paître l’Église » ?

R : Cela veut dire instruire et élever les chrétiens dans la foi, la piété et les vertus.

 

Q 295 : Quelles sont les différences entre les trois rangs du sacerdoce ?

R : Le diacre aide au bon déroulement des Sacrements, mais ne les commet pas. Délégué par un évêque, le prêtre (presbytère) donne les Sacrements. L’évêque donne les Sacrements et peut transmettre le pouvoir de les donner aux autres. L’apôtre s’adresse à saint Tite, l’évêque de Crète : « Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des presbytères dans chaque ville. » (Tt 1:5) À Timothée, l’évêque d’Éphèse, l’apôtre écrit : « N’impose les mains à personne avec précipitation. » (1 Tm 5:22)

 

Q 296 : Qu’est-ce que c’est, le sacerdoce royal de tous les chrétiens ?

R : De l’Ancien (Ex 19:5-6) au Nouveau Testament (1 P 2:9, Ap 1:6), tous les fidèles ont le sacerdoce royal, c’est-à-dire la possibilité de s’adresser directement à Dieu et de Lui faire les sacrifices spirituels (prières, charité…) sur l’autel de son cœur. Cependant, le sacerdoce royal n’annule pas le sacerdoce hiérarchique qui est le seul à avoir reçu les dons du Saint Esprit pour donner les Sacrements de l’Église (cf. Nb 16).

 

Mariage

Q 297 : Qu’est-ce que c’est, le Mariage ?

R : Le Mariage est un Sacrement dans lequel, selon l’accord libre et commun du fiancé et de la fiancée, Dieu bénit leur union conjugale à l’image de l’union spirituelle du Christ et de l’Église, en remettant la grâce pour l’unanimité pure, la naissance et l’éducation des enfants.

 

Q 298 : Pourquoi le Mariage est-il un mystère ?

R : Parce que les deux parties deviennent mystérieusement une seule chair. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport au Christ et à l’Église. (Ep 5:31-32)

 

Q 299 : D’où provient-il ?

R : Le Mystère du Mariage provient du Paradis. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. » C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. (Gn 2:22-24) Le Mariage a été ainsi institué avant la chute et était dans le projet initial de Dieu.

 

Q 300 : Quels sont les buts principaux du Mariage ?

R : 1) Le but du mariage est que l’homme et la femme ne fassent qu’un, à l’image de la Sainte Trinité, dont les trois Hypostases sont complètement unies dans l’amour. « Lorsque l’homme et la femme s’unissent dans le mariage, ils ne sont plus considérés comme quelque chose de terrestre, mais comme l’image de Dieu Lui-même », dit saint Jean Chrysostome.

2) Le Mariage est une école de l’amour où l’un se consacre entièrement à l’autre en détruisant ainsi son égoïsme.

3) Après les deux premiers, le but de Mariage est la procréation (Gn 1:28).

4) La fonction la plus basique du Mariage est d’éviter le danger de tomber dans la fornication. Pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. (1 Co 7:2)

 

Q 301 : Est-ce que l’absence des enfants rend le mariage invalide ?

R : Non. Les enfants sont des fruits et des bénédictions du Mariage. Pourtant, les couples qui ne peuvent pas avoir des enfants ont la même possibilité d’atteindre le but du Mariage et de réaliser le dessein divin.

Nul ne peut rendre le mariage invalide. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. (Mt 19:6)

 

Q 302 : Est-il obligatoire pour tout le monde de se marier ?

R : Non. La virginité est plus parfaite que le mariage. Cette meilleure voie n’est pourtant destinée qu’à certains. Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. (Mt 19:11) L’apôtre écrit : « Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme… Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre… Celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux. » (1 Co 7:1,7,38)

 

Onction des malades

Q 303 : Qu’est-ce que c’est, le Sacrement de l’Onction des malades ?

R : C’est un Sacrement dans lequel, par l’onction de l’huile, le malade reçoit la grâce divine pour la guérison du corps et de l’âme.

 

Q 304 : D’où provient ce Sacrement ?

R : Il provient des apôtres qui oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient (Mc 6:13). Puis, les apôtres ont transmis ce Sacrement à ces successeurs. Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? Qu’il chante des cantiques. Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les presbytres de l’Église, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur. (Jc 5:14-15)

 

Q 305 : À qui cette Onction est-elle dédiée ?

R : Le Sacrement n’est dédié qu’aux malades qui reçoivent un soulagement dans la maladie et peuvent recevoir la guérison complète en fonction de la volonté de Dieu et de leur état spirituel (cf. 1 P 4:1). Les Canons de l’Église interdisent aux chrétiens sains d’y participer.

Le corps peut et doit être soigné parce qu’il n’est pas une enveloppe que l’homme rejettera après la mort, mais sa propre partie de l’essence dans laquelle il vivra éternellement après la résurrection des morts.


CHAPITRE 11. XIE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

J’attends la résurrection des morts


 

Q 306 : Qu’est-ce que c’est, la résurrection des morts ?

R : La résurrection des morts est un événement universel lorsque toutes les âmes de tous les gens ayant vécu sur terre rejoindront et réanimeront leurs propres corps pour l’éternité. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. (1 Co 15:53)

 

Q 307 : Quand viendra-t-elle ?

R : La résurrection des morts aura lieu lors du Deuxième avènement de Jésus-Christ et du Jugement Dernier.

 

Q 308 : Tout le monde ressuscitera-t-il ?

R : Oui. Tous les morts ressusciteront. Les gens survivants jusqu’à la fin de ce monde changeront leurs corps corruptibles en immortels en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés (1 Co 15:51-52).

 

Q 309 : Comment les corps ressusciteront-ils ?

R : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront. (Jn 5:25) Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à ces os : « Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, je vous couvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que je suis l’Éternel. » (Ez 37:5-6)

 

Q 310 : Qu’y aura-t-il dans ce monde ?

R : Le monde changera dans le feu. Les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies. (2 P 3:7) Il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. (Ap 1:1)

 

Q 311 : Dans quel état sont les âmes des morts avant la résurrection universelle ?

R : Au Paradis, les âmes bienheureuses des justes anticipent la joie éternelle, attendent activement que tous les membres de l’Église terrestre les rejoignent pour obtenir la récompense complète lors de la résurrection des morts. Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils [les justes] ne parvinssent pas sans nous à la perfection. (He 11:40)

En l’enfer, les âmes chrétiennes attendent les prières et l’intercession de l’Église (surtout lors du Sacrement de l’Eucharistie) et les bonnes actions des proches en leur mémoire. Les âmes impies anticipent les souffrances éternelles qu’elles obtiendront dans leurs corps après la résurrection.


CHAPITRE 12. XIIE ÉLÉMENT DU SYMBOLE

et la vie du siècle à venir : Amen !


 

Q 312 : Qu’est-ce que c’est, la vie du siècle à venir ?

R : C’est la vie après la résurrection des morts et du Jugement Dernier.

 

Q 313 : Quelles seront les souffrances éternelles pour les pécheurs ?

R : « Dieu prévient les hommes de la géhenne du feu et des souffrances éternelles pour qu’ils s’en échappent. Le diable relaxe la prudence des hommes pour qu’ils s’y retrouvent. » (Saint Jean Chrysostome)

  1. Les pécheurs auront le châtiment éternel. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle (Mt 25:46).
  2. Il y aura le ver immortel et le feu qui ne s’éteint pas. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu en n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt pas, et où le feu ne s’éteint pas (Mc 9:47-48, Is 66:24).
  3. Rien ne pourra être changé pendant le Jugement Dernier. Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée (Mt 25:10).
  4. Les pécheurs verront le Royaume céleste mais ne pourront pas y entrer. C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors (Lc 13:28).
  5. Ils iront dans la géhenne du feu. La Géhenne est une vallée près de Jérusalem qui s’appelle autrement Topheth. La vallée a été adaptée pour faire des sacrifices humains par les rois idolâtres d’Israël. On y a brûlé des enfants comme sacrifice au diable en les jetant au feu à l’intérieur d’une idole énorme à tête de taureau. Topheth a été ensuite détruit par le roi Ozias. À la place du temple, il y avait une décharge nationale où on jetait les corps des exécutés. Afin de ne pas répandre l’épidémie, on y maintenait un feu permanent. Jésus-Christ a utilisé la connotation du mot « Géhenne » pour décrire de loin les lieux de souffrances (Mt 5:22, 10:28, 18:9, 23:15).
  6. Les pécheurs seront enfermés dans l’espace sans possibilité d’en échapper (la fournaise ardente). Les anges viendront séparer les méchants d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Mt 13:49-50).
  7. Les pécheurs seront en dehors de la communauté des justes (les ténèbres du dehors). Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Mt 8:12, cf. Mt 22:13, 25:30).
  8. Il y aura l’étang ardent de feu et de soufre (Ap 19:20).
  9. L’enfer ainsi que la mort disparaîtront après le Jugement Dernier (Ap 20:14).
  10. Le temps disparaîtra (Ap 10:6). C’est pour cela qu’il y aura l’éternité.
  11. Les pécheurs ne pourront plus nuire à personne (les pieds et les mains liés). Alors le roi dit aux serviteurs : « Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Mt 22:13).
  12. Les souffrances seront éternelles (Is 66:24, Dn 12:20, Mt 25:46, Jude 1:7, 2 Th 1:9).


 

Q 314 : Est-ce que les pécheurs obtiendront des souffrances égales ?

R : Non.

  1. À chacun selon ses œuvres. Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres (Mt 16:27, cf. Rm 2:6).
  2. Celui qui connaissait les commandements de Dieu mais ne les accomplissait pas sera bien plus puni. Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas agi selon sa volonté, sera battu d’un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l’ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié (Lc 12:47-48).
  3. La ville où il n’y avait pas de missionnaires sera moins punie que celle qui les a rejetés. Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts (Lc 10:15).


 

Q 315 : Quelles seront les récompenses pour les justes ?

R : Saint Irénée de Lyon dit que « certains vivront dans un Paradis retrouvé, d’autres vivront sur la terre des doux, d’autres vivront à Jérusalem du Haut, d’autres vivront dans les Cieux, certains vivront au-dessus des Cieux, mais tous verront le plus doux visage de Jésus-Christ ».

  1. Dieu admirera le juste. Son maître lui dit : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Mt 25:23).
  2. Le Seigneur confessera le juste devant Son Père. C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux (Mt 10:32).
  3. Les justes recevront la couronne de justice. Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement (2 Tm 4:8).
  4. Les justes seront revêtus des vêtements splendides. Je me réjouirai en l’Éternel, Mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu ; Car il m’a revêtu des vêtements du salut, Il m’a couvert du manteau de la délivrance, Comme le fiancé s’orne d’un diadème, Comme la fiancée se pare de ses joyaux. (Is 61:10) Et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints (Ap 19:8, cf. 2 Co 5:1-5).
  5. Le Seigneur sera complètement soumis à Son Père dans les membres de Son Corps (les chrétiens) et Dieu sera tout en tous. Ensuite viendra la fin, quand il [Jésus-Christ] remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu’il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous (1 Co 15:24-28).
  6. Les justes seront semblables aux anges. Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel (Mt 22:30).
  7. Les justes verront Dieu face à face. Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. (Mt 5:8) Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu. (1 Co 13:12) Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est (1 Jn 3:2).
  8. Les justes resplendiront comme le soleil. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père (Mt 13:43).
  9. Les justes vont s’asseoir sur le trône du Seigneur. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône (Ap 3:21).
  10. Les justes pourront communier personnellement avec Dieu. À celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit (Ap 2:17).
  11. Les justes régneront avec Jésus-Christ. Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera (2 Tm 2:11-12).
  12. Les justes n’auront plus ni faim ni soif. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux (Ap 7:16-17).
  13. Les justes auront un festin d’allégresse comme moyen d’union avec Dieu (Is 25:6-11).
  14. Les justes deviendront dieux par la grâce (2 P 1:4).
  15. Cf. le Livre de l’Apocalypse, ch. 21 et 22.


 

Q 316 : Est-ce que les justes obtiendront des récompenses égales ?

R : Non. Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, et autre l’éclat des étoiles ; même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile. (1 Co 15:41) Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. (Jn 14:2) Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. (2 Co 9:6, cf. Mt 16:27, 1 Co 3:8, Mt 5:19)

 

Q 317 : Comment les savoirs sur la fin du monde peuvent-ils aider ?

R : Les réflexions sur la mort, la résurrection, le Jugement Dernier, la béatitude éternelle et le tourment éternel, aident à s’abstenir des péchés et à se libérer des attachements aux choses terrestres ; consolent lors d’une perte des biens terrestres ; incitent à garder l’âme et le corps purs, à vivre pour Dieu et pour l’éternité, nous rapprochant ainsi du salut éternel.

 

FIN ET GLOIRE À DIEU !


ANNEXE A

Liste de la succession apostolique de l’Église russe

En 37, l’apôtre André a établi l’Église dans la ville de Byzance en ordonnant évêque Stachys qui était un des apôtres parmi soixante-dix. Saluez Urbain, notre compagnon d’œuvre en Christ, et Stachys, mon bien-aimé. (Rm 16:9) À son tour, Stachys a ordonné Onesimus. L’évêque Onesimus a ordonné Polycarpe. La succession persiste ainsi jusqu’au XXIe siècle.

# Nom Années
Apôtre André 37
1 Apôtre Stachys 38-54
2 Onesimus 54-68
3 Polycarpe Ier 70-89
4 Plutarque 89-105
5 Zedekios 105-114
6 Diogène 114-129
7 Elefthérios 129-136
8 Félix 136-141
9 Polycarpe II 141-141
10 Athénodore 144-148
11 Euzois 148-154
12 Laurence 154-166
13 Olympius (Alipius) 166-169
14 Pertinax 169-187
15 Olimpian 187-198
16 Marc Ier 198-211
17 Philadelphus 211-217
18 Cyriacus Ier 217-230
19 Castinus 230-237
20 Eugenius Ier 230-242
21 Titus 242-272
22 Dometius 272-284
23 Rufinus Ier 284-293
24 Probus 293-306

Patriarches de Constantinople

25 Metrophanes 306-314
26 Alexandre 314-337 Le Ier Concile Œcuménique
27 Paul Ier 337-350
28 Macédonius Ier 342-346, 351-360
29 Eudoxe 360-370
30 Evagrius 370
31 Démophile 370-379
32 Grégoire le Théologien 379-381
33 Nectaire 381-397 Le IIe Concile Œcuménique
34 Jean Chrysostome 398-404
35 Arsace 404-405
36 Attique 406-425
37 Sisinios Ier 426-427
38 Nestorius 428-431 Le IIIe Concile Œcuménique
39 Maximien 431-434
40 Proclus 434-446
41 Flavian 446-449
42 Anatole 449-458 Le IVe Concile Œcuménique
43 Gennade Ier 358-471
44 Acace 471-489
45 Fravitas 489-490
46 Euphémius 490-496
47 Macédonius II 496-511
48 Timothée Ier 511-517
49 Jean II 518-520
50 Épiphanie 520-535
51 Anthime Ier 535-536
52 Mennas 536-552
53 Eutychius 552-565, 577-582 Le Ve Concile Œcuménique
54 Jean III le Scholastique 565-577
55 Jean IV le Jeûneur 582-595
56 Cyriaque II 595-606
57 Thomas Ier 607-610
58 Serge Ier 610-638
59 Pyrrhus 639-641, 654-655
60 Paul II 641-654
61 Pierre 655-666
62 Thomas II 667-669
63 Jean V 669-674
64 Constantin Ier 674-676
65 Théodore Ier 676-678, 683-686
66 Georges Ier 678-683 Le VIe Concile Œcuménique
67 Paul III 686-693
68 Callinique Ier 693-706
69 Cyrus 706-712
70 Jean VI 712-715
71 Germain Ier 715-730
72 Anastase 730-754
73 Constantin II 754-766
74 Nicétas Ier 767-780
75 Paul IV 780-784
76 Taraise 784-806 Le VIIe Concile Œcuménique
77 Nicéphore Ier 806-815
78 Théodote Cassitéras 815-821
79 Antoine Ier 821-837
80 Jean VII le Grammairien 837-843
81 Méthode Ier 843-847 Triomphe de l’Orthodoxie
82 Ignace 847-857, 867-877
83 Photios 857-867, 877-886
84 Étienne Ier 886-893
85 Anthony II 893-901
86 Nicolas Ier 895-907, 911-925
87 Euthyme Ier 907-911
88 Étienne II 925-928
89 Tryphon 928-931
90 Théophylacte 933-956
91 Polyeucte 956-970 Baptême de sainte Olga de Kiev à Constantinople
92 Basile Ier Skamandrènos 970-974
93 Antoine III Studite 974-980
94 Nicolas II Chrysobergès 980-992 Baptême de Rus’ de Kiev (988). Fondation de l’Église russe, qui faisait partie du Patriarcat de Constantinople jusqu’en 1448.
Métropolites de Kiev
95 Michel Ier 988-991
96 Léonce 992-1008
97 Jean Ier 1008-1035
98 Théopempte 1035-1049
99 Cyrille Ier 1050
100 Hilarion 1051-1054
101 Éphraim Ier 1055-1061
102 Georges 1062-1073
103 Jean II 1077-1089
104 Jean III 1089-1091
105 Éphraim II 1092-1097
106 Nicolas 1097-1102
107 Nicéphore Ier 1104-1121
108 Nicétas 1122-1126
109 Michel II 1129-1145
110 Clément (Smoliatych) 1147-1154
111 Constantin Ier 1156-1159
112 Théodore 1161-1163
113 Jean IV 1164-1166
114 Constantin II 1167-1169
115 Michel III 1171
116 Nicéphore II 1182-1198
117 Matthieu 1200-1220
118 Cyrille II 1225-1233
119 Joseph 1237-1240
120 Cyrille III 1247-1281
121 Maxime 1283-1305, résidant à Vladimir à partir de 1299
122 Pierre 1308-1326, résidant à Moscou à partir de 1325
123 Théognoste 1328-1353
124 Alexis 1355-1378
125 Cyprien 1381-1383, 1390-1406
126 Pimène 1382-1384
127 Denys Ier 1384-1385
128 Photius 1408-1431
129 Isidore 1437-1441

Métropolites de Moscou

130 Jonas Ier 1448-1461, 1448 Autocéphalie de l’Église russe.
131 Théodose 1461-1464
132 Philippe Ier 1464-1473
133 Géronte 1473-1489
134 Zosime 1490-1494
135 Simon 1495-1511
136 Varlaam 1511-1521
137 Daniel 1522-1539
138 Joasaph 1539-1542
139 Macaire 1542-1563
140 Athanase 1564-1566
141 Philippe II 1566-1568
142 Cyrille 1568-1572
143 Antoine 1572-1581
144 Denys II 1581-1586
Patriarches de Moscou
145 Job 1586-1589 Établissement du Patriarcat en 1589.
146 Ignace 1605-1606
147 Hermogène 1606-1612 Le Temps des troubles.
148 Philarète 1619-1633
149 Joasaph Ier 1634-1640
150 Joseph Ier 1642-1652
151 Nikon 1652-1658
152 Pitirim de Kroutitsy 1658-1667
153 Joasaph II 1667-1672
154 Pitirim 1672-1673
155 Ioakim 1674-1690
156 Adrian 1690-1700
157 Étienne de Ryazan 1701-1721, locum tenens du trône patriarcal.
Métropolites de Moscou, membres du Saint Synode
158 Joseph (Volgansky) 1742-1743
159 Platon Ier (Malinowski) 1745-1754
160 Timothée (Scherbatsky) 1757-1767
161 Ambroise (Zertis-Kamensky) 1768-1771
162 Samuel Kolomensky 1771-1776
163 Platon II (Levshin) 1775-1812
164 Augustin (Vinogradsky) 1818-1819
165 Séraphim (Glagolevsky) 1819-1821
166 Philarète (Drozdov) 1821-1867
167 Innocent (Veniaminov) 1868-1879
168 Macaire Ier (Boulgakov) 1879-1882
169 Joannice (Rudnev) 1882-1891
170 Léonce (Lebedinsky) 1891-1893
171 Serge (Lyapidevsky) 1893-1898
172 Vladimir (Bogoïavlensky) 1898-1912
173 Macaire II (Nevsky) 1912-1917
Restauration du Patriarcat au Concile de 1917-1918
174 Tikhon (Belavin) 1917-1925
175 Serge Ier (Stragorodsky) 1943-1945, locum tenens 1927-1943.
176 Alexis Ier (Simansky) 1945-1970
177 Pimène (Izvekov) 1970-1990
178 Alexis II (Ridiger) 1990-2008
179 Patriarche Cyrille Ier (Gundyaev) 2009 à nos jours