Création de l’homme dans le Chapitre I

L’homme est le roi de l’univers

Saint Jean Chrysostome : « Lorsqu’un roi doit entrer dans une ville, il y envoie d’abord ses gardes et ses officiers, afin qu’ils disposent le palais pour son arrivée. Et de même, le Seigneur, qui devait établir l’homme roi et souverain de l’univers, voulut d’abord l’orner et l’embellir, et puis il créa l’homme auquel il a donné l’empire du monde. C’est ainsi qu’il montre combien il honore l’homme. »

 

La différence entre les chapitres 1 et 2

Saint prophète Moïse nous récite deux histoires complémentaires sur la création de l’homme. La première histoire décrite dans le premier chapitre dépeint la plus haute position de l’homme dans la hiérarchie du monde. La deuxième histoire, dès le deuxième chapitre, commence une histoire sacrée qui s’étend de la création de l’homme jusqu’à la fin de l’univers. En conséquence, le Dieu s’ouvre par les deux noms différents dans le premier et deuxième chapitre. Le créateur est appelé dans le premier cas « Elohim» (Les Puissants), en tant que Dirigeant de l’espace, et dans le deuxième cas, Il s’ouvre avec le nom Yahvé Elohim (Celui qui est les puissants), en tant que Dieu qui agit dans l’histoire, en tant que Dieu Sauveur et Juge.

 

Création de l’homme dans le Chapitre I

Gn 1.26  Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. 1.27  Dieu créa (bara) l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.

 

 « Faisons l’homme »

Le mot « Faisons » fait une allusion sur le Concile de la très Sainte Trinité avant la création particulière et principalement différente de toutes les autres.

 

Le mot « homme »

Le mot « homme », en hébreu veut dire « Adam » qui peut étymologiquement signifier deux choses : soit « celui qui ressemble à Dieu ou celui qui voit Dieu », soit « l’argile de sang ». Cela veut dire que dans le nom « Adam », il est intégré les deux possibilités de la réalisation de sa volonté libre. Soit l’homme devient semblable à Dieu par la vie selon Ses commandements, soit il reste parfaitement terrestre comme « l’argile de sang » s’il refuse d’obéir à la volonté de Dieu. Saint Justin Popovitch a dit que « l’homme sans Dieu n’est que 80 kg d’argile de sang ».

 

L’homme est microcosme dans le macrocosme

Comme tout au début de la création de l’univers, le prophète Moïse utilise le même mot « bara » (créer du néant) pour la création de l’homme. C’est pour souligner sa différence principale avec tout ce qui a été créé avant. C’est pour cela que l’homme peut être comparer avec tout l’univers. Comme il est connu, selon l’avis des écrits patristiques, l’homme « microcosme » reflète en soi et comprend les propriétés des objets de l’univers matériel – « macrocosme » (μακροκοσμος). Par définition de saint Grégoire de Nysse, « l’homme est un petit monde qui contient les mêmes éléments qui remplissent l’univers ». D’autres pères attestent le même. Par exemple, révérend Isidore de Péluse enseigne : « L’homme, contenant en lui tous les éléments constitutifs du monde, est lui-même le monde diminué ». Nous pouvons trouver des jugements similaires dans les écrits de Clément d’Alexandrie, Origène, le hiéromartyr Méthodius de Patara, Tertullien, Lactance, saint Basile le Grand, Némésios d’Émèse, saint Maxime le Confesseur, saint Jean Damascène, saint Grégoire Palamas et d’autres écrivains ecclésiastiques. L’homme, selon la définition de Clément d’Alexandrie, « est une créature étrange ambivalente, tel un centaure mythique qui était vénéré en Thessalie. Il est composé, d’une part, des mêmes éléments que les animaux ; d’autre part, il y a en lui un élément spirituel… l’homme est composé de corps et âme ». Voilà pourquoi l’homme, comprenant des éléments à la fois de l’être intelligible et physique, est le seul lien entre les couches spirituelle et périssable de l’univers. Némésios d’Émèse écrit à ce sujet ainsi : « Le Créateur, par la création de l’homme, a lié l’intelligible (τα νοητα) et le visible (τα Θεωρατα) … À l’issue de la création de l’être intelligible, et après, de l’être visible, il fallait produire (créer) une connexion entre les deux, pour que l’être dans son ensemble (το ον) fût intégral, cohérent en lui-même, sans être étranger à lui-même. Ainsi, l’homme fut un être vivant reliant les deux natures. Tout cela témoigne expressivement la sagesse du Créateur ».

Du point de vue patristique, l’homme, après sa création, s’est retrouvé à la frontière des deux plans de l’être – spirituel et terrestre, reliant ces deux plans en raison de sa parenté avec chacun d’eux. L’homme appartient par la nature à chacun de ces mondes, et dans sa nature, les deux niveaux d’être sont mis en stricte unité. Ce faisant, non seulement le spirituel et la nature terrestre dans l’homme, mais tous les objets spirituels et sensuels qui sont hors lui, grâce à l’homme, se retrouvent inextricablement liés entre eux. En effet, Adam, apparu le dernier de toute création, un médiateur entre l’angélique et le physique, devint le « dirigeant » à toute créature.

On trouve des textes apparemment similaires parmi les écrits de saint Grégoire le Théologien. Cependant, saint Grégoire interprète les concepts de « microcosme » et « macrocosme » autrement. Saint Grégoire, lui aussi, voit l’homme comme une créature étrange en deux parties, spirituelle et mortelle en même temps, un médiateur entre l’invisible et visible. Mais si la majorité des Pères parle de l’homme comme du « petit monde », pour saint Grégoire, l’homme est un « macrocosme » ou « le grand monde » qui absorbe et retient en lui-même toutes les réalités matérielles et spirituelles de l’intégralité de la création – qui est vue, par rapport à la mystérieuse grandeur de la dispensation humaine, comme un « microcosme » ou « le petit monde ».

Voici ce que dit saint Grégoire le Théologien :

« Parole Artistique crée un être vivant, où sont mis en unité la nature invisible et visible ; crée un homme, ayant pris le corps de la matière déjà créée, et de Lui-même, ayant mis la vie (qui est connue dans la parole de Dieu sous le nom de l’âme raisonnable et l’image de Dieu), crée comme si un deuxième monde – grand dans le petit ; établit sur la terre un autre ange, composé de différentes natures, l’admirateur, le spectateur de création visible, le confident de la création vue mentalement, le roi sur ce qu’est sur la terre, subordonné au royaume céleste, qui est terrestre et céleste, temporel et immortel, visible et vu mentalement, un ange qui tient le milieu entre la grandeur et la petitesse, l’esprit et la chair en un seul et même – l’esprit pour la grâce, la chair pour l’ascension, l’esprit pour habiter et glorifier le Bienfaiteur, la chair pour souffrir et dans la souffrance, se rappeler et apprendre à quel point est-il doué de grandeur ; crée un être vivant préparé ici et transporté dans un autre monde, et (c’est la fin du mystère) par la recherche de Dieu, atteignant la déification ».

Ainsi, pour saint Grégoire, « le petit monde » – ce n’est point l’homme, mais l’univers matériel qui nous entoure ; l’homme par rapport à lui est un véritable « macrocosme » ou « grand monde » – puisqu’il inclut non seulement la réalité matérielle, mais aussi spirituelle de l’être créé, et est capable d’atteindre un degré maximal de communion avec Dieu, la déification.

 

Comment l’homme intègre en lui-même l’univers entier ?

L’homme est une créature centrale et principale sur tout ce que Dieu a créé. Il comprend en lui la vie des minéraux, car il se compose des mêmes éléments chimiques que les minéraux. L’homme participe à la vie des plantes par la capacité de grandir et de se reproduire. Il a des cheveux et des ongles qui imitent parfaitement la vie des plantes. L’homme participe à la vie des animaux par sa capacité de se mouvoir et de percevoir la nature par les 5 sens. L’homme participe à la vie des anges par sa volonté libre et sa raison. Et finalement le don principal, c’est que l’homme peut participer à la vie de Dieu par la communion à Son Fils, par laquelle il doit devenir dieu par la grâce.

 

L’image de Dieu

L’image de Dieu est l’ensemble des caractéristiques qui nous rendent semblables à Dieu et qui nous diffèrent des animaux : la personnalité, l’intelligence, la liberté, la volonté, l’immortalité, la capacité à créer (la créativité), la parole, le pouvoir (la domination) sur l’univers. L’image de Dieu le Père est le Fils (2 Cor 4.4). L’homme est créé selon le Fils de Dieu. C’est Lui qui est le modèle parfait de l’homme qui est venu au monde, s’est incarné pour restituer l’image de Dieu tachée en l’homme.

 

La ressemblance de Dieu

La ressemblance de Dieu le Père est l’Esprit-Saint. L’homme a été créé selon la ressemblance de Dieu potentiellement et non pas effectivement (Gn 1.27) parce qu’il doit appliquer sa volonté libre pour atteindre la ressemblance divine par la vie pleine de vertus en acquérant la grâce de l’Esprit-Saint. Les vertus sont les fruits de l’Esprit : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. (Ga 5.22-23). La limite ultime et infinie de la ressemblance de Dieu est l’adoption de l’homme à Dieu, lorsque l’homme devient par la grâce ce qu’est Dieu par la nature.

 

La séparation entre l’homme et la femme

La séparation entre l’homme et la femme n’est pas un trait de l’image de Dieu en homme, mais un trait du monde animal (Saint Grégoire ne Nysse). C’est pour cela qu’en Gn 1.27, le saint prophète Moïse utilise les mots « le mâle et la femelle » que Dieu a créés.

 

Genèse 2

 

2.1  Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.

 

L’armée céleste

Saint Philarète de Moscou. L’armée du ciel signifie parfois des étoiles (Deut. 4:19) et parfois des anges (Neh. 9: 6).

 

 

 

2.2  Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite.

 

La concordance entre Gn 2.2 et Jn 5.17

Pourquoi le Seigneur dit : Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. (Jn 5.17) et le prophète Moïse dit que Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. (Gn 2.2). Y a-t-il une contradiction ? Non. Dieu ne crée rien de principalement nouveau et à partir du néant, mais Il continue à agir dans le monde par Sa providence qui l’action de Dieu sur le monde entier et surtout sur l’homme. C’est l’action permanente de Dieu Tout-puissant, Bon et Sage par laquelle Il :

  • garde soigneusement la vie et la force de tous les êtres ;
  • les dirige vers le bien ;
  • contribue à tout le bien ;
  • arrête ou corrige le mal en le conduisant vers de bonnes conséquences.

 

Saint Jean Chrysostome : « Lorsqu’au contraire Jésus-Christ nous dit : Mon Père agit toujours, et moi aussi; il nous manifeste l’action incessante de la Providence; et il nomme action, ou opération ce soin qui dirige l’univers, le maintient et le conserve. Eh ! comment subsisterait-il si la main du Seigneur cessait un seul instant de soutenir et de conduire les hommes, les animaux et les éléments ! »

 

 

Le repos de Dieu comme le prototype du repos des hommes

Par Son repos au septième jour, Dieu établie le jour du repos en prévoyant la chute de l’homme. C’est fait pour l’homme qui est en quête permanente de la richesse et de la gloire, qui tourne dans une roue comme rongeur en vivant sa vie entièrement dans la vanité. Pour que l’homme s’arrête et soit capable d’entendre la voix de Dieu, le jour de repos a été établi après les 6 jours de la création. Arrêtez-vous sur les chemins, regardez, Et demandez quels sont les anciens sentiers, Quelle est la bonne voie ; marchez-y, Et vous trouverez le repos de vos âmes! (Jer 6.16) L’homme fait travailler même les animaux pour satisfaire ces désirs terrestres, c’est pour cela que ce commandement touchait aussi les animaux pour les juifs : Pendant six jours, tu feras ton ouvrage. Mais le septième jour, tu te reposeras, afin que ton bœuf et ton âne aient du repos, afin que le fils de ton esclave et l’étranger aient du relâche. (Ex 23.12). La dérogation de ce commandement causait la peine de mort. (Ex 31.14). Mais les juifs ont altéré ce commandement jusqu’à la folie (ils comptaient le nombre des pas qu’il était possible de faire samedi) si bien que le Seigneur les a dénoncés en disant que c’est le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat (Mc 2.27) et qu’il est permis de faire du bien les jours de sabbat (Mat 12.11-12).

La vraie compréhension du jour de repos est décrite dans le livre du prophète Esaïe : Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, Pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, Si tu fais du sabbat tes délices, Pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, Et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, En ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, Alors tu mettras ton plaisir en l’Éternel, Et je te ferai monter sur les hauteurs du pays, Je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père; Car la bouche de l’Éternel a parlé. (Es 58.13-14)

Quand le Seigneur du sabbat est venu sur terre, est mort pour nous, est ressuscité le troisième jour, le jour du sabbat a assombri devant le jour de la résurrection et le jour du salut de l’humanité, le dimanche. Néanmoins, la célébration du sabbat n’a pas disparu et jusqu’à présent, l’Eglise orthodoxe interdit de jeûner le samedi et selon le Typikon, on célèbre la divine liturgie le samedi ce qui est la plus grande joie pour le chrétien.

Saint Ephrem le Syrien : « Ainsi, Dieu bénit et sanctifia le septième jour, non pas parce qu’il avait besoin de se reposer (car Il ne se fatigue pas), et non seulement pour que le peuple juif se repose de ses travaux. Le septième jour, Dieu a établi le jour de repos pour que les esclaves, même contre la volonté de leurs maîtres aient le repos… De plus, puisqu’il était nécessaire d’établir les semaines par 7 jours, Dieu a exalté par la bénédiction le jour qui n’était pas glorifié avant par les œuvres de la création, afin qu’il puisse être comparé à d’autres jours et qu’il comble la semaine de 7 jours nécessaires pour le monde. »

 

Dieu se repose le septième jour en le gardant pour une action future

Dieu se repose le septième jour de la semaine, samedi, pour le conserver pour une action salutaire et mystérieuse à l’avenir. Laquelle ? Dieu est descendu à l’enfer le jour de samedi et a libéré les âmes des justes à partir de Abel et jusqu’à saint Jean le Précurseur.

 

Saint Isaak le Syrien : « Car celui qui a dit « Dieu s’est reposé le septième jour » a défini le repos après le flux de cette vie… Six jours sont réalisés dans cette vie par l’accomplissement des commandements divins, le septième jour est entièrement réalisé dans le tombeau et le huitième jour se réalisera après la résurrection des morts. »

Le huitième est le jour du siècle à venir lorsque le cycle hebdomadaire sera défait

 

 

2.3  Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.

 

La bénédiction du septième jour

Saint Jean Chrysostome : « Et Dieu, dit-elle, se reposa le septième jour de tous les ouvrages qu’il avait faits : c’est-à-dire qu’il s’arrêta dans l’œuvre de la création, et qu’il cessa de tirer du néant de nouvelles créatures… Il se reposa donc le septième jour, ne voulant plus rien créer ; car selon ses desseins, l’œuvre de la création était achevée. Mais pour que ce septième jour eût, lui aussi, quelque prérogative, et qu’il ne fût pas inférieur aux autres jours, puisqu’il ne devait éclairer aucune production nouvelle, il daigna le bénir. Et Dieu, dit l’Ecriture, bénit le septième jour, et le sanctifia. »

 

 

2.4  Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés.

 

Le résumé de la création de l’univers décrite dans le chapitre 1

Saint Jean Chrysostome : « Considérez ici, je vous le demande la sagesse admirable de l’écrivain sacré, ou plutôt celle de l’Esprit-Saint qui l’inspirait; car d’abord, il nous a raconté séparément chaque partie de la création, il nous a décrit les œuvres des six jours, la formation de l’homme et le pouvoir que Dieu lui donna sur toutes les créatures, et maintenant il résume tout son récit en ces mots : Ceci est le livre de la création du ciel et de la terre, quand ils furent créés ».

 

 

2.5  Lorsque l’Éternel Dieu fit une terre et des cieux, aucun arbuste des champs n’était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore: car l’Éternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’homme pour cultiver le sol.

 

La terre n’avait pas besoin d’être cultivée

Saint Jean Chrysostome : « Alors la terre enfanta les plantes des champs, et sous ce nom sont comprises toutes ses diverses productions; mais au sujet de la pluie, la même Écriture observe que Dieu ne l’avait pas encore répandue sur la terre, c’est-à-dire qu’il ne l’avait pas encore fait tomber du haut du ciel. Enfin elle nous prouve que la terre ne devait point sa fécondité au travail de l’homme, puisqu’il n’y avait point d’homme pour la cultiver. Apprenez, nous dit-elle, et n’oubliez point quelle est l’origine de toutes les productions de la terre, et ne croyez pas qu’elles soient le résultat des soins de l’homme, ni le fruit de ses travaux. La terre les a enfantées à la parole et à l’ordre du Créateur. Concluons donc que pour faire germer les herbes et les plantes, la terre n’a nul besoin du concours des autres éléments, et que le commandement du Créateur lui suffit. »

 

2.6  Mais une vapeur s’éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol.

Il ne pleuvait pas jusqu’au déluge.

 

2.7  L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant.

 

Pourquoi l’homme est formé de la poussière ?

C’est une leçon de l’humilité pour l’homme.

Saint Jean Chrysostome : « Que dites-vous? quoi ! Dieu a pris un peu de terre, et en a formé l’homme l Oui, il en est ainsi; Moïse nous l’assure; et même il ne se contente pas de dire que Dieu prit de la terre, mais du limon, c’est-à-dire tout ce qu’il y a de plus vil et de plus méprisable…

Et Dieu , prenant du limon , en forma l’homme. Certes , si nous voulons la comprendre, voilà une grande leçon d’humilité. Car, si nous réfléchissons sur l’origine de l’homme l’orgueil le plus superbe s’abaisse soudain, et la pensée de notre néant nous enseigne la modestie et l’humilité. Aussi, est-ce par un effet de- sa providence à l’égard de notre salut que Dieu a inspiré à Moïse ce style et ce langage. Car déjà il avait dit que Dieu avait formé l’homme à son image, et qu’il lui avait donné l’empire sur toutes les créatures visibles. Mais ici, craignant que ce même homme ne s’enflât d’orgueil, et qu’il ne transgressât les limites d’une humble dépendance, s’il ignorait entièrement son origine, l’Ecriture reprend le récit de sa création, et décrit en détail la manière dont il a été formé. Elle lui apprend donc qu’il a été formé de la terre, et de la même matière que les plantes et les animaux, au-dessus desquels il ne s’élevait que par l’âme, substance simple et immatérielle. Mais il tenait cette âme de la bonté divine, et elle était en lui le principe de la raison, et celui de son empire sur toutes les autres créatures. Malgré cette connaissance si explicite de son origine, le premier homme se laissa tromper par le serpent, et il s’imagina que lui, qui avait été formé du limon de la terre, pourrait devenir semblable à Dieu. Mais si Moïse n’eût ajouté à son premier récit des détails aussi précis, dans quelles extravagances ne serions-nous pas tombés ! »

 

Le limon est un grand prétexte pour l’humilité

Saint Basile le Grand : « Dieu prit du limon de la terre, et forma l’homme. A ce mot de limon, apprenez à n’avoir que des sentiments modestes, n’ayez pas de grandes idées de vous-même. S’il vous survient des pensées propres à élever votre cœur, à le livrer aux enflures de la vaine gloire, ou parce que la fortune vous favorise, ou parce que vous avez quelques talons et quelques vertus, opposez sur-le-champ à ces pensées le souvenir de votre formation ; rappelez-vous que vous n’êtes que poussière, la production de cette terre que vous foulez aux pieds. Si donc, vivant sur la terre, vous faites quelque chose de grand ou de médiocre, vous avez près de vous un mémoratif de votre bassesse. Si la colère vous trouble, parce que peut-être vous avez été outragé, parce que quelqu’un vous a reproché votre naissance ; si vous êtes excité à lui renvoyer des reproches plus injurieux, jetez les yeux sur la terre, songez d’où vous êtes sorti ; et votre colère sera bientôt apaisée. La réflexion vous fera comprendre sur-le-champ que celui qui vous a reproché votre naissance, loin de vous outrager, vous a honoré. Car enfin cet être obscur dont il vous reproche de tirer votre origine, quand ce seront un esclave, est toujours un homme animé : or, vous avez été proprement formé, vous êtes proprement componé d une terre inanimée et insensible. C’est donc moins un outrage qui vous a été adressé, qu’un honneur qui vous a été rendu. Et si un mouvement charnel vous domine, vous engage à satisfaire les désirs de la concupiscence, tournez aussitôt les yeux vers la terre : rappelez-vous que, comme vous en êtes sorti, vous ne tarderez pas à y retourner ; que ces passions brutales, cette chair qui vous sollicite, ces membres qui brûlent aujourd’hui d’une flamme impure, ne seront plus demain, que votre corps disparaîtra avec les désirs qui l’agitent. Ainsi la considération que la terre est notre mère, et les regards que nous portons sur elle, sont propres à nous affranchir de toutes ces passions furieuses qui nous tourmentent sans relâche, et dont il paraît si difficile de nous délivrer. »

 

 

Qu’est-ce que c’est un souffle de vie ?

Saint Jean Chrysostome : « Et Dieu, dit-il, répandit sur le visage de l’homme un souffle de vie. C’est ainsi qu’il désigne l’âme qui est dans l’homme, formé du limon de la terre, le principe de la vie, de l’action et du mouvement. Aussi, ajoute-t-il immédiatement : Et l’homme devint vivant et animé ; cet homme, dit-il, formé du limon de la terre, reçut un esprit de vie, et devint vivant et animé. Qu’est-ce à dire, vivant et animé ? C’est dire que l’homme était maître de ses actions, et qu’en lui les membres du corps étaient soumis à la volonté de l’âme…Quand vous lisez donc dans l’Écriture que Dieu forma l’homme, élevez-vous jusqu’à l’idée de cette puissance créatrice qui avait dit précédemment que la lumière soit. Et lorsque vous lisez encore que Dieu répandit surie visage de l’homme un souffle de vie, pensez également que ce même Dieu qui avait créé les anges, intelligences spirituelles, voulut unir au corps de l’homme, formé du limon de la terre, une âme raisonnable qui fit mouvoir les membres de ce corps. Et en effet, on peut dire que ce corps, l’œuvre par excellence du Seigneur ; gisait sur la terre comme un instrument qui a besoin d’être touché. Oui, il était comme une lyre qui attend une main habile ; et l’âme, en imprimant à ces membres un mouvement harmonieux, leur fait rendre des sons qui sont agréables au Créateur. Et Dieu répandit sur le visage de l’homme un souffle de vie ; et l’homme devint vivant et animé. Que signifie cette parole : il répandit un souffle de vie ? Elle nous apprend que Dieu unit au corps de l’homme une âme vivante qui lui communiqua la vie et le mouvement, et qui se servit des membres de ce même corps pour exercer ses propres facultés ».

Dieu communique la vie grâcieuse par Son souffle. De même manière le Seigneur a soufflé sur Ses apôtres (Jn 20.22) en leur communiquant le don gracieux de résoudre les péchées.

A comparer avec l’Islam où un ange qui a forcé Mouhamed de noter le Coran l’étranglait. Ibn Hichâm qui a écrit la biographie de Mouhamed au 9 siècle.

« L’année où Dieu voulut l’honorer et lui attribuer sa mission prophétique, à l’âge de quarante ans, au mois de ramadân, l’Envoyé de Dieu sortit pour sa retraite à Hirâ’, comme il avait coutume de le faire. Il était accompagné de sa famille. La nuit même où Dieu lui fit l’honneur de sa mission, l’ange Gibrîl (Gabriel) vint le voir. L’Envoyé de Dieu racontait : tandis que je dormais, Gibrîl se présenta à moi, tenant un étui en feutre brodé contenant un livre.

– Lis, m’ordonna-t-il.

– Lire quoi ? demandai-je.

Il appliqua alors l’étui sur mon visage, m’empêchant de respirer à tel point que je crus en mourir. Au risque de m’étouffer, Gibrîl ne cessa de m’ordonner de lire. Je demandai, excédé :

– Enfin, lire quoi ?

 – Lis au nom de ton Seigneur qui a créé ! Il a créé l’homme d’un caillot de sang Lis !… Car ton Seigneur est le Très-Généreux qui a instruit l’homme au moyen du calame et lui a enseigné ce qu’il ignorait. (Coran, 96,1-5.) »

Mission De l’envoyé De Dieu (Sîra, I, 233-239) Ibn Hichâm « La Biographie du prophète » 

 

 

L’état d’Adam récemment créé

Saint Jean Damascène. « Exposé exacte de la foi orthodoxe ».

Dieu a créé l’homme de la nature visible et invisible à sa propre image et ressemblance en modelant son corps de la terre et lui donnant son âme raisonnable et noétique au moyen de sa propre spiration, d’où le nom d’icône divine que nous lui donnons : « selon l’image » vise l’intellect et le libre arbitre, « selon la ressemblance » c’est ce qu’il est possible de lui ressembler en vertu. Il a modelé le corps en même temps que l’âme et non celui-là d’abord et celle-ci ensuite, comme le veulent les délires origéniens. Dieu a fait l’homme innocent, droit, vertueux, sans souci ni tristesse, orné de toute vertu et riche de tout bien, comme un deuxième monde, microcosme dans le macrocosme, un ange adorateur et, mêlés ensemble, un spectateur de la création visible et un initié de la création noétique, roi de la terre régi d’en haut, terrestre et céleste, temporel et immortel, visible et intellectif, à mi-chemin de la hauteur suprême et du dernier degré, le même homme esprit et chair. Esprit par grâce et chair par vanité; l’un pour qu’il demeure en son Bienfaiteur et le glorifie, l’autre pour qu’il pâtisse, qu’en souffrant il se souvienne et apprenne à aimer l’honneur dû à la majesté divine. Ici, dans cette vie, il est animal soumis, mais il évolue ailleurs c’est-à-dire dans le siècle à venir. C’est là la barrière du mystère de l’homme ; sa navigation vers Dieu le déifie; déifié il a participé de la splendeur divine, bien que non changé en la nature divine. Il l’a fait sans péché par nature et libre de sa volonté. Je dis sans péché, non qu’il fut incapable de péché (seul le divin est impeccable) ni non plus que sa nature eût en elle de pécher, mais plutôt son libre arbitre ; il avait la liberté de demeurer dans le bien et d’y progresser soutenu par la grâce divine, ou de quitter le bien, d’aller au mal en se séparant de Dieu, par choix délibéré ; car là où il y a nécessité il ne saurait y avoir vertu. L’âme est donc une essence vivante, simple, incorporelle, invisible aux yeux corporels dans sa nature ordinaire, immortelle, raisonnable et noétique, sans figure, se servant d’un corps organisé et lui procurant la vie, le sens, la génération. Elle n’a pas à côté d’elle un noûs (esprit) juxtaposé; celui-ci n’est que la plus pure partie d’elle-même; ce que les yeux sont au corps, le noûs l’est à l’âme, et il est doué de liberté et de volonté, opérant et muable, c’est-à-dire changeant de volonté puisque créé. Tout cela lui est donné dans sa nature par la grâce de Dieu, dont il reçoit l’être et d’être ainsi par nature.

 

L’âme et le corps ont été créés simultanément

Au III siècle il y avait une hérésie décrivant la préexistence de l’âme avant le corps. Saint Grégoire de Nysse lutte contre elle en disant : « ils prouvent la plus grande valeur du corps par rapport à l’âme qui a été attachée au corps créé plus tôt. Ils disent que l’âme est apparue pour le corps, afin que la créature ne soit pas sans vie et immobile. Et tout ce qui est apparu pour quelque chose a toujours moins de valeur que celui pour lequel il est apparu… Et je pense que notre enseignement devrait être quelque part au milieu de ces deux affirmations : et cela signifie ne pas penser, selon l’erreur hellénique, que les âmes qui tournaient autour de l’univers étaient en quelque sorte tachées et… tombaient par terre; et non pas affirmer que l’homme avait été créée précédemment par la Parole, comme une statue de boue, et que l’âme a été créée pour cette sculpture (dans ce cas la nature intelligente aurait été moins précieuse que la statue de boue) »

Saint Grégoire de Nysse renie ainsi les deux erreurs : que l’âme préexistait le corps (l’erreur hellénique) et que le corps préexistait l’âme (l’erreur de Valentin). Au milieu se trouve l’enseignement de l’Eglise que l’âme a été créée simultanément avec le corps ce qui se produit en permanence aujourd’hui lors de la conception de l’homme.

 

La fausse anthropologie cause le moral diabolique

Si on accepte que le corps préexiste l’âme, on peut justifier les avortements, car dans ce cas on ne tuerait pas l’homme complet mais on extrairait un morceau de mucus. C’est un exemple lorsqu’en tordant un seul verset de la Bible, un faux enseignement cause un moral diabolique. Un autre exemple existe de nos jours dans l’organisation des Témoins de Jéhovah. En tordant le commandement de Dieu qui interdit de manger le sang des animaux, on déduit l’interdiction de transfuser le sang des hommes ce qui dans leur interprétation vicieuse est de la même nature.

 

 

Le corps de l’homme est créé de la poussière

Saint Irénée de Lyon défend le sens latéral du mot « poussière » dans la lutte contre les hérétiques les valentiens en décrivant la façon dont le Christ a guéri un aveugle-né. Le Seigneur cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle… (Jn 9.6)

Saint Irénée dit : « les adeptes de Valentine se trompent également en disant que l’homme n’a pas été créé à partir de cette terre, mais à partir de matière liquide et fluide. Car c’est avec la même boue que le Seigneur a formé un œil, qu’Il a évidemment créé l’homme au début. Ce aurait été d’autant plus incohérent si l’œil avait été créé d’une matière et le reste du corps d’une autre, qu’un dieu a créé un œil et un autre dieu le corps »

 

La distinction entre le corps et l’âme

La poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné (Ecl 12.9)

Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. (Mat 10.28)

 

 

 

2.8  Puis l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé.

 

 

Le paradis.

Saint Jean Damascène. « Exposé exacte de la foi orthodoxe ».

Dieu, allant modeler l’homme, créature visible et invisible, « à l’image et à la ressemblance », comme un roi et seigneur de la terre et de ce qu’elle contient, établit d’abord un royaume pour qu’il y passât une vie bienheureuse de félicité. C’était le divin paradis, planté par la main de Dieu en Éden, dépôt de toute délice et de toute joie du cœur (Éden veut dire volupté). Il était à l’Orient dans la région la plus élevée de la terre ; l’air y était le plus doux, le plus léger et le plus pur. Orné de plantes perpétuellement en fleurs et au parfum exquis, baigné de lumière, il dépassait en beauté toute idée qu’on puisse s’en faire avec nos sens ; contrée réellement divine, c’était le pays digne de celui qui était l’image de Dieu, où ne séjournait nul être dénué de raison mais seulement l’homme façonné par les mains divines. En son milieu était le bois de vie, planté par Dieu, et le bois de la connaissance. Ce dernier était une sorte d’épreuve, d’exercice et de test de l’obéissance et désobéissance de l’homme ; d’où son nom de bois de la connaissance du bien et du mal. Ou bien il donnait à ceux qui le mangeaient la vertu de connaître leur propre nature, ce qui est un bien pour les parfaits, et un mal pour les imparfaits et leur désir avide ; nourriture trop solide pour qui est encore tendre et habitué au lait. Le créateur notre Dieu, voulait que nous soyions sans nul souci, ni troublés par mille objets, ni que la vie nous fût un sujet d’anxiété ; toutes choses qui échurent à Adam. Car il goûta de l’arbre, il connut qu’il était nu et se fit des ceintures avec des feuilles de figuier. Avant d’y goûter « ils étaient nus tous deux, Adam et Ève, et n’éprouvaient aucune honte » ; c’est de cette impassibilité que nous voulait Dieu, car c’est là le sommet de l’impassibilité, et qu’en outre, délivrés des soucis, nous ayons un seul travail, chanter sans fin ni cesse le créateur, comme les anges, et que nous vivions dans la douceur de sa contemplation en lui remettant le soin de nous-mêmes. C’est ce qu’il nous a déclaré par le prophète David : « Remets au Seigneur ton propre soin et il te nourrira » (Ps. 44-23). Et dans les Evangiles, enseignant ses propres disciples, il nous dit : « Ne vous mettez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous le vêtirez » (Mat. 6-25) et encore : « Recherchez le Royaume de Dieu et sa justice et toutes choses vous seront données en plus ». (Ib. 33.) Et à Marthe : « Marthe, Marthe, tu te fais du souci et du trouble pour beaucoup de choses : une seule chose est nécessaire, Marie a pris la bonne part et elle ne lui sera point ôtée ». (Luc. 10-14.) Cette part, c’est de s’asseoir à ses pieds et d’écouter ses paroles. Le bois de vie était le bois ou bien capable d’opérer la vie, ou bien donné seulement à ceux qui étaient dignes de vie, non destinés à la mort. Certains ont entendu le paradis comme sensible, d’autres comme intelligible. Cependant, me semble-t-il, puisque l’homme est créé avec des sens et un intellect, tel devait être son sanctuaire très saint, sensible et intelligible, et possédant ces deux polarités. Avec son corps l’homme habitait une contrée divine et de la plus extraordinaire beauté ainsi que nous l’avons décrite ; avec son âme il vivait en un lieu sublime et de toute beauté, demeurant en Dieu qui demeurait en lui et lui faisait un vêtement splendide ; car il était entouré par la grâce, dans le délice du seul fruit suave de la contemplation, nourri par elle comme un autre ange ; c’est d’ailleurs pour cela qu’il est digne d’être appelé le bois de la vie. C’est une vie que la mort ne tranche pas qui est donnée par la 56 douceur de participer à Dieu à ceux qui la reçoivent. C’est cela aussi que Dieu a appelé aussi : tout bois : « De tout bois qui est dans le paradis vous mangerez en nourriture ». C’est lui ce tout dans lequel et par lequel tout subsiste. Le bois de la connaissance du bien et du mal c’est la pénétration de contemplations difficiles c’est-à-dire la sur-science de sa propre nature qui d’elle-même révèle la magnificence de Dieu. Elle n’est bonne qu’à l’homme parfait, tourné vers la contemplation, qui ne craint pas de chute ni de retournement parce qu’il a progressé vers cette contemplation en s’affermissant avec le temps. Elle ne l’est pas au contraire à celui, encore enfant qui brûle de s’élancer ; il manque de l’épreuve du temps d’une base plus ferme, plus solide, dans le souci assidu d seul bien, tiré qu’il est par les soins du corps et distrait par lui. Je crois donc que le paradis avait ces deux aspects et que la tradition de nos Pères théophores, (ils enseignaient de l’une et l’autre façon) est vraie. On peut comprendre, avec ce : tout bois, la surconnaissance venue de la puissance divine à partir des choses créées ; le divin Apôtre dit : « Les choses invisibles de Dieu sont perçues par l’intellect à partir des faits depuis la création du monde ». De toutes ces intuitions et de ces contemplations, celle qui nous concerne, celle de notre constitution, je veux dire, est par nature la plus élevée ; David le dit : « Ta connaissance de moi est admirable. » (Ps. 138-6) c’est-à-dire de ma structure. Cette science était dangereuse pour Adam, tout frais encore modelé, pour la raison que nous avons dite. Le bois de la vie c’est la pensée divine inhérente à tout ce qui est sous nos sens, et la montée, à travers le sensible, à la cause créatrice et divine du tout ; ce qui est aussi appelé : tout bois ; c’est ce qui apporte la pleine et indivisible, l’unique participation au bien. Le bois de la connaissance du bien et du mal, c’est la nourriture sensible et délectable qui paraît douce mais qui en réalité jette celui qui la prend sous les coups du mal. Dieu dit en effet : « Vous mangerez pour nourriture de tout bois dans le paradis ». Il veut, je pense, dire ceci : que l’homme monte par toutes les créatures vers moi, le créateur, pour cueillir le seul fruit qui résume tous les autres, moi, la vie véritable ; que toute chose t’apporte pour fruit la vie, que ton existence propre soit ta participation à ma vie et tu deviendras alors immortel. « Du bois de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras point ; le jour où vous en mangerez, vous mourrez de mort. » Par nature la nourriture sensible prend la place de ce qui s’est épuisé et elle s’élimine au lieu secret de corruption. Il y a un changement dans la nourriture physique, on ne peut donc échapper à la corruption.

 

 

Le paradis dans la vie des Saints

Extrait de la vie des saints Perpétue, Félicité et Sature.

La vision de Sature.

« Il y avait déjà quelque temps que nous étions prisonniers, lorsque tout à coup quatre anges nous enlevèrent de la prison. Ils nous portaient sans nous toucher. Nous allions vers l’Orient. Au reste, nous ne montions pas tout droit et perpendiculairement, mais comme si nous eussions suivi la pente douce et presque insensible d’une agréable colline. Lorsque nous fûmes un peu éloignés de la terre, nous nous trouvâmes environnés d’une grande lumière. Je dis alors à Perpétue, qui était près de moi : – « Ma sœur, voici ce que le Seigneur nous avait promis, nous commençons à voir cette promesse accomplie. » Après avoir fait encore quelque chemin, nous nous trouvâmes dans un jardin rempli de toutes sortes de fleurs : on y voyait des rosiers hauts comme des cyprès, dont les roses blanches et rouges, agitées par un doux zéphyr, tombaient incessamment par gros flocons, et formaient comme une neige odoriférante et de diverses couleurs. Quatre anges, plus brillants encore que ceux qui nous avaient apportés dans ce jardin, vinrent nous aborder et nous firent mille civilités. Ils disaient à nos conducteurs avec un certain geste d’admiration : – « Les voilà donc arrivés! » Alors les quatre premiers anges prirent congé de nous, et nous commençâmes à nous promener à pied dans ces vastes et délicieux parterres. Nous y rencontrâmes Jocond, Saturnin et Artaxe, qui, tous trois, avaient été brûlés vifs pour la foi, et Quintus, qui était mort en prison pour la même cause. »

 

Extrait de la vie du saint André le Fou pour le Christ

Lorsqu’il priait la nuit, il était souvent élevé de terre et son esprit se trouvait ravi en d’ineffables extases. Lors de cette même nuit d’hiver, où les chiens mêmes l’avaient rejeté, il fut transporté par Dieu en extase, délivré de la lourdeur de la chair, revêtu d’une tunique lumineuse et couronné comme un roi. Il se trouva au centre d’un jardin merveilleux, rempli de plantes surnaturelles et d’oiseaux dorés, au centre duquel s’étendait largement une grande vigne aux grappes d’une taille extraordinaire. De là un ange le conduisit au-dessus du firmament, dans un lieu d’une beauté indescriptible, où il vit la Croix entourée de quatre voiles. Un autre ange le mena ensuite dans un lieu plus élevé, où il vit deux croix semblables à la précédente, puis il fut conduit au troisième ciel – que seul saint Paul avait été jugé digne de voir avant lui –, et il y contempla trois croix, éclatantes comme l’éclair, entourées d’une armée céleste qui louait Dieu. Il passa alors au-delà d’un voile de lin et de porphyre, et parvint à un lieu encore plus resplendissant, où se tenait une assemblée innombrable de jeunes gens plus lumineux que le soleil. Un ange leva le dernier voile et André put contempler le Trône de Dieu, suspendu en l’air, sans assise, d’où sortait une flamme blanche. Le Christ s’y tenait assis, et Il restreignit un peu Sa gloire pour laisser André jouir, pendant un instant seulement, de la splendeur de Sa divinohumanité, puis Il devint invisible. Une voix plus douce que le miel prononça alors à trois reprises trois Noms divins mystérieux, et aussitôt le saint fut ramené dans le jardin, où il rencontra un homme lumineux, tenant une croix, qui le bénit en disant : « Bienheureux êtes-vous les fous, car vous possédez une grande sagesse. Que la Crucifixion de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec toi ». Puis il le renvoya, avec pour mission de renverser le Prince de ce monde, en assumant volontairement la dérision et la persécution des hommes.

 

Les fruits du paradis. Extrait de la vie des saints Dorothée et Théophile

Sainte Dorothée était, elle aussi, une jeune et noble orpheline, originaire de Césarée en Cappadoce. Le gouverneur Sapricius, envoyé à Césarée pour faire appliquer les édits de persécution de Dioclétien, la fit arrêter et interroger sans parvenir à la fléchir. Il décida alors de la livrer à deux sœurs qui avaient apostasié, Christine et Calliste, afin de la convaincre de renier le Seigneur. Mais le résultat fut contraire à son attente, car les remontrances de Dorothée firent revenir les deux sœurs à la vraie foi. Sapricius ordonna alors d’attacher Christine et Calliste dos à dos et de les brûler vives, puis il condamna Dorothée à la décapitation. En entendant la sentence la sainte martyre s’écria : « Je Te rends grâce, ô Christ, Époux de mon âme, car Tu m’invites à entrer dans Ton Paradis! » Un avocat païen, nommé Théophile, qui se trouvait là, lui dit en se moquant : « Dorothée, envoie-moi donc des fruits ou des roses du jardin de ton époux! » La sainte lui répondit : « Oui, c’est ce que je ferai certainement! » Quand elle parvint au lieu de l’exécution, un Ange de Dieu apparut soudain sous l’apparence d’un enfant d’une beauté sans pareil, tenant en main trois grosses pommes et trois belles roses rouges, phénomène d’autant plus étonnant qu’on était alors en plein hiver. À la demande de Dorothée, il alla les porter à Théophile et lui dit : « Voilà ce que Dorothée t’a promis. Elle te les envoie du jardin de son Époux. » Tout bouleversé, celui qui était jusque-là réputé comme un ennemi des chrétiens se mit alors à confesser le Christ à haute voix, au grand étonnement de tous ses collègues. Arrêté et interrogé, il répondit à Sapricius que son seul désir était désormais de mourir pour rejoindre au plus vite le Paradis où Dorothée l’attendait. Il endura les tortures sans un gémissement, et offrit avec empressement sa nuque au glaive.

 

Saint Basile le Grand : « Pendant les prières, nous regardons tous vers l’Orient, mais peu de gens savent que nous recherchons une ancienne Patrie, le paradis que le Seigneur Dieu a planté dans l’Eden, à l’Orient. »

 

Pourquoi Dieu n’a pas créé le paradis le septième jour ?

Saint Syméon le Théologien. « Dieu a planté le paradis à l’Orient après avoir fini toute une autre création. Pourquoi ? Parce que Dieu, en tant que Celui qui prévoit tout, a organisé tout dans son ordre en définissant les sept jours comme l’image des siècles qui devraient se dérouler après dans le temps. Mais Dieu a planté le paradis après les sept jours à l’image du siècle à venir. »

 

 

 

2.9  L’Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

 

Qu’est-ce que c’est, l’arbre de la connaissance du bien et du mal ?

C’est un arbre qui présentait le droit souverain et la priorité de Dieu à définir entièrement ce qui est bien et ce qui est mal à la place de l’homme. Saint Jean Chrysostome affirme que « la sainte Écriture l’appelle l’arbre de la connaissance du bien et du mal parce que c’est près de lui où devait s’effectuer le crime [le mal] ou l’obéissance au commandement [le bien] ». Saint Philarète de Moscou disait que « le nom de l’arbre de la connaissance du bien et du mal se rapporte à l’action qu’il pouvait susciter en l’homme. Pourtant, il ne pouvait pas être la source de connaissance parce que ce n’est pas cohérent avec l’essence de l’arbre. C’était l’image de Dieu en l’homme qui servait de source de connaissance et de raison… Par contre cet arbre n’était pas la source de la connaissance lui-même, mais le moyen vers la connaissance expérimentale de la différence du bien et du mal… Il pouvait donner la connaissance du bien dans l’accomplissement du commandement de Dieu ainsi qu’il pouvait donner la connaissance du mal dans la dérogation du commandement. »

Dieu a planté l’arbre de la connaissance pour éprouver la fidélité et l’amour d’Adam en lui donnant la possibilité d’être libre dans la réception et le rejet des dons divins.

 

Qu’est-ce que c’est, l’arbre de vie ?

C’est l’arbre dont les fruits communiquaient l’immortalité. Saint Grégoire le Grand dit que cet arbre est une image de la Croix du Christ qu’on appelle la Croix vivifiante, celle qui communique  la vie à ceux qui glorifient le sacrifice expiatoire du Seigneur et Sa Résurrection le troisième jour.

 

2.10  Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.

2.11  Le nom du premier est Pischon; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l’or.

Saint Jean Damascène et saint Ambroise de Milan disent que le fleuve Pischon est Gange.

 

2.12  L’or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.

 

La pierre qui s’appelle « bdellium » est soit un charbon (selon les 70 traducteurs grecs), soit des perles (selon les Juifs). La manne ressemblait à cette pierre (Nomb 11.7). C’est la raison pour laquelle bdellium est mentionné dans la description du paradis où il existe des sources de « nourriture pour les anges », la manne. L’autre pierre sacré est l’onyx. Comme le bdellium, l’onyx était aussi sur les vêtements sacrés et les épaules de l’archiprêtre (Ex. 28) pour « la mémoire » devant le Seigneur. Ainsi, ces deux pierres signifient le caractère sacré d’Éden et le fait que cet endroit était toujours éclairé par les yeux du Seigneur, qui « sont dix mille fois plus lumineux que le soleil, se tournent vers tous les chemins humains et pénètrent dans les lieux les plus profonds » (Sir. 23,27-28).

 

Le bdellium, ressemblant à un charbon chaud, montre que le Paradis était imprégné par les énergies divines qui ne le détruisaient pas, mais le maintenaient dans un état d’incorruption. Et l’onyx, qui est une pierre verte, indique les sources de la vie établies dans l’Eden. « L’or pur » montre que ce jardin servait à Adam de palais royal recouvert de l’incorruption divine. Pour cela, les nimbes des saints qui ont atteint la vie céleste sont produits de l’or pur ou au moins portent sa couleur sur les icônes.

 

 

2.13  Le nom du second fleuve est Guihon; c’est celui qui entoure tout le pays de Cusch.

Le fleuve Guihon est Nil. Le pays de Cusch est l’Éthiopie.

 

 

2.14  Le nom du troisième est Hiddékel; c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.

Hiddékel en hébreu « rapide », c’est le Tigre.

Le dernier de ces fleuves, l’Euphrate, occupe une place particulière dans l’histoire sacrée. Il était à côté du lieu de naissance d’Abraham. Les frontières les plus éloignées du royaume d’Israël sous David et Salomon ont été marquées par Euphrate. Ce fleuve aura un lieu particulier des dernies destins de se monde.

Le sixième ange sonna de la trompette. Et j’entendis une voix venant des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu, et disant au sixième ange qui avait la trompette : Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve d’Euphrate. (Ap 9.13-14)

Son eau tarit à la fin du monde un symbole de la liaison coupée entre le Paradis merveilleux créé au début par Dieu et le monde détruit à la fin par l’homme. Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l’Orient fût préparé. (Ap 16.12). Grâce à cela, la dernière révolte des personnes séduites par les démons contre Dieu deviendra possible. Cela se terminera par la bataille finale à Armageddon, où le mal sera écrasé à jamais (Ap 16.16).

 

 

 

2.15  Le Seigneur Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder.

 

Pour la première fois dans la Bible en Gn 2.15 saint prophète Moïse utilise le nom de Dieu Yahweh.

 

Les mots « Dieu » et « Seigneur » se rapporte au même Dieu Tré-uni

Saint Jean Chrysostome : « Et le Seigneur Dieu, dit-il, prit l’homme qu’il avait formé ; il joint ensemble, dès le commencement de la phrase, les mots : Seigneur Dieu, pour nous indiquer qu’il y a ici un secret et un mystère, et que ces deux termes signifient une seule et même chose. Au reste je ne fais point cette remarque sans motif ; c’est afin qu’entendant l’Apôtre nous dire : Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, d’où procèdent toutes choses, et un seul Seigneur, Jésus-Christ par qui toutes choses ont été faites (I Cor. VIII, 6), vous ne pensiez point qu’il existe quelque différence entre ces termes, et qu’ils marquent l’un, un caractère de supériorité, et l’autre, un caractère d’infériorité. L’Écriture les emploie donc indifféremment, et elle prévient ainsi toute dispute qui tendrait, par une fausse interprétation, à altérer nos dogmes sacrés. L’examen même du texte que je cite prouve, en effet, que l’Écriture n’attache à ces deux mots aucune signification spéciale et distincte ; car à quelle personne de la Trinité l’hérétique veut-il rapporter cette phrase : Et le Seigneur Dieu prit l’homme ? Au Père seul, soit. Mais écoutez l’Apôtre qui nous dit : Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, d’où procèdent toutes choses, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites. Ne voyez-vous pas qu’il nomme le Fils Seigneur ? et pourquoi donc dire que le mot Seigneur signifie quelque chose de plus grand que le mot Dieu ? c’est une absurdité et un affreux blasphème : mais dès que l’on s’écarte des règles d’une saine interprétation de l’Ecriture, et que l’on ne suit que son propre raisonnement, on déraisonne, et l’on soulève contre la vraie doctrine mille disputes inutiles et oiseuses. »

 

 

Le commandement du labeur agréable

Saint Jean Chrysostome : « Mais, direz-vous, le paradis terrestre avait-il donc besoin des soins de l’homme ? Non sans doute ; et cependant, le Seigneur voulut que la garde et la culture de ce jardin offrissent à l’homme une occupation douce et modérée. Supposez-le entièrement oisif, et cette grande oisiveté n’eût pas tardé à le rendre paresseux et négligent. Une occultation douce et facile le maintenait au contraire dans une humble dépendance. Et en effet, ce mot : pour qu’il le cultivât, n’est point mis ici sans motif, et il signifie que l’homme ne devait pas oublier que Dieu était son maître, et qu’il ne lui avait donné la jouissance de ce jardin de délices qu’à la condition d’en avoir soin ; car le Seigneur fait toutes choses pour l’utilité de l’homme, soit qu’il le comble de bienfaits, soit qu’il lui donne la liberté d’en abuser. Nous n’existions pas encore, que déjà son immense bonté nous avait préparé les biens ineffables du ciel. C’est ce que nous apprennent ces paroles de Jésus-Christ : Venez, les bénis de mon Père, possédez le royaume qui vous a été préparé avant la création du monde. (Matth. XXV, 34.) Mais, à plus forte raison, cette même bonté nous fournit-elle abondamment les biens de la vie présente. »

 

2.16  Le Seigneur Dieu donna ce commandement (recommandation) à l’homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin;

 

Dieu donne une recommandation à l’homme

Saint Jean Chrysostome : « Quel trait de bonté dans ce seul mot : Dieu fit une recommandations! Qui ne l’admirerait! et quelle parole pourrait dignement l’exprimer! Car voyez comme, dès le principe, Dieu respecte la dignité de l’homme : il ne lui intime ni un ordre absolu, ni un commandement exprès; mais il lui fait une simple recommandation. Comme un ami traite avec son ami d’une affaire importante, ainsi le Seigneur traite avec Adam. On dirait qu’il veut l’engager, par un sentiment d’honneur, à se montrer soumis et obéissant. »

 

La simplicité de la recommandation de Dieu

Saint Jean Chrysostome : « Eh ! dites-le-moi, Dieu pouvait-il faire à l’homme une recommandation plus simple et plus facile, et pouvait-il le combler de plus d’honneur ! Il lui permettait d’habiter le paradis terrestre et de récréer ses regards par la beauté des objets qu’il renfermait. Combien douce et agréable était cette vue, et combien exquis les fruits dont il se nourrissait l Et en effet, quel plaisir de voir la fertilité des arbres fruitiers, la variété des fleurs, la diversité des plantes, le feuillage qui pare les arbres comme d’une belle chevelure, et ces mille autres beautés que renfermait vraisemblablement un jardin que Dieu lui-même avait planté. C’est ce que l’Ecriture nous a précédemment insinué quand elle nous a dit que Dieu fit sortir de la terre toute sorte d’arbres beaux à voir, et dont les fruits étaient doux à manger. Aussi pouvons-nous comprendre combien a été coupable la négligence et l’intempérance de l’homme qui, au sein d’une telle abondance, transgressa le commandement du Seigneur. »

 

 

2.17  mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

 

Le commandement pour rappeler la dépendance de Dieu

Saint Jean Chrysostome : « C’est comme s’il lui eût dit : est-ce que je vous impose une obligation grave et difficile ? non sans doute, puisque je vous abandonne les fruits de tous les arbres, à l’exception d’un seul ; et si je sanctionne ma défense par la menace des plus terribles châtiments, c’est pour que du moins la crainte vous retienne dans l’obéissance. Le Seigneur en usait donc envers le premier homme, comme un maître généreux et magnifique qui nous céderait un superbe palais, à la condition que nous reconnaîtrions son droit de suzeraineté pour une modique redevance ; et de même le Seigneur, toujours bon et miséricordieux, permit à Adam l’usage des fruits de tous les arbres, et n’en excepta qu’un seul, afin de lui rappeler qu’il dépendait de Dieu et qu’il devait obéir à tous ses commandements »

 

Le commandement pour reconnaître le Principe de toutes choses

Saint Jean Chrysostome : « Ce n’est ni la moitié des fruits que le Seigneur lui abandonne, ni un grand nombre d’arbres qu’il se réserve, en lui permettant l’usage des autres ; il veut au contraire qu’il mange de tous les fruits des arbres du paradis, et s’il en excepte un seul, c’est uniquement pour que l’homme le reconnaisse comme l’auteur et le principe de tous ces biens. »

 

Le commandement donner à la femme qui n’existait pas encore

Saint Jean Chrysostome : « Considérez encore ici quelle fut envers la femme la bonté du Seigneur, et de quels honneurs il la combla. Elle n’existait pas encore, et déjà il la comprenait dans ce commandement : Ne mangez pas de ce fruit, car au jour où vous en mangerez vous mourrez certainement. Ainsi dès le commencement Dieu déclare que l’homme et la femme ne sont qu’un, et que l’homme, selon la parole de l’Apôtre, est le chef de la femme. (Eph. V, 23.) Il s’adresse donc à tous deux, afin que plus tard, lorsque la femme aura été formée de l’homme, elle reçoive de celui-ci la connaissance de cette défense. »

L’homme en tant que chef de la femme devait lui transmettre le commandement de Dieu et lui apprendre à l’accomplir.

 

  

S’il n’y avait pas d’arbre de la connaissance du bien et du mal, il n’y aurait pas eu de chute de l’homme ?

La liberté est un des aspects de l’image de Dieu selon laquelle l’homme a été créé. Sans la liberté, l’amour n’existe pas. Et la liberté elle-même n’existe pas sans la possibilité de choisir librement entre au moins deux options. C’est pourquoi l’homme devait faire volontairement le choix d’obéissance à Dieu en confirmant et en renforçant ainsi son amour pour Lui.

 

 

2.18  L’Éternel Dieu dit: Il n’est pas bon que l’homme soit seul; faisons-lui une aide semblable à lui.

 

Dieu veut que l’homme ait la vie en abondance

Saint Jean Chrysostome : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Voyez comme le Dieu bon ne cesse d’accumuler sur l’homme bienfaits sur bienfaits, et comme dans sa généreuse libéralité il entoure de nouveaux honneurs cet être doué de raison. Son but est de lui rendre la vie plus douce et plus agréable. »

 

 

L’homme est un être sociable

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » a dit le Créateur et depuis lors, il est naturel pour chaque homme de chercher l’unité avec ses confrères, car cette ordonnance divine est intégrée dans notre nature. Même les ermites qui quittent entièrement la vie sociable et mènent la vie ascétique ne sont pas privés de communication avec les autres êtres raisonnables comme les anges. Dans les vies des saints Pères de déserts on retrouve assez souvent leur intérêt envers les chrétiens dans le monde pour lesquels ils prient. Ainsi, saint Marie Egyptienne demande au moine Zosime : « Dis-moi, comment vit maintenant le monde chrétien ? Et les rois ? Comment est gouvernée l’Église ?  » Zosime lui répondit : « Par les saintes prières, ma mère, le Christ nous a donné à tous une paix durable. »

 

L’assistant semblable à l’homme

« Je lui ferai une aide semblable à lui » en traduction latérale devient « Faisons l’assistant semblable à lui ».  Le verbe « faisons » mis au pluriel fait la référence sur la Tré-unité de Dieu.

Saint Jean Chrysostome : « Ici Dieu emploie pour la seconde fois cette expression : faisons. Au moment de créer l’homme, il avait dit : faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ; et sur le point de former la femme, il dit également : faisons. Mais à qui adresse-t-il cette parole ? Certes ce n’est point à quelque puissance créée, mais à celui qu’il a engendré, à ce fils unique qui est l’ange du grand conseil et le prince de la paix. Et afin qu’Adam sût que la femme qui allait être formée lui serait égale en dignité, Dieu répète les mêmes termes qu’il avait employés pour sa création, et dit : faisons à l’homme une aide qui lui soit semblable… Or cette dernière parole ne doit point s’entendre des animaux, ni des oiseaux que le Seigneur va amener devant Adam. Et en effet, quoiqu’ils lui soient d’un grand secours dans ses travaux, ils sont privés de raison, et par conséquent bien inférieurs à la femme qui en est douée. »

 

 

 

2.19  L’Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme.

 

Dieu amène les animaux vers l’homme

Saint Ephrem le Syrien : « Immédiatement, les étendues auparavant inhabitées du jardin d’Éden étaient remplies de chants d’oiseaux et de bruits d’animaux. Ils se sont rassemblés auprès de l’homme comme devant un berger rempli d’amour. Sans peur, tous les animaux par leurs espèces, tous les troupeaux passaient devant lui. Adam prit donc le pouvoir sur la terre et devint le souverain de tous les animaux, le jour même où il reçut la bénédiction. La parole créatrice devint un acte et la bénédiction se réalisa réellement. »

 

Adam donne les noms aux animaux en montrant sa domination

Selon la loi orientale, le donateur du nom confirme ainsi son autorité sur le nommé. Par exemple, le roi Nebucadnetsar a renommé Daniel et ses trois amis, montrant qu’ils sont devenus ses esclaves (Dan 1.7). Et dans l’Église orthodoxe, le baptisé et celui qui devient moine reçoivent un nouveau nom en signe des nouvelles relations avec Dieu. Dans le siècle futur, a celui qui vaincra je donnerai, dit le Seigneur, de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit. (Ap 2.17) Les relations des justes avec Dieu seront particulières et intimes, cela veut dire connues uniquement entre eux.

Ainsi, en nommant les animaux, Adam a montré son pouvoir sur eux. Adam participe à la création de l’univers, parce que Dieu n’a pas nommé les animaux. Les noms n’ont pas été donnés par hasard. Mais Adam, étant imprégné de la puissance de l’Esprit Saint, a pénétré dans le dessein même de Dieu pour chaque créature et l’a exprimé par le son. D’autre part, cette action montre les limites de la puissance de l’homme dans la nature. Dieu donne les noms au jour et à la nuit, à la terre et à la mer, au soleil et aux étoiles. Toutes ces entités ne sont pas soumises à l’homme. De plus, Dieu, n’ayant personne au-dessus de Lui-même et avant Lui-même, ne peut être appelé par aucun nom propre qui décrit complétement Sa nature. C’est pour cela que certains gens ont tort en disant que le seul propre nom de Dieu est Jéhovah. Qui le Lui a attribué ?

 

Saint Jean Chrysostome : « Nous voyons dans cette imposition du nom une preuve de son domaine sur les animaux. Car c’est ainsi, qu’en signe de son autorité, un maître change le nom de l’esclave qu’il achète. Le Seigneur amena donc à Adam tous les animaux afin qu’il les nommât comme étant leur maître. Ne passez pas légèrement sur ce fait, mon cher frère ; mais considérez combien devait être vaste et profonde la science d’Adam pour qu’il donnât un nom propre et convenable aux oiseaux et aux reptiles, aux bêtes féroces et aux animaux domestiques ou sauvages, aux poissons qui vivent dans les eaux et aux insectes que produit la terre. L’Écriture nous dit en effet que le nom qu’Adam donna à chaque animal, est son propre nom. N’est-ce pas ici un acte formel de puissance et de suprême autorité ? Mais observez encore que les lions et les léopards, les vipères et les scorpions, les serpents et tous les monstres s’étant présentés humblement devant Adam pour rendre hommage à son empire, et en recevoir un nom, celui-ci n’en parut nullement effrayé.»

 

 

2.20  Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui.

 

L’intelligence d’Adam

Saint Jean Chrysostome : « Ces paroles nous apprennent, mon cher frère, combien grande était dans Adam la liberté de la volonté, et l’étendue de la science. Ainsi nous ne saurions dire qu’il ne connaissait pas le bien et le mal. Car n’était-il pas profondément instruit et savant celui qui put donner un nom propre et convenable aux animaux domestiques, aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages, sans confondre les espèces, et sans imposer aux animaux domestiques des noms qui eussent convenus aux bêtes sauvages, ou à celles-ci des noms qui eussent convenu aux premiers? »

 

 

2.21  Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place.

Création de la femme

Adam, qui n’a jamais eu sommeil, est soudainement tombé dans cet état mystérieux. Dans la traduction grecque de Septante, les traducteurs utilisent le mot « extase » pour décrire un état particulier lorsque l’âme passe vers un autre type d’existence. Elle ne sent plus son corps, mais voit des mystères inaccessibles à la vue ordinaire. Dans l’état de l’extase, Adam ne ressentait pas d’inconvénient lorsque Dieu lui a pris une côte, il savait en même temps ce qui lui arrivait et prophétisait pour l’avenir.

 

Pourquoi la femme est prise de la côte ?

C’est la côte qui a été prise par le Seigneur parce que cet os est le plus proche du cœur. C’est pourquoi la femme a été créée afin de connaître les désirs du cœur de son mari et d’être son conseiller et son ami le plus proche, de l’entourer par l’amour comme la côte entoure et protège le cœur. La femme est entièrement de la même nature que l’homme parce qu’elle était créée de sa côte et non pas d’une poussière.

Le sens latéral de la création de la femme à partir d’une côte d’Adam est confirmé par les livres du Nouveau Testament. Ainsi, l’apôtre Paul dit que l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme. C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. (1 Cor 11.8-11) C’est pour cela que les femmes mariées portent des voiles dans les temples. Elles manifestent l’obéissance à leurs maris pour Dieu et Ses anges en montrant que le mari est au-dessus de la femme dans la hiérarchie familiale. Et c’est Dieu qui est au-dessus du mari, à Qui l’homme doit obéir. Ainsi, la hiérarchie familiale établie par Dieu dès le débit de l’existence de l’homme nécessite l’obéissance de la femme au mari et du mari à Dieu, et l’amour du mari pour la femme et de Dieu pour tout le monde.  Le Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ (1 Cor 11.3).

L’apôtre Paul écrit à Thimothé l’évêque d’Ephèse : Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite ; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté. (1 Tim 2.12-15)

Finalement l’apôtre dit que Dieu a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang. (Ac 17.26) Ainsi, toute tentative de rejeter le sens littéral du récit du livre de la Genèse mène au rejet de tout : à la fois de l’Ancien Testament et de la révélation du Nouveau Testament.

 

Pourquoi Dieu referme la chair à la place de la côte ?

Saint Jean Chrysostome : « Alors, le Seigneur, comme un habile ouvrier, ôta à Adam une de ses côtes, mit de la chair en sa place, et de la côte enlevée forma dans sa bonté le corps de la première femme. Il envoya donc à Adam un profond sommeil, et pendant qu’il dormait, il lui enleva une de ses côtes, et il prit de la chair à la place. C’était pour qu’à son réveil Adam ne s’aperçût pas de ce qui était arrivé. Car il devait plus tard en être instruit, quoique dans le moment même il n’en eût aucune connaissance. Aussi le Seigneur disposa-t-il toutes choses afin de lui ôter tout sentiment de douleur et de tristesse. Il enleva donc une de ses côtes sans qu’il en ressentît aucune souffrance, et il mit de la chair à la place, pour qu’il ne s’aperçût de rien. »

 

 

2.22  L’Éternel Dieu produisit une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme.

 

La femme n’était pas créée mais produite

Saint Jean Chrysostome : « Et le Seigneur Dieu produisit la femme de la côte qu’il avait ôtée à Adam. Admirez l’exactitude de l’Ecriture ! Elle ne dit pas, Dieu forma, mais produisit, parce qu’il prit une portion d’une chair déjà formée, et qu’il ne fit que l’augmenter, Dieu produisit donc la femme, non par l’acte d’une création nouvelle, mais en ôtant à Adam une portion de chair, et produisant de cette faible portion un être complet en toutes ses parties. Combien donc est grande la puissance du Créateur qui, avec si, peu de matière, a formé les membres souples et élégants de la femme, et a produit cet être si parfait, qui est doué d’une exquise sensibilité et qui procure à l’homme une douce société et une grande consolation ! Car c’est pour la consolation de l’homme que la femme a été formée ; aussi l’Apôtre dit-il que l’homme n’a pas été créé pour la femme, niais la femme pour l’homme. (I Cor. II, 9.) »

 

 

2.23  Et l’homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! on l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme.

 

Les parties complémentaires d’une chair

« On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. » En hébreu l’homme est « iche » et la femme est « icha », celle qui provient de « iche » ce qui indique l’intimité et la complémentarité mutuelle de l’homme et de la femme en formant un seul chair dans le mariage.

 

 

2.24  C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

 

Adam prophétise

Selon la parole du Seigneur Jésus Christ, Adam n’a pas prononcé ces paroles en Gn 2.24 de sa part, mais Dieu le dirigeait en lui communiquant cette vérité. Adam n’avait ni mère, ni père, mais il prophétise pour tous ses enfants qu’il engendrerait. N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’Il dit: C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. (Mat 19.4-6)

Ainsi, le Sacrement du mariage a été établi par le Créateur dans le paradis et avant la chute de l’homme. C’est pour cela que dans aucun cas le mariage entre l’homme et la femme ne peut pas être appelé impur. Selon les canons du Concile de Gangres, celui qui considère le mariage impur doit être excommunié de l’Eglise.

 

Saint Jean Chrysostome : « Cette parole nous montre qu’Adam reçut alors de Dieu l’esprit de prophétie, de même qu’il en avait reçu le don admirable de la science. Ce fut en effet par suite de ce don qu’il imposa à chacune des espèces si nombreuses des animaux leur nom propre et véritable. Mais ici l’écrivain sacré a eu bien soin de nous avertir qu’Adam avait été plongé dans un profond assoupissement, en sorte qu’il n’avait eu aucune sensation de ce qui s’était passé en lui. Aussi, lorsqu’à la vue de la femme il se montre instruit de tout, nous ne pouvons douter qu’il n’ait reçu l’esprit prophétique, et qu’il n’ait parlé par l’inspiration du Saint-Esprit. »

 

 

2.25  L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte.

 

Saint Jean Chrysostome : « Quant à l’usage des vêtements, l’Ecriture nous dit qu’ils étaient nus et qu’ils n’en rougissaient pas. C’est qu’avant le péché et la désobéissance, la grâce divine était comme leur vêtement ; aussi ne rougissaient-ils point de leur nudité. Mais dès qu’ils eurent violé le précepte du Seigneur, ils connurent qu’ils étaient nus, et ils en rougirent. Qui suggéra donc à Adam les paroles qu’il prononça alors ? et n’est-il pas évident qu’il reçut le don de prophétie, et qu’il découvrit l’avenir du regard de l’intelligence ? Ce n’est pas sans raison que j’appuie sur ces détails, car ils nous montrent l’immense bonté du Seigneur envers le premier homme. Il menait dans le principe la vie des anges, était enrichi de mille bienfaits, et possédait même l’esprit prophétique. Aussi lorsque vous le voyez, après tant de grâces et de faveurs, devenir prévaricateur, gardez-vous de rejeter la faute sur Dieu, et n’en accusez que l’homme. C’est lui seul, comme je le dirai plus tard, qui s’est privé de tant de biens par sa désobéissance, et qui a été légitimement condamné pour son péché.

Rappelons-nous donc l’état d’innocence où le Seigneur l’avait établi, et les bienfaits sans nombre dont il l’avait comblé. Et d’abord avant même que l’homme existât, il avait produit pour lui l’univers et toutes les créatures ; il le créa ensuite lui-même afin qu’il en jouît pleinement, et lui donna pour demeure le paradis terrestre. Bien plus, il l’éleva au-dessus de tous les- animaux qu’il soumit à sa puissance, et voulut qu’il nommât chacun d’eux comme un maître nomme ses esclaves. Enfin, parce que l’homme était seul, et qu’il avait besoin d’une aide qui lui fût semblable, le Seigneur n’omit point de lui donner cette satisfaction ; et, après avoir créé la femme selon le type de sa divine sagesse, il la remit entre ses mains. Enfin le Seigneur couronna ces immenses bienfaits par l’honneur du don de prophétie et le privilège de régner en souverain sur l’univers entier. Il voulut même qu’Adam frit exempt de toute inquiétude comme de tout souci par rapport aux besoins du corps et à l’usage des vêtements : en sorte que sur la terre il menait la vie des anges. Oui, au seul souvenir de ces ineffables bienfaits, je ne sais qu’admirer la bonté du Seigneur, et je m’étonne de voir l’homme si ingrat, et le démon si rempli d’une noire jalousie. Car cet esprit mauvais ne put supporter que dans un corps mortel l’homme fût l’égal des anges. »

 

 

Adam a été créé comme prophète, roi et archiprêtre

  • Adam est le roi sur de toute la terre dominant sur tous les animaux et en leur donnant les noms ;
  • Adam est le prophète ayant le courant continu de la grâce du Saint-Esprit. Adam prophétise sur ses futurs descendants. Gn 2.24
  • Adam est l’archiprêtre parce qu’il devait faire à Dieu le sacrifice de son obéissance et de son amour. Il devait aussi « amener toute la créature à Dieu en unifiant la terre et le ciel (Saint Maxime le Confesseur) ». Ce qui n’a pas fait Adam, a fait le second Adam, le Seigneur Jésus Christ.

 

Source française

Source russe

 

 

 

 


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