Genèse. Chapitre 5
5.1 Voici le livre de la postérité d’Adam. Lorsque Dieu créa l’homme, il le fit à la ressemblance de Dieu.
5.2 Il créa l’homme et la femme, il les bénit, et il les appela du nom d’homme, lorsqu’ils furent créés.
5.3 Adam, âgé de cent trente ans, engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et il lui donna le nom de Seth.
La différence des natures humaines avant et après la chute
Le prophète Moïse souligne la différence entre l’état dans lequel l’homme a été créé (il était créé semblable à Dieu) et l’état dans lequel l’homme s’est retrouvé après la chute (il engendre des enfants selon sa ressemblance et selon son image). Saint apôtre Paul dit :
Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. (1 Cor 15.47-49)
Alors l’homme hérite l’image de Dieu comme l’image d’Adam après la chute, c’est-à-dire sa nature abîmée par le péché. Plus on se dépouille du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses (Eph 4.22), plus on devient célestes en purifiant l’image de Dieu en nous.
Dieu ne connait pas les voies des impies
Saint Jean Chrysostome : « Voyez comme il se sert des mêmes paroles qu’au commencement, pour nous apprendre que ces générations infâmes, il ne les juge plus désormais dignes de mémoire; il commence à l’enfant qui vit le jour alors, je veux dire à Seth, la généalogie, pour nous apprendre combien la vie des hommes est considérable devant Dieu, et comment Dieu déteste les âmes sanguinaires. Il les passe sous silence, comme si elles n’avaient pas vécu, nous montrant par là tout ce qu’il y a de funeste dans le péché, nous enseignant que les pervers. s’attirent les plus grands maux. Voyez ; les voici dorénavant rayés du catalogue; on ne rappelle leur souvenir que pour montrer l’infamie de leur perversité, que pour l’exemple et la correction des générations qui les suivent. Mais celui que l’injustice a mis à mort, que la main. d’un frère a privé de la vie, depuis ces temps jusqu’à nos jours, est loué par toutes les bouches. Aucun temps n’a éteint la mémoire de l’un, ni diminué le crime de l’autre; celui-ci, tous les jours, est célébré par tous les hommes; l’autre demeure, pour jamais, comme attaché à un infâme poteau. »
La gloire de Seth
Jésus fils de Sirah dit que Seth a été glorieux parmi les hommes (Sir 49.16). Selon la Tradition de l’Eglise ancienne, Seth a été élevé dans les cieux pour quarante jours où il appris beaucoup de mystères de Dieu. Il a appris l’impiété proche des hommes qui devait venir de sa tribu ; que Dieu voulait punir les pécheurs avec de l’eau et du feu, et que le Messie viendrait délivrer la race humaine. Après s’être retourné sur la terre, son visage brillait comme celui de Moïse qui est descendu de la sainte montagne. Saint Dimitri de Rostov a écrit sur Seth : « Son visage brillait de beauté et de gloire, comme le visage des anges, et il avait cette gloire sur son visage tous les jours de sa vie. » Son but principal est devenu d’empêcher au péché d’entrer dans sa tribu par les mariages avec les descendants de la tribu de Caïn. Seth est inventeur des mathématiques, du système d’écriture et de l’astronomie. Les égyptiens anciens l’a divinisé comme un dieu Thot.
Selon sa ressemblance et à son image
Saint Jean Chrysostome : « Quand il parlait de son premier fils, de Caïn, il n’a rien dit de pareil, faisant déjà pressentir le penchant qui le portait au mal, et le prophète avait raison; car il ne conserva pas les moeurs qui caractérisaient son père, mais il se laissa bien vite emporter vers le mal. Ici, au contraire, il dit : A son image et à sa ressemblance, ce qui veut dire : ayant les mêmes moeurs que celui qui l’avait engendré, conservant les mêmes caractères de vertu, destiné à reproduire par ses oeuvres l’image de son père, à réparer, par sa vertu particulière, la faute de son frère aîné. En effet, l’Ecriture ne parle pas ici des traits du corps, quand elle dit: A son image et à sa ressemblance, mais des qualités de l’âme, afin que nous comprenions que celui-ci ne ressemblera pas à Cain. Aussi (129) la mère de Seth, en donnant un nom à son fils, fait entendre des actions de grâces; et ce n’est ni à la nature, ni à l’enfantement, qu’elle attribue son nouveau fils, mais à la vertu de Dieu. C’est, en effet, cette vertu qui l’a rendue féconde; elle le nomme du nom de Seth, en disant : Dieu a fait renaître en moi un autre germe à la place d’Abel que Caïn a tué. (Gen. IV, 25.) Voyez le choix de l’expression ! elle ne dit pas: Dieu m’a donné, mais, Dieu a fait renaître. »
5.4 Les jours d’Adam, après la naissance de Seth, furent de huit cents ans; et il engendra des fils et des filles.
5.5 Tous les jours qu’Adam vécut furent de neuf cent trente ans; puis il mourut.
La repentance d’Adam
On sait qu’Adam, notre père, s’est repenti de son péché et a été dans une abstinence stricte et dans un jeûne de 130 ans. Il a quitté ce monde dans un état de repentance et les pleures à propos de la chute.
La mort d’Adam
Et voici que survint la mort naturelle des gens : Adam est mort. Saint Basile le Grand expose une tradition selon laquelle des gens, ne sachant pas quoi faire avec le corps d’une personne décédée, le déposèrent sur la montagne sous les rayons brûlants du soleil. Et il gisait là, et la peau a commencé à descendre du front. Frappés par ce type de visage humain, les gens ont commencé à appeler ce lieu un crâne ou une tête ouverte – Golgotha. Cela prendra plusieurs millénaires et c’est à cet endroit que le Fils de Dieu sera crucifié. Lorsque les Romains ont creusé dans cet endroit pour mettre en place une croix pour la crucifixion du Seigneur, ils ont vu un crâne et l’ont jetté sans y prêter attention. Et il sera couché près de la croix, et le sang du Seigneur Jésus-Christ, coulant de la croix, coulera sur lui. C’est le crâne d’Adam que nous voyons sur l’icône de la crucifixion. Le lieu de sépulture d’Adam devint le lieu de la crucifixion du second Adam, comme l’apôtre Paul appelle Jésus-Christ, le lieu où l’expiation du péché originel a été faite par le Christ.
Les causes de la vie longue des anciens
- D’abord, Adam a été destiné pour vivre éternellement en communication avec Dieu, mais ayant commis le péché, il a invité la mort à entrer dans le monde. Pourtant, le péché n’est pas encore pénétré si fort dans la nature humaine, si bien que les premiers hommes ont été « comme dieux » selon leur longue vie qui s’achevée malheureusement par la mort quand même pour tout le monde sauf Hénoc. Adam apprenait longtemps à mourir !
- La deuxième cause de la longueur de la vie est la conservation de la Tradition inaltérée. Par exemple, Noé pouvait communiquer 237 ans avec Malahaleel, le contemporain d’Adam et Seth. Shem, le fils de Noé, d’une part, a communiqué avec Metuschélah, le contemporain d’Adam, d’autre part, il vivait après le déluge et a communiquait avec Abraham. Ainsi, entre Abraham et Adam, il n’y a que deux bouches à transmettre la Tradition.
5.6 Seth, âgé de cent cinq ans, engendra Énosch.
5.7 Seth vécut, après la naissance d’Énosch, huit cent sept ans; et il engendra des fils et des filles.
5.8 Tous les jours de Seth furent de neuf cent douze ans; puis il mourut.
5.9 Énosch, âgé de quatre-vingt-dix ans, engendra Kénan.
5.10 Énosch vécut, après la naissance de Kénan, huit cent quinze ans; et il engendra des fils et des filles.
5.11 Tous les jours d’Énosch furent de neuf cent cinq ans; puis il mourut.
5.12 Kénan, âgé de soixante-dix ans, engendra Mahalaleel.
5.13 Kénan vécut, après la naissance de Mahalaleel, huit cent quarante ans; et il engendra des fils et des filles.
5.14 Tous les jours de Kénan furent de neuf cent dix ans; puis il mourut.
5.15 Mahalaleel, âgé de soixante-cinq ans, engendra Jéred.
5.16 Mahalaleel vécut, après la naissance de Jéred, huit cent trente ans; et il engendra des fils et des filles.
La culmination de la vie de deux tribus
« Jéred » veut dire descendant. A son époque, les fils de Dieu, c’est-à-dire les héritiers de Seth ont commencé à descendre depuis la montagne à côté du paradis vers les filles de l’homme, les héritières de Caïn. Cette « descente » était même plus spirituelle que spéciale, car les vices de la tribu de Caïn ont pénétré dans la tribu de Seth. Pour arrêter ce processus du mélange entre les deux tribus, Dieu envoi son juste Hénoc, « le prophète de repentance ».
Adam et Seth ont prédit les cataclysmes
Josephe Flavius, Les Antiquités juives. Liv 1, Ch 2 :
« Je me contenterai de raconter l’histoire de Seth et de sa progéniture. Celui-ci, après avoir été élevé, parvenu à l’âge où l’on peut discerner le bien, cultiva la vertu, y excella lui-même et resta un exemple pour ses descendants. Ceux-ci, tous gens de bien, habitèrent le même pays et y jouirent d’un bonheur exempt de querelles sans rencontrer jusqu’au terme de leur vie aucun fâcheux obstacle ; ils trouvèrent la science des astres et leur ordre dans le ciel. Dans la crainte que leurs inventions ne parvinssent pas aux hommes et ne se perdissent avant qu’on en eût pris connaissance, – Adam avait prédit un cataclysme universel occasionné, d’une part, par un feu violent et, de l’autre, par un déluge d’eau, – ils élevèrent deux stèles, l’une de briques et l’autre de pierres, et gravèrent sur toutes les deux les connaissances qu’ils avaient acquises ; au cas où la stèle de brique disparaîtrait dans le déluge, celle de pierre serait là pour enseigner aux hommes ce qu’ils y avaient consigné et témoignerait qu’ils avaient également construit une stèle de brique. Elle existe encore aujourd’hui dans le pays de Siri. »
5.17 Tous les jours de Mahalaleel furent de huit cent quatre-vingt-quinze ans; puis il mourut.
5.18 Jéred, âgé de cent soixante-deux ans, engendra Hénoc.
5.19 Jéred vécut, après la naissance d’Hénoc, huit cents ans; et il engendra des fils et des filles.
5.20 Tous les jours de Jéred furent de neuf cent soixante-deux ans; puis il mourut.
5.21 Hénoc, âgé de soixante-cinq ans, engendra Metuschélah.
5.22 Hénoc, après la naissance de Metuschélah, marcha avec Dieu trois cents ans; et il engendra des fils et des filles.
5.23 Tous les jours d’Hénoc furent de trois cent soixante-cinq ans.
5.24 Hénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit.
Gn 5.24 en Septante
Énoch vécut agréable à Dieu ; ensuite personne ne le vit plus, parce que Dieu l’avait transféré.
Les noms de Hénoc et Metuschélah
Hénos veut dire sanctifié. Lui, il correspondait parfaitement à son nom. Jésus Fils de Sirah dit : Nul sur terre n’a été créé l’égal d’Hénok, lui qui fut enlevé de ce monde. (Sir. 49.14) Dans l’esprit prophétique, il a donné le nom « Metuschélah » à son fils dont une des traductions « après la mort il viendra ». L’an de la mort de Metuschélah a été marqué par le début du déluge.
Hénoc marcha avec Dieu
Hénoc marcha avec Dieu ou Hénoc marcha devant Dieu comme dit saint David : J’ai constamment l’Éternel sous mes yeux; Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. (Ps 16.8)
La prophétie de Hénoc
La Tradition a conservé les paroles avec lesquelles Hénoc prévenait les gens sur le futur déluge. L’apôtre Juda le frère du Christ note cette Tradition dans sa lettre : C’est aussi pour eux qu’Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre lui des pécheurs impies. (Jd 1.14-15)
L’apôtre Paul écrit aussi sur Hénoc : C’est par la foi qu’Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort, et qu’il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu. (Héb 11.5) Les détails de son témoignage les chrétiens connaîtront lors de sa venue sur la terre.
Le retour du prophète Hénoc avec le prophète Ilie
Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Si quelqu’un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis; et si quelqu’un veut leur faire du mal, il faut qu’il soit tué de cette manière. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu’ils le voudront. Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera. Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. Des hommes d’entre les peuples, les tribus, les langues, et les nations, verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas que leurs cadavres soient mis dans un sépulcre. Et à cause d’eux les habitants de la terre se réjouiront et seront dans l’allégresse, et ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre. Après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; et une grande crainte s’empara de ceux qui les voyaient. Et ils entendirent du ciel une voix qui leur disait: Montez ici! Et ils montèrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis les virent. A cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville, tomba; sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, et les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel. (Ap. 11.3-13)
Hénoc est juste dans le mariage
Hénoc est un exemple de la vie juste dans le mariage. Si quelqu’un dit qu’il est impossible de devenir saint étant marié, que ce n’est que les moines qui s’approchent spirituellement de Dieu, le prophète Hénoc effondre de telles pensées. Il était marié et très juste en même temps.
Saint Jean Chrysostome : « Et il fut agréable à Dieu après l’avoir engendré. C’est pour que nul ne regarde le mariage comme un obstacle à la vertu. Si nous avons la tempérance, ni l’éducation des enfants, ni le mariage, ni quoi que ce soit, ne sera un obstacle pour devenir agréables à Dieu. Voyez, en effet, cet homme de la même nature que nous; il n’avait pas reçu la loi, il n’avait pas été instruit par l’Écriture, il n’avait aucun guide pour le conduire à la sagesse. Eh bien ! il a trouvé en lui-même, dans les ressources de sa volonté, de quoi se rendre agréable à Dieu, de telle sorte qu’il est vivant, vivant encore aujourd’hui, qu’il n’a jamais éprouvé la mort. Si le mariage, mes bien-aimés, ou l’éducation des enfants était un empêchement à la vertu, le Créateur de toutes choses n’aurait pas fait du mariage un des états de notre vie , pour nous blesser dans nos premiers intérêts, pour nous faire perdre ce qui nous est le plus nécessaire; mais, non-seulement le mariage n’oppose aucun obstacle à la sagesse que Dieu commande, non-seulement il ne nous gêne en rien si nous voulons pratiquer la tempérance; mais, au contraire, c’est une grande consolation, c’est un frein qui réprime la fougue insensée de la nature, qui prévient comme le trouble des flots qui nous tourmentent, c’est un moyen pour nous de faire heureusement voguer notre barque jusqu’au port, et voilà pourquoi la divine grâce a donné aux hommes cette consolation, Ce juste, dont nous vous parlons, montre bien la vérité de nos paroles; après qu’Enoch, dit l’Écriture, eut engendré Mathusala, Enoch fut agréable au Seigneur. Et il ne pratiqua pas la vertu pendant un petit nombre de jours; il vécut, dit l’Écriture, deux cents ans. Après la transgression d’Adam, il s’est trouvé un homme capable de s’élever jusqu’au faîte le plus haut de la vertu, de réparer la faute de notre premier père, par la faveur particulière dont il jouissait auprès de Dieu. Voyez ici comme surabonde la bonté divine ! Aussitôt que Dieu eut trouvé un homme capable de réparer le péché d’Adam, Dieu, pour montrer par la réalité qu’il n’avait pas voulu frapper de mort le genre humain, à cause de la désobéissance d’autrefois, quand il condamnait cette désobéissance , prend Enoch et l’enlève vivant. Enoch, dit l’Écriture, fut agréable à Dieu, et il ne parut plus, parce que Dieu l’enleva. Voyez-vous la sagesse du Seigneur ! il l’enlève vivant, il ne lui donne pas l’immortalité, de peur d’affaiblir la crainte du péché; mais il laisse au milieu des hommes cette crainte dans toute sa force. C’est par cette raison qu’il révoque, pour ainsi dire, d’une manière obscure et latente, la sentence portée contre Adam. Il ne le fait pas visiblement, parce qu’il faut que la crainte serve à nous corriger. Voilà pourquoi, comme Enoch lui était tout à fait agréable, il l’enleva. Maintenant, si la curiosité s’avise de faire des questions : Et où l’a-t-il enlevé ? est-ce qu’il est vivant aujourd’hui encore ? je réponds à la curiosité que cette complaisance pour la pensée humaine est peu convenable, qu’il ne faut pas explorer si curieusement les actions de Dieu, qu’il faut croire à la parole. Quand Dieu prononce, il ne doit pas y avoir de contradiction; ce que Dieu révèle par ses paroles mérite, quoique invisible, plus de foi que tous les objets soumis à nos regards; l’Ecriture dit que Dieu l’enleva, que Dieu l’enleva vivant, qu’il n’a pas éprouvé la mort, que, par la faveur particulière dont il jouissait auprès de Dieu, il est devenu supérieur au décret porté contre tous les hommes. Où Dieu l’a-t-il enlevé? que fait-il aujourd’hui d’Enoch? l’Ecriture ne l’a pas dit. »
L’enlèvement de Hénoc devant tout le monde
Saint Ephrem le Syrien dit que Hénoc a été transféré au paradis devant les yeux d’Adam pour que Adam ne pense pas que Hénoc soit tué comme Abel, qu’il ne soit pas triste et qu’il comprenne que tous ceux qui ressemble à Hénoc seront pris au paradis soit avant la mort soit après la résurrection.
5.25 Metuschélah, âgé de cent quatre-vingt-sept ans, engendra Lémec.
5.26 Metuschélah vécut, après la naissance de Lémec, sept cent quatre-vingt deux ans; et il engendra des fils et des filles.
5.27 Tous les jours de Metuschélah furent de neuf cent soixante-neuf ans; puis il mourut.
La longue vie de Metuschélah
La longue vie de Metuschélah symbolise la miséricorde et la grande patience de Dieu, car après la mort de celui-ci devait arriver la punition ce qui signifie le nom de Metuschélah.
5.28 Lémec, âgé de cent quatre-vingt-deux ans, engendra un fils.
5.29 Il lui donna le nom de Noé, en disant: Celui-ci nous consolera de nos fatigues et du travail pénible de nos mains, provenant de cette terre que l’Éternel a maudite.
Noé est inventeur de la charrue
La prophétie de Lémec sur le nom de son fils
Saint Jean Chrysostome : « Mais peut-être me dira-t-on : d’où Lamech avait-il reçu une telle puissance de prophétie ? Est-ce que l’Ecriture nous apprend que sa vertu fut sublime, admirable? Cessez de vous étonner, mon bien-aimé; dans sa sagesse, dans sa puissance, Notre-Seigneur emploie souvent des êtres indignes à la prédiction d’étonnantes merveilles, et c’est ce que nous voyons, non-seulement dans l’Ancien Testament, mais aussi dans le Nouveau. Ecoutez l’Evangéliste, nous parlant de Caïphe, le grand prêtre des Juifs : Or il ne disait pas ceci de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus-Christ devait mourir pour la nation des Juifs, et non-seulement pour cette nation, mais aussi pour rassembler et réunir les nations qui étaient dispersées. (Jean, XI, 51.) Vous trouverez un exemple du même genre à propos de Balaam. En effet, appelé pour maudire le peuple, non-seulement il ne le maudit pas, mais encore il prédit beaucoup de choses étonnantes, non-seulement concernant le peuple, mais encore sur l’avènement de notre Sauveur. (Nomb. XXIV.) Cessez donc de vous étonner du nom qu’ici Lamech a donné à son enfant, mais rapportez le tout à la sagesse de Dieu, qui dispose toutes choses. Et il l’appela Noé. Ce nom signifie : repos. Ainsi cette destruction universelle, qui doit venir après tant d’années, on l’appelle repos; c’est ainsi que Job, dit : La mort est un repos pour l’homme. (Job, III, 23.) C’est que la corruption est une fatigue, un travail, un excès de peines; et ce qui l’arrête, et ce qui la retranche, le désastre qui devait la faire disparaître, on l’appelle repos; et il l’appela, dit le texte, du nom de Noé. »
Noé a prêché la repentance
Noé a continué d’avertir tous les hommes de renoncer au péché et d’embrasser la vertu, afin de pouvoir se soustraire à la colère (Saint Jean Chrysostome)
5.30 Lémec vécut, après la naissance de Noé, cinq cent quatre-vingt-quinze ans; et il engendra des fils et des filles.
5.31 Tous les jours de Lémec furent de sept cent soixante-dix sept ans; puis il mourut.
5.32 Noé, âgé de cinq cents ans, engendra Sem, Cham et Japhet.
Noé s’abstenait pendant 500 ans
Saint Jean Chrysostome : « Noé, ayant cinq cents ans, engendra trois fils. (Gen. V, 32.) Vous voyez encore une fois un autre juste avec une épouse et des fils; qui s’est rendu, en opérant le bien, tout à fait agréable à Dieu; qui, faisant le contraire de tous les autres , a choisi le chemin de la vertu ; et, ni le mariage, ni l’éducation des enfants n’ont été pour lui un obstacle. Et maintenant ce qu’il faut admirer, c’est l’ineffable patience de Dieu et la corruption prodigieuse des hommes de ce temps. Voilà, en effet, pendant cinq cents ans, un juste qui crie, dont le seul nom proclame le déluge universel, qui viendra pour punir l’excès de la malice humaine, et, malgré cet avertissement, ils n’ont pas renoncé à leurs iniquités. Cependant le Dieu de clémence, même après une prophétie si éloquente, après tant d’années, n’envoie pas encore le châtiment; il ajoute encore à sa patience, il ajoute encore quelques années à sa douceur qui supporte le mal. C’est qu’en effet il n’a pas créé le genre humain pour le punir, mais, tout au contraire, pour le combler d’innombrables biens, dont il nous verrait jouir. Voilà pourquoi vous voyez partout Dieu même hésitant, ajoutant les délais aux délais, retardant le châtiment.»
Les années entre Adam et Joseph